Benoît XVI de A à Z

Technologie

2006



14 octobre 2006 - Aux groupes de prière et œuvrent de Padre Pio
Si la dimension scientifique et technologique est propre à l'Hôpital, la prière s'étend en revanche à toute l'œuvre de Padre Pio. C'est l'élément, pour ainsi dire, transversal: l'âme de toute initiative, la force spirituelle qui anime tout et oriente tout selon l'ordre de la charité qui, en dernière analyse, est Dieu lui-même. Dieu est amour. C'est pourquoi le binôme fondamental que je désire reproposer à votre attention est celui qui se trouve au centre de mon Encyclique: amour de Dieu et amour du prochain, prière et charité (cf. Deus caritas est, nn. 16-18)



6 novembre 2006 - A l'Assemblée Plénière de l'Académie Pontificale des Sciences
L'"avancée" croissante de la science, et spécialement sa capacité à contrôler la nature à travers la technologie, est allée parfois de pair avec un "recul" de la philosophie, de la religion et même de la foi chrétienne. En effet, certaines personnes ont vu dans le progrès de la science et de la technologie moderne l'une des principales causes de la sécularisation et du matérialisme: pourquoi invoquer le contrôle de Dieu sur ces phénomènes quand la science s'est démontrée en mesure de faire la même chose ? L'Eglise reconnaît bien sûr que l'homme "aidé par la science et la technique, a étendu sa maîtrise sur presque toute la nature, et il ne cesse de l'étendre" et donc que "l'homme se procure désormais par sa propre industrie de nombreux biens qu'il attendait autrefois avant tout de forces supérieures" (Gaudium et spes, n. 33). Dans le même temps, le christianisme ne présuppose pas un conflit inévitable entre la foi surnaturelle et le progrès scientifique. Le point de départ même de la révélation biblique est l'affirmation que Dieu a créé les êtres humains dotés de raison, et les a placés au-dessus de toutes les créatures de la terre. De cette manière, l'homme est devenu celui qui administre la création et l'"assistant" de Dieu. Si nous pensons, par exemple, à la façon dont la science moderne, prévoyant les phénomènes naturels, a contribué à la protection de l'environnement, au progrès des pays en voie de développement, à la lutte contre les épidémies et à l'augmentation de l'espérance de vie, il apparaît évident qu'il n'existe pas d'opposition entre la Providence de Dieu et l'entreprise humaine. En effet, nous pourrions dire que le travail de prévoir, de contrôler et de gouverner la nature, que la science rend aujourd'hui davantage réalisable par rapport au passé, est en lui-même une partie du dessein du Créateur.

La science,… tout en donnant généreusement, ne donne que ce qu'elle doit donner. L'homme ne peut pas placer dans la science et dans la technologie une confiance radicale et inconditionnée au point de croire que le progrès scientifique et technologique puisse expliquer toute chose et répondre pleinement à tous ses besoins existentiels et spirituels. La science ne peut pas remplacer la philosophie et la révélation en répondant de manière exhaustive aux questions les plus radicales de l'homme : des questions sur la signification de la vie et de la mort, sur les valeurs dernières, et sur la nature même du progrès. C'est pour cette raison que le Concile Vatican II, après avoir reconnu les bienfaits obtenus par les progrès scientifiques, a souligné que "les méthodes de recherche [...] sont prises, à tort, comme règle suprême pour la découverte de toute vérité", ajoutant qu'"on peut craindre que l'homme, se fiant trop aux découvertes actuelles, en vienne à penser qu'il se suffit à lui-même et qu'il n'a plus à chercher les valeurs les plus hautes" (Gaudium et Spes,57).



