Benoît XVI de A à Z

Jésus

1 - Il n'y a rien de plus beau que d'être rejoints, surpris par l'Évangile, par le Christ. Il n'y a rien de plus beau que de le connaître et de communiquer aux autres l'amitié avec lui….

... N'avons-nous pas tous peur si nous laissons entrer le Christ totalement en nous, si nous nous ouvrons totalement à lui - peur qu'il puisse nous déposséder d'une part de notre vie? N'avons-nous pas peur de renoncer à quelque chose de grand, d'unique, qui rend la vie si belle? Ne risquons-nous pas de nous trouver ensuite dans l'angoisse et privés de liberté? Et encore une fois Jean Paul II voulait dire : Non! Celui qui fait entrer le Christ ne perd rien, rien - absolument rien de ce qui rend la vie libre, belle et grande. Non! Dans cette amitié seulement s'ouvrent tout grand les portes de la vie. Dans cette amitié seulement se dévoilent réellement les grandes potentialités de la condition humaine. Dans cette amitié seulement nous faisons l'expérience de ce qui est beau et de ce qui libère. Ainsi, aujourd'hui, je voudrais, avec une grande force et une grande conviction, à partir d'une longue expérience de vie personnelle, vous dire, à vous les jeunes: n'ayez pas peur du Christ! Il n'enlève rien et il donne tout. Celui qui se donne à lui reçoit le centuple. Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ - et vous trouverez la vraie vie - Homélie Intronisation 24.4.2005


2 - L'homme trouve une place en Dieu; à travers le Christ l'être humain a été conduit jusqu'à l'intérieur de la vie même de Dieu…

… Nous apprenons … quelque chose de plus sur la manière concrète dont le Seigneur réalise cette façon d'être proche de nous. Le Seigneur promet son Esprit Saint aux disciples. La première lecture que nous avons entendue nous dit que l'Esprit Saint sera une «force» pour les disciples; l'Evangile ajoute qu'il sera le guide vers la Vérité tout entière. Jésus a tout dit à ses disciples, étant lui-même la Parole vivante de Dieu, et Dieu ne peut pas donner plus que lui-même. En Jésus, Dieu s'est entièrement donné à nous — c'est-à-dire qu'il nous a tout donné. En plus de cela, ou à côté de cela, il ne peut exister aucune autre révélation en mesure de transmettre davantage ou de compléter, de quelque manière que ce soit, la Révélation du Christ. En Lui, dans le Fils, tout nous a été dit, tout nous a été donné. Mais notre capacité de comprendre est limitée; c'est pourquoi la mission de l'Esprit est d'introduire l'Eglise de façon toujours nouvelle, de génération en génération, dans la grandeur du mystère du Christ. L'Esprit ne présente rien de différent et de nouveau à côté du Christ; il n'y a aucune révélation pneumatique à côté de celle du Christ — comme certains le croient —, aucun deuxième niveau de Révélation. Non: «c'est de mon bien qu'il recevra», dit le Christ dans l'Evangile (Jn 16, 14). Et de même que le Christ dit seulement ce qu'il sent et reçoit du Père, de même l'Esprit Saint est l'interprète du Christ. «C'est de mon bien qu'il recevra». Il ne nous conduit pas dans d'autres lieux, éloignés du Christ, mais il nous conduits toujours davantage dans la lumière du Christ. C'est pourquoi la révélation chrétienne est, dans le même temps, toujours ancienne et toujours nouvelle. C'est pourquoi tout nous est toujours et déjà donné. Dans le même temps, chaque génération, dans la rencontre infinie avec le Seigneur — rencontre qui a lieu à travers l'Esprit Saint — apprend toujours quelque chose de nouveau.

Ainsi, l'Esprit Saint est la force à travers laquelle le Christ nous fait ressentir sa proximité. Mais la première lecture dit également une deuxième parole: vous serez mes témoins. Le Christ ressuscité a besoin de témoins qui l'ont rencontré, d'hommes qui l'ont connu intimement à travers la force de l'Esprit Saint. D'hommes qui l'ayant, pour ainsi dire, touché du doigt, peuvent en témoigner. C'est ainsi que l'Eglise, la famille du Christ, a grandi de «Jérusalem... jusqu'aux extrémités de la terre», comme le dit la lecture. C'est à travers les témoins que l'Eglise a été construite — à commencer par Pierre et par Paul, et par les Douze, jusqu'à tous les hommes et toutes les femmes qui, comblés du Christ, ont rallumé et rallumeront au cours des siècles de manière toujours nouvelle la flamme de la foi. Chaque chrétien, à sa façon, peut et doit être le témoin du Seigneur ressuscité. Quand nous lisons les noms des saints nous pouvons voir combien de fois ils ont été — et continuent à être — tout d'abord des hommes simples, des hommes dont émanait — et émane — une lumière resplendissante capable de conduire au Christ…

… Comment ne pas rappeler les paroles que saint Ignace d'Antioche écrivit aux Romains? Pierre, venant d'Antioche, son premier siège, se dirigea vers Rome, son siège définitif. Un siège rendu définitif à travers le martyre par lequel il lia pour toujours sa succession à Rome. Ignace, quant à lui, restant Evêque d'Antioche, se dirigeait vers le martyre qu'il allait devoir subir à Rome. Dans sa lettre aux Romains, il se réfère à l'Eglise de Rome comme à «Celle qui préside dans l'amour», une expression très significative. Nous ne savons pas avec certitude ce qu'Ignace avait véritablement à l'esprit en utilisant ces mots. Mais pour l'antique Eglise, le mot amour agape faisait allusion au mystère de l'Eucharistie. Dans ce Mystère, l'amour du Christ se fait toujours tangible parmi nous. Là, Il se redonne continuellement. Là, Il se refait continuellement transpercer le coeur ; là, Il tient sa promesse, la promesse que, de la Croix, il aurait tout attiré à lui. Dans l'Eucharistie, nous apprenons nous-mêmes l'amour du Christ. C'est grâce à ce centre et à ce cœur, grâce à l'Eucharistie, que les saints ont vécu, en apportant l'amour de Dieu dans le monde sous des formes et des manières toujours nouvelles. Grâce à l'Eucharistie, l'Eglise renaît sans cesse de nouveau! L'Eglise n'est autre que ce réseau — la communauté eucharistique! — dans laquelle nous tous, en recevant le même Seigneur, nous devenons un seul corps et nous embrassons le monde entier. Présider dans la doctrine et présider dans l'amour, ne doivent être à la fin, qu'une seule chose: toute la doctrine de l'Eglise, conduit en définitive à l'amour. Et l'Eucharistie, cet amour présent de Jésus Christ, est le critère de toute doctrine. De l'amour dépendent toute la Loi et les Prophètes, dit le Seigneur (Mt 22, 40). L'amour est l'accomplissement de la loi, écrivait saint Paul aux Romains (13, 10)…

