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Comprendre le temps que nous vivons

Publiée le 06-01-2021

   Faut-il désespérer du temps que nous vivons ? Faut-il se résigner comme dans une hypnose collective destructrice pour l’âme tant que le corps,  alors que des puissants de ce monde préparent un « monde nouveau » une a-civilisation ? En 1986 et 1987, le Cardinal Ratzinger, futur Benoit XVI, avertissait déjà où nous conduirait un monde refusant la bonté de Dieu, le Salut. En reprenant des paroles du Cardinal, nous voulons nourrir notre Espérance et notre liberté. Pour que soit vivante la charité. - Article paru dans l'Evangile de la Vie du 8 décembre 2020 -  1ère partie.

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     Les hommes ne cessent de renouveler leur tentative de  construire avec leur propre capacité technique le pont qui rejoint le ciel, c’est-à-dire d’arriver à Dieu par leurs propres forces. Ils essaient de se donner cette liberté intégrale, ce bien-être absolu, ce pouvoir illimité qui leur semblent constituer l’essence du Divin et qu’ils voudraient « récupérer », faire redescendre de la hauteur inaccessible du Tout-Autre dans leur propre existence. Mais ces tentatives, qui guident l’agir historique de l’homme à toutes les époques, se fondent sur le mensonge, sur la « répression de la vérité » : l’homme n’est pas Dieu ; c’est un être fini et limité, et aucun pouvoir, de quelque nature qu’il soit, ne peut lui permettre de devenir par lui-même ce qu’il n’est pas. C’est pourquoi tous ces efforts, aussi titanesques soient leurs débuts, ne peuvent qu’aboutir à la chute dans la destruction : leur base n’est pas solide.

     Mais l’Apocalypse connaît, à côté de ce facteur historique – les efforts de Sisyphe pour rabaisser le ciel - , une deuxième force dans l’histoire : la main de Dieu. A première vue, c’est une main  vengeresse, mais Dieu ne crée par la souffrance et ne veut pas la détresse de sa créature ; il n’est  pas un Dieu jaloux. En réalité, face à une action autodestructrice fondée sur le mensonge, cette main est la force qui donne tout de même une espérance à l’histoire : la main de Dieu empêche l’homme d’en arriver à la réalisation ultime de l’autodestruction. Dieu ne permet pas l’anéantissement de sa créature. C’est le sens de son intervention lors de la construction de la tour de Babel, le sens de toutes celles qui sont dépeintes dans l’Apocalypse. Ce qui apparaît là comme un châtiment divin n’est pas un fléau positivement imposé de l’extérieur, mais la manifestation d’une loi interne de l’action humaine lorsqu’elle s’oppose à la vérité et tend par là vers le néant, vers la mort. La main de Dieu, qui se révèle dans la résistance intérieure de l’être contre sa propre destruction, empêche la marche vers le néant ; elle ramène ainsi la brebis égarée au pâturage de l’Etre et de l’Amour. Même s’il est douloureux d’être retirés des fourrés pleins de ronces où l’on s’est mis soi-même, c’est pourtant l’acte de notre rédemption, l’événement qui nous donne l’Espérance. Et qui ne verrait pas encore aujourd’hui la main de Dieu saisir l’homme au paroxysme de sa rage destructrice et de ses perversions pour l’empêcher de continuer ?...

     Finalement, l’Apocalypse nous dit ceci : malgré toutes les terreurs, l’histoire humaine ne s’engloutira pas dans la nuit de l’autodestruction ; Dieu ne se la laissera pas arracher des mains. Les châtiments divins, les grandes souffrances où se trouve plongée l’humanité, ne sont pas des destructions, mais servent au salut de l’humanité. Même « après Auschwitz, après les catastrophes les plus tragiques de l’histoire, Dieu reste Dieu ; il reste bon, d’une bonté indestructible… - « Regarder le Christ »  Ed Fayard, pages 65-67

 

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     L’humilité de la foi a disparu, l’orgueil de l’agir s’est effondré, et se dessine ainsi une nouvelle attitude… une mentalité qui considère l’homme comme un trouble-fête qui abîme tout, un cancer, le véritable fléau de la nature. L’homme se s’aime plus lui-même. Il voudrait se retirer de la scène afin que la nature puisse retrouver la santé. Mais ce n’est pas ainsi que nous rétablirons le monde. Car en ne voulant plus de l’homme que Lui-même a voulu, nous nous opposons également au Créateur. Nous ne purifions pas le monde, mais nous nous détruisons, nous et la Création. Nous lui enlevons l’espérance qui est en elle, et la grandeur à laquelle elle est appelée. – « Au commencement, Dieu créa » . Ed Fayard, page 47


 

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