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Les défis éthiques de la médecine

Publiée le 02-09-2011

19 Août 2011 | Dr Ph. Schepens

La médecine moderne fut fondée au 4ème siècle avant J.C. par Hippocrate. Les hommes et leurs familles ont toujours mis leur vie et la santé en toute confiance entre les mains de leur médecin. Cela a été et n'est possible que parce Hippocrate donna à ses disciples la mission de se tenir uniquement au service des êtres humains qui confient leur corps et leur santé entre leurs mains. La santé de la personne humaine est la loi suprême du médecin. Les médecins avaient, et ont toujours à suivre le fameux serment d'Hippocrate.

Voici quelques extraits du texte d'Hippocrate :

« Je vais utiliser un traitement pour aider les malades selon ma capacité et mon jugement, mais, jamais, dans le but de leur nuire ni de commettre un méfait.
Je ne puis jamais administrer un poison à une personne même lorsqu'on me demande de le faire, et je ne suggérerai jamais une telle chose
De même je ne donnerai jamais à une femme quelque chose pour provoquer l'avortement.
Que ce soit dans les maisons que j'entre, ce sera toujours dans le but d'aider les malades et jamais dans l'intention de les nuire ou leur faire du tort. »

 

Il est clair que le peuple ne pouvait que faire confiance à un médecin qui exerce ces principes.

L'individu humain a été si important pour Hippocrate et ses disciples, qu'il a explicitement prescrit de ne faire aucune différence entre l'homme et la femme, l'enfant et l'adulte, le citoyen et l'étranger, l'homme libre et l'esclave. HIPPOCRATE était vraiment, dans cette affaire, le précurseur de la démocratie, et il a implicitement annoncé avec 2400 ans d'avance la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme

Les champs de tension, entre le pouvoir politique, les techniques biomédicales et le bien-être des patients individuels sont une réalité pour le médecin, ce déjà avant même l'époque d'Hippocrate. Mais aujourd'hui, quand on constate que les progrès de la technologie n'ont jamais été plus rapides, nous remarquons que les champs de tensions entre le médecin et et le malade sont plus forts que jamais. Non seulement quant à la réflexion éthique sur des sujets comme l'avortement, l'euthanasie, manipulations génétiques, le clonage etc.. Mais aussi des sujets tels que la pollution de l'environnement de l'air, l'eau et de la nourriture, la contraception, la fécondation extra utérine, la transplantation d'organes, les expérimentations sur les humains, la torture et d'autres déviations de la psychiatrie similaires tels les soi-disant «traitements» visant à normaliser des dissidents politiques.Tout cela sont les nombreux défis rencontrés aujourd'hui en médecine. Discerner entre ce qui est bon et ce qui est utile, entre ce qui est permis et ce qui est possible, c'est chaque jour un objectif de plus en plus difficile à obtenir pour beaucoup.

Si nous voulons assurer l'avenir de la médecine au service de l'espèce humaine, nous devons regarder de plus près à la position actuelle exacte du médecin dans notre société. Ne voulant pas m'étendre de trop ce soir, je vais me limiter à une analyse qui part du médecin lui-même.

Le médecin de nos jours, est soumis à des tentations qui constituent des menaces, tant pour l'intégrité de sa profession, tant pour l'espèce humaine elle-même. Nous les avons regroupés en trois types qui peuvent être comparées avec les tentations de Jésus-Christ dans le désert, comme dit dans la Bible (Matth. 4: 1-11). Si nous voulons assurer l'avenir de notre profession médicale, nous devons en tant que médecins, tout faire pour éviter de tomber dans ces trois tentations.

La première tentation, qui nous faisons pouvons comparer à la description biblique de la transmutation proposé des pierres en pain, est, pour le médecin à la tentation de l'argent.C'est le médecin qui, à travers la personne qui vient le consulter, n'a d'attention réelle que pour le portefeuille du malade. Qui aime l'argent plus que la santé et le bien-être de ses patients, est un médecin indigne. Ce genre d'inversion des priorités est universellement connue et comprise. Cela n'a pas besoin d'autres commentaires. Ce type de médecin succombant à cette tentation est plus courant que beaucoup ne se l'imaginent.