… Saint Ignace, dans sa lettre aux Romains, il se réfère à l'Eglise de Rome comme à «Celle qui préside dans l'amour», une expression très significative. Nous ne savons pas avec certitude ce qu'Ignace avait véritablement à l'esprit en utilisant ces mots. Mais pour l'antique Eglise, le mot amour agape faisait allusion au mystère de l'Eucharistie. Dans ce Mystère, l'amour du Christ se fait toujours tangible parmi nous. Là, Il se redonne continuellement. Là, Il se refait continuellement transpercer le coeur ; là, Il tient sa promesse, la promesse que, de la Croix, il aurait tout attiré à lui. Dans l'Eucharistie, nous apprenons nous-mêmes l'amour du Christ. C'est grâce à ce centre et à ce cœur, grâce à l'Eucharistie, que les saints ont vécu, en apportant l'amour de Dieu dans le monde sous des formes et des manières toujours nouvelles. Grâce à l'Eucharistie, l'Eglise renaît sans cesse de nouveau! L'Eglise n'est autre que ce réseau — la communauté eucharistique! — dans laquelle nous tous, en recevant le même Seigneur, nous devenons un seul corps et nous embrassons le monde entier. Présider dans la doctrine et présider dans l'amour, ne doivent être à la fin, qu'une seule chose: toute la doctrine de l'Eglise, conduit en définitive à l'amour. Et l'Eucharistie, cet amour présent de Jésus Christ, est le critère de toute doctrine. De l'amour dépendent toute la Loi et les Prophètes, dit le Seigneur (Mt 22, 40). L'amour est l'accomplissement de la loi, écrivait saint Paul aux Romains (13, 10). - Homélie Saint Jean de Latran 7.5.2005


3 - Il est donc indispensable de retourner toujours à nouveau à la racine de notre sacerdoce. Cette racine, comme nous le savons bien, est unique: Jésus Christ Seigneur. C'est Lui que le Père a envoyé, c'est Lui la pierre d'angle (1 P 2, 7). En Lui, dans le mystère de sa mort et de sa résurrection vient le royaume de Dieu et s'accomplit le salut du genre humain. Mais ce Jésus n'a rien qui lui appartienne de façon personnelle, tout est entièrement du Père et pour le Père. C'est pourquoi Il dit que sa doctrine n'est pas à lui, mais à celui qui l'a envoyé (cf. Jn 7, 16): le Fils seul ne peut rien faire (cf. Jn 5, 19.30).

Chers amis, telle est également la véritable nature de notre sacerdoce. En réalité, tout ce qui est constitutif de notre ministère ne peut être le produit de nos capacités personnelles. Cela vaut pour l'administration des sacrements, mais vaut également pour le service de la parole: nous sommes envoyés non pour nous annoncer nous-mêmes, ou nos opinions personnelles, mais pour annoncer le mystère du Christ et, en Lui, la mesure du véritable humanisme. Nous ne sommes pas chargés de dire beaucoup de mots, mais de nous faire l'écho et les porteurs d'une seule «Parole», qui est le Verbe de Dieu fait chair pour notre salut. La parole suivante de Jésus est donc également valable pour nous: «Ma doctrine n'est pas de moi mais de celui qui m'a envoyé» (Jn 7, 16). Chers prêtres de Rome, le Seigneur nous appelle amis, ils fait de nous ses amis, il s'en remet à nous, il nous confie son corps dans l'Eucharistie, il nous confie son Eglise. Et alors nous devons véritablement être ses amis, n'avoir avec Lui qu'une seule façon de percevoir, vouloir ce qu'Il veut et ne pas vouloir ce qu'Il ne veut pas. Jésus lui-même nous dit: «Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande» (Jn 15, 14). Que cela soit notre intention commune: faire, tous ensemble, sa sainte volonté, dans laquelle se trouve notre liberté et notre joie.

Etant donné que le Christ se trouve à sa source, le sacerdoce est, par nature, dans l'Eglise et pour l'Eglise. La foi chrétienne, en effet, n'est pas quelque chose de purement spirituel et intérieur, et notre relation avec le Christ n'est pas seulement subjective et privée. Il s'agit en revanche d'une relation tout à fait concrète et ecclésiale. A son tour, le sacerdoce ministériel possède un rapport constitutif avec le corps du Christ, dans sa double et inséparable dimension d'Eucharistie et d'Eglise, de corps eucharistique et de corps ecclésial. C'est pourquoi notre ministère est amoris officium (Saint Augustin, In Iohannis Evangelium Tractatus 123, 5), c'est la tâche du bon pasteur, qui offre sa vie pour ses brebis (cf. Jn 10, 14-15). Dans le mystère eucharistique le Christ se redonne constamment et, précisément dans l'Eucharistie, nous apprenons l'amour du Christ et donc l'amour pour l'Eglise. Je répète donc avec vous, chers frères dans le sacerdoce, les inoubliables paroles de Jean-Paul II: «La Messe est de façon absolue le centre de ma vie et de chacune de mes journées» (Discours du 27 octobre 1995, à l'occasion du 30e anniversaire du Décret Presbyterorum ordinis; cf. ORLF n. 46 du 14 novembre 1995). Cela devrait être une parole dont chacun de nous peut dire qu'elle est sienne: la Messe est de façon absolue le centre de ma vie et de chacune de mes journées. De la même façon, l'obéissance au Christ, qui corrige la désobéissance d'Adam, se concrétise dans l'obéissance ecclésiale, qui pour le prêtre est, dans la pratique quotidienne, tout d'abord obéissance à son évêque. Dans l'Eglise l'obéissance n'est cependant pas quelque chose de formel; c'est l'obéissance à celui qui est, à son tour, obéissant et qui personnifie le Christ obéissant. Tout cela ne rend pas vaines et n'atténue pas les exigences concrètes de l'obéissance, mais lui assure sa profondeur théologale et son souffle catholique: dans l'évêque nous obéissons au Christ et à l'Eglise entière, qu'il représente en ce lieu.

