Benoît XVI de A à Z

Royauté du Christ - Christ Roi (Fete du)

2005



18 août 2005 - JMJ Cologne - Discours d'accueil des jeunes
Pouvons-nous imaginer la stupeur des Mages devant l'Enfant emmailloté! Seule la foi leur permit de reconnaître sous les traits de cet enfant le Roi qu'ils cherchaient, le Dieu vers lequel l'étoile les avait guidés. En lui, comblant le fossé entre le fini et l'infini, entre le visible et l'invisible, l'Eternel est entré dans le temps, le Mystère s'est fait reconnaître, se donnant à nous dans les membres fragiles d'un petit enfant. "Aujourd'hui, les Mages considèrent avec une profonde stupeur ce qu'ils voient ici: le ciel sur la terre, la terre dans le ciel; l'homme en Dieu, Dieu dans l'homme; et celui que le monde entier ne peut contenir, enfermé dans le corps d'un tout-petit" (saint Pierre Chrysologue, Homélie pour l'Epiphanie, 160, n. 2).



20 août 2005 - JMJ Cologne - Veillée avec les jeunes
Dans notre pèlerinage avec les mystérieux Mages d'Orient, nous sommes arrivés au moment que saint Matthieu, dans son Evangile, décrit ainsi: "En entrant dans la maison (sur laquelle l'étoile s'était arrêtée), ils virent l'enfant avec Marie sa mère; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui" (Mt 2, 11). Le cheminement extérieur de ces hommes était achevé. Ils étaient parvenus à leur but. Mais, à ce point, commence pour eux un nouveau cheminement, un pèlerinage intérieur qui change toute leur vie, parce qu'ils avaient sûrement imaginé ce Roi nouveau-né d'une manière différente. Ils s'étaient précisément arrêtés à Jérusalem pour recueillir auprès du Roi local des informations sur le Roi promis qui venait de naître. Ils savaient que le monde était désordonné, et c'est pourquoi leur coeur était inquiet. Ils étaient certains que Dieu existait et qu'il était un Dieu juste et bienveillant. Et peut-être avaient-ils entendu parler des grandes prophéties dans lesquelles les prophètes d'Israël annonçaient un Roi qui serait en harmonie intime avec Dieu et qui, en son nom et pour son compte, rétablirait l'ordre dans le monde. Pour chercher ce Roi, ils s'étaient mis en route: au plus profond d'eux-mêmes, ils étaient à la recherche du droit, de la justice qui devait venir de Dieu, et ils voulaient servir ce Roi, se prosterner à ses pieds et ainsi contribuer eux-mêmes au renouveau du monde. Ils appartenaient à cette sorte de gens "qui ont faim et soif de la justice" (Mt 5, 6). Une telle faim et une telle soif les avaient accompagnés dans leur pèlerinage - ils s'étaient fait pèlerins à la recherche de la justice qu'ils attendaient de Dieu, pour pouvoir se mettre à son service.

Même si les autres personnes, celles qui étaient restées chez elles, les considéraient peut-être comme des utopistes et des rêveurs - ils étaient au contraire des personnes qui avaient les pieds sur terre et qui savaient que, pour changer le monde, il faut disposer du pouvoir. C'est pourquoi ils ne pouvaient chercher l'Enfant de la promesse ailleurs que dans le palais du Roi. Maintenant, ils se prosternent cependant devant un enfant de pauvres gens, et ils en viennent rapidement à savoir que, fort de son pouvoir, Hérode - le Roi auprès duquel ils s'étaient rendus - avait l'intention de le poursuivre, en sorte qu'il ne resterait plus à la famille que la fuite et l'exil. Le nouveau Roi, devant lequel ils s'étaient prosternés, était très différent de ce qu'ils attendaient. Ainsi, ils devaient apprendre que Dieu est différent de la façon dont habituellement nous l'imaginons. C'est ici que commença leur cheminement intérieur. Il commença au moment même où ils se prosternèrent devant l'enfant et où ils le reconnurent comme le Roi promis. Mais la joie qu'ils manifestaient par leurs gestes devait s'intérioriser.