La deuxième tentation peut aisément se comparer avec le récit du défi aux lois de la gravitation universelle au départ du pinacle du Temple. Cette tentation est, pour le médecin, nettement moins terre à terre que la précédente.le malade n'est plus qu'un « cas ». La science pure, l'expérimentation, la passion des expériences est préférée à la santé et au bien être du malade. Car la science, le progrès des technologies doivent demeurer au service de l'homme, et non pas au service des aspirations et ambitions du scientifique. Ceci constitue même une condition indispensable, si l'on veut bâtir plus avant la civilisation. Car la science est impensable sans la conscience. Tout comme la personne doit être placée au dessus de l'objet, l'éthique devra toujours prévaloir sur la technique. Et ceci est encore plus applicable à la science médicale qui a l'homme lui-même pour sujet. Celui qui se livre à des investigations sur la vie humaine, se doit de rester au service de cette même vie. L'unique attitude réellement humaine sera une attitude de respect absolu pour chaque vie humaine individuelle, sans distinction d'âge, de race, d'état de santé, de convictions politiques ou religieuses etc... Exploiter des individus humains, les écarter, voire les détruire, c'est à dire les considérer comme des objets des objets d'études et d'expérimentations, est en contradiction flagrante avec la nature même des sciences médicales. Qui place la science et la recherche au dessus du bien du malade est un médecin indigne.

La troisième tentation, que nous pouvons comparer avec le récit biblique de l'adoration de Satan pour posséder le monde, est - traduite en catégories de notre époque - encore plus idéaliste que les deux précédentes. Le médecin se met en premier lieu au service de la société et de son administration : le gouvernement, le parti, l'idéologie. Le service au malade individuel vient seulement en deuxième place.

Cette dernière tentation est certainement la plus pernicieuse des trois.

En effet, le médecin se met dans un rôle de guérisseur des maux qui affligent la société. Il participe ainsi de façon très concrète aux structures du pouvoir. Il devient l'exécutant de la volonté des dirigeants de la nation. Il devient ainsi un médicocrate, un biocrate.

Le temps nous manque pour vous expliquer en détails les mécanismes précis qui président à la mutation du médecin en médicocrate. Je vous renvoie à l'oeuvre du Professeur SCHOOYANS, et en particulier au livre “Maitrise de la Vie, Domination des Hommes [1], à celle du Professeur Robert J. LIFTON “The Nazi Doctors” [2], et du Dr Pierre SIMON “De la Vie Avant Toute Chose” [3]. Il est piquant de constater que monsieur Pierre Simon est gynécologue, était à l'époque un haut fonctionnaire au ministère de la santé à Paris et le grand maître sérénissime de la Grande Loge de France.

Ces trois tentations sont autant d'appels au médecin pour se mettre soi-même au dessus des autres. Elles flattent son orgueil. Plus d'argent donne plus de pouvoir. Plus de science donne plus de gloire, et il en découle plus d'argent et une influence plus grande, donc également un pouvoir accru. Participer au pouvoir politique signifie également plus d'influence, partant plus de pouvoir. Et tout cela est ressenti par le médecin comme étant prioritaire par rapport au bien-être du malade. Cela ne veut pas nécessairement dire que de tels médecins soient de prime abord beaucoup plus mauvais que les autres. Les gradations sont nombreuses, mais dire “Oui” à ces tentations signifie de toute évidence de renoncer à l'idéal médical qui incite à se mettre toujours au service du malade, de l'individu humain en tout premier lieu.

Rien d'étonnant donc au fait constaté un peu partout que des médecins succombent à deux ou aux trois tentations. Cela n'est pas l'exception car l'une entraîne souvent l'autre. L'amour immodéré de l'argent, ou celui de la recherche, sans parler de la soif de domination sociale et politique, tout cela constitue trois aspects d'un seul et même égocentrisme. L'orgueil en est fouetté. L'intellect se met à son service propre, ou au service de la Caste, du Parti au pouvoir, et non pas au service de l'homme, de l'individu humain souffrant, du malade.