19 octobre 2006 - Discours au Congrès de l'Eglise Italienne, à Verona
Je voudrais souligner comment… doit …apparaître ce grand «oui» qu'en Jésus Christ Dieu a dit à l'homme et à sa vie, à l'amour humain, à notre liberté et à notre intelligence ; comment la foi dans le Dieu au visage humain apporte la joie dans le monde. Le christianisme est en effet ouvert à tout ce qu'il y a de juste, de vrai et de pur dans les cultures et dans les civilisations, à ce qui réjouit, réconforte et fortifie notre existence. Saint Paul, dans la Lettre aux Philippiens, a écrit : «Tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est pur et juste, tout ce qui est digne d'être aimé et honoré, tout ce qui s'appelle vertu et qui mérite des éloges, tout cela, prenez-le à votre compte» (4, 8). Les disciples du Christ reconnaissent donc et accueillent volontiers les valeurs authentiques de la culture de notre temps, comme la connaissance scientifique et le développement technologique, les droits de l'homme, la liberté religieuse, la démocratie. Ils n'ignorent pas, et ne sous-évaluent donc pas, cette dangereuse fragilité de la nature humaine qui constitue une menace pour le chemin de l'homme dans chaque contexte historique ; ils ne négligent pas, en particulier, les tensions intérieures et les contradictions de notre époque. C'est pourquoi l'œuvre d'évangélisation n'est jamais une simple adaptation aux cultures, mais elle est aussi toujours une purification, une rupture courageuse qui devient maturation et guérison, une ouverture qui permet de naître à cette «créature nouvelle» (2 Co 5, 17 ; Ga 6, 15) qui est le fruit de l'Esprit Saint….

A la base du fait d'être chrétien - et donc à l'origine de notre témoignage de croyants - il n'y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec la Personne de Jésus Christ, «qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive» (Deus Caritas Est, 1). La fécondité de cette rencontre se manifeste aussi, de manière particulière et créative, dans le contexte humain et culturel actuel, tout d'abord en relation avec la raison qui a donné vie aux sciences modernes et aux technologies qui en dérivent. Une caractéristique fondamentale de ces dernières est en effet l'emploi systématique des instruments des mathématiques, afin de pouvoir œuvrer avec la nature et mettre ses immenses énergies à notre service. Les mathématiques comme telles sont une création de notre intelligence : la correspondance entre leurs structures et les structures réelles de l'univers - qui est le présupposé de tous les développements scientifiques et technologiques modernes, déjà expressément formulé par Galileo Galilei avec sa célèbre affirmation que le livre de la nature est écrit en langage mathématiques - suscite notre admiration et pose une grande question. Cela implique en effet que l'univers lui-même est structuré de manière intelligente, de manière à ce qu'il existe une correspondance profonde entre notre raison subjective et la raison objective de la nature. Il devient alors inévitable de se demander s'il n'existe pas une unique intelligence originelle, qui est la source commune de l'une et de l'autre. Ainsi, c'est précisément la réflexion sur le développement des sciences qui nous ramène vers le Logos créateur. La tendance à accorder la primauté à l'irrationnel, au hasard et à la nécessité, et à ramener à celui-ci également notre intelligence et notre liberté, est ainsi renversée. Sur ces bases, il devient également à nouveau possible d'élargir les horizons de notre rationalité, de l'ouvrir à nouveau aux grandes questions du vrai et du bien, de conjuguer entre elles la théologie, la philosophie et les sciences, dans le plein respect de leurs propres méthodes et de leur autonomie réciproque, mais également en ayant conscience de l'unité intrinsèque qui les relie. C'est une tâche qui nous revient, une aventure fascinante dans laquelle il vaut la peine de s'engager, pour donner un nouvel élan à la culture de notre temps et pour restituer, en celle-ci, sa pleine citoyenneté à la foi chrétienne



25 décembre 2006 - Message Urbi et Orbi de Noel
Mais, pour l'homme du troisième millénaire, un «Sauveur» a-t-il encore une valeur et un sens ? Un «Sauveur» est-il encore nécessaire pour l'homme qui a rejoint la Lune et Mars, et qui se prépare à conquérir l'univers; pour l'homme qui recherche sans limites les secrets de la nature et qui réussit même à déchiffrer les codes prodigieux du génome humain ? A-t-il besoin d'un Sauveur l'homme qui a inventé la communication interactive, qui navigue sur l'océan virtuel d'internet et qui, grâce aux technologies les plus modernes et les plus avancées des mass média, a fait désormais de la terre, cette grande maison commune, un petit village global ? L'homme du vingt et unième siècle se présente comme l'artisan de son destin, sûr de lui et autosuffisant, comme l'auteur enthousiaste d'indiscutables succès.