Ils devaient changer leur idée sur le pouvoir, sur Dieu et sur l'homme, et, ce faisant, ils devaient aussi se changer eux-mêmes. Maintenant, ils le constataient: le pouvoir de Dieu est différent du pouvoir des puissants de ce monde. Le mode d'agir de Dieu est différent de ce que nous imaginons et de ce que nous voudrions lui imposer à lui aussi. Dans ce monde, Dieu n'entre pas en concurrence avec les formes terrestres du pouvoir. Il n'a pas de divisions à opposer à d'autres divisions. Dieu n'a pas envoyé à Jésus, au Jardin des Oliviers, douze légions d'anges pour l'aider (cf. Mt 26, 53). Au pouvoir tapageur et pompeux de ce monde, Il oppose le pouvoir sans défense de l'amour qui, sur la Croix - et ensuite continuellement au cours de l'histoire - succombe et qui cependant constitue la réalité nouvelle, divine, qui s'oppose ensuite à l'injustice et instaure le Règne de Dieu. Dieu est différent - c'est cela qu'ils reconnaissent maintenant. Et cela signifie que, désormais, eux-mêmes doivent devenir différents, ils doivent apprendre le style de Dieu.

Ils étaient venus pour se mettre au service de ce Roi, pour conformer leur royauté à la sienne. Telle était la signification de leur geste de déférence, de leur adoration. Leurs présents - or, encens et myrrhe -, dons qui s'offraient à un Roi considéré comme divin, en faisaient aussi partie. L'adoration a un contenu et comporte aussi un don. Voulant par leur geste d'adoration reconnaître cet Enfant comme leur Roi, au service duquel ils entendaient mettre leur pouvoir et leurs capacités, les hommes provenant d'Orient suivaient assurément les traces justes. En le servant et en le suivant, ils voulaient, avec Lui, servir la cause de la justice et du bien dans le monde. Et en cela, ils avaient raison. Maintenant, ils apprennent cependant que cela ne peut se réaliser simplement en donnant des ordres et du haut d'un trône. Maintenant, ils apprennent qu'ils doivent se donner eux-mêmes - un don moindre que celui-là ne suffit pas pour ce Roi. Maintenant, ils apprennent que leur vie doit se conformer à cette façon divine d'exercer le pouvoir, à cette façon d'être de Dieu lui-même. Ils doivent devenir des hommes de la vérité, du droit, de la bonté, du pardon, de la miséricorde. Ils ne poseront plus la question: à quoi cela me sert-il? Ils devront au contraire poser la question: avec quoi est-ce que je sers la présence de Dieu dans le monde? Ils doivent apprendre à se perdre eux-mêmes et ainsi à se trouver eux-mêmes. Quittant Jérusalem, ils doivent demeurer sur les traces du vrai Roi, à la suite de Jésus.



20 novembre 2005 - Angélus - Solennité du Christ Roi
Aujourd'hui, dernier dimanche de l'Année liturgique, on célèbre la solennité du Christ Roi de l'univers. Dès l'annonce de sa naissance, le Fils unique du Père, né de la Vierge Marie, est défini "roi" dans le sens messianique, c'est-à-dire héritier du trône de David, selon les promesses des prophètes, pour un royaume qui n'aura pas de fin (cf. Lc 1, 32-33). La royauté du Christ, est demeurée entièrement cachée jusqu'à ses trente ans, passés dans une existence ordinaire à Nazareth. Puis, au cours de sa vie publique, Jésus inaugura le nouveau Royaume qui "n'est pas de ce monde" (Jn 18, 36) et à la fin, le réalisa pleinement à travers sa mort et sa résurrection. En apparaissant ressuscité aux Apôtres, il dit: "Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre" (Mt 28, 18): ce pouvoir jaillit de l'amour, que Dieu a manifesté en plénitude dans le sacrifice de son Fils. Le Royaume du Christ est un don offert aux hommes de tout temps, afin que quiconque croit dans le Verbe incarné "ne meure pas, mais ait la vie éternelle" (Jn 3, 16). C'est pourquoi, précisément dans le dernier Livre de la Bible, l'Apocalypse, il proclame: "Je suis l'Alpha et l'Oméga, le principe et la fin" (Ap 22, 13).

