Benoît XVI de A à Z

Dialogue

2005



18 août 2005 - JMJ Cologne - Discours d'accueil des jeunes
Certains d'entre vous se reconnaîtront peut-être dans le témoignage qu'Edith Stein donnait de son adolescence, elle qui vécut ensuite au Carmel de Cologne : "J'avais consciemment et délibérément perdu l'habitude de prier". Faites l'expérience bouleversante de la prière comme dialogue avec Dieu, dont nous nous savons aimés et que nous voulons aimer en retour. A vous tous, je voudrais dire avec insistance : ouvrez tout grand votre cœur à Dieu, laissez-vous surprendre par le Christ ! Accordez-lui "le droit de vous parler " ! Ouvrez les portes de votre liberté à son amour miséricordieux! Exposez vos joies et vos peines au Christ, le laissant illuminer de sa lumière votre intelligence et toucher de sa grâce votre cœur ! En ces jours bénis de partage et de joie, faites l'expérience libératrice de l'Eglise comme lieu de la miséricorde et de la tendresse de Dieu envers les hommes! C'est en elle et par elle que vous rejoindrez le Christ, qui vous attend.

En arrivant aujourd'hui à Cologne pour participer avec vous à la vingtième Journée mondiale de la Jeunesse, s'impose à moi avec émotion et reconnaissance le souvenir du Serviteur de Dieu tant aimé de nous tous Jean-Paul II, qui eut l'idée lumineuse d'appeler les jeunes du monde entier à se rassembler pour célébrer ensemble le Christ, unique Rédempteur du genre humain. Grâce à ce dialogue profond qui s'est développé pendant plus de vingt ans entre le Pape et les jeunes, beaucoup d'entre eux ont pu approfondir leur foi, tisser des liens de communion, se passionner pour la Bonne Nouvelle du salut en Jésus Christ et la proclamer dans de nombreuses parties de la terre. Ce grand Pape a su comprendre les défis auxquels les jeunes d'aujourd'hui sont confrontés et, affirmant sa confiance en eux, il n'a pas hésité à les inciter à être de courageux annonciateurs de l'Evangile et d'intrépides bâtisseurs de la civilisation de la vérité, de l'amour et de la paix.



18 décembre 2005 - Angelus
En ces derniers jours de l'Avent, la liturgie nous invite à contempler de façon particulière la Vierge Marie et saint Joseph, qui ont vécu avec une intensité unique le temps de l'attente et de la préparation de la naissance de Jésus. Je désire aujourd'hui porter mon regard sur la figure de saint Joseph. Saint Luc présente la Vierge Marie comme "fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David" (Lc 1, 27). C'est toutefois l'évangéliste Matthieu qui accorde le plus d'importance au père putatif de Jésus, en soulignant que, à travers lui, l'Enfant résultait légalement inscrit dans la descendance de David, et accomplissait ainsi les Ecritures, dans lesquelles le Messie était prophétisé comme "fils de David". Mais le rôle de Joseph ne peut certainement pas se réduire à cet aspect juridique. Il est le modèle de l'homme "juste" (Mt 1, 19), qui, en parfaite harmonie avec son épouse, accueille le Fils de Dieu fait homme et veille sur sa croissance humaine. C'est pourquoi, au cours des jours qui précèdent Noël, il est plus que jamais opportun d'établir une sorte de dialogue spirituel avec saint Joseph, afin qu'il nous aide à vivre en plénitude ce grand mystère de la foi.

Le bien-aimé Pape Jean-Paul II, qui avait une profonde dévotion pour saint Joseph nous a laissé une méditation admirable qui lui est consacrée dans l'Exhortation apostolique Redemptoris Custos, "Le Gardien du Rédempteur". Parmi les nombreux aspects qu'il met en lumière, un accent particulier est placé sur le silence de saint Joseph. Son silence est un silence empreint de contemplation du mystère de Dieu, dans une attitude de disponibilité totale aux volontés divines. En d'autres termes, le silence de saint Joseph ne manifeste pas un vide intérieur, mais au contraire la plénitude de foi qu'il porte dans son coeur, et qui guide chacune de ses pensées et chacune de ses actions. Un silence grâce auquel Joseph, à l'unisson avec Marie, conserve la Parole de Dieu, connue à travers les Ecritures Saintes, en la confrontant en permanence avec les événements de la vie de Jésus; un silence tissé de prière constante, prière de bénédiction du Seigneur, d'adoration de sa sainte volonté et de confiance sans réserve à sa providence. Il n'est pas exagéré de penser que c'est précisément de son "père" Joseph que Jésus a appris - sur le plan humain - la solidité intérieure qui est le présupposé de la justice authentique, la "justice supérieure" qu'Il enseignera un jour à ses disciples (cf. Mt 5, 20).

