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Notre-Dame de Pontmain et l'Evangile de la Vie

Publiée le 06-01-2021

     Par le Père Renaud, Recteur du Sanctuaire de Pontmain, en Mayenne. Article paru dans l'Evangile de la Vie du 8 décembre 2020.  La fête liturgique de Notre-Dame de Pontmain venue délivrer la France, est le 17 janvier

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  L’apparition de la Vierge Marie dans le village mayennais de Pontmain le 17 janvier 1871 nous parle, à sa manière, de la défense et de la promotion de toute vie humaine, les thèmes qui sont au c½ur de l’encyclique Evangelium Vitae.

    


 

         Le contexte de l’apparition est celui de la fin de la guerre franco-prussienne qui a éclaté en juillet 1870 : une guerre fratricide, haineuse, une guerre qui va monter, pour la première fois, deux peuples entiers l’un contre l’autre. Qui a commencé ? Et pourquoi ? Difficile de le dire, car il se trouve, dans les deux camps, un parti de la guerre, un parti qui se moque d’envoyer à la mort des milliers de soldats. En septembre, le village de Pontmain est plongé dans cette histoire tragique quand trente-huit jeunes sont enrôlés dans l’armée de la Loire. Auguste le fils aîné de la famille Barbedette fait partie de ce petit contingent. Le curé de Pontmain, l’abbé Guérin qui est un saint homme, essaye de rassurer tout le monde « si vous priez la Sainte Vierge, ils reviendront tous sains et saufs ». Mais c’est difficile à croire car cette armée de la Loire subit défaite sur défaite, le 12 janvier c’est le coup de grâce avec la prise de la ville du Mans. La guerre est définitivement perdue et on s’attend à voir débarquer les Prussiens à Pontmain. Il n’y a plus d’espérance dans les c½urs, « on a beau prier, Dieu ne nous écoute pas ». A vrai dire, ce sont les adultes qui sont découragés, les enfants eux continuent à prier, en particulier Eugène et Joseph Barbedette respectivement douze et dix ans. Tous les jours, ils servent la messe à l’abbé Guérin et juste avant, ils font même un chemin de croix pour les soldats au front, ils l’ont promis à leur grand frère Auguste.

     Le 17 janvier, vers 18h, le Père Barbedette travaille avec ses deux fils dans la grange familiale ; Eugène sort pour faire une pause et soudain face à lui haut dans le ciel apparaît une belle dame vêtue d’une robe bleue parsemée d’étoiles. Elle est tellement souriante, tellement accueillante avec ses mains tendues qu’Eugène n’est nullement effrayé. Quand son petit frère Joseph sort à son tour, il a la même vision, le Père lui ne voit rien mais il cherche à comprendre. On va alors quérir les unes après les autres toutes les personnes censées pouvoir expliquer ce qui se passe. C’est la maman qui est appelée en premier, puis les deux religieuses institutrices et enfin le vénérable curé du village. Mais aucun des adultes, aucun des sachants, ne verra l’apparition. Pourtant d’autres enfants arrivés devant la grange vont voir et décrire avec précision tout ce qui se passe. La belle dame ne parlera pas mais un message s’écrira sur une banderole déployée sous ses pieds « Mes priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps mon Fils se laisse toucher ». C’est un message qui encourage à la prière confiante car le Christ est miséricordieux. Le Christ n’est pas dans ce parti de la guerre à outrance, pour lui, la vie de chaque français, de chaque prussien compte. Par notre prière, nous pouvons comprendre que nous avons du prix aux yeux de Dieu et que nous sommes donc invités à vivre la fraternité. Une fois la banderole disparue, un grand crucifix rouge apparaît, la Vierge Marie s’en saisit et le montre aux enfants et aux villageois qui se tiennent devant la grange. La vie humaine a tellement de prix aux yeux de Dieu qu’il a accepté que son Fils meurt sur la croix pour que soit détruit l’antagonisme entre les peuples. « C’est lui, le Christ, qui est notre paix, par sa chair crucifiée, il a détruit le mur de la haine » (Ep 2,14).


 

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