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7 octobre : Les 22 ans de l'Evangile de la Vie

Publiée le 06-10-2017

Entretien avec l'Abbé Hubert Lelièvre, fondateur de la Famille Missionnaire l'Evangile de la Vie, qui fête ses 22 ans le 7 octobre.

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Le 7 octobre 2017 vous avez fêté les 22 ans de l’Evangile de la Vie, comment est né votre Mouvement ?

     L’Evangile de la Vie, c’est en tout premier lieu le cri  d’amour pour la vie, pour l’accueillir, la protéger, la célébrer, cri venu du cœur de Saint Jean Paul II dans son Encyclique Evangelium Vitae.  C’est en lisant cette Lettre que j’ai ressenti le besoin de fonder cette famille spirituelle dans l’Église, en réponse à ce que souhaitait Saint Jean Paul II

 

Vous parlez d’un cri venu du cœur du Pape, pouvez-vous préciser ?

     Evangelium Vitae fait suite à Humanae Vitae du Pape Paul VI. Ces deux Encycliques sont comme les deux poumons de la présence de l’Eglise au milieu de ce monde dans lequel nous vivons. Le cœur d’Evangelium Vitae est l’annonce de la personne du Christ (EV,29). Dès les premiers mots, le Pape rappelle que la naissance de Jésus libère la joie (EV, 1). C’est cette joie que nous devons annoncer, protéger, défendre, servir en chaque personne humaine depuis l’instant de sa conception jusqu’à son terme naturel. Cette joie est le fruit « d’une grande prière pour la vie qui parcourt le monde entier » (cf EV 100). Benoit XVI n'a cessé d’appeler à être des témoins-serviteurs, des coopérateurs de cette joie dans la Vérité enveloppée de Miséricorde.

 

C’est le point de départ de votre Famille spirituelle ?

     Oui. Puisque le Pape demandait cette prière urgente, je me suis dit qu’il fallait susciter une réponse, un engagement à prier. Nous proposons à tous : enfants, jeunes, familles, personnes âgées, prêtres, consacrés, mouvements, paroisses… de prier une dizaine du chapelet chaque jour aux intentions de la vie et de la famille.

 

On voit combien la vie est attaquée de partout. Alors, que faire ?

     Le Pape ne cache pas les « attentats » et « conspirations » contre la vie. Ils les dénoncent fortement. C’est pour cela que Jean Paul II appelle à un réveil des consciences. A une formation de la conscience. A un engagement dans l’Eglise, certes, mais aussi dans la cité. C’est dans la mesure où je vis l’Evangile de la Vie au quotidien, sans compromis avec la Vérité, que la société changera.

 

Nous sommes responsables les uns des autres…

     « Suis-je le gardien de mon frère ? » (Gn 4,9). C’est à chacun de nous aujourd’hui que Jésus, à travers Evangelium Vitae, pose cette question. Il frappe à la porte de notre conscience, de notre intelligence, de notre volonté. Quelle réponse vais-je donner ?

 

Et vous, quelle réponse donnez-vous ?

La maison d'accueil, vue du clocherEn fait, j’ai lancé l’Evangile de la Vie alors que j’étais nommé aumônier des malades du sida en phase terminale. Cela a été pour moi une vraie école de vie, comme un noviciat. J’ai déposé ce Mouvement sur les genoux de la Sainte Vierge dans la chapelle de la Médaille miraculeuse, à Paris le 7 octobre 1995. C’est Elle qui a fondé ce qui est devenu petit à petit la Famille Missionnaire l’Evangile de la Vie, qui s’enracine dans cet appel des Pape à prier pour la vie comme aussi dans l’Encyclique Dives in Misericordia, ou Familiaris Consortio

 

Pourquoi ?

     Parce qu’on ne peut devenir serviteur de cette joie, sans avoir un regard de miséricorde. Les attentats et les conspirations sont tellement importants que servir la vérité sur la personne humaine ne peut se vivre que si l’on est enveloppé de miséricorde. Alors un cœur blessé peut s’ouvrir, peut cheminer vers une guérison intérieure. Une blessure peut devenir lieu de fécondité. Une personne peut se mettre en marche, se remettre en marche, comme chercheur de la Vérité. Vivre l’Evangile de la Miséricorde.

 

Qu’avez-vous vécu au cours de ces 22 années ?

     Je rends grâce à Dieu pour ce qu’il nous a donné de vivre : temps de prière, bien sûr ; des Universités d’été, vrais moments de formation humaine et spirituelle, Colloques, Fêtes pour la Vie, Festival de la Tendresse de Dieu. De nombreuses préparations au mariage ; des pèlerinages à Rome. Sans oublier le journal qui rejoint les amis de l’Evangile de la Vie présents dans 25 pays du monde et la diffusion de plus de 2 millions d’exemplaires d’images-prière. Surtout celle de la prière pour la vie de Jean Paul II qui termine son Encyclique. La croix a été présente aussi, comme un creuset à travers lequel le Seigneur purifie les cœurs et ouvre pour s’engager avec plus de gratuité et d’abandon.

