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Benoit XVI : Comment est-ce que je prie ? Combien de temps est-ce que je passe avec Dieu ?

Publiée le 30-11-2011

     Extraits de l'enseignement du Saint-Père Benoit XVI, lors de l'Audience Génértale, mercredi 30 novembre 2011

     L'enseignement de Jésus sur la prière vient certainement de sa façon de prier apprise en famille, mais elle a des origines profondes et essentielles dans sa condition de Fils de Dieu, dans son rapport unique avec Dieu le Père. Le Compendium du Catéchisme de l'Eglise catholique répond à la question: de qui Jésus a-t-il appris à prier? ainsi: «Selon son cœur d'homme, Jésus a appris à prier de sa mère et de la tradition juive. Mais sa prière jaillit d'une source plus secrète, parce qu'il est le Fils éternel de Dieu qui, dans sa sainte humanité, adresse à son Père la prière filiale parfaite» (541).


     Dans le récit évangélique, les contextes de la prière de Jésus se situent toujours au croisement entre l'enracinement dans la tradition de son peuple et la nouveauté d'une relation personnelle unique avec Dieu. Le «lieu désert» (cf. Mc 1, 35; Lc 5, 16) dans lequel il se retire souvent, le «mont» qu'il gravit pour prier (cf. Lc 6, 12; 9, 28), «la nuit» qui lui permet d'être en solitude (cf. Mc 1, 35; 6, 46-47; Lc 6, 12) rappellent des moments du chemin de la révélation de Dieu dans l'Ancien Testament, en indiquant la continuité de son projet salvifique. Mais dans le même temps, ils marquent des moments d'importance particulière pour Jésus, qui s'inscrit consciemment dans ce dessein, pleinement fidèle à la volonté du Père.

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     La prière de Jésus touche toutes les phases de son ministère et toutes ses journées. Les difficultés ne sont pas un obstacle. Les Evangiles laissent même entrevoir l'habitude de Jésus de passer en prière une partie de la nuit. L'évangéliste Marc raconte l'une de ces nuits, après la lourde journée de la multiplication des pains et il écrit: «Aussitôt après, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, vers Bethsaïde, pendant que lui-même renvoyait la foule. Quand il les eut congédiés, il s'en alla sur la montagne pour prier. Le soir venu, la barque était au milieu de la mer et lui, tout seul, à terre» (Mc 6, 45-47). Lorsque les décisions se font urgentes et complexes, sa prière se prolonge et devient plus intense. Dans l'imminence du choix des Douze Apôtres, par exemple, Luc souligne la durée nocturne de la prière préparatoire de Jésus: «En ces jours-là, Jésus s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu. Le jour venu, il appela ses disciples, en choisit douze, et leur donna le nom d'Apôtres» (Lc 6, 12-13).
 

     En examinant la prière de Jésus, une question doit naître en nous: et moi, comment est-ce que je prie? Comment prions-nous? Combien de temps est-ce que je consacre à ma relation avec Dieu? Eduque-t-on et forme-t-on aujourd'hui suffisamment à la prière? Et qui peut l'enseigner? Dans l'exhortation apostolique Verbum Domini, j'ai parlé de l'importance de la lecture en prière de la Sainte Ecriture. En recueillant ce qui était apparu au cours de l'assemblée du synode des évêques, j'ai mis un accent particulier sur la forme spécifique de la lectio divina. Ecouter, méditer, observer le silence devant le Seigneur qui parle est un art, qui s'apprend en le pratiquant avec constance. La prière est assurément un don, qui demande toutefois d'être accueilli; c'est l'œuvre de Dieu, mais elle exige engagement et continuité de notre part; surtout, la continuité et la constance sont importantes. L'expérience exemplaire de Jésus montre justement que sa prière, animée par la paternité de Dieu et par la communion de l'Esprit, s'est approfondie en un exercice prolongé et fidèle, jusqu'au Jardin des Oliviers et à la Croix. Aujourd'hui les chrétiens sont appelés à être des témoins de prière, précisément parce que notre monde est souvent fermé à l'horizon divin et à l'espérance qui conduit à la rencontre avec Dieu. Dans l'amitié profonde avec Jésus et en vivant en Lui et avec Lui la relation filiale avec le Père, à travers notre prière fidèle et constante, nous pouvons ouvrir des fenêtres vers le Ciel de Dieu. C'est même en parcourant la voie de la prière, sans considération humaine, que nous pouvons aider les autres à la parcourir: pour la prière chrétienne aussi il est vrai que c'est en cheminant que s'ouvrent des chemins.

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