Jésus Christ a été envoyé par le Père, dans la puissance de l'Esprit, pour le salut de toute la famille humaine et nous prêtres, à travers la grâce du sacrement, nous participons à sa mission. Comme l'écrit l'Apôtre Paul, «Dieu... nous a confié le ministère de la réconciliation... Nous sommes donc en ambassade pour le Christ; c'est comme si Dieu exhortait par nous. Nous vous en supplions au nom du Christ: laissez-vous réconcilier avec Dieu» (2 Co 5, 18-20). Ainsi saint Paul décrit notre mission de prêtres. C'est pourquoi, dans l'homélie qui a précédé le conclave, j'ai parlé d'une «sainte inquiétude» qui doit nous animer, l'inquiétude d'apporter à tous le don de la foi, d'offrir à tous ce salut qui, seul, demeure pour l'éternité. Et dans une ville aussi grande que Rome qui, d'une part, est profondément pénétrée par la foi, mais dans laquelle il y a toutefois de nombreuses personnes qui n'ont pas réellement perçu dans leur cœur l'annonce de la foi, nous devons être encore davantage animés par cette inquiétude d'apporter cette joie, ce centre de la vie qui lui donne un sens et une direction. Chers frères prêtres de Rome, le Christ ressuscité nous appelle à être ses témoins et nous donne la force de son Esprit, pour l'être vraiment. Il est donc nécessaire d'être avec Lui (cf. Mc 3, 14; Ac 1, 21-23). De la même façon que dans la première description du «munus apostolicum», dans Marc 3, est décrit ce que le Seigneur pensait être la signification d'un apôtre: être avec lui et être disponible à la mission. Les deux choses vont de pair et ce n'est qu'en étant avec Lui que nous sommes également et toujours en mouvement avec l'Evangile vers les autres. Il est donc essentiel d'être avec Lui; ainsi l'inquiétude s'anime et nous devenons capables d'apporter la force et la joie de la foi aux autres, de rendre témoignage à travers toute notre vie et non seulement avec quelques mots. Les paroles suivantes de l'Apôtre Paul sont valables pour nous: «Annoncer l'Evangile en effet n'est pas pour moi un titre de gloire; c'est une nécessité qui m'incombe. Oui malheur à moi si je n'annonçais pas l'Evangile!... Oui, libre à l'égard de tous, je me suis fait l'esclave de tous, afin de gagner le plus grand nombre... Je me suis fait tout à tous, afin d'en sauver à tout prix quelques-uns» (1 Co 9, 16, 22). Ces paroles qui sont l'autoportrait de l'apôtre nous donnent également le portrait de chaque prêtre. Cette façon de «se faire tout à tous» s'exprime dans la proximité quotidienne, dans l'attention à l'égard de chaque personne et famille: vous, les prêtres de Rome, avez à cet égard une grande tradition, je le dis avec une profonde conviction, et vous l'honorez aujourd'hui aussi, alors que la ville s'est beaucoup agrandie et a profondément changé. Il est décisif, comme vous le savez bien, que la proximité et l'attention envers tous ait toujours lieu au nom du Christ et vise constamment à conduire à Lui.

Naturellement une telle proximité et un tel dévouement comportent pour chacun de vous, et de nous, un coût personnel, représentent du temps, des soucis, une dépense d'énergie. Je connais votre fatigue quotidienne et je veux vous remercier, de la part du Seigneur. Mais je voudrais également vous aider à ne pas céder à cette fatigue. Pour pouvoir résister, et même grandir, en tant que personnes et que prêtres, il est tout d'abord fondamental qu'il y ait une communion intime avec le Christ, dont la nourriture était de faire la volonté du Père (cf. Jn 4, 34): tout ce que nous faisons, nous le faisons en communion avec Lui et nous retrouvons toujours ainsi l'unité de notre vie face à tant de distractions favorisées par les différentes activités de chaque jour. Du Seigneur Jésus Christ, qui s'est sacrifié lui-même pour faire la volonté du Père, nous apprenons en outre l'art de l'ascèse sacerdotale, qui aujourd'hui aussi est nécessaire: celle-ci ne doit pas être placée à côté de l'action pastorale, comme un poids supplémentaire qui rend notre journée encore plus difficile. Au contraire, dans l'action même nous devons apprendre à nous dépasser, à quitter et à donner notre vie. Mais pour que tout cela se produise réellement en nous, pour que notre action soit réellement dans le même temps notre ascèse et notre manière de nous donner, pour que tout cela ne demeure pas seulement un désir, nous avons sans aucun doute besoin de moments pour retremper nos énergies, même physiques, et surtout pour prier et méditer, en retournant dans notre intériorité et en trouvant le Seigneur en nous. C'est pourquoi le temps pour demeurer en la présence de Dieu dans la prière est une véritable priorité pastorale, ce n'est pas un à-côté du travail pastoral, demeurer face au Seigneur est une priorité pastorale, en dernière analyse la plus importante. Jean-Paul II nous l'a montré de la manière la plus concrète et la plus lumineuse en chaque circonstance de sa vie et de son ministère.

Chers prêtres, nous ne soulignerons jamais assez combien notre réponse personnelle à l'appel à la sainteté est fondamentale et décisive. Telle est la condition pour que notre apostolat personnel soit non seulement fructueux mais également, et plus largement, pour que le visage de l'Eglise reflète la lumière du Christ (cf. Lumen gentium, n. 1), incitant ainsi les hommes à reconnaître et à adorer le Seigneur. Nous devons tout d'abord accueillir en nous la supplication de l'Apôtre Paul à se laisser réconcilier avec Dieu (cf. 2 Co 5, 20), en demandant au Seigneur avec un cœur sincère et une âme déterminée et courageuse d'éloigner de nous tout ce qui nous sépare de Lui et qui est en opposition avec la mission que nous avons reçue. Le Seigneur, nous en sommes sûrs, est miséricordieux et saura nous exaucer.

…. Nous sommes proches dans la foi et dans l'amour du Christ et dans notre don à Marie, Mère de l'unique Prêtre Suprême. C'est précisément de notre union au Christ et à la Vierge que tirent leur substance la sérénité et la confiance dont nous ressentons tous le besoin, tant pour le travail apostolique que pour notre existence personnelle. - Aux prêtres romains à Saint Jean de Latran 13.5.2005


4 - Je voudrais encore une fois vous remercier pour la contribution exprimée ici à propos du christocentrisme, de la nécessité que notre foi soit toujours nourrie par la rencontre personnelle avec le Christ, par une amitié personnelle avec Jésus. Romano Guardini, il y a soixante ans, a dit à juste titre que l'essence du christianisme n'est pas une idée mais une Personne. De grands théologiens avaient tenté de décrire les idées essentielles constitutives du christianisme. Mais le christianisme qu'ils avaient décrit apparaissait à la fin comme quelque chose de non convaincant. Car le christianisme est tout d'abord un Evénement, une Personne. Et dans la Personne, nous trouvons ensuite la richesse des contenus. Cela est important.

