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Un évêque espagnol rappelle qu'il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux lois iniques

Publiée le 16-09-2010

     L'article hebdomadaire de l'archevêque de Tarragone à paraître dans son bulletin diocésain daté du 19 décembre a fait tellement de bruit en Espagne que le site de l'archevêché l'a publié intégralement. Il faut dire que Mgr Jaume Pujol Balcells a osé rompre avec un certain discours conformiste qui s'élève contre l'iniquité de la loi d'avortement mais qui la considère quand même comme la loi…

     Je vous propose ici ma traduction de ce texte qui me semble à la fois important, clair et courageux dans le contexte où nous nous trouvons tous dans les pays où des mortifères sont données pour inévitables et même politiquement incontestables pour des motifs tactiques ou autres (c'est moi qui souligne les mots en gras).

     Religion et société civile
     Outre qu'il nous rappelle les obligations qui existent entre parents et enfants et celles qui naissent des relations familiales, le Compendium du Catéchisme de l'Eglise catholique, en étudiant le quatrième commandement de la loi de Dieu, nous rappelle aussi les obligations inhérentes aux relations entre les personnes individuelles et les autorités civiles.
     A ce sujet il faudrait rappeler que le mot « ministre » – et derrière ce terme, il faut voir tous ceux qui détiennent une quelconque parcelle de l'autorité publique – vient du latin, et signifie « serviteur ». Pour autant, au moment de considérer comment s'exerce l'autorité dans les différentes sphères de l'autorité civile, il faut bien avoir à l'esprit cette définition. Il s'agit d'un service qui est lié par le respect des droits fondamentaux de l'homme, une juste hiérarchie des valeurs, les lois, la justice distributive et le principe de subsidiarité.
     Je me rappelle comment une personne qui prenait quelques jours de repos en Suisse qu'un ami lui avait expliqué avec fierté que les fonctionnaires de ce pays ont très nettement l'idée que leur fonction est de servir les citoyens qui s'approchent d'eux pour résoudre leurs problèmes administratifs, ce qui a pour effet que le citoyen n'a pas peur d'affronter l'administration publique, en même temps qu'il apprécie et respecte le travail du fonctionnaire qui essaie de l'aider. Cela peut paraître utopique, mais c'est ce qui est souhaitable. Après tout, les ministres et les travailleurs de l'administration publique doivent leur poste et leurs payes aux citoyens. Chacun, dans l'exercice de l'autorité, doit rechercher l'intérêt de la communauté avant le sien propre – ce qui s'appelle le bien commun – et doit tirer l'inspiration de ses décisions dans la vérité à propos de Dieu, de l'homme et du monde.
     Mais dans toute relation humaine il y a une contrepartie ; c'est pourquoi les citoyens ont aussi des devoirs à l'égard des autorités civiles: ils doivent considérer leurs supérieurs comme les représentants de Dieu – comme le rappelle le Compendium – en leur offrant leur collaboration loyale pour le bon fonctionnement de la vie publique et sociale. Cela inclut l'amour et le service de la patrie, le droit et le devoir de vote, le paiement des impôts, la défense du pays et le droit à la critique constructive. Cela implique aussi l'obligation de ne pas obéir en conscience lorsque les lois des autorités civiles s'opposent aux exigences de l'ordre moral : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes », nous rappellent les Actes des Apôtres. Et cela est particulièrement grave si ces lois vont contre la vie humaine, depuis sa conception jusqu'à sa fin naturelle.
     Toute cette doctrine est amplement développée dans les Lettres de saint Paul et aussi dans celles de saint Pierre. Ainsi donc, nous autres chrétiens n'avons pas appris cela comme une nouveauté des derniers siècles avec les avancées apportées par le système démocratique et le développement des libertés individuelles. Il s'agit d'une doctrine de la loi naturelle qui nous est aussi rappelée par le Nouveau Testament. Ce qu'il faut, c'est que tous, les uns et les autres, nous la vivions de manière responsable.
     Jaume Poujol Balcells


source : Jeanne Smits

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