Laissons-nous "contaminer" par le silence de saint Joseph ! Nous en avons tant besoin, dans un monde souvent trop bruyant, qui ne favorise pas le recueillement et l'écoute de la voix de Dieu. En ce temps de préparation à Noël, cultivons le recueillement intérieur, pour accueillir et conserver Jésus dans notre vie.



2006



6 avril 2006 - Rencontre avec les jeunes du diocèse de Rome, Place Saint Pierre
Il faut avant tout dire qu'il faut lire l'Ecriture Sainte non pas comme un quelconque livre d'histoire, comme nous lisons, par exemple, Homère, Ovide, Horace; il faut la lire réellement comme la Parole de Dieu, c'est-à-dire en instaurant un dialogue avec Dieu. Il faut avant tout prier, prier avec le Seigneur: "Ouvre-moi la porte". C'est ce que dit souvent saint Augustin dans ses homélies: "J'ai frappé à la porte de la Parole pour trouver finalement ce que le Seigneur veut me dire". Cela me semble un point très important. On ne lit pas l'Ecriture dans un climat académique, mais en priant et en disant au Seigneur: "Aide-moi à comprendre ta Parole, ce que tu veux me dire dans cette page".

Un second point est: l'Ecriture Sainte introduit à la communion avec la famille de Dieu. On ne peut donc pas lire seul l'Ecriture Sainte. Certes, il est toujours important de lire la Bible de façon très personnelle, dans un dialogue personnel avec Dieu, mais dans le même temps, il est important de la lire en compagnie des personnes avec lesquelles on marche. Se laisser aider par les grands maîtres de la "Lectio divina". Nous avons, par exemple, tant de beaux livres du Cardinal Martini, un véritable Maître de la "Lectio divina", qui aide à entrer dans le vif de l'Ecriture Sainte. Lui qui connaît bien toutes les circonstances historiques, tous les éléments caractéristiques du passé, cherche toutefois toujours à ouvrir également la porte pour faire voir que des paroles appartenant apparemment au passé sont également des paroles du présent. Ces maîtres nous aident à mieux comprendre et également à connaître la façon dont il faut lire l'Ecriture Sainte. Il est ensuite généralement opportun de la lire en compagnie des amis qui sont en chemin avec moi et qui cherchent, avec moi, comment vivre avec le Christ, quelle vie nous vient de la Parole de Dieu.

Troisième point: s'il est important de lire l'Ecriture Sainte aidés par les maîtres, accompagnés par les amis, les compagnons de route, il est important en particulier de la lire en compagnie du Peuple de Dieu en pèlerinage, c'est-à-dire dans l'Eglise. L'Ecriture Sainte a deux sujets. Tout d'abord le sujet divin: c'est Dieu qui parle. Mais Dieu a voulu faire participer l'homme à sa Parole. Tandis que les Musulmans sont convaincus que le Coran est inspiré oralement par Dieu, nous croyons que pour l'Ecriture Sainte, la synergie, comme le disent les théologiens, est caractéristique; la collaboration de Dieu avec l'homme. Celui-ci fait participer son peuple à travers sa Parole et ainsi, le deuxième sujet - le premier sujet étant, comme je l'ai dit, Dieu - est humain. Il existe des écrivains individuels, mais il existe la continuité d'un sujet permanent, le Peuple de Dieu qui marche avec la Parole de Dieu et qui est en dialogue avec Dieu. En écoutant Dieu, on apprend à écouter la Parole de Dieu et puis également à l'interpréter. Et ainsi, la Parole de Dieu devient présente, car les personnes meurent, mais le sujet vital, le Peuple de Dieu, est toujours vivant, et est identique au cours des millénaires: c'est toujours le même sujet vivant, dans lequel vit la Parole.

Ainsi s'expliquent également de nombreuses structures de l'Ecriture Sainte, en particulier ce que l'on appelle la "relecture". Un texte ancien est relu dans un autre livre, par exemple cent ans plus tard, et alors, on comprend pleinement ce qui n'était pas encore perceptible à cette époque, même si cela était déjà contenu dans le texte précédent. Et il est relu encore à nouveau plus tard, et une fois de plus, on comprend d'autres aspects, d'autres dimensions de la Parole. C'est ainsi, dans cette relecture et réécriture dans le cadre d'une continuité profonde, tandis que se succédaient les temps de l'attente, que s'est développée l'Ecriture Sainte. Enfin, avec la venue du Christ et l'expérience des Apôtres, la parole est devenue définitive, de sorte qu'il n'y a plus de réécritures, mais des approfondissements de notre compréhension continuent d'être nécessaires. Le Seigneur a dit: "L'Esprit Saint vous introduira dans une profondeur que vous ne pouvez pas comprendre à présent".

