Benoît XVI de A à Z

Bénédiction

2005



26 mai 2005 - Homélie Messe Corpus Domini
La procession souhaite être une grande bénédiction publique pour notre ville: le Christ est, en personne, la bénédiction divine pour le monde - que le rayonnement de sa bénédiction s'étende sur nous tous !



21 août 2005 - Homélie Messe JMJ à Cologne
Devant la sainte Hostie, dans laquelle Jésus s'est fait pour nous pain qui soutient et nourrit notre vie de l'intérieur (cf. Jn 6, 35), nous avons commencé hier soir le cheminement intérieur de l'adoration. Dans l'Eucharistie, l'adoration doit devenir union. Dans la Célébration eucharistique, nous nous trouvons en cette "heure" de Jésus dont parle l'Evangile de Jean. Grâce à l'Eucharistie son "heure" devient notre heure, sa présence au milieu de nous. Avec ses disciples, Il a célébré la cène pascale d'Israël, le mémorial de l'action libératrice de Dieu qui avait conduit Israël de l'esclavage à la liberté. Jésus suit les rites d'Israël. Il récite sur le pain la prière de louange et de bénédiction. Mais ensuite, se produit quelque chose de nouveau. Il ne remercie pas Dieu seulement pour ses grandes œuvres du passé; il le remercie pour sa propre exaltation, qui se réalisera par la Croix et la Résurrection, et il s'adresse aussi aux disciples avec des mots qui contiennent la totalité de la Loi et des Prophètes: "Ceci est mon Corps donné pour vous en sacrifice. Ce calice est la Nouvelle Alliance en mon Sang". Il distribue alors le pain et le calice, et en même temps il leur confie la mission de redire et de refaire toujours de nouveau en sa mémoire ce qu'il est en train de dire et de faire en ce moment.

Revenons à la dernière Cène. La nouveauté qui s'y est produite, résidait dans la nouvelle profondeur que prenait l'ancienne prière de bénédiction d'Israël, qui devient alors la parole de la transformation et nous donne à nous de participer à l'heure du Christ. Jésus ne nous a pas donné la mission de répéter la Cène pascale, qui, du reste, en tant qu'anniversaire, ne peut pas se répéter à volonté. Il nous a donné la mission d'entrer dans son "heure". Nous y entrons grâce à la parole qui vient du pouvoir sacré de la consécration - une transformation qui se réalise par la prière de louange, qui nous met en continuité avec Israël et avec toute l'histoire du salut, et qui en même temps nous donne la nouveauté vers laquelle cette prière tendait par sa nature la plus profonde. Cette prière - appelée par l'Eglise "prière eucharistique" - constitue l'Eucharistie. Elle est parole de pouvoir, qui transforme les dons de la terre de façon tout à fait nouvelle en don de soi de Dieu et qui nous engage dans ce processus de transformation. C'est pourquoi nous appelons cet événement Eucharistie, traduction du mot hébraïque beracha - remerciement, louange, bénédiction, et ainsi transformation à partir du Seigneur: présence de son "heure". L'heure de Jésus est l'heure où l'amour est vainqueur. En d'autres termes: c'est Dieu qui a vaincu, parce qu'Il est l'Amour. L'heure de Jésus veut devenir notre heure et elle le deviendra, si nous-mêmes, par la célébration de l'Eucharistie, nous nous laissons entraîner dans ce processus de transformations que le Seigneur a en vue. L'Eucharistie doit devenir le centre de notre vie.



18 décembre 2005 - Angelus
En ces derniers jours de l'Avent, la liturgie nous invite à contempler de façon particulière la Vierge Marie et saint Joseph, qui ont vécu avec une intensité unique le temps de l'attente et de la préparation de la naissance de Jésus. Je désire aujourd'hui porter mon regard sur la figure de saint Joseph. Saint Luc présente la Vierge Marie comme "fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David" (Lc 1, 27). C'est toutefois l'évangéliste Matthieu qui accorde le plus d'importance au père putatif de Jésus, en soulignant que, à travers lui, l'Enfant résultait légalement inscrit dans la descendance de David, et accomplissait ainsi les Ecritures, dans lesquelles le Messie était prophétisé comme "fils de David". Mais le rôle de Joseph ne peut certainement pas se réduire à cet aspect juridique. Il est le modèle de l'homme "juste" (Mt 1, 19), qui, en parfaite harmonie avec son épouse, accueille le Fils de Dieu fait homme et veille sur sa croissance humaine. C'est pourquoi, au cours des jours qui précèdent Noël, il est plus que jamais opportun d'établir une sorte de dialogue spirituel avec saint Joseph, afin qu'il nous aide à vivre en plénitude ce grand mystère de la foi.