Voulons-nous asurer le futur de notre profession médicale au service de l'humanité malade, il nous faudra nous garder de consentir à ces tentations que je viens de vous décrire. Le caractère Hippocratique et humanitaire de la médecine ne doit pas seulement être souligné en paroles et en actes, il doit “transpirer” de façon la plus évidente possible dans tout acte médical. Et on ne saura jamais assez insister sur ce fait, surtout quand il s'agit d'enseigner aux étudiants en médecine ou aux paramédicaux.

L'enseignement de la médecine dans les universités consiste malheureusement trop souvent en une formation de “technicien médical”. Celui-ci sait un tas de choses sur l'organisme humain et ses maladies, ainsi que les meilleures façons d'éliminer ces dernières. Mais que ce brave homme travaille sur l'être humain lui-même, semble être d'importance secondaire. C'est en fait toute la différence entre l'homme et les autres individualités biologiques et matérielles qui s'estompe. C'est cela qui doit changer.

Céder à ces trois tentations, signifie de plus pour le médecin, la perte de sa liberté thérapeutique, et de notre liberté en général.

“Les médecins sont les bergers de la liberté.” a déclaré de façon géniale le Professeur Michel SCHOOYANS,.

Ils sont les bergers non seulement de leur propre liberté, mais aussi de celle des hommes en général. L'homme et sa santé doivent demeurer les buts suprèmes du médecin. Le médecin devra rester le gardien de la liberté de ses malades en les traitant toujours dans leurs intérêts de santé propres. Si nous , médecins, nous mettons au service de quelque chose, ou de quelqu'un d'autre que le malade, nous devenons des oppresseurs et nous collaborons à l'avènement d'une société totalitaire. Voulons-nous garder nos régimes démocratiques, nous devons en tant que médecins, rester maintenant et dans le futur, inébranlablement au service des individus et des familles.

Les patients deviennent de mieux en mieux informés et ont beaucoup appris sur l'action médicale et le traitement. Le grand public est chaque jour plus conscient de l'essence de la relation entre le patient et le médecin ou para-médicaux: les patients ont leur mot à dire. Cette évolution n'est pas dépourvue d'aspects négatifs, mais est en fait absolument une bonne chose pour le médecin. Mais on constate en Belgique et d'autres pays voisins signes de plus en plus de méfiance concernant la technologie médicale. Le patient subit la technologie médicale et se sent laminé par une sorte de rouleau compresseur. Il aspire à un médecin «à visage humain». Le patient veut confier sa santé, sa vie, à une autre personne, non pas à un technocrate. C'est encore plus vrai pour les parents qui veulent que leurs enfants soient bien traités.

Mais, dans le cadre de la famille, il existe une forme plus sophistiquée de l'oppression médicale qui doit être dénoncée et combattue: L'ingérence indue de la profession médicale dans la famille, en particulier dans le domaine de la reproduction de l'homme et la femme.

Depuis Hippocrate, les médecins jurent de respecter tous les êtres humains, de la conception à la mort naturelle, ils ne pourront jamais tuer, ils ne pourront jamais porter préjudice à leurs patients. Il est donc profondément anti-médical et anti-humain de tuer des enfants à naître par l'avortement. Aussi pour tuer les handicapés ou les personnes gravement malades par euthanasie ou également par avortement (si le handicap est détecté en tant que tel avant la naissance). Également d'empoisonner, de nuire aux femmes qui sont en bonne santé avec des hormones stéroïdes, des corps étrangers dans leur ventre ou des interventions chirurgicales visant à réduire ou annihiler leur capacité de reproduction. De plus certaines de ces méthodes dites de contraception, provoquent en fait des avortements à un stade précoce de la grossesse.