Il me semble que nous trouvons ici également une réponse à une difficulté que l'on entend souvent aujourd'hui à propos du caractère missionnaire de l'Eglise. De nombreuses personnes nous manifestent la tentation de penser ainsi à l'égard des autres: «Mais pourquoi ne les laissons-nous pas en paix? Ils ont leur authenticité, leur vérité. Nous avons la nôtre. Vivons donc pacifiquement les uns avec les autres, laissant chacun comme il est, afin qu'il recherche de la meilleure façon possible son authenticité». Mais comment la propre authenticité peut-elle être trouvée si, dans la profondeur de notre cœur, il y a l'attente de Jésus et que la véritable authenticité de chacun se trouve précisément dans la communion avec le Christ, et pas sans le Christ? Autrement dit: si nous avons trouvé le Seigneur et si, pour nous, Il est la lumière et la joie de la vie, sommes-nous sûrs qu'à une autre personne qui n'a pas trouvé le Christ il ne manque pas une chose essentielle et que ce n'est pas notre devoir de lui offrir cette réalité essentielle? Laissons ensuite à la direction de l'Esprit Saint et à la liberté de chacun ce qui arrivera. Mais si nous sommes convaincus et avons fait l'expérience du fait que, sans le Christ, la vie est incomplète, qu'une réalité manque, la réalité fondamentale, nous devons également être convaincus que nous ne faisons tort à personne si nous lui montrons le Christ et si nous lui offrons la possibilité de trouver ainsi sa véritable authenticité, la joie d'avoir trouvé la vie. - Avec les prêtres de Rome 13.5.2005


5 - Jésus-Christ est le cœur de la foi catholique et le but de la nouvelle évangélisation est de contribuer à faire en sorte que chaque personne rencontre le Christ vivant. Message au Celam 14.5.2005

6 - … La lecture des Actes des Apôtres raconte comment, le jour de la Pentecôte, l'Esprit Saint, sous les signes d'un vent puissant et du feu, fait irruption dans la communauté des disciples de Jésus, en prière, et donne ainsi origine à l'Eglise…

…. Le Seigneur Ressuscité entre dans le lieu où se trouvent les disciples, en traversant les portes closes et il les salue deux fois en disant: que la paix soit avec vous! Quant à nous, nous fermons sans cesse nos portes; nous voulons sans cesse nous mettre à l'abri et ne pas être dérangés par les autres et par Dieu. C'est pourquoi nous pouvons sans cesse supplier le Seigneur, uniquement pour cela, pour qu'il vienne à nous en franchissant nos fermetures, et qu'il nous apporte son salut. «Que la paix soit avec vous»: ce salut du Seigneur est un pont, qu'il jette entre le ciel et la terre. Il descend sur ce pont jusqu'à nous et nous, nous pouvons monter sur ce pont de paix, jusqu'à lui. Sur ce pont, toujours avec Lui, nous devons nous aussi arriver à notre prochain, jusqu'à celui qui a besoin de nous. C'est précisément en nous abaissant avec le Christ, que nous nous élevons jusqu'à Lui et jusqu'à Dieu: Dieu est Amour et la descente, l'abaissement, que l'amour demande, est donc en même temps la véritable ascension. C'est justement ainsi, en nous abaissant, en sortant de nous-mêmes, que nous atteignons la hauteur de Jésus Christ, la véritable hauteur de l'être humain…

… Le Seigneur souffle sur les disciples, et il leur donne ainsi l'Esprit Saint, son Esprit. Le souffle de Jésus est l'Esprit Saint. Nous reconnaissons tout d'abord ici une allusion au récit de la création de l'homme dans la Genèse, où il est dit: «Alors Yahvé Dieu modela l'homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie» (Gn 2, 7). L'homme est cette créature mystérieuse, qui provient entièrement de la terre, mais dans laquelle a été placé le souffle de Dieu. Jésus souffle sur les apôtres et leur donne de manière nouvelle, plus grande, le souffle de Dieu.

Chez les hommes, malgré toutes leurs limites, se trouve à présent quelque chose d'absolument nouveau — le souffle de Dieu. La vie de Dieu habite en nous. Le souffle de son amour, de sa vérité et de sa bonté…
<br< … A son souffle, au don de l'Esprit Saint, le Seigneur relie le pouvoir de pardonner. Nous avons précédemment entendu que l'Esprit Saint unit, franchit les frontières, conduit les uns vers les autres. La force, qui ouvre et permet de surmonter Babel, est la force du pardon. Jésus peut donner le pardon et le pouvoir de pardonner, car il a lui-même souffert des conséquences de la faute et il les a faites disparaître dans la flamme de son amour. Le pardon vient de la croix; il transforme le monde avec l'amour qui se donne. Son cœur ouvert sur la croix est la porte à travers laquelle la grâce du pardon entre dans le monde. Seule cette grâce peut transformer le monde et édifier la paix…

… Après les événements dramatiques du Mont Carmel, Elie avait fui la colère d'Achab et de Jézabel. Suivant le commandement de Dieu, il était ensuite parti en pèlerinage jusqu'au Mont Horeb. Le don de l'alliance divine, de la foi dans le Dieu unique, semblait avoir disparu en Israël. Elie, d'une certaine façon, devait rallumer la flamme de la foi sur le Mont de Dieu et la rapporter à Israël. En ce lieu il fait l'expérience du vent, d'un tremblement de terre, et du feu. Mais Dieu n'est pas présent dans tout cela. Alors il perçoit un doux et léger murmure. Et Dieu lui parle dans ce souffle léger ( 1 R 19, 11-18). N'est-ce pas ce qui se passe le soir de cette Pâque, lorsque Jésus apparaît à ses Apôtres pour enseigner ce que l'on veut dire ici? Ne peut-on pas voir ici une préfiguration du serviteur de Yahvé, dont Isaïe dit: «Il ne crie pas, il n'élève pas le ton, il ne fait pas entendre sa voix dans la rue» (42, 2)? N'est-ce pas ainsi qu'apparaît l'humble figure de Jésus comme la véritable révélation à travers laquelle Dieu se manifeste à nous et nous parle? L'humilité et la bonté de Jésus ne sont-elles pas la véritable épiphanie de Dieu? Elie, sur le Mont Carmel, avait cherché à combattre l'éloignement de Dieu par le feu et par l'épée, tuant les prophètes de Baal. Mais de cette façon, il n'avait pu rétablir la foi. Sur le Mont Horeb, il doit apprendre que Dieu n'est pas dans le vent, dans un tremblement de terre, dans le feu; Elie doit apprendre à percevoir la voix légère de Dieu et, ainsi, à reconnaître à l'avance celui qui a vaincu le péché, non par la force mais par sa Passion; celui qui, à travers sa souffrance, nous a donné le pouvoir du pardon. Telle est la façon dont Dieu vainc….