Le bien-aimé Pape Jean-Paul II, qui avait une profonde dévotion pour saint Joseph nous a laissé une méditation admirable qui lui est consacrée dans l'Exhortation apostolique Redemptoris Custos, "Le Gardien du Rédempteur". Parmi les nombreux aspects qu'il met en lumière, un accent particulier est placé sur le silence de saint Joseph. Son silence est un silence empreint de contemplation du mystère de Dieu, dans une attitude de disponibilité totale aux volontés divines. En d'autres termes, le silence de saint Joseph ne manifeste pas un vide intérieur, mais au contraire la plénitude de foi qu'il porte dans son coeur, et qui guide chacune de ses pensées et chacune de ses actions. Un silence grâce auquel Joseph, à l'unisson avec Marie, conserve la Parole de Dieu, connue à travers les Ecritures Saintes, en la confrontant en permanence avec les événements de la vie de Jésus; un silence tissé de prière constante, prière de bénédiction du Seigneur, d'adoration de sa sainte volonté et de confiance sans réserve à sa providence. Il n'est pas exagéré de penser que c'est précisément de son "père" Joseph que Jésus a appris - sur le plan humain - la solidité intérieure qui est le présupposé de la justice authentique, la "justice supérieure" qu'Il enseignera un jour à ses disciples (cf. Mt 5, 20).

Laissons-nous "contaminer" par le silence de saint Joseph ! Nous en avons tant besoin, dans un monde souvent trop bruyant, qui ne favorise pas le recueillement et l'écoute de la voix de Dieu. En ce temps de préparation à Noël, cultivons le recueillement intérieur, pour accueillir et conserver Jésus dans notre vie.



2006



1er janvier 2006 - Homélie de la Messe
Le salut est don de Dieu ; dans la première lecture il nous est présenté comme une bénédiction : « Que le Seigneur te bénisse et te garde... que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu'il t'apporte la paix ! » (Nb 6, 24-26). Il s'agit de la bénédiction que les prêtres avaient l'habitude d'invoquer sur le peuple à l'issue des grandes fêtes liturgiques, particulièrement la fête du nouvel an. Nous sommes en présence d'un texte chargé d'un sens profond, scandé par le nom du Seigneur qui est répété au début de chaque vers. Un texte qui ne se limite pas à énoncer simplement un principe, mais qui tend à réaliser ce qu'il affirme. Comme on le sait, en effet, dans la pensée sémitique, la bénédiction du Seigneur produit, de par sa propre force, bien-être et salut, de même que la malédiction est la cause du malheur et de la ruine. L'efficacité de la bénédiction se concrétise ensuite, de manière plus spécifique, de la part de Dieu dans le fait de nous protéger (cf. v. 24), de nous être favorable (cf. v. 25) et de nous donner la paix, c'est-à-dire, en d'autres termes, de nous offrir l'abondance du bonheur.

En nous faisant réécouter cette ancienne bénédiction, au début d'une nouvelle année solaire, c'est comme si la liturgie voulait nous encourager à invoquer à notre tour la bénédiction du Seigneur sur la nouvelle année qui commence, afin qu'elle soit pour nous tous une année de prospérité et de paix.



1er janvier 2006 - Angelus
L'Eglise fixe son regard sur la Mère céleste de Dieu, qui serre dans ses bras l'Enfant Jésus, source de toute bénédiction. « Salve, sainte Mère - chante la liturgie - tu as mis au monde le Roi qui gouverne le ciel et la terre pour les siècles des siècles.

Tournons notre regard vers la Très Sainte Vierge Marie, qui bénit aujourd'hui le monde entier, en montrant son divin Fils, le « prince de la paix » (Is 9, 5). Invoquons avec confiance sa puissante intercession, afin que la famille humaine, puisse, en s'ouvrant au message de l'Evangile, passer l'année qui commence aujourd'hui, dans la fraternité et la paix.

1er septembre 2006 - Sanctuaire de la Sainte Face de Manopello
Chers frères et sœurs, alors que je vous remercie encore une fois de votre présence et de vos dons, j'invoque sur vous tous et sur vos proches la Bénédiction de Dieu avec l'ancienne formule biblique: « Que le Seigneur vous bénisse et vous garde. Que le Seigneur fasse pour vous rayonner son visage et vous fasse grâce. Que le Seigneur vous découvre sa face et vous accorde la paix » (cf. Nb 6, 24-26). Amen !