Une circonstance aggravante pour cela est qu'il existe toujours des alternatives à toutes ces actions.

Il n'y a pratiquement plus d'indications médicales pour perpétrer l'avortement. L'avortement est toujours perpétré pour l'une et seule indication: que cet être humain en particulier, l'enfant se trouve en travers du le chemin d'autres êtres humains. Il est un gêneur, ue nuisance pour les autres. La même chose peut d'ailleurs se dire pour l'euthanasie. L gravement malade est considéré comme un gêneur pour d'autres, parfois pour sa famille mais aussi pour l'état à qui il coûte trop cher selon certains.

Si le médecin veut suivre vraiment sa vocation d'Hippocrate et humanitaire, il doit rester au service de tous les membres de la famille humaine. Pas plus.au service de la classe dirigeante qu'au service des pauvres, pas plus au service de la femme, qu'au service de l'enfant à naître. Par conséquent, à notre avis, il faut rejeter aussi bien l'avortement que l'euthanasie (par euthanasie je veux dire la fait de tuer nommément et sciemment des gens en mauvaise santé, pas de laisser mourir une personne mourante), mais également certains aspects de la contraception, qui sont les principales dérives de la médecine actuelle, car elles tuent des êtres humains ou peuvent nuire à leur santé. Ce alors qu'il existe des solutions de rechange, des alternatives qui promeuvent à la fois la santé et la vie des femmes des enfants et des hommes. En outre ces dérives sont non seulement contraires aux normes de la médecine selon Hippocrate, mais aussi souvent contraires aux droits de l'homme ainsi qu'à la logique élémentaire de la raison humaine. Le temps me manque pour en débattre en détails, mais je suis toujours prêt à le faire.

La raison pour laquelle je vous expose tout ceci , en ce qui concerne la relation entre la médecine et de ses «consommateurs», les êtres humains, et la famille, c'est parce que vous devez comprendre que les tentation auxquelles les médecins sont soumis, constituent vraiment une menace pour vous personnellement .

La troisième tentation est la plus menaçante: le médecin au service en premier lieu de société, et seulement ensuite de l'individu. Nous nous souviendrons que dans le milieu des années trente, ce fut la profession médicale elle-même qui demanda aux nazis de perpétrer des programmes d'euthanasie sur les malades mentaux et les personnes gravement malades, de sorte que la société allemande pourrait se débarrasser de ces soi-disants «inutiles».

Ne pensez pas que c'est du passé révolu. Le programme de stérilisation plus ou moins obligatoire des années 1970 en l'Inde, et la contrainte dure exercées sur la famille chinoise, afin d'assurer l'enfant unique, sont des conséquences de la même mentalité dans la profession médicale, qui se met au service du gouvernement en tout premier lieu, pour finalement opprimer les individus, sur ordre du ministère de la santé dite publique.

Mais ici, en Europe occidentale, nous pouvons bien sûr pointer du doigt ces pratiques des médecins déviants dans ces pays mais nous rendons-nous nous-mêmes compte que certains médecins dans notre milieu sont sur la même voie ? - je veux dénoncer ici quelques pratiques qui sont largement répandues dans l'ensemble du monde industrialisé, donc également dans notre pays.

Que penser de ces gynécologues qui pratiquent systématiquement le « search & kill » (rechercher pour tuer) sur les enfants à naître qui sont handicapés. Cela soit au moyen d' amniocentèse , de la prise d'échantillonnage de villosités chorioniques etc . Quand on décèle un bébé à naître « défectueux » c'est à dire handicapé, les parents, stressés puis affolés, sont informés. On leur propose de les délivrer de ce fardeau pour leur famille en tuant ce bébé par avortement. Tout comme Jésus disait à propos de Judas « Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne fut pas né »(Matth.26 :24) le gynécologue leur dit «Il vaudrait mieux que ce bébé ne doive pas naître ».

Mieux pour qui?