"Le Christ Alpha et Oméga", ainsi s'intitule le paragraphe qui conclut la première partie de la Constitution pastorale Gaudium et spes, du Concile Vatican II, promulguée il y a 40 ans. Dans cette belle page, qui reprend certaines paroles du Serviteur de Dieu Paul VI, nous lisons: "Le Seigneur est le terme de l'histoire humaine, le point vers lequel convergent les désirs de l'histoire et de la civilisation, le centre du genre humain, la joie de tous les coeurs et la plénitude de leurs aspirations". Et il poursuit ainsi: "Vivifiés et rassemblées en son Esprit, nous marchons vers la consommation de l'histoire humaine qui correspond pleinement à son dessein d'amour: "ramener toutes choses sous un seul chef, le Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre" (Ep 1, 10)" (GS, n. 45). A la lumière de la place centrale du Christ, Gaudium et spes interprète la condition de l'homme contemporain, sa vocation et sa dignité, ainsi que les cadres de sa vie: la famille, la culture, l'économie, la politique, la Communauté internationale. Telle est la mission de l'Eglise hier, aujourd'hui et à jamais: annoncer et témoigner du Christ, afin que l'homme, chaque homme, puisse réaliser pleinement sa vocation.



18 décembre 2005 - Homélie Messe dans la paroisse romaine de Casalbertone
« Sois sans crainte Marie ! », … En réalité, il y avait lieu d'avoir peur, car porter à présent le poids du monde sur soi, être la Mère du Roi universel, être la Mère du Fils de Dieu, quel poids cela constituait-il ! Un poids au-dessus des forces d'un être humain ! Mais l'Ange dit : "Sois sans crainte ! Oui, tu portes Dieu, mais Dieu te soutient. N'aie pas peur !". Cette parole "Sois sans crainte" pénétra certainement en profondeur dans le cœur de Marie. Nous pouvons imaginer comment, en diverses occasions, la Vierge est revenue sur cette parole, l'a écoutée à nouveau. Au moment où Siméon lui dit : "Cet enfant doit être un signe en butte à la contradiction, et toi-même une épée te transpercera l'âme", à ce moment où elle pouvait céder à la peur, Marie revient à la parole de l'Ange, elle en ressent intérieurement l'écho : "Sois sans crainte, Dieu te soutient". Ensuite, lorsque pendant la vie publique, les contradictions se déchaînent autour de Jésus, et que de nombreuses personnes disent : "Il est fou", elle repense : "Sois sans crainte" et elle va de l'avant. Enfin, lors de la rencontre sur le chemin du Calvaire, puis sous la Croix, alors que tout semble fini, elle entend encore dans son cœur la parole de l'Ange : "Sois sans crainte". Elle reste ainsi courageusement aux côtés de son fils mourant et, soutenue par la foi, elle va vers la Résurrection, vers la Pentecôte, vers la fondation de la nouvelle famille de l'Eglise.



2006



1er janvier 2006 - Angelus
L'Eglise fixe son regard sur la Mère céleste de Dieu, qui serre dans ses bras l'Enfant Jésus, source de toute bénédiction. « Salve, sainte Mère - chante la liturgie - tu as mis au monde le Roi qui gouverne le ciel et la terre pour les siècles des siècles.