La maison d'accueil, vue du clocher

 

Depuis bientôt 10 ans, vous êtes installé à Bollène, dans le diocèse de Mgr Cattenoz 

     J’ai rencontré Monseigneur Cattenoz dans le ciel… dans un avion au moment des JMJ vers Cologne, en 2005. Du fait que j’avais été incardiné au diocèse de Rome, Monseigneur Cattenoz avait demandé au Cardinal Ruini de me prêter pour servir l’Evangile de la Vie en France. En octobre 2008, j’ai reçu des mains de Monseigneur Dieci, Evêque auxiliaire de Rome, la croix des missionnaires du diocèse. Monseigneur Cattenoz m’a demandé de reprendre un haut lieu spirituel qu’est le monastère du Saint Sacrement à Bollène, marqué par le martyre de 13 religieuses en juillet 1794, pour y établir la Maison de la Famille Missionnaire l’Evangile de la Vie.

 

Vous êtes aussi depuis 7 ans Délégué Episcopal à la Famille dans le diocèse...

    Oui, avec une famille. Le lien prêtre-famille est important. C'est un service pour permettre que l'Evangile passe la porte de chaque maison, de chaque coeur. Nous servons en lien avec les curés des paroisses du diocèse.

 

Vos projets ?

    Me convertir. Le reste viendra par surcroît. 

 

Comment peut-on vous aider ?

     Notre génération doit vraiment écouter ce cri prophétique de l’Eglise. D’abord par la prière. Elle ouvrira notre cœur à la conversion et donc à la joie. Cette joie d’aimer la vie, de la servir, de la protéger, de la défendre, trouvera des voies nouvelles qui correspondent aux attentes de nos contemporains. C’est la présence de charité audacieuse et inventive. De réveiller notre conscience et l’ouvrir au Bien, au Beau, au Vrai. De nous former. C’est la seule manière de sortir des impasses actuelles.

     Nous aider dans les gros travaux de rénovation de la Maison par un don, un legs, une opération Carême, un concert, etc. Vous pouvez venir nous donner un coup de main.

 

Alors, il y a urgence ?

     Oui, par la « vigilance du cœur », dont parlait Benoit XVI à Fatima le 13 mai 2010. Il poursuivait en lançant un véritable appel à chacun de nous lors de son homélie ce jour-là : « Qui a le temps d’écouter sa parole et de se laisser séduire par son amour ? Qui veille, dans la nuit du doute et de l’incertitude, avec le cœur éveillé en prière ? Qui attend l’aube du jour nouveau en tenant allumée la flamme de la foi ? La foi en Dieu ouvre à l’homme l’horizon d’une espérance certaine qui ne déçoit pas ; elle indique un fondement solide sur lequel appuyer, sans peur, toute son existence ; elle requiert l’abandon, plein de confiance, entre les mains de l’Amour qui soutient le monde ».

 

Ne trouvez-vous pas que les paroles du Pape à Fatima le 13 mai 2010 viennent comme en écho à celles de Jean Paul II dans Evangelium Vitae ?

     Absolument. Elles dévoilent le combat entre la culture de la vie et les ombres de la mort qui semblent vouloir l’emporter. Les paroles de Benoit XVI sont prophétiques, au sens le plus fort. Les voici : « Dans sept ans, vous reviendrez ici pour célébrer le centenaire de la première visite faite par la Dame « venue du Ciel »… Celui qui penserait que la mission prophétique de Fatima est achevée se tromperait. Revit ici ce dessein de Dieu qui interpelle l’humanité depuis ses origines :

« Où est ton frère Abel ? (…) La voix du sang de ton frère crie de la terre vers moi ! » (Gn 4, 9). L’homme a pu déclencher un cycle de mort et de terreur, mais il ne réussit pas à l’interrompre… Dans l’Ecriture Sainte, il apparaît fréquemment que Dieu est à la recherche des justes pour sauver la cité des hommes et il en est de même ici, à Fatima, quand Notre Dame demande : « Voulez-vous vous offrir à Dieu pour prendre sur vous toutes les souffrances qu’il voudra vous envoyer, en réparation des péchés par lesquels il est offensé, et en intercession pour la conversion des pécheurs ? » (Mémoires de Sœur Lucie, 1, p. 162).

A la famille humaine prête à sacrifier ses liens les plus saints sur l’autel de l’égoïsme mesquin de la nation, de la race, de l’idéologie, du groupe, de l’individu, notre Mère bénie est venue du Ciel pour mettre dans la cœur de ceux qui se recommandent à Elle, l’amour de Dieu qui brûle dans le sien. A cette époque, ils n’étaient que trois : leur exemple de vie s’est diffusé et multiplié en d’innombrables groupes sur la surface de la terre, en particulier au passage des Vierges pèlerines, qui se sont consacrés à la cause de la solidarité fraternelle . Puissent ces sept années qui nous séparent du centenaire des Apparitions hâter le triomphe annoncé du Cœur Immaculé de Marie à la gloire de la Très Sainte Trinité ».

 

Le mot de la fin ?

     Il n’y a pas de temps à perdre. Il nous faut sortir de nos peurs, de notre immobilisme, de nos petits conforts, de cet esprit de fatalité qui manifestent un grand manque de Foi et d’Espérance. Quelle est belle cette génération de saints qui se lèvent pour cette Mission. De la joie est à semer. Des âmes sont à sauver !

 

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