Comment pouvez-vous juger sur le bonheur d'une autre personne, comment pouvez-vous diffuser la peine de mort à un innocent dont l'avis n'est pas demandé? Comment pouvez-vous concilier cette attitude à la fois avec le Serment d'Hippocrate et de l'art. 3 de la Déclaration universelle des droits de l'homme qui stipule «Tout individu a droit à la vie ..."

Ici, je tiens à dire avec insistance ce qui suit : J'accuse ces médecins de perpétrer l'espèce la plus subtile de racisme. Ce qu'ils font, ouvre la voie au racisme chromosomique. Ils descriminent sur une base de chromosomes chromosomique. N'importe quel enfant avec un troisième chromosome 21 (qui donne le syndrome de Down ou Mongolisme ), ou avec chromosome X fragile, ou ayant d'autres déficiences qui donnent un handicap, est, lorsqu'elle est détectée, irrévocablement tué par l'avortement, quand les parents, mis sous pression, sont d'accord. C'est bien pire que toutes les sortes d'apartheid, et d'autres formes de racisme d'aujourd'hui, parce que les fonctionnaires sud-africains n'ont jamais voulu tuer tous les Noirs dans leur pays ...

Il est évident que le médecin ici veut plutôt « guérir » la société de ses handicapés, plutôt que de guérir les personnes. Il s'agit d'eugénisme dans sa forme la plus brutale. Une preuve supplémentaire, c'est que certains ne se privent pas également de tuer des bébés complètement normaux quand ils savent qu'ils sont porteurs d'un gène récessif qui rendra les enfants de la génération suivante handicapés, comme par exemple dans le cas de l'hémophilie ; ou les filles transmettent la maladie à leur fils sans être atteintes elles-mêmes. Un massacre systématique de ces filles est préconisé, et réalisé par des médecins; car c'est à leurs yeux, une bonne méthode pour éradiquer la maladie dans la population.. Ils espèrent ainsi supprimer totalement l'hémophilie au moyen de ce genre d'holocauste systématique par avortement. Traiter une maladie en tuant le malade est en effet la façon la plus déviante de la pratique de la médecine. Cela existe actuellement malheureusement un peu partout dans les services de gynécologie-obstétrie des hôpitaux, y compris des hôpitaux dits « catholiques »

Nous voyons, suite à des lois d'euthanasie, lois mortifères sur la fin de la vie, de plus en plus de médecins qui préfèrent de tuer leur malade gravement atteint plutôt que de l'accompagner afin qu'il ou elle connaisse une fin de vie digne et la plus douce possible. Bien sûr loin de moi l'idée de vouloir prêcher pour l'acharnement thérapeutique insensé, quand une personne est arrivée à la fin de sa vie. Le médecin doit savoir quand les traitements en vue de guérir n'ont plus de sens, mais il ne peut jamais « laisser tomber » le malade, l'abandonner. Il faut au contraire donner des soins de confort. On doit pouvoir « laisser un mourant mourir en paix ». Le tuer par euthanasie active est commettre un meurtre et pire, ouvre la porte à une déviation qui, à terme, entraine une mentalité médicale selon laquelle certains malades ne valent plus la peine et doivent être éliminés, donc tués sur place. On évoque la pitié pour le faire. C'est ce que l'écrivain français Georges Bernanos appelait « la pitié qui s'égare » Une fois de plus le médecin « guérit » la société plutôt que le malade individuel, en la délivrant des « inutiles, qui coutent cher » .

Mais comme dans l'avortement, une fois la norme déplacée et le fait de tuer par voie médicale admis, il est impossible de tracer de manière générale et uniforme les limites du permis et du défendu. Comme toute loi, la loi sur l'euthanasie sera soumise à interprétation par chaque médecin-tueur individuel.

Puissiez-vous ne jamais tomber personnellement sur un tel médecin.

À une époque où la peine capitale est de plus en plus combattue pour les personnes reconnues coupables de crimes très graves, il est surréaliste de devoir constater que cette peine capitale rentre en même temps tout à fait légalement dans la société, mais à présent pas la porte de service , la porte médicale.Mais c'est cette fois ci pour des personnes parfaitement innocentes, que l'on juge être un fardeau pour d'autres ou pour la société en général. Le médecin n'a pas à juger sur le droit à la vie des malades.