… Nous sommes tous insérés dans le réseau de l'obéissance à la parole du Christ, à la parole de celui qui nous donne la véritable liberté, car il nous conduit dans les espaces libres et dans les amples horizons de la vérité…

…Le sacrement de la pénitence est l'un des trésors précieux de l'Eglise, car ce n'est que dans le pardon que s'accomplit le véritable renouveau du monde. Rien ne peut améliorer le monde, si le mal n'est pas surmonté. Et le mal ne peut être surmonté qu'avec le pardon. Bien sûr, cela doit être un pardon efficace. Mais seul le Seigneur peut nous donner ce pardon. Un pardon qui n'éloigne pas le mal seulement en paroles, mais qui le détruit réellement. Cela ne peut se produire qu'avec la souffrance et a réellement eu lieu avec l'amour empreint de souffrance du Christ, d'où nous puisons le pouvoir du pardon - Homélie Messe Pentecôte 15.5.2005


7 - là où le Christ est annoncé à travers la cohérence de la vie, il parle au coeur de tous, même des frères d'autres traditions religieuses. - A l'Académie Ecclésiastique 20.5.2005


8 - Nous ne travaillons pas - comme beaucoup le disent de leur travail - pour défendre un pouvoir. Nous n'avons pas un pouvoir terrestre, séculier. Nous ne travaillons pas pour le prestige, nous ne travaillons pas pour développer une entreprise ou quelque chose de semblable. Nous travaillons réellement pour que les routes du monde soient ouvertes au Christ. Et tout notre travail, avec toutes ses ramifications, sert à la fin à ce que son Evangile, et ainsi la joie de la Rédemption, puisse arriver dans le monde - Aux membres de la Secrétairerie d'Etat 21.5.2005


9 - Je suis convaincu que la façon de donner vie à une société véritablement attentive au bien commun est de rechercher dans l'Evangile les racines de valeurs communes, comme le montre l'expérience des saints Cyrille et Méthode. Tel est le désir ardent de l'Eglise catholique, dont l'unique intérêt est de diffuser et de témoigner du message d'espérance et d'amour de Jésus Christ, du message de vie qui, au fil des siècles, a inspiré de nombreux martyrs et confesseurs de la foi. - Au Premier Ministre de Macédoine 23.5.2005


10 - Jésus, au cours de cette nuit, sort et se remet entre les mains du traître, de l'exterminateur, et c'est précisément ainsi qu'il vainc la nuit, qu'il vainc les ténèbres du mal...

… l'Eglise orante éprouve le vif désir de veiller avec Jésus, de ne pas le laisser seul dans la nuit du monde, dans la nuit de la trahison, dans la nuit de l'indifférence d'un grand nombre de personnes. - Homélie Corpus Domini, Rome 26.5.2005


11 - Vous placez à juste titre à la base de tout la contemplation de Jésus Christ et, en Lui, du vrai visage de Dieu le Père, le rapport vivant et quotidien avec Lui. En effet, c'est là que se trouve l'âme et la force secrète de l'Eglise, la source efficace de notre apostolat. C'est surtout dans le mystère de l'Eucharistie que nous-mêmes, nos prêtres et tous nos fidèles pouvons vivre en plénitude ce rapport avec le Christ: dans ce mystère, il devient tangible parmi nous, se donne toujours à nouveau, devient nôtre afin que nous devenions siens et apprenions son amour. …
…En contemplant le visage du Christ, et dans le Christ le visage du Père, la Très Sainte Vierge nous précède, nous soutient et nous accompagne. L'amour et la dévotion pour la Mère du Seigneur, … sont un héritage précieux que nous devons toujours cultiver et une grande ressource également en vue de l'évangélisation. Chers frères, sur ces bases, nous pouvons vraiment proposer à nous-mêmes et à nos fidèles la vocation à la sainteté, comme "haut degré de la vie chrétienne ordinaire", selon l'heureuse expression de Jean-Paul II dans Novo millennio ineunte (n. 37): l'Esprit Saint vient en effet en nous, par le Christ et le Père, précisément pour nous introduire dans le mystère de la vie et de l'amour de Dieu, au-delà de toute force et de toute attente humaine…
…Les jeunes doivent se sentir aimés par l'Eglise, aimés concrètement par nous, Evêques et prêtres. Ils pourront ainsi faire l'expérience, dans l'Eglise, de l'amitié et de l'amour que le Seigneur a pour eux, ils comprendront que dans le Christ, la vérité coïncide avec l'amour et ils apprendront à leur tour à aimer le Seigneur et à avoir confiance dans son corps, qui est l'Eglise. Chers frères Evêques italiens, tel est aujourd'hui le point central du grand défi de la transmission de la foi aux jeunes générations. - Aux Evêques d'Italie 30.5.2005