2007



28 janvier 2007 - Angelus Le rapport entre foi et raison constitue un sérieux défi pour la culture actuellement dominante dans le monde occidental et précisément pour cette raison, le bien-aimé Jean-Paul II a voulu y consacrer une encyclique intitulée justement Fides et Ratio - Foi et raison. …

En réalité, le développement moderne des sciences apporte d'innombrables effets positifs qui sont toujours reconnus. Dans le même temps cependant, il faut admettre que la tendance à considérer vrai uniquement ce qui est expérimentable, constitue une limitation à la raison humaine et produit une terrible schizophrénie désormais évidente, en raison de laquelle coexistent le rationalisme et le matérialisme, l'hypertechnologie et l'instinct déchaîné. Il est urgent par conséquent de redécouvrir de façon nouvelle la rationalité humaine ouverte à la lumière du Logos divin et à sa parfaite révélation qui est Jésus Christ, Fils de Dieu fait homme. Lorsque la foi chrétienne est authentique elle ne mortifie pas la liberté et la raison humaine ; et alors, pourquoi la foi et la raison doivent-elles avoir peur l'une de l'autre si le fait de se rencontrer et de dialoguer leur permet de mieux s'exprimer ? La foi suppose la raison et la perfection, et la raison, éclairée par la foi, trouve la force pour s'élever à la connaissance de Dieu et des réalités spirituelles. La raison humaine ne perd rien en s'ouvrant aux contenus de la foi, ceux-ci demandent au contraire son adhésion libre et consciente.



9 février 2007 - A un groupe de Ministres des Finances
J'encourage de tout cœur vos efforts dans ce nouveau programme et dans son objectif de promouvoir la recherche scientifique en vue de la découverte de nouveaux vaccins. De tels vaccins sont urgents et nécessaires pour éviter que des millions d'êtres humains, y compris d'innombrables enfants, ne meurent chaque année de maladies infectieuses, en particulier dans les régions du monde le plus à risque. En ce temps de mondialisation, nous sommes tous préoccupés par l'écart croissant entre le niveau de vie dans les pays bénéficiant d'une grande richesse et d'un degré élevé de développement technologique, et celui des pays en voie de développement, où la pauvreté non seulement persiste, mais s'aggrave.



12 février 2007 - A un Congrès International sur la loi morale naturelle
Il ne fait aucun doute que nous vivons une période d'extraordinaire développement dans la capacité humaine de déchiffrer les règles et les structures de la matière et la domination de l'homme sur la nature, qui en découle. Nous voyons tous les grands bénéfices de ce progrès, et nous voyons toujours plus aussi les menaces d'une destruction de la nature par la force de nos actions. Il existe un autre danger, moins visible, mais non moins inquiétant: la méthode qui nous permet de connaître toujours plus à fond les structures rationnelles de la matière nous rend toujours moins capables de voir la source de cette rationalité, la Raison créatrice. La capacité de voir les lois de l'être matériel nous rend incapables de voir le message éthique contenu dans l'être, message appelé par la tradition lex naturalis, loi morale naturelle. Il s'agit d'un terme devenu pour beaucoup aujourd'hui presque incompréhensible, à cause d'un concept de nature non plus métaphysique, mais seulement empirique. Le fait que la nature, l'être même ne soit plus transparent pour un message moral, crée un sens de désorientation qui rend précaires et incertains les choix de la vie quotidienne. L'égarement, naturellement, frappe en particulier les générations les plus jeunes, qui doivent dans ce contexte trouver des choix fondamentaux pour leur vie.