En tant que médecin, je rejette cela totalement. Pour vous et pour moi-même, et pour les membres de cette noble profession d'Hippocrate. Nous, les médecins devons refuser de perpétrer ce genre de pratiques finalement vétérinaires, utilisées pour les animaux de compagnie, mais contraires à la dignité humaine aux Droits de l'Homme et au Serment d'Hippocrate. En tant que « bergers de la liberté », les médecins doivent tout faire pour éviter de devenir les éboueurs, les vautours de la société dont la mission sera la suppression des indésirables parmi les êtres humains.

Ce que nous remarquons est triste car c'est une division inévitable dans le monde des médecins. Il reste des médecins hippocratiques qui voient le bien du malade en tout premier lieu, et il y a les autres qui ont succombé à une ou plusieurs de ces trois tentations.

Cette division n'est pas de notre faute, mais la faute de ceux qui ne veulent plus voir que la thérapie ne peut jamais aller de pair avec la mise à mort des patients. Ils nous montrent des cas extrêmes, des cas limite afin de nous forcer à changer la norme en matière de vie et de mort des malades. Ces tentatives proviennent de médecins qui n'ajoutent plus qu'une valeur relative à la vie humaine, qu'ils subordonnent à d'autres choses telles l'argent, la science ou la politique [4].

Cette norme du caractère absolu de la vie humaine ne peut jamais être changée.

L'histoire récente nous a appris où cela peut mener l'humanité. Pour éviter la répétition de situations similaires, nous, les médecins, nous sommes à votre service. Nous voulons vous aider. Mais vous devez nous aider, par donnant votre soutien pour que les médecins se tiennent à leur vocation. Vous avez le droit de savoir ce que votre médecin pense à la vie et la mort de ses patients, donc sur votre propre vie et mort. Faites confiance à qui mérite votre confiance. . Montrez au monde que nous et nos médecins, nous voulons tous que les gens plus sains dans une société plus saine, par la promotion de la santé pour tous les êtres humains, sans aucune discrimination fondée sur le sexe, la race, la religion, le handicap, l'âge ou la classe sociale.

Vous aurez remarqué, qu'à part une référence de comparaison avec un texte évangélique, je n'ai parlé nulle part de religion et encore moins de la position de l'Église en matières éthiques. La raison en est très simple : Tout ce que préconise l'Église est en accord parfait avec tant le serment d'Hippocrate, qu'avec la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et la Déclaration d'Helsinki sur l'expérimentation sur les êtres humains. Il suffit de suivre ces textes profanes, pour arriver à la conclusion que l'Église est dans le bon le juste et le droit.

 


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[1] Prof.Michel SCHOOYANS “Maîtrise de la vie, domination des hommes » Editions Lethielleux (Paris-Namur) 1986 ISBN 2-283-61150-4

[2] "The nazi doctors: Medical Killing and the Psychology of Genocide "

Robert J. LIFTON ISBN 0-465-09094 © 1986

Existe en traduction néerlandaise : « de Nazi-Dokters. De psychologie van de rassenmoord in het Derde Rijk” Robert Jay Lifton ; Uitgeverij A.W. Bruna & Zoon; 1987; 584 pag. ISBN 90 229 5519 2

on-line: http://www.holocaust-history.org/lifton/contents.shtml

[3] Dr Pierre SIMON ‘De la Vie avant toute Chose' Éd. Mazarine, Paris 1979, ISBN 2-86374-023-7

[4] cela à la suite du philosophe australien Peter SINGER pour qui la différence entre l'homme et l'anomal n'est plus une chose essentielle mais une chose graduelle . Cela amène ce philosophe à dire qu'il faut donner la priorité de survie à une espèce animale menacée par rapport à celle des hommes qui sont, selon lui présents en trop grand nombre sur la planète.

 

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