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Emilia Fernandez Rodriguez,

Publiée le 27-03-2017

 

L’Osservatore Romano en italien du samedi 25 mars 2017 présente la béatification, ce même jour, en Espagne, à Almeria – Andalousie – de 115 martyrs, dont 94 prêtres et une vingtaine de laïcs dont une gitane, Emilia Fernandez Rodriguez, victimes de la persécution anti-catholique qui s’est déchaînée sous couvert de la Guerre civile espagnole.
Ce sera la première béatification d’une gitane martyre. En 1997, le saint pape Jean-Paul II avait béatifié un gitan, lui aussi martyr pendant la Guerre civile, le bienheureux Ceferino Gimenez Malla.
Le cardinal Amato présidera la messe de béatification au nom du pape François. Nous traduisons cette présentation. Les inter-titres sont de la rédaction.


Au fond du puits
Ce sont les martyrs de la guerre espagnole, tués en haine de la foi en 1936. 115 en tout : 94 prêtres, en majorité diocésains – leur chef de file est le p. José Álvarez-Benavides y de La Torre – mais aussi quelques franciscains et une vingtaine de laïcs, dont deux femmes. Ils seront béatifiés à Almeria, en Espagne, ce samedi matin 25 mars 2017, par le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour la cause des saints, en tant que représentant du pape François.
Le p. José était le fils de Faustino et de Maria de la Torre y del Moral. La famille était originaire d’Almeria, mais il est né à Malaga, où ses parents se trouvaient temporairement à cette période. De retour à Almeria, en 1876, il a suivi les cours de l’institut scolaire local et, en 1878, il est entré au séminaire diocdésain de San Indalecio. Une fois obtenu son doctorat en théologie, il fut nommé vice-recteur et enseignant de latin et de rhétorique au séminaire d’Almeria. En 1893, on lui confia la charge d’archiviste de la cathédrale et chanoine du chapitre, duquel il devint le doyen en 1927. Prélat de grande culture, il s’intéressa beaucoup aux thèmes historiques, commençant à élaborer une histoire d’Almeria et un chronotaxis des évêques qu’il ne put terminer. Il écrivit de nombreux articles de caractère historiographe et, en 1908, il prépara un « Indice alfabetico por materias de los fondos del Archivo ». Il donna une grande partie de sa bibliothèque personnelle et de ses archives à la cathédrale et au séminaire. Le 13 septembre 1936, il fut tué en haine de la foi, près du puits de Cantavieja, non loin de la Contraviesa, à Tahal.


Refus de quitter le pays
Parmi les autres prêtres qui moururent ensemble, il y avait José Gomez Matarin, curé d’Illar, d’une grande piété mariale et eucharistique. Pour fuir les persécutions, il se réfugia quelques semaines dans une usine dans la Sierra di Montenebro, avec le curéÁngel Noguera Gallegos. Mais il fut emprisonné en août 1936 et conduit au bateau-prison Astoy Mendi. Sa dépouille est dans la Valle de los Caidos.
Le p. Angel est né dans une famille pauvre, avec un père très malade. En raison de problèmes économiques, il lui fut difficile de poursuivre ses études au séminaire de Granada. Nommé curé de Alboloduy, il consacrait beaucoup de temps à confesser, il s’occupait des pauvres et avait une grande dévotion envers la Vierge Marie. Le 24 juillet 1936, son église fut brûlée. Les miliciens lui donnèrent 24 heures pour abandonner le pays. Il se cacha avec le p. José dans l’usine dans la Sierra di Montenegro, mais ils finirent tous les deux en prison. Il fut d’abord enfermé dans la prison qui avait été installée dans le couvent des sœurs adoratrices, puis lui aussi dans le bateau-prison Astoy Mendi. Sa sœur reconnu son cadavre dans le puits de la Lagarta.
Un autre prêtre est le p. Eduardo Romero Cortés, curé de Bentarique à partir de 1911. Le 12 août 1936, il fut conduit dans la même prison que le p. Noguera Gallegos et fut assassiné dans la nuit entre le 30 et le 31 août, dans le puits de la Lagarta, après avoir subi tortures et violences. L’exécution suivit la même modalité adoptés avec quinze autres prêtres ; on les mettaient au bord du puits dans lequel ils tombaient après avoir été fusillés, puis on les recouvrait de pierre et de chaux vive pour éviter que quelqu’un ne survive.


Gitane et martyre
Dans le groupe, nous trouvons aussi la gitane Emilia Fernandez Rodriguez, née et baptisée dans la paroisse de Santa Maria di Tijola le 13 avril 1914 et morte le 25 janvier 1939, à 23 ans, dans la prison de Gachas Coloras di Almeria. Elle fut emprisonnée pour purger une peine de six ans, parce que son mari avait refusé de prendre les armes.
Dans cette prison féminine, un groupe de prisonnières priaient en cachette le rosaire. Emilia demanda à ses compagnes de lui enseigner cette prière mariale. Dolores del Olmo se proposa de l’aider. Les responsables de la prison se rendirent compte de leurs rencontres et interrogèrent Emilia, mais elle ne céda pas devant les pressions et ne révéla rien. On l’enferma alors dans une cellule d’isolement. Dans cet abandon, elle mit au monde une petite fille, mais à cause de sa faiblesse et des privations, elle mourut aussitôt. On l’enterra dans le cimetière d’Almeria dans une fosse commune.

 

 

 

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