C'est précisément à la lumière de ces constatations qu'apparaît dans toute son urgence la nécessité de réfléchir sur le thème de la loi naturelle, et de retrouver sa vérité commune à tous les hommes. Cette loi, qu'évoque également l'apôtre Paul (cf. Rm 2, 14-15), est écrite dans le cœur de l'homme et est par conséquent, aujourd'hui également, tout simplement accessible. Cette loi a comme principe premier et fondamental celui de «faire le bien et éviter le mal». Il s'agit d'une vérité dont l'évidence s'impose immédiatement à chacun. D'elle, découlent les autres principes plus particuliers, qui réglementent le jugement éthique sur les droits et les devoirs de chacun. Tel est le principe du respect pour la vie humaine, de sa conception jusqu'à son terme naturel, ce bien de la vie n'étant pas la propriété de l'homme, mais un don gratuit de Dieu. C'est le cas également du devoir de rechercher la vérité, présupposé nécessaire à toute authentique maturation de la personne. Une autre instance fondamentale du sujet est la liberté. En tenant compte, toutefois, que la liberté humaine est toujours une liberté partagée par les autres, il est clair que l'harmonie des libertés ne peut être trouvée seulement dans ce qui est commun à tous : la vérité de l'être humain, le message fondamental de l'être même, la lex naturalis précisément. Et comment ne pas évoquer, d'une part, l'exigence de justice qui se manifeste dans le fait de donner unicuique suum, et, de l'autre, l'attente de solidarité qui alimente en chacun, spécialement chez les personnes en difficulté, l'espérance d'une aide de la part de ceux que le destin a favorisés ? S'expriment, dans ces valeurs, des normes inéluctables et coercitives qui ne dépendent pas de la volonté du législateur ni du consensus que les Etats peuvent y apporter. Il s'agit en effet de normes qui précèdent toute loi humaine : en tant que telles, elles n'admettent d'interventions ni de dérogations de la part de quiconque.

La loi naturelle est la source dont jaillissent, avec les droits fondamentaux, également les impératifs éthiques qu'il est nécessaire de respecter. Dans l'éthique et la philosophie actuelle du Droit, les postulats du positivisme juridique sont largement présents. La conséquence est que la législation ne devient souvent qu'un compromis entre divers intérêts : on tente de transformer en droits des intérêts privés ou des désirs qui s'opposent aux devoirs découlant de la responsabilité sociale. Dans cette situation, il est opportun de rappeler que toute ordonnancement juridique, tant sur le plan interne qu'international, tire en ultime analyse sa légitimité de son enracinement dans la loi naturelle, dans le message éthique inscrit dans l'être humain lui-même. La loi naturelle est, en définitive, le seul rempart valable contre l'abus de pouvoir ou les mensonges de la manipulation idéologique. La connaissance de cette loi inscrite dans le cœur de l'homme augmente avec le développement de la conscience morale. C'est pourquoi, la première préoccupation pour tous, et particulièrement pour qui a des responsabilités publiques, devrait donc être celle de promouvoir le murissement de la conscience morale. Tel est le progrès fondamental sans lequel tous les autres progrès finissent par ne pas être authentiques. La loi inscrit dans notre nature est la véritable garantie offerte à chacun pour pouvoir vivre libre et respecté dans sa propre dignité. Ce qui a été dit jusqu'à présent possède des applications très concrètes si l'on se réfère à la famille, c'est-à-dire à la «communauté de vie et d'amour conjugal, fondée par le Créateur et structurée avec ses lois propres» (cf. Const. past. Gaudium et spes, n. 48). Le Concile Vatican II a, à cet égard, répété de façon opportune que l'institution du mariage « que la loi divine confirme», et par conséquent, ce lien sacré, « en vue du bien des époux, des enfants et aussi de la société, ce lien sacré échappe à la fantaisie de l'homme» (ibid.). Aucune loi faite par les hommes ne peut donc renverser la norme inscrite par le Créateur, sans que la société ne soit dramatiquement blessée dans ce qui constitue son fondement de base même. L'oublier signifierait fragiliser la famille, pénaliser les enfants et rendre précaire l'avenir de la société.