9 avril 2006 - Homélie Messe des Rameaux
Pour comprendre ce qui s'est passé au cours du dimanche des Rameaux et savoir ce que cela signifie, pour cette époque, mais aussi pour n'importe quelle époque, il existe un détail important, qui devint également pour ses disciples la clé pour comprendre l'événement lorsque, après Pâques, ils reconsidérèrent avec un regard nouveau ces journées tumultueuses. Jésus entre dans la Ville Sainte à dos d'âne, l'âne étant l'animal des gens simples et ordinaires de la campagne, et qui plus est, sur un âne qui ne lui appartient pas, mais qu'II a emprunté pour l'occasion. Il n'arrive pas sur un magnifique char royal, ni à cheval comme les grands de ce monde, mais sur un âne emprunté. Jean nous raconte que, dans un premier temps, les disciples n'ont pas compris cela. Après Pâques seulement, ils se rendirent compte qu'en agissant ainsi, il accomplissait ce que les prophètes avaient annoncé, que son action dérivait de la Parole de Dieu et qu'elle la conduisait à son accomplissement. Ils se rappelèrent, dit Jean, que dans le prophète Zacharie, on lit : « Sois sans crainte, fille de Sion : voici que ton roi vient, monté sur un petit d'ânesse » (Jn 12, 15, cf. Za 9, 9). Pour comprendre la signification de la prophétie et, ainsi, de l'action même de Jésus, nous devons écouter le texte de Zacharie en entier. Il se poursuit ainsi: « Il retranchera d'Ephraïm la charrerie et de Jérusalem les chevaux ; l'arc de guerre sera retranché. Il annoncera la paix aux nations. Son empire ira de la mer à la mer et du Fleuve aux extrémités de la terre » (9, 10). A travers ces paroles, le prophète fait trois affirmations sur le roi à venir.

En premier lieu, il dit qu'il sera le roi des pauvres, un pauvre parmi les pauvres et pour les pauvres. La pauvreté doit être comprise dans ce cas dans le sens des anawim d'Israël, ces âmes croyantes et humbles que nous trouvons autour de Jésus - dans la perspective de la première Béatitude du Discours sur la Montagne. Une personne peut être matériellement pauvre, mais avoir le cœur rempli de convoitise de richesse matérielle et du pouvoir qui dérive de la richesse. Le fait précisément qu'elle vive dans l'envie et dans l'avidité prouve qu'au plus profond de son cœur, elle appartient au monde des riches. Elle souhaite renverser la répartition des biens, mais pour arriver à être elle-même dans la situation des riches d'avant. La pauvreté dans le sens où Jésus l'entend - et dans le sens des prophètes - suppose surtout la liberté intérieure par rapport à l'avidité de possession et la soif de pouvoir. Il s'agit d'une réalité plus grande qu'une simple répartition différente des biens, qui resterait toutefois dans le domaine matériel, en rendant même les cœurs plus durs. Il s'agit avant tout de la purification du cœur, grâce à laquelle on reconnaît la possession comme responsabilité, comme devoir envers les autres, en se plaçant sous le regard de Dieu et en se laissant guider par le Christ qui, étant riche, est devenu pauvre pour nous (cf. 2 Co 8, 9). La liberté intérieure est la condition nécessaire pour dépasser la corruption et l'avidité qui désormais dévastent le monde ; cette liberté ne peut être trouvée que si Dieu devient notre richesse ; elle ne peut être trouvée que dans la patience des sacrifices quotidiens, dans lesquels elle se développe comme une véritable liberté. Le dimanche des Rameaux, c'est Lui, le roi qui nous indique la voie vers cet objectif, Jésus, que nous acclamons ; nous Lui demandons de nous prendre avec lui sur son chemin.

En second lieu, le prophète nous montre que ce roi sera un roi de paix : il fera disparaître les chars de guerre et les chevaux de bataille, il rompra les arcs et annoncera la paix. Dans la figure de Jésus, cela se concrétise à travers le signe de la Croix. Celle-ci représente l'arc brisé et d'une certaine façon le nouveau, véritable arc-en-ciel de Dieu, qui unit le ciel et la terre et jette un pont sur les abîmes et entre les continents. La nouvelle arme que Jésus dépose entre nos mains est la Croix, signe de réconciliation, de pardon, signe de l'amour qui est plus fort que la mort. Chaque fois que nous faisons le signe de la Croix, nous devons nous rappeler de ne pas opposer à l'injustice une autre injustice, à la violence une autre violence ; nous rappeler que nous ne pouvons vaincre le mal que par le bien et jamais en répondant au mal par le mal.