2007



1er janvier 2007 - Homélie de la Messe
"Que le Seigneur te bénisse et te garde... te découvre sa face et t'apporte la paix!" (Nb 6, 24.26). Telle est la formule de Bénédiction que nous avons écoutée dans la première Lecture. Elle est tirée du Livre des Nombres: le nom du Seigneur y est répété trois fois. Cela sert à signifier l'intensité et la force de la bénédiction, dont la dernière parole est "paix". Le terme biblique shalom, que nous traduisons par "paix", indique cet ensemble de biens, dans lesquels consiste "le salut" apporté par le Christ, le Messie annoncé par les prophètes. C'est pourquoi nous, chrétiens, reconnaissons en Lui le Prince de la Paix. Il s'est fait homme et il est né dans une grotte à Bethléem pour apporter sa paix aux hommes de bonne volonté, à ceux qui l'accueillent avec foi et amour.



1er janvier 2007 - Angelus
Avec une heureuse intuition, mon vénéré Prédécesseur, le Serviteur de Dieu Paul VI, a voulu que l'année s'ouvre sous la protection de la Très Sainte Vierge Marie, vénérée comme la Mère de Dieu. La communauté chrétienne, qui ces derniers jours est demeurée en adoration devant la crèche, tourne aujourd'hui son regard avec un amour particulier vers la Vierge Marie. Elle s'identifie à Elle tandis qu'elle contemple l'Enfant nouveau-né, emmailloté dans ses langes et déposé dans la mangeoire. Comme Marie, l'Eglise demeure elle aussi en silence, pour percevoir et garder en son cœur les échos intérieurs du Verbe fait chair et ne pas perdre la chaleur divine et humaine qui rayonne de sa présence. Il est la Bénédiction de Dieu! L'Eglise, comme la Vierge, ne fait rien de plus que de montrer à tous Jésus, le Sauveur, et elle reflète sur chacun la lumière de son Visage, splendeur de bonté et de vérité.



10 janvier 2007 - Audience Générale
Saint Etienne nous parle surtout du Christ, du Christ crucifié et ressuscité comme centre de l'histoire et de notre vie. Nous pouvons comprendre que la Croix reste toujours centrale dans la vie de l'Eglise et également dans notre vie personnelle. Dans l'histoire de l'Eglise ne manquera jamais la passion, la persécution. Et c'est précisément la persécution qui, selon la célèbre phrase de Tertullien, devient une source de mission pour les nouveaux chrétiens. Je cite ses paroles : « Nous nous multiplions à chaque fois que nous sommes moissonnés par vous : le sang des chrétiens est une semence » (Apologetico 50, 13 : Plures efficimur quoties metimur a vobis : semen est sanguis christianorum). Mais dans notre vie aussi la croix, qui ne manquera jamais, devient bénédiction. Et en acceptant la croix, en sachant qu'elle devient et est une bénédiction, nous apprenons la joie du chrétien également dans les moments de difficulté. La valeur du témoignage est irremplaçable, car c'est à lui que conduit l'Evangile et de lui qui se nourrit l'Eglise.



11 mai 2007 - Homélie Messe Canonisation de Frère Antonio de Sant'Anna Galvão, au Brésil.
Nous rendons grâce à Dieu le Père, à Dieu le Fils, à Dieu l'Esprit Saint, dont nous parviennent, par l'intercession de la Vierge Marie, toutes les bénédictions du ciel; dont nous parvient ce don qui, avec la foi, est la plus grande grâce qui puisse être accordée à une créature: le désir ferme d'atteindre la plénitude de la charité, dans la conviction que la sainteté non seulement est possible, mais également nécessaire à chacun dans son propre état de vie, pour révéler au monde le véritable visage du Christ, notre ami!



7 septembre 2007 - Prière au Sanctuaire de Mariazell, en Autriche
Avant même la Création du monde, Dieu nous a choisis dans le Christ. Il connaît et il aime chacun de nous depuis l'éternité ! Et dans quel but nous a-t-il choisis ? Pour être saints et immaculés devant lui dans la charité ! Et ce n'est pas une tâche inhabituelle : dans le Christ, Il nous en a déjà offert la réalisation. Nous avons été rachetés ! En vertu de notre communion avec le Christ ressuscité, Dieu nous a bénis de toutes les bénédictions spirituelles. Ouvrons notre cœur, accueillons ce précieux héritage ! Nous pourrons alors entonner avec Marie la louange de sa grâce. Et si nous continuons à présenter nos préoccupations quotidiennes à la Mère immaculée du Christ, Elle nous aidera à ouvrir nos petites espérances toujours vers la grande, la véritable espérance qui donne un sens à notre vie et peut nous combler d'une joie profonde et indestructible.