La communion de l'Eglise est donc le sujet vivant de l'Ecriture. Mais à présent également, le sujet principal est le Seigneur lui-même, qui continue à parler dans l'Ecriture qui est entre nos mains. Je pense que nous devons apprendre ces trois éléments: lire dans un dialogue personnel avec le Seigneur; lire accompagnés par des maîtres qui ont l'expérience de la foi, qui sont entrés dans l'Ecriture Sainte; lire au sein de la grande communauté de l'Eglise, dans la Liturgie de laquelle ces événements deviennent toujours à nouveau présents, dans laquelle le Seigneur parle à présent avec nous, afin que nous entrions toujours plus dans l'Ecriture Sainte, dans laquelle Dieu parle réellement avec nous aujourd'hui.



2007



30 mars 2007 - Au nouvel Ambassadeur d'Ukraine près le Saint-Siège
Il importe dans notre monde de plus en plus contraint par les urgences de la mondialisation, de favoriser un dialogue exigeant et approfondi entre les cultures comme entre les religions, non pour les niveler toutes dans un syncrétisme appauvrissant mais pour leur permettre de se développer dans un respect réciproque et de travailler, chacune selon son charisme propre, au bien commun. Cette perspective permettra assurément de réduire les sources toujours possibles de tension et d'affrontement entre les groupes ou entre les nations, et elle garantira ainsi à tous les conditions d'une paix et d'un développement durables.



24 juillet 2007 - Avec les prêtres du diocèse de Belluno
Il n'existe plus de monde uniforme. En particulier en Occident, où sont présents tous les autres continents, toutes les autres religions, les autres façons de vivre la vie humaine. Nous vivons une rencontre permanente, qui ressemble peut-être à l'Eglise antique, où existait la même situation. Les chrétiens représentaient une très petite minorité, un grain de sénevé qui commençait à croître, entouré par des religions et des conditions de vie très différentes. Nous devons donc réapprendre ce que les chrétiens des premières générations ont vécu. Saint Pierre, dans sa première Lettre, au troisième chapitre, a dit: "Vous devez toujours être prêts à rendre compte de l'espérance qui est en vous". Il a ainsi formulé pour l'homme normal de l'époque, pour le chrétien normal, la nécessité de conjuguer annonce et dialogue. Il n'a pas dit formellement: "Annoncez à chacun l'Evangile". Il a dit: "Vous devez être capables, prêts à rendre compte de l'espérance qui est en vous". Il me semble que cela est la synthèse nécessaire entre dialogue et annonce. Le premier point est qu'en nous-mêmes doit toujours être présente la raison de notre espérance. Nous devons être des personnes qui vivent la foi et qui pensent la foi, qui la connaissent intérieurement. Ainsi, en nous-mêmes, la foi devient raison, devient raisonnable. La méditation de l'Evangile, et donc l'annonce, l'homélie, la catéchèse, pour rendre les personnes capables de penser la foi, constituent déjà des éléments fondamentaux de cette combinaison entre dialogue et annonce. Nous devons nous-mêmes penser la foi, vivre la foi et, en tant que prêtres, trouver différentes façons de la rendre présente, de manière à ce que nos catholiques chrétiens puissent avoir la conviction, la promptitude et la capacité de rendre compte de leur foi. Cette annonce, que la foi transmet dans la conscience d'aujourd'hui, doit revêtir de multiples formes. Sans aucun doute, les homélies et les catéchèses en sont deux formes principales, mais il y a ensuite tant d'autres façons de se rencontrer - séminaires de la foi, mouvements laïcs, etc. - où l'on parle de la foi et où l'on apprend la foi. Tout cela nous rend tout d'abord capables de vivre réellement en étant le prochain des non-chrétiens - en majorité, ce sont ici des chrétiens orthodoxes, des protestants, mais également des fidèles d'autres religions, musulmans et autres. Le premier point est de vivre avec eux, en reconnaissant en eux le prochain, notre prochain. Vivre donc à la première personne l'amour du prochain comme expression de notre foi. Je pense que cela constitue déjà un témoignage très fort et également une forme d'annonce: vivre réellement avec ces autres personnes l'amour du prochain, reconnaître en ceux-ci, en eux, notre prochain, de sorte qu'ils puissent voir: cet "amour du prochain" est pour moi. Si tout cela a lieu, nous pourrons plus facilement présenter la source de notre comportement, c'est-à-dire le fait que l'amour du prochain est l'expression de notre foi. Ainsi, dans le dialogue, on ne peut pas immédiatement passer aux grands mystères de la foi, bien que les musulmans aient déjà une certaine connaissance du Christ, qui nie sa divinité, mais qui reconnaît en Lui au moins un grand prophète. Ils éprouvent de l'amour pour la Vierge. Il existe donc des éléments communs dans la foi, qui constituent des points de départ pour le dialogue. Un élément pratique et réalisable, nécessaire, est surtout de rechercher l'entente fondamentale sur les valeurs de la vie. Ici aussi, nous possédons un trésor commun, car elles proviennent de la religion d'Abraham, réinterprétée, revécue de manières qui sont à étudier, auxquelles nous devons enfin répondre. Mais la grande expérience substantielle, celle des Dix Commandements, est présente et cela me semble un point à approfondir. Passer aux grands mystères me semble un niveau difficile, qui ne se réalise pas dans les grandes rencontres. La semence doit peut-être entrer dans les coeurs, de sorte que la réponse de la foi à travers des dialogues plus spécifiques puisse mûrir ici et là. Mais ce que nous pouvons et devons faire est de rechercher le consensus sur des valeurs fondamentales, exprimées dans les Dix Commandements, résumées dans l'amour du prochain et dans l'amour de Dieu, et ainsi interprétables dans les divers domaines de la vie. Nous nous trouvons tous au moins sur un chemin commun vers le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu qui est finalement le Dieu au visage humain, le Dieu présent en Jésus Christ. Mais si ce dernier pas est plutôt à accomplir lors de rencontres intimes, personnelles ou en petits groupes, le chemin vers ce Dieu, dont proviennent ces valeurs qui rendent possible la vie commune, me paraît également réalisable lors de rencontres plus importantes. Il me semble donc que se réalise ici une forme d'annonce humble, patiente, qui attend, mais qui rend également déjà concrète notre vie selon la conscience illuminée par Dieu.