12 - La Vierge nous accompagne chaque jour dans notre prière. En cette Année de l'Eucharistie que nous sommes en train de vivre, Marie nous aide avant tout à découvrir toujours mieux le grand sacrement de l'Eucharistie. Le bien-aimé Pape Jean-Paul II, dans sa dernière Encyclique - Ecclesia de Eucharistia - nous l'a présentée comme "femme eucharistique" tout au long de sa vie (cf. n. 53). "Femme eucharistique" en profondeur, en commençant par son attitude intérieure: depuis l'Annonciation, lorsqu'elle fit le don d'elle-même pour l'incarnation du Verbe de Dieu, jusqu'à la croix et la résurrection; "femme eucharistique" au cours de la période qui a suivi la Pentecôte, lorsqu'elle reçut dans le Sacrement ce Corps qu'elle avait conçu et porté dans son sein. Aujourd'hui en particulier, à travers la liturgie, nous nous arrêtons pour méditer le mystère de la Visitation de la Vierge à sainte Elisabeth. Marie se rend chez sa cousine âgée Elisabeth, que tous disaient stérile et qui en revanche était parvenue au sixième mois d'une grossesse donnée par Dieu (cf. Lc 1, 36), alors qu'elle porte dans son sein Jésus qui vient d'être conçu. C'est une jeune fille qui n'a pas peur, parce que Dieu est avec elle, Dieu est en elle. D'une certaine façon, nous pouvons dire que son voyage a été - nous sommes heureux de le souligner en cette Année de l'Eucharistie - la première "procession eucharistique" de l'histoire. Marie, tabernacle vivant de Dieu fait chair, est l'arche de l'Alliance, dans laquelle le Seigneur a visité et racheté son peuple. La présence de Jésus la comble d'Esprit Saint. Quand elle entre dans la maison d'Elisabeth, son salut déborde de grâce: Jean frémit dans le sein de sa mère, comme percevant la présence de Celui qu'il devra bientôt annoncer à Israël. Les fils exultent, les mères exultent. Cette rencontre imprégnée par la joie de l'Esprit, trouve son expression dans le chant du Magnificat.
N'est-ce pas également la joie de l'Eglise, qui sans cesse accueille le Christ dans la Sainte Eucharistie et l'apporte dans le monde à travers le témoignage de la charité active, emplie de foi et d'espérance? Oui, accueillir Jésus et l'amener aux autres est la véritable joie du chrétien! Chers frères et soeurs, suivons et imitons Marie, une âme profondément eucharistique, et toute notre vie pourra devenir un Magnificat (cf. Ecclesia de Eucharistia, n. 58), une louange de Dieu. - Méditation Grotte de Lourdes au Vatican, 31.5.2005

13 - La forme définitive de l'amour humain également, est tracée, ce « oui » réciproque qui ne peut être révoqué: cette forme n'aliène pas l'homme, mais le libère des aliénations de l'histoire pour le ramener à la vérité de la création. Le caractère sacramentel que le mariage revêt dans le Christ signifie donc que le don de la création a été élevé au niveau de la grâce de la rédemption. La grâce du Christ ne vient pas s'ajouter de l'extérieur à la nature de l'homme, elle ne lui fait pas violence, mais la libère et la restaure, précisément en l'élevant au-delà de ses propres limites. Et, de même que l'incarnation du Fils de Dieu révèle sa véritable signification dans la croix, ainsi, l'authentique amour humain est don de soi, il ne peut exister s'il veut se soustraire à la croix…

… Au centre de l'œuvre éducative, et en particulier dans l'éducation à la foi, qui est le sommet de la formation de la personne et son horizon le plus adapté, se trouve de manière concrète la figure du témoin: il devient un point de référence précisément dans la mesure ou il sait rendre raison de l'espérance qui soutient sa vie (cf. 1 P 3, 15), il est personnellement concerné par la vérité qu'il propose. D'autre part, le témoin ne renvoie jamais à lui-même mais à quelque chose, ou mieux à Quelqu'un plus grand que lui, qu'il a rencontré et dont il a éprouvé la bonté à laquelle on peut faire confiance. Ainsi, chaque éducateur et témoin trouve son modèle inégalable en Jésus Christ, le grand témoin du Père, qui ne disait rien de lui-même, mais qui parlait comme le Père le lui avait enseigné (cf. Jn 8, 28).

C'est la raison pour laquelle à la base de la formation de la personne chrétienne et de la transmission de la foi se trouvent nécessairement la prière, l'amitié personnelle avec le Christ et la contemplation en Lui du visage du Père. Cela vaut évidemment pour tout notre engagement missionnaire, en particulier pour la pastorale de la famille: que la Famille de Nazareth soit donc pour nos familles et pour nos communautés l'objet d'une prière constante et confiante, ainsi qu'un modèle de vie. - au Congrès diocésain de Rome sur la famille 6.6.2005


14 - La communion avec le Christ est la source intarissable de tout élément de vie ecclésiale, "en premier lieu la communion entre tous les fidèles, l'engagement d'annoncer et de témoigner l'Evangile, l'ardeur de la charité envers tous, en particulier envers les pauvres et les petits" - A des Eveques d'Afrique en Visite AD Limina 10.6.2005


15 - Le Christ est le Sauveur de tout l'homme, de son esprit et de son corps, de son destin spirituel et éternel et de sa vie temporelle et terrestre. Ainsi, lorsque son message est accueilli, la communauté civile devient également plus responsable, plus attentive aux exigences du bien commun et plus solidaire avec les personnes pauvres, abandonnées et exclues…

… L'exemple de Jésus Christ, qui "a passé en faisant le bien et en guérissant tous" (cf. Ac 10, 38), demeure pour l'Eglise la norme suprême de sa conduite parmi les peuples. - Au Président de la République d'Italie 24.6.2005


16 - De quelle façon l'Eglise peut devenir un instrument toujours plus efficace du Christ…
… configuré au Christ qui se dépouilla lui-même en assumant la condition de serviteur (cf. Ph 2, 7-8), le prêtre vit une vie de simplicité, de chasteté et d'humble service qui inspire les autres par l'exemple…
…Je désire vous confirmer dans votre désir d'accueillir l'appel au témoignage et à l'évangélisation qui naissent de la rencontre avec le Christ, toujours intensifiée et approfondie dans l'Eucharistie (cf. Mane nobiscum Domine, n. 24). Unis dans votre proclamation de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, allez remplis d'espérance. Aux Evêques de Papouasie en Visite Ad Limina 25.6.2005


17 - Je livre donc avec confiance ce Compendium avant tout à l'Église entière et à chaque chrétien en particulier, afin qu'en ce troisième millénaire, chacun puisse, grâce à lui, retrouver un nouvel élan dans l'effort renouvelé d'évangélisation et d'éducation à la foi qui doit caractériser toute communauté ecclésiale et tous ceux qui croient au Christ, quel que soit leur âge ou la nation à laquelle ils appartiennent.
Mais ce Compendium, dans sa brièveté, sa clarté et son intégralité, s'adresse aussi à toute personne qui, vivant dans un monde incohérent et aux multiples messages, désire connaître le Chemin de la Vie, la Vérité, confiée par Dieu à l'Église de son Fils. - Motu Proprio 28.6.2005