8 octobre 2007 - Aux membres du Chapitre de la Basilique du Vatican
La prière est le service au Seigneur, qui mérite d'être toujours loué et adoré, et, dans le même temps, un témoignage pour les hommes. Et là où Dieu est loué et adoré avec fidélité, la bénédiction ne manque pas.



2008



18 juillet 2008 - Avec les jeunes blessés de la vie
Que veut dire véritablement être « vivant », vivre pleinement la vie ? C'est ce que nous voulons tous, spécialement lorsque l'on est jeune, et c'est ce que le Christ veut pour nous. En effet, il a dit : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance » (Jn 10,10). L'instinct le plus profond chez tout être vivant est celui de rester en vie, de grandir, de se développer et de transmettre à d'autres le don de la vie. Il en résulte qu'il est bien naturel de s'interroger sur la meilleure façon de vivre tout cela.

Pour le peuple de l'Ancien Testament, cette question était tout aussi pressante que pour nous aujourd'hui. Sans aucun doute, il écoutait avec attention quand Moïse lui disait : « Je te propose de choisir entre la vie et la mort, entre la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à lui ; c'est là que se trouve la vie » (Dt 30,19-20). Ce qu'ils avaient à faire était clair : ils devaient se détourner des autres dieux et adorer le vrai Dieu qui s'était révélé à Moïse et ils devaient obéir à ses commandements. Vous pourriez penser qu'il est peu probable que, dans le monde d'aujourd'hui, les gens adorent d'autres dieux. Mais il arrive que les gens adorent « d'autres dieux » sans s'en rendre compte. Les faux « dieux », quels que soient le nom, l'image ou la forme que nous leur attribuions, sont presque toujours liés à l'adoration de trois réalités : les biens matériels, l'amour possessif, le pouvoir. Laissez-moi vous expliquer ce que je veux dire.

Les biens matériels, en soi, sont des choses bonnes. Nous ne survivrions pas longtemps sans argent, sans vêtements et sans logement. Pour vivre, nous avons besoin de nourriture. Mais, si nous sommes avides, si nous refusons de partager ce que nous avons avec l'affamé et avec le pauvre, alors nous transformons ces biens en une fausse divinité. Combien de voix, dans notre société matérialiste, nous disent que le bonheur se trouve en s'appropriant le plus grand nombre possible de biens et d'objets de luxe ! Mais cela signifie transformer les biens en fausses divinités. Au lieu de donner la vie, ils donnent la mort.

L'amour authentique est certainement quelque chose de bon. Sans lui, la vie serait difficilement digne d'être vécue. L'amour réalise notre aspiration la plus profonde ; et quand nous aimons, nous devenons plus pleinement nous-mêmes, nous devenons plus pleinement humains. Mais comme il est facile de transformer l'amour en une fausse divinité ! Souvent, les gens pensent aimer alors qu'en réalité, ils tendent à posséder l'autre ou à le manipuler. Parfois, les gens traitent les autres comme des objets pour satisfaire leurs propres besoins plutôt que comme des personnes à apprécier et à aimer. Comme il est facile d'être trompés par les nombreuses voix qui, dans notre société, défendent une approche permissive de la sexualité, sans prêter attention à la pudeur, au respect de soi et aux valeurs morales qui confèrent aux relations humaines leurs qualités ! C'est là adorer une fausse divinité. Au lieu de donner la vie, elle donne la mort.

Le pouvoir que Dieu nous a donné de façonner le monde autour de nous est certainement quelque chose de bon. Utilisé d'une façon appropriée et responsable, il nous permet de transformer la vie des gens. Toutes les communautés ont besoin de bons dirigeants. Mais combien est forte la tentation de s'attacher au pouvoir pour lui-même, de chercher à dominer les autres ou d'exploiter le milieu naturel pour ses propres intérêts égoïstes ! C'est là transformer le pouvoir en une fausse divinité. Au lieu de donner la vie, cela donne la mort.

Le culte des biens matériels, le culte de l'amour possessif et le culte du pouvoir conduisent souvent les gens à « se comporter comme Dieu » : chercher à assumer un contrôle total, sans prêter aucune attention à la sagesse et aux commandements que Dieu nous a faits connaître. C'est là la route qui conduit à la mort. Au contraire, l'adoration de l'unique et vrai Dieu signifie reconnaître en lui la source de tout ce qui est bien, nous confier à lui, nous ouvrir à la force de guérison de sa grâce et obéir à ses commandements : là est la route de la vie.