2 septembre - Angelus, depuis le sanctuaire de Lorette
Entrons en esprit dans la Sainte Maison. Il existe un lien réciproque entre la place et la maison. La place est grande, ouverte, elle est le lieu de rencontre avec les autres, du dialogue, de la confrontation; la maison est, en revanche, le lieu du recueillement et du silence intérieur, où la Parole peut être accueillie en profondeur. Pour porter Dieu sur la place, il faut l'avoir d'abord intériorisé dans la maison, comme Marie lors de l'Annonciation. Et inversement, la maison est ouverte sur la place: ceci est également suggéré par le fait que la Sainte Maison de Lorette possède trois murs, et non quatre: il s'agit d'une Maison ouverte, ouverte sur le monde, sur la vie.



7 septembre 2007 - Rencontre avec les Diplomates, à Vienne, en Autriche
De l'unicité de son nom découle aussi, cependant, pour l'Europe, une responsabilité unique dans le monde. À ce propos, elle ne doit surtout pas renoncer à elle-même. Le continent qui, sur le plan démographique, vieillit de façon rapide ne doit pas devenir un continent spirituellement vieux. De plus, l'Europe acquerra une meilleure conscience d'elle-même si elle assume une responsabilité dans le monde qui corresponde à sa tradition spirituelle particulière, à ses capacités extraordinaires et à sa grande force économique. L'Union européenne devrait par conséquent jouer un rôle de meneur dans la lutte contre la pauvreté dans le monde, et dans l'engagement en faveur de la paix. Nous pouvons constater avec gratitude que les pays européens et l'Union européenne sont parmi ceux qui contribuent le plus au développement international, mais ils devraient aussi faire valoir leur importance politique face, par exemple, aux très urgents défis portés par l'Afrique, aux horribles tragédies de ce continent telles que le fléau du SIDA, la situation au Darfour, l'exploitation injuste des ressources naturelles et le trafic préoccupant des armes. De même que l'engagement politique et diplomatique de l'Europe et de ses pays ne doit pas oublier la situation toujours grave du Moyen-Orient où la contribution de tous est nécessaire pour favoriser le renoncement à la violence, le dialogue réciproque et une cohabitation vraiment pacifique. Les relations avec les Nations d'Amérique latine et avec celles du Continent asiatique doivent continuer à croître, par des liens opportuns d'échange.