La troisième affirmation du prophète est l'annonce anticipant l'universalité. Zacharie dit que le royaume du roi de la paix s'étend « d'une mer à l'autre... jusqu'aux extrémités de la terre ». L'antique promesse de la terre, fait à Abraham et aux Pères, est ici remplacée par une nouvelle vision : l'espace du roi messianique n'est plus un pays déterminé qui se séparerait ensuite des autres et qui prendrait donc également inévitablement position contre d'autres pays. Son pays est la terre, le monde entier. En franchissant chaque limite, dans la multiplicité des cultures, Il crée l'unité. En pénétrant du regard les nuées de l'histoire, qui séparaient le prophète de Jésus, nous voyons ici apparaître de loin dans la prophétie le réseau des communautés eucharistiques qui embrasse la terre, le monde entier - un réseau de communautés qui constituent le « Royaume de la paix » de Jésus s'étendant d'une mer à l'autre, jusqu'aux extrémités de la terre. Dans toutes les cultures et dans toutes les parties du monde, partout, dans les cabanes misérables et dans les campagnes pauvres, comme dans la splendeur des cathédrales, Il vient. Il est partout le même, l'Unique, et ainsi toutes les personnes rassemblées en prière, dans la communion avec Lui, sont également unies entre elles dans un unique corps. Le Christ domine en se faisant Lui-même notre pain et en se donnant à nous. C'est de cette façon qu'il construit son Royaume.

… La foule acclame Jésus : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Mc 11, 9; Ps 117 [118], 25sq). Ces paroles font partie du rite de la fête des tentes, au cours de laquelle les fidèles avancent autour de l'autel, en tenant entre les mains des rameaux composés de branches de palmes, de myrtes et de saules. A présent, les gens élèvent ce cri avec les rameaux dans les mains devant Jésus, en qui ils voient Celui qui vient au nom du Seigneur : cette expression « Celui qui vient au nom du Seigneur », était en effet devenue depuis longtemps la façon de désigner le Messie. En Jésus, ils reconnaissent Celui qui vient vraiment au nom du Seigneur et apporte la présence de Dieu parmi eux. Ce cri d'espérance d'Israël, cette acclamation faite à Jésus lors de son entrée à Jérusalem, est devenue à juste titre dans l'Eglise l'acclamation à Celui qui, dans l'Eucharistie, vient à notre rencontre de manière nouvelle. Nous saluons avec le cri « Hosanna » Celui qui, de chair et de sang, a apporté la gloire de Dieu sur la terre. Nous saluons Celui qui est venu et qui toutefois demeure toujours Celui qui doit venir. Nous saluons Celui qui, dans l'Eucharistie, vient toujours à nouveau à nous, au nom du Seigneur, réunissant ainsi dans la paix de Dieu les extrémités de la terre. Cette expérience de l'universalité fait partie, de manière essentielle, de l'Eucharistie. En raison de la venue du Seigneur, nous sortons de nos particularismes exclusifs et nous entrons dans la grande communauté de tous ceux qui célèbrent ce saint sacrement. Nous entrons dans son royaume de paix et nous saluons également en Lui, d'une certaine manière, tous nos frères et sœurs, vers lesquels Il vient, pour devenir véritablement un royaume de paix au milieu de ce monde déchiré.



2007



2 février 2007 - Aux religieux, religieuses et consacrées, pour la XIème Journée Mondiale de la Vie Consacrée
De même que Siméon et Anne, qui étaient âgés, souhaitaient voir le Messie avant leur mort et parlaient de lui "à ceux qui attendaient la rédemption de Jérusalem" (cf. Lc 2, 26.38), à notre époque aussi, est fréquent, en particulier chez les jeunes, le besoin de rencontrer Dieu. Ceux qui sont choisis par Dieu pour la vie consacrée font leur de manière définitive cette aspiration spirituelle. En effet, en eux n'existe qu'une seule attente: celle du Royaume de Dieu; que Dieu règne dans nos volontés, dans nos cœurs, dans le monde. En eux ne brûle qu'une seule soif d'amour, que seul l'Eternel peut étancher.