18 - "Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise" (Mt 16, 18). Avec ces paroles, Jésus s'adresse à Pierre après sa profession de foi. C'est le même disciple qui le reniera ensuite. Pourquoi alors est-il appelé "pierre"? Certainement pas en raison de sa solidité personnelle. "Pierre" est plutôt nomen officii: c'est-à-dire non pas un titre de mérite, mais de service, qui définit un appel et une fonction d'origine divine, à laquelle personne n'est habilité uniquement en vertu de son caractère et de ses forces. Pierre, qui, titubant, s'enfonce dans les eaux du Lac de Tibériade, devient le roc sur lequel le divin Maître bâtit son Eglise. Telle est la foi que vous voulez réaffirmer en renouvelant votre adhésion au Successeur de Pierre…

… Ce soir, vous avez voulu placer au centre de l'attention un aspect particulier du ministère du Successeur de Pierre, celui d'être un "messager de paix". Il s'agit d'un devoir spécifique qui est lié à la consigne de Jésus à ses Apôtres au Cénacle: "Je vous laisse ma paix; c'est ma paix que je vous donne; je ne vous la donne pas comme le monde la donne" (Jn 14, 27). L'engagement de l'Eglise en faveur de la paix est avant tout de nature spirituelle. Il consiste à indiquer la présence de Jésus, le Ressuscité, Prince de la paix, et à éduquer à la foi, aux sources desquelles jaillissent des énergies fécondes de paix et de réconciliation. - à la Famille de Dom Orione 28.6.2005


19 - Nous ne rendrons jamais suffisamment grâce à Dieu, notre Père, pour cet immense trésor d'espérance et de gloire que, dans son Fils Jésus Christ, il nous a offert. Notre engagement constant est de nous laisser continuellement illuminer par Lui en vue de connaître toujours plus profondément ce don mystérieux qu'Il nous a fait…

… C'est la foi de l'Eglise en Jésus Christ que présente le Compendium. En suivant la structure en quatre parties du Catéchisme de l'Eglise catholique, celui-ci présente en effet le Christ professé en tant que Fils Unique du Père, comme parfait Révélateur de la vérité de Dieu et comme Sauveur définitif du monde; le Christ célébré dans les sacrements, comme source et soutien de la vie de l'Eglise; le Christ écouté et suivi dans l'obéissance à ses commandements, comme source de l'existence nouvelle dans la charité et dans la concorde; le Christ imité dans la prière, comme modèle et maître de notre attitude de prière à l'égard du Père - Présentation Compendium 28.6.2005


20 - Alors que vous vous apprêtez à retourner dans vos diocèses respectifs, je voudrais vous assurer que je demeure uni à vous par l'affection et la prière; dans le même temps, je vous demande de continuer à marcher ensemble, unis par les mêmes sentiments de concorde et d'amour pour le Christ et pour son Eglise. Audience aux nouveaux Archevêques 30.6.2005


21 - "Mettez comble à ma joie par l'accord de vos sentiments: ayez le même amour, une seule âme, un seul sentiment [...] Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont en Jésus Christ" (Ph 2, 2-5). L'Apôtre, conscient de la facilité de succomber à la menace toujours latente de conflits et de disputes, exhorte la jeune communauté de Philippe à la concorde et à l'unité. Aux Galates, il indiquera avec force que toute la loi trouve sa plénitude dans le seul précepte de l'amour, et il les exhortera à marcher selon l'Esprit pour éviter les oeuvres de la chair - discordes, jalousies, divisions, factions, envies - et obtenir ainsi le fruit de l'Esprit qui est au contraire l'amour (cf. Ga 5, 14-23).
Combattre les oeuvres de la chair, qui tendent à nous diviser, et vivre selon l'Esprit, qui promeut la croissance de la charité entre nous. … dans le Christ Jésus, la foi agit au moyen de la charité (cf. ibid., 5, 6). …
… S'il est vrai que le Seigneur appelle avec force ses disciples à construire l'unité dans la charité et dans la vérité; s'il est vrai que l'appel oecuménique constitue une invitation pressante à réédifier, dans la réconciliation et dans la paix, l'unité gravement endommagée entre tous les chrétiens; si nous ne pouvons ignorer que la division rend moins efficace la très sainte cause de la prédication de l'Evangile à chaque créature (cf. Unitatis redintegratio, n. 1), comment pouvons-nous nous soustraire au devoir d'examiner avec clarté et bonne volonté nos différences, en les affrontant avec l'intime conviction qu'elles doivent être résolues? L'unité que nous recherchons n'est ni absorption, ni fusion, mais respect de la plénitude multiforme de l'Eglise qui, conformément à la volonté de son fondateur Jésus Christ, doit être toujours une, sainte, catholique et apostolique - A une délégation du patriarcat oécuménique de Constantinople 30.6.2005


22 - Vous avez vous-mêmes fait en sorte que la sagesse de l'Evangile et le riche héritage de la doctrine sociale de l'Eglise aient une influence sur la pensée et les jugements pratiques des fidèles, que ce soit dans leur vie quotidienne ou dans leurs efforts pour agir en tant que membres honnêtes de la communauté. Dans l'exercice de votre ministère épiscopal d'enseignement et de gouvernement, je vous encourage à continuer à offrir une direction sûre et unie, enracinée dans une foi inébranlable en Jésus Christ et, dans l'obéissance à la "Parole de la vérité, l'Evangile de votre salut" (Ep 1, 13). Dans votre prédication et dans votre enseignement les fidèles devraient pouvoir entendre la voix du Seigneur lui-même, une voix qui fait autorité à propos de ce qui est juste et vrai, de la paix et de la justice, de l'amour et de la réconciliation, une voix qui peut les réconforter dans les difficultés et leur indiquer la voie de l'espérance…
… Vous avez été envoyés comme témoins de l'espérance soutenue par l'Evangile de Jésus Christ (cf. Pastores gregis, n. 5). Une fois de retour dans votre terre natale, renforcés dans la foi et dans le lien de communion ecclésiale, je vous demande de coopérer généreusement au service de l'Evangile afin que la lumière de la Parole de Dieu resplendisse toujours plus dans l'esprit et dans le coeur des catholiques …, faisant naître en eux un amour plus profond pour le Christ et un engagement plus résolu pour la diffusion de son Royaume de sainteté, de justice et de vérité - Aux Evêques du Zimbabwe en Visite Ad Limina 2.7.2005


23 - Je voudrais chers frères et sœurs, encore une fois souligner l'importance de cet outil utile et pratique pour l'annonce du Christ et de son Evangile de salut.