Je ressens enfin le devoir d'affirmer que tout ce qui est réalisable sur le plan scientifique n'est pas pour autant licite sur le plan éthique. La technique, lorsqu'elle réduit l'être humain à un objet d'expérimentations, finit par abandonner le sujet faible à la volonté du plus fort. Se fier aveuglément à la technique comme unique garante de progrès, sans offrir dans le même temps un code éthique qui plonge ses racines dans cette même réalité qui est étudiée et développée, reviendrait à porter atteinte à la nature humaine, avec des conséquences dévastatrices pour tous. La contribution des hommes de science est d'une importance primordiale. Outre le progrès de nos capacités de domination sur la nature, les scientifiques doivent également contribuer à nous aider à comprendre en profondeur notre responsabilité envers l'homme et la nature qui lui a été confiée. C'est sur cette base qu'il est possible de développer un dialogue fécond entre croyants et non-croyants; entre théologiens, philosophes, juristes et hommes de science, qui peuvent offrir également au législateur des éléments précieux pour la vie personnelle et sociale. Je souhaite donc que ces journées d'étude puissent non seulement conduire à une plus grande sensibilité des experts à l'égard de la loi morale naturelle, mais qu'elles poussent aussi à créer les conditions afin que l'on parvienne, sur ce thème, à une conscience toujours plus pleine de la valeur inaliénable que la lex naturalis possède pour un un réel et cohérent progrès de la vie personnelle et de l'ordre social.



22 avril 2007 - Lors de la visite à l'hôpital de Pavie
L'hôpital est un lieu que nous pourrions qualifier en quelque sorte de "sacré", où l'on fait l'expérience de la fragilité de la nature humaine, mais également des immenses possibilités et des ressources du génie de l'homme et de la technique au service de la vie. La vie de l'homme! Ce grand don, aussi loin qu'on l'explore, demeure toujours un mystère. Ici, vous essayez de soulager la souffrance des personnes en tentant de leur faire retrouver pleinement la santé et très souvent, grâce également aux découvertes scientifiques, c'est ce qu'il advient. Ici sont obtenus des résultats véritablement réconfortants. Mon souhait le plus vif est que le progrès scientifique et technologique nécessaire s'accompagne constamment de la conscience de promouvoir, avec le bien du malade, également les valeurs fondamentales, comme le respect et la défense de la vie à toutes ses étapes, dont dépend la qualité authentiquement humaine de la coexistence.

Me trouvant parmi vous, je pense spontanément à Jésus qui, au cours de son existence terrestre, a toujours démontré une attention particulière envers les personnes qui souffrent, en les guérissant et en leur donnant la possibilité d'un retour à la vie de relations familiales et sociales que la maladie avait compromise. Je pense également à la première communauté chrétienne au sein de laquelle, comme nous le lisons dans les Actes des Apôtres, de nombreuses guérisons et prodiges accompagnaient la prédication des Apôtres. L'Eglise manifeste toujours, en suivant l'exemple de son Seigneur, une prédilection particulière envers celui qui souffre et, elle voit dans la personne qui souffre le Christ lui-même, et ne cesse d'offrir aux malades l'aide nécessaire, l'aide technique et l'amour humain, consciente d'être appelée à manifester l'amour et la sollicitude du Christ envers ceux-ci et envers ceux qui s'occupent d'eux. Le progrès technique, technologique et l'amour humain doivent toujours aller de pair!



20 mai 2007 - Message pour la 41ème Journée Mondiale des Communications Sociales
Les défis complexes auxquels l'éducation doit faire face aujourd'hui sont souvent liés à l'influence dominante des médias dans notre monde. En tant qu'élément du phénomène de la mondialisation, les médias, en raison même du développement rapide de la technologie, façonnent profondément l'environnement culturel (cf. Jean-Paul II, Lettre apostolique Le développement rapide, n. 3). En effet, d'aucuns affirment que l'influence éducative des médias dans la formation rivalise avec celle de l'école, de l'Église, et peut-être aussi avec celle de la famille. "Pour beaucoup, la réalité est ce que les médias reconnaissent comme telle" (Conseil pontifical pour les Communications sociales, Aetatis novae, n. 4).



11 novembre 2007 - Angelus
Même si de nombreux miracles lui sont attribués, saint Martin est surtout célèbre pour un acte de charité fraternelle. Alors qu'il était encore jeune soldat, il rencontra sur la route un pauvre transi de froid et tout tremblant. Il prit alors son propre manteau, le partagea en deux avec son épée et en donna la moitié à cet homme. La nuit même, Jésus lui apparut en songe, souriant, enveloppé dans ce même manteau.