20 septembre 2007 - Aux Evêques du Bénin, en Visite Ad Limina.
Je voudrais vous dire ma satisfaction de constater que, d'une manière générale, les relations entre chrétiens et musulmans se déroulent dans une atmosphère de compréhension réciproque. Aussi, pour éviter de voir se développer quelque forme d'intolérance et pour prévenir toute violence, convient-il d'encourager un dialogue sincère, fondé sur une connaissance réciproque toujours plus vraie, notamment par des relations humaines respectueuses, par une entente sur les valeurs de la vie et par une coopération mutuelle en tout ce qui promeut le bien-être commun. Un tel dialogue exige aussi de préparer des personnes compétentes pour aider à connaître et à comprendre les valeurs religieuses que nous avons en commun et à respecter loyalement les différences.



4 octobre 2007 - Au Nouvel Ambassadeur d'Italie près le Saint-Siège
Je forme de tout cœur le vœu que la collaboration entre toutes les composantes de la bien-aimé nation que vous représentez, contribue non seulement à préserver jalousement l'héritage culturel et spirituel qui vous caractérise et qui est une partie intégrante de votre histoire, mais soit encore plus un encouragement à rechercher des voies nouvelles pour affronter de façon adéquate les grands défis qui caractérisent l'époque post-moderne. Parmi ceux-ci, je me limite à citer la défense des droits de la personne et de la famille, la construction d'un monde solidaire, le respect de la création, le dialogue interculturel et interreligieux.



21 octobre 2007 - Rencontre avec les Chefs Religieux participants à la rencontre Internationale pour la Paix, à Naples.
Je saisis volontiers cette occasion pour saluer les personnalités réunies ici à Naples pour le XXI Meeting sur le thème: "Pour un monde sans violence - Religions et cultures en dialogue". Ce que vous représentez exprime en un certain sens les différents mondes et patrimoines religieux de l'humanité, que l'Eglise catholique considère avec un respect sincère et une attention cordiale. Une parole de reconnaissance va à Monsieur le Cardinal Crescenzio Sepe et à l'archidiocèse de Naples qui accueille ce Meeting, ainsi qu'à la communauté de Sant'Egidio, qui travaille avec dévouement pour favoriser le dialogue entre les religions et les cultures dans l'"esprit d'Assise".

La rencontre d'aujourd'hui nous ramène en esprit en 1986, lorsque mon vénéré Prédécesseur Jean-Paul II invita sur la colline de saint François les hauts Représentants religieux à prier pour la paix, soulignant en cette circonstance le lien intrinsèque qui unit une authentique attitude religieuse avec une vive sensibilité pour ce bien fondamental de l'humanité. En 2002, après les événements dramatiques du 11 septembre de l'année précédente, Jean-Paul II convoqua à nouveau à Assise les chefs religieux, pour demander à Dieu que soit mis un terme aux graves menaces qui pesaient sur l'humanité, en particulier à cause du terrorisme.

Dans le respect des différences des diverses religions, nous sommes tous appelés à travailler pour la paix et à un engagement effectif pour promouvoir la réconciliation entre les peuples. Tel est l'authentique "esprit d'Assise", qui s'oppose à toute forme de violence et à l'abus de la religion comme prétexte à la violence. Face à un monde déchiré par les conflits, où l'on justifie parfois la violence au nom de Dieu, il est important de réaffirmer que jamais les religions ne peuvent devenir des véhicules de haine; jamais, en invoquant le nom de Dieu, on ne peut arriver à justifier le mal et la violence. Au contraire, les religions peuvent et doivent offrir de précieuses ressources pour construire une humanité pacifique, car elles parlent de paix au cœur de l'homme. L'Eglise catholique entend continuer à parcourir la voie du dialogue pour favoriser l'entente entre les différentes cultures, traditions et sagesses religieuses. Je souhaite vivement que cet esprit se diffuse, en particulier toujours davantage là où les tensions sont les plus fortes, là où la liberté et le respect pour l'autre sont niés et où des hommes et des femmes souffrent des conséquences de l'intolérance et de l'incompréhension.



14 novembre 2007 - Audience Générale
Dialoguer avec Dieu, avec sa Parole, est dans un certain sens une présence du Ciel, c'est-à-dire une présence de Dieu. S'approcher des textes bibliques, surtout du Nouveau Testament, est essentiel pour le croyant, car « ignorer l'Ecriture, c'est ignorer le Christ ». Saint Jérôme



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