1er avril 2007 - Homélie Messe des Rameaux - XXIIème JMJ
La procession du Dimanche des Rameaux, est tout d'abord un joyeux témoignage que nous rendons à Jésus Christ, dans lequel le Visage de Dieu nous a été rendu visible et grâce auquel le cœur de Dieu nous est ouvert à tous. Dans l'Evangile de Luc, le récit du début du cortège près de Jérusalem est composé en partie littéralement sur le modèle du rite du couronnement avec lequel, selon le Premier Livre des Rois, Salomon fut institué comme héritier de la royauté de David (cf. 1 R 1, 33-35). Ainsi, la procession des Rameaux est également une procession du Christ Roi: nous professons la royauté de Jésus Christ, nous reconnaissons Jésus comme le Fils de David, le véritable Salomon - le Roi de la paix et de la justice. Le reconnaître comme Roi signifie : l'accepter comme Celui qui nous indique le Chemin, celui à qui nous faisons confiance et que nous suivons. Cela signifie accepter jour après jour sa parole comme critère valable pour notre vie. Cela signifie voir en Lui l'autorité à laquelle nous nous soumettons. Nous nous soumettons à Lui, car son autorité est l'autorité de la vérité. …

Le Psaume 24 [23] se termine par une liturgie d'entrée devant la porte du temple: "Portes, levez vos frontons, levez-les, portes éternelles: qu'il entre le roi de gloire". Dans l'ancienne liturgie du Dimanche des Rameaux, le prêtre, parvenu devant l'église, frappait puissamment avec un bras de la croix de la procession à la porte encore fermée, qui s'ouvrait alors. C'était une belle image du mystère de Jésus lui-même qui, avec le bois de sa croix, avec la force de son amour qui se donne, a frappé du côté du monde à la porte de Dieu; du côté d'un monde qui ne réussissait pas à trouver un accès à Dieu. Avec la croix, Jésus a ouvert toute grande la porte de Dieu, la porte entre Dieu et les hommes. A présent, celle-ci est ouverte. Mais de l'autre côté également, le Seigneur frappe avec sa croix: il frappe aux portes du monde, aux portes de nos cœurs, qui si souvent et en si grand nombre sont fermées pour Dieu. Et il nous parle plus ou moins ainsi: si les preuves que Dieu te donne de son existence dans la création ne réussissent pas à t'ouvrir à Lui; si la parole de l'Ecriture et le message de l'Eglise te laissent indifférent - alors regarde-moi, regarde le Dieu qui pour toi a souffert, qui souffre personnellement avec toi - vois que je souffre par amour pour toi ouvre-toi à moi, ton Seigneur et ton Dieu.

Tel est l'appel, qu'en cette heure, nous laissons pénétrer dans notre cœur. Que le Seigneur nous aide à ouvrir la porte de notre cœur, la porte du monde, afin que Lui, le Dieu vivant, puisse à travers son Fils arriver dans notre temps, atteindre notre vie.



18 mai 2007 - Aux évêques du Mali en visite Ad Limina
Les laïcs doivent prendre une conscience renouvelée de leur mission particulière au sein de l'unique mission de l'Église et des exigences spirituelles qui y sont rattachées pour leur propre existence. En s'engageant résolument pour l'édification d'une société juste, solidaire et fraternelle, ils seront alors d'authentiques messagers de la Bonne Nouvelle de Jésus et ils contribueront à l'avènement du Règne de Dieu, en sanctifiant le monde et en y insérant l'esprit de l'Évangile. Pour que cette participation à la transformation de la société soit efficace, il est indispensable de former des laïcs compétents pour servir le bien commun. Cette formation, dont la connaissance de la doctrine sociale de l'Église est un élément essentiel, doit tenir compte de leur engagement dans la vie civile, pour qu'ils soient capables d'affronter les tâches quotidiennes dans les domaines politiques, économiques, sociaux et culturels, montrant que la probité dans la vie publique ouvre la voie à la confiance de la part de tous et à une saine gestion des affaires.



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