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Abbé Grosjean dans l'Evangile de la Vie

Publiée le 24-05-2016

Paru dans l'Evangile de la Vie du 13 mai. Pour recevoir ce numéro ici

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- Mon Père, vous publiez "Catholiques, engageons-nous". Pourquoi un tel titre ?

Ce titre montre bien que ce livre n’est pas une leçon faite aux catholiques, mais un encouragement dont je crois nous avons tous besoin – moi le premier ! La France, vieux pays chrétien, est devenue un pays de mission : aujourd’hui seulement un enfant sur trois est baptisé ! Désormais minoritaires, les catholiques engagés peuvent être tentés de se replier entre eux ou douter de leur capacité à servir dans ce monde. Benoît XVI répondait clairement : « l’avenir appartient aux minorités créatives ! ». Une minorité plus que jamais se doit de rester engagée. C’est notre force de conviction et non notre nombre qui peut changer le monde…

 

- Qu'observez-vous en ce qui concerne la vie et la famille ?

On peut légitimement se lamenter de cette culture de mort qui semble victorieuse aujourd’hui, un peu partout. On ne peut que pleurer devant la déconstruction de la famille… Mais là encore, un chrétien ne peut se contenter de se plaindre ! Le Pape François le disait dans son style : « il faut que les chrétiens descendent du balcon ! » pour passer à l’action. Nous avons trop souvent laissé la partie se jouer sans nous… Mais soyons réalistes : nous ne changerons pas ce monde en 24H, il nous faudra des décennies pour progressivement rediffuser la culture de vie dans les cœurs et les intelligences. C’est un triple combat : spirituel, culturel et politique. A nous de le mener, et Dieu donnera la victoire.

 

 

- Dans quel esprit s'engager au service de la vie et de la famille, aujourd'hui ?

Il faut s’engager avec lucidité, en acceptant de s’investir dans la vie de ce monde, tel qu’il est et non tel qu’on le rêve. Il faut s’engager avec confiance, sachant que Dieu seul assurera la fécondité de nos engagements. Nous les vivons ainsi enracinés dans la prière, assurés qu’ils portent déjà un fruit qui nous dépasse. Il nous faut nous engager avec patience et persévérance, en acceptant de le faire pour les générations qui viendront. Enfin, si nous nous engageons avec force, nous nous souvenons que le combat des idées ne doit jamais devenir un combat contre les personnes. Au contraire, nous voulons vivre ces engagements associatifs, politiques, professionnels, vocationnels « en chrétien », c’est aussi notre façon de témoigner.

 

- Concrètement, où servir ? Comment avoir cette "charité inventive" ?

A chacun de discerner selon sa vocation, ses aptitudes, ses talents. Toute vie est précieuse, dès lors qu’elle est donnée ! Et chacun doit se sentir responsable de ce petit bout du monde – son quartier, son groupe d’amis, ses collègues du travail, son équipe municipale ou son parti, son association de loisir ou son club sportif, sa classe…  – qui lui est confié. Dans ce livre, j’évoque aussi quelques lieux de transmission qui ont souvent été désertés par les catholiques : l’enseignement, la culture, les médias, la politique…

 

- Qu'est-ce qui nous manque le plus aujourd'hui pour s'engager ?

La foi, l’espérance et la charité ! Il nous faut croire réellement que le message que nous portons est attendu, et capable de transformer ce monde. Il nous faut vivre et témoigner de cette espérance qui anime nos engagements, certains de leur fécondité au delà des échecs et des victoires apparents. Il nous faut enfin aimer, aimer sans cesse ce monde qui nous est confié. Nous en connaissons les blessures, nous les partageons pour certaines, mais nous savons que le Seigneur ne se découragera jamais de l’aimer. Que rien ne nous décourage donc, que notre joie demeure : nous sommes attendus !

 

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