Le Compendium est la synthèse, sous forme de dialogue idéal entre un maître et son disciple, de l'exposition, plus ample, de la foi de l'Eglise et de la doctrine catholique contenue dans le Catéchisme publié par mon vénéré prédécesseur en 1992. Le Compendium reprend les quatre parties [du catéchisme] bien liées entre elles, permettant de saisir l'unité extraordinaire du mystère de Dieu, de son dessein de salut pour l'humanité tout entière, de la centralité de Jésus, le Fils unique de Dieu fait homme dans le sein de la Vierge Marie, mort et ressuscité pour nous. Présent et agissant dans son Eglise, en particulier dans les sacrements, le Christ est la source de notre foi, le modèle de tout croyant et le Maître de notre prière.

Chers frères et soeurs, il est ô combien nécessaire, en ce début de troisième millénaire, que la communauté chrétienne tout entière proclame les vérités de la foi, de la doctrine et de la morale catholique, intégralement, les enseigne et en témoigne, de manière unanime et concordante ! Puisse le Compendium du Catéchisme de l'Eglise Catholique contribuer également au renouveau souhaité de la catéchèse et de l'évangélisation, afin que tous les chrétiens - enfants, jeunes et adultes, familles et communautés - dociles à l'action de l'Esprit Saint, deviennent dans tous les milieux, des catéchistes et des évangélisateurs, aidant les autres à rencontrer le Christ. Nous le demandons avec confiance à la Vierge Marie, Mère de Dieu, Etoile de l'évangélisation…
<br< … Le regard fixé vers la Journée mondiale de la Jeunesse, … Soyez toujours, pour les jeunes de votre âge, de fidèles témoins de l'amour miséricordieux du Christ, qui a sauvé le monde par le sacrifice de la croix. - Angelus 3.7.2005


24 - L'Esprit nous exhorte à faire parvenir à chaque homme et à chaque femme l'Amour que Dieu le Père a montré en Jésus Christ. Cet amour est vif, généreux, inconditionné, et il s'offre non seulement à ceux qui écoutent le messager, mais également à ceux qui l'ignorent ou le refusent. Chaque fidèle doit se sentir appelé à aller, en tant qu'envoyé du Christ, à la recherche de ceux qui se sont éloignés de la communauté, comme ces disciples d'Emmaüs qui avaient cédé au découragement (cf. Lc 24, 13-35). Il faut aller jusqu'aux extrémités de la société pour apporter à tous la lumière du message du Christ sur la signification de la vie, de la famille et de la société, en rejoignant les personnes qui vivent dans le désert de l'abandon et de la pauvreté, et en les aimant avec l'Amour du Christ ressuscité. Dans chaque apostolat, et dans l'annonce de l'Evangile, comme le dit saint Paul, si "je n'ai pas la charité je ne suis rien" (1 Co 13, 2)…
… Cherchez à vous nourrir spirituellement par la prière et une intense vie sacramentelle; approfondissez la connaissance personnelle du Christ et avancez de toutes vos forces vers la sainteté, le "haut degré de la vie chrétienne", comme le disait le bien-aimé Jean-Paul II. …
… Que la Très Sainte Vierge Marie obtienne en don la fidélité totale au Christ et à son Eglise, et qu'Elle vous guide toujours dans votre chemin - aux pèlerins de Madrid venus à Rome 4.7.2005


25 - Faites de la prière la nourriture quotidienne de votre vie, à travers des arrêts fréquents de méditation et d'écoute de la Parole de Dieu et à travers la participation active à la Messe. Il est important que l'existence du chrétien soit centrée sur l'Eucharistie. …
En effet, nous ne devons jamais oublier que le secret de l'efficacité de chacun de nos projets est le Christ et que notre vie doit être imprégnée de son action de renouveau. Nous devons placer sous son regard toutes les attentes et les nécessités du monde…
… C'est à Jésus en particulier, que nous adorons dans l'Eucharistie, qu'il faut présenter les souffrances des malades auxquels vous rendez visite, la solitude des jeunes et des personnes âgées que vous rencontrez, les peurs, les espérances et les perspectives de l'existence tout entière. Ainsi, dans cette attitude intérieure, il sera plus facile pour vous de réaliser votre vocation chrétienne et d'aller au-devant de ceux qui vivent dans des conditions difficiles ou d'abandon, en témoignant de la présence réconfortante du Christ. - Au Cercle de Saint-Pierre 7.7.2005


26 - L'apôtre saint Jacques, frère de Jean, a été le premier martyr parmi les apôtres. Il était l'un des trois plus proches disciples du Seigneur et il a participé à la fois à la Transfiguration sur le Mont Thabor - avec sa beauté où apparaissait la splendeur de la divinité du Seigneur -, et à l'inquiétude, à l'angoisse du Seigneur sur le Mont des Oliviers. Il a ainsi également appris que le Fils de Dieu, pour porter le poids du monde, a fait l'expérience de toute notre souffrance et qu'il est solidaire avec nous. Vous savez que les reliques de saint Jacques sont vénérées dans le célèbre sanctuaire de Compostelle, en Galicie, en Espagne, but d'innombrables pèlerins provenant de toutes les régions d'Europe. - Angelus 24.7.2005


27 - Puissiez-vous accueillir le Christ, Verbe de Dieu, qui se fait notre nourriture, pour en vivre et être ses témoins auprès des personnes que vous rencontrez, notamment auprès des jeunes. - Après l'Angelus 31.7.2005


28 - Les Mages adorèrent l'enfant de Bethléem, reconnaissant en Lui le Messie promis, le Fils unique du Père, comme l'affirme saint Paul, « car en lui habite corporellement toute la plénitude de la Divinité » (Col 2, 9). Les disciples Pierre, Jacques et Jean ont, en quelque sorte, fait une expérience semblable, comme le rappelle la fête de la Transfiguration, célébrée précisément hier. Jésus leur révéla sa gloire divine, sur le Mont Thabor, en annonçant la victoire définitive sur la mort. A travers la Pâque, le Christ crucifié et ressuscité manifestera ensuite pleinement sa divinité, offrant à tous les hommes le don de son amour rédempteur. Les saints sont ceux qui ont accueilli ce don et qui sont devenus les véritables adorateurs du Dieu vivant, l'aimant sans réserve à chaque instant de leur vie. Avec la prochaine rencontre de Cologne, l'Eglise veut reproposer cette sainteté, sommet de l'amour, à tous les jeunes du troisième millénaire. - Angelus 7.8.2005


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