Un exemple lumineux de ce que signifie s'éloigner de la voie de la mort pour cheminer sur la voie de la vie, nous est donné dans une page de l'Évangile que, j'en suis sûr, vous connaissez tous bien : la parabole de l'enfant prodigue. Quand, au début du récit, ce jeune homme abandonne la maison de son père, il était à la recherche des plaisirs illusoires promis par les faux « dieux ». Il gaspilla son héritage dans une vie de débauche et, à la fin, il se retrouva dans un état de misérable pauvreté. Quand il toucha le fond, affamé et abandonné, il comprit combien il avait été sot de quitter son père qui l'aimait. Avec humilité, il retourna à la maison et demanda pardon. Le père, plein de joie, l'embrassa et s'exclama : « Mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé » (Lc 15,24).

Beaucoup d'entre vous ont vécu personnellement l'expérience de ce jeune homme. Peut-être avez-vous fait des choix que vous regrettez aujourd'hui, choix qui vous ont mis sur une route qui, si attirante qu'elle ait pu alors apparaître, vous a seulement conduits à un état de misère et d'abandon plus profond encore. Le choix d'abuser de la drogue ou de l'alcool, de vous engager dans une conduite criminelle ou autodestructrice a pu alors vous sembler être une issue par rapport à une situation de difficulté ou de confusion. À présent, vous savez que, plutôt que de donner la vie, cela donnait la mort. Je me réjouis du courage que vous avez démontré en choisissant de retourner sur le chemin de la vie, tout comme le jeune homme de la parabole. Vous avez accepté une aide de la part d'amis ou de parents, …de la part de ceux qui prennent vraiment à cœur votre bien-être et votre bonheur.

Chers amis, je vois en vous des ambassadeurs de l'espérance pour tous ceux qui se trouvent dans des situations semblables. Vous pouvez les convaincre de la nécessité de choisir le chemin de la vie et de renoncer au chemin de la mort, parce que vous parlez d'expérience. Dans tous les Évangiles, ce sont ceux qui ont opéré des choix erronés qui sont particulièrement aimés de Jésus, parce que, quand ils se sont rendu compte de leur erreur, ils se sont ouverts plus que les autres à sa parole de guérison. En vérité, Jésus fut souvent critiqué par des soi-disant justes, parce qu'ils passaient trop de temps en leur compagnie. « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » demandaient-ils. Et lui répondait : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades… Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (cf. Mt 9,11-13). C'était ceux qui désiraient reconstruire leur vie qui se montraient les plus disponibles à écouter Jésus et à devenir ses disciples. Vous pouvez suivre leurs traces ; vous aussi vous pouvez vous approcher particulièrement de Jésus précisément parce que vous avez choisi de retourner à Lui. Vous pouvez être certains que, comme le père dans la parabole de l'enfant prodigue, Jésus vous accueille à bras ouverts. Il vous offre son amour inconditionnel : et c'est dans l'amitié profonde avec lui que se trouve la plénitude de la vie.

J'ai dit tout à l'heure que quand nous aimons, nous réalisons nos aspirations les plus profondes et nous devenons plus pleinement nous-mêmes , plus pleinement humains. Aimer est ce pour quoi nous sommes faits, ce à quoi le Créateur nous a destinés. Naturellement, je ne parle pas de relations passagères, superficielles, je parle du véritable amour, qui est le cœur de l'enseignement moral de Jésus : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force » et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (cf. Mc 12,30-31). C'est là, pour ainsi dire, le programme inscrit au plus profond de chaque personne, si seulement nous avions la sagesse et la générosité de nous y conformer, si nous étions seulement disposés à renoncer à nos préférences pour nous mettre au service des autres, pour donner notre vie pour le bien de l'autre, et en premier lieu pour Jésus, qui nous a aimés et qui a donné sa vie pour nous. C'est ce que les hommes sont appelés à faire , et c'est ce que veut dire être réellement vivant.

Chers jeunes, le message que vous adresse aujourd'hui est le même que Moïse a formulé il y a si longtemps. « Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu ». Que son Esprit vous guide sur le chemin de la vie, pour obéir à ses commandements, suivre ses enseignements, abandonner les choix erronés qui conduisent seulement à la mort, et vous engager pour la vie entière dans l'amitié avec Jésus Christ ! Avec la force de l'Esprit Saint, choisissez la vie et choisissez l'amour, et soyez les témoins devant le monde de la joie qui en jaillit.



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