Le geste de charité de saint Martin s'inscrit dans la logique qui poussa Jésus à multiplier les pains pour les foules affamées, mais surtout à se donner lui-même comme nourriture pour l'humanité dans l'Eucharistie, Signe suprême de l'amour de Dieu, Sacramentum caritatis. C'est la logique du partage, à travers lequel on exprime de manière authentique son amour pour son prochain. Que saint Martin nous aide à comprendre que ce n'est qu'à travers un engagement commun de partage que l'on peut répondre au grand défi de notre temps : celui de construire un monde de paix et de justice, dans lequel tout homme puisse vivre dignement. Ceci pourra advenir si prévaut un modèle mondial de solidarité authentique, en mesure d'assurer à tous les habitants de la planète la nourriture, l'eau, les soins médicaux nécessaires, mais également le travail et les ressources énergétiques, de même que les biens culturels, les connaissances scientifiques et technologiques.



2008



31 janvier 2008, lors de l'Assemblée Plénière de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi
Je vous invite en outre à suivre avec une attention particulière les problèmes difficiles et complexes de la bioéthique. En effet, les nouvelles technologies biomédicales concernent non seulement certains médecins et chercheurs spécialisés, mais elles sont divulguées à travers les moyens de communication sociale modernes, suscitant des attentes et des interrogations dans des secteurs toujours plus vastes de la société. Le Magistère de l'Eglise ne peut certainement pas et ne doit pas intervenir sur chaque nouveauté de la science, mais il a pour tâche de réaffirmer les grandes valeurs en jeu et de proposer aux fidèles et à tous les hommes de bonne volonté des principes et des orientations éthiques et moraux au sujet des nouvelles questions importantes. Les deux critères fondamentaux pour le discernement moral dans ce domaine sont a) le respect inconditionné de l'être humain comme personne, de sa conception jusqu'à sa mort naturelle, b) le respect de l'originalité de la transmission de la vie humaine à travers les actes des conjoints eux-mêmes. Après la publication en 1987 de l'Instruction Donum vitae, qui avait énoncé ces critères, de nombreuses personnes ont critiqué le Magistère de l'Eglise, le dénonçant comme s'il constituait un obstacle à la science et au véritable progrès de l'humanité. Mais les nouveaux problèmes qui apparaissent avec, par exemple, la congélation des embryons humains, la réduction embryonnaire, le diagnostic pré-implantatoire, les recherches sur les cellules souches embryonnaires et les tentatives de clonage humain, montrent clairement que, avec la fécondation artificielle extra-corporelle, on a brisé la barrière élevée pour protéger la dignité humaine. Lorsque des êtres humains, au stade le plus faible et le plus fragile de leur existence, sont sélectionnés, abandonnés, tués ou utilisés comme un simple "matériel biologique", comment nier qu'ils ne sont plus traités comme "quelqu'un", mais comme "quelque chose", remettant ainsi en question le concept même de dignité de l'homme ?

L'Eglise apprécie et encourage bien évidemment le progrès des sciences biomédicales qui ouvrent des perspectives thérapeutiques jusqu'à présents inconnues, à travers, par exemple, l'utilisation de cellules souches somatiques ou bien à travers des thérapies en vue de rendre la fertilité ou de soigner les maladies génétiques. Dans le même temps, elle ressent le devoir d'éclairer les consciences de tous, afin que le progrès scientifique soit véritablement respectueux de chaque être humain, à qui doit être reconnue la dignité de personne, étant créé à l'image de Dieu, sinon il ne s'agit pas de véritable progrès. L'étude de ces thèmes, qui de manière particulière a été au centre du travail de votre Assemblée au cours de ces journées, contribuera certainement à promouvoir la formation de la conscience de tant de nos frères, selon ce qu'affirme le Concile Vatican II dans la Déclaration Dignitatis humanae: "Mais les fidèles du Christ, pour se former la conscience, doivent prendre en sérieuse considération la doctrine sainte et certaine de l'Eglise. De par la volonté du Christ, en effet, l'Eglise catholique est maîtresse de vérité; sa fonction est d'exprimer et d'enseigner authentiquement la vérité qui est le Christ, en même temps que de déclarer et de confirmer, en vertu de son autorité, les principes de l'ordre moral découlant de la nature même de l'homme" (n. 14).



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