Benoît XVI de A à Z

Humanité

1 - En réalité, le symbolisme du pallium est encore plus concret: la laine d'agneau entend représenter la brebis perdue ou celle qui est malade et celle qui est faible, que le pasteur met sur ses épaules et qu'il conduit aux sources de la vie. La parabole de la brebis perdue que le berger cherche dans le désert était pour les Pères de l'Église une image du mystère du Christ et de l'Église. 'humanité - nous tous - est la brebis perdue qui, dans le désert, ne trouve plus son chemin. Le Fils de Dieu ne peut pas admettre cela; il ne peut pas abandonner l'humanité à une telle condition misérable. Il se met debout, il abandonne la gloire du ciel, pour retrouver la brebis et pour la suivre, jusque sur la croix. Il la charge sur ses épaules, il porte notre humanité, il nous porte nous-mêmes. Il est le bon pasteur, qui donne sa vie pour ses brebis. Le Pallium exprime avant tout que nous sommes portés par le Christ. Mais, en même temps, le Christ nous invite à nous porter les uns les autres. Ainsi, le Pallium devient le symbole de la mission du pasteur, dont parle la deuxième lecture et l'Évangile. La sainte inquiétude du Christ doit animer tout pasteur: il n'est pas indifférent pour lui que tant de personnes vivent dans le désert. Et il y a de nombreuses formes de désert. Il y a le désert de la pauvreté, le désert de la faim et de la soif; il y a le désert de l'abandon, de la solitude, de l'amour détruit. Il y a le désert de l'obscurité de Dieu, du vide des âmes sans aucune conscience de leur dignité ni du chemin de l'homme. Les déserts extérieurs se multiplient dans notre monde, parce que les déserts intérieurs sont devenus très grands. C'est pourquoi, les trésors de la terre ne sont plus au service de l'édification du jardin de Dieu, dans lequel tous peuvent vivre, mais sont asservis par les puissances de l'exploitation et de la destruction. L'Église dans son ensemble, et les Pasteurs en son sein, doivent, comme le Christ, se mettre en route, pour conduire les hommes hors du désert, vers le lieu de la vie, vers l'amitié avec le Fils de Dieu, vers Celui qui nous donne la vie, la vie en plénitude. Le symbole de l'agneau a encore un autre aspect. Dans l'Orient ancien, il était d'usage que les rois se désignent eux-mêmes comme les pasteurs de leur peuple. C'était une image de leur pouvoir, une image cynique: les peuples étaient pour eux comme des brebis, dont le pasteur pouvait disposer selon son bon vouloir. Tandis que le pasteur de tous les hommes, le Dieu vivant, est devenu lui-même un agneau, il s'est mis du côté des agneaux, de ceux qui sont méprisés et tués. C'est précisément ainsi qu'il se révèle comme le vrai pasteur: «Je suis le bon pasteur... et je donne ma vie pour mes brebis» (Jn 10, 14 ss.). Ce n'est pas le pouvoir qui rachète, mais l'amour ! C'est là le signe de Dieu: Il est lui-même amour. Combien de fois désirerions-nous que Dieu se montre plus fort! Qu'il frappe durement, qu'il terrasse le mal et qu'il crée un monde meilleur! Toutes les idéologies du pouvoir se justifient ainsi, justifient la destruction de ce qui s'oppose au progrès et à la libération de l'humanité. Nous souffrons pour la patience de Dieu. Et nous avons néanmoins tous besoin de sa patience. Le Dieu qui est devenu agneau nous dit que le monde est sauvé par le Crucifié et non par ceux qui ont crucifié. Le monde est racheté par la patience de Dieu et détruit par l'impatience des hommes. - Homélie Intronisation 24.4.2005


2 - Les causes du «désert spirituel» qui frappe l'humanité de notre époque et qui, en conséquence, minent également l'Eglise qui vit dans cette humanité, restent bien présentes.- Aux prêtres romains à Saint Jean de Latran 13.5.2005


3 - L'avilissement de l'amour humain, la suppression de l'authentique capacité d'aimer se révèle en effet, à notre époque, l'arme la plus adaptée et la plus efficace pour chasser Dieu de l'homme, pour éloigner Dieu du regard et du cœur de l'homme. De façon analogue, la volonté de « libérer » la nature de Dieu conduit à perdre de vue la réalité même de la nature, y compris la nature de l'homme, en la réduisant à un ensemble de fonctions dont on peut disposer à souhait pour édifier un monde supposé meilleur et une humanité supposée plus heureuse; au contraire, on détruit le dessein du Créateur et, ainsi, la vérité de notre nature. - Au Congrès diocésain de Rome sur la Famille 6.6.2005


4 - Je vous invite à vous engager pour créer une humanité toujours plus fraternelle, dans une attention renouvelée à tous, en particulier aux personnes qui sont les plus pauvres et à celles qui sont exclues de la société. Dans ce sens, notre monde est confronté à de nombreux défis qu'il doit surmonter pour que l'homme l'emporte toujours sur la technique, et que la juste destinée des peuples constitue le souci primordial de ceux qui ont accepté de gérer les Affaires publiques, non pour eux-mêmes, mais en vue du bien commun. Notre cœur ne peut être en paix tant que nous voyons des frères souffrir, par manque de nourriture, de travail, de toit ou d'autres biens fondamentaux. Pour apporter une réponse concrète à l'appel que nous lancent nos frères en humanité, nous avons à faire face au premier des défis: celui de la solidarité entre générations, de la solidarité entre pays et entre continents, pour un partage toujours plus équitable des richesses de la planète entre tous les hommes. C'est un des services essentiels que les hommes de bonne volonté doivent rendre à l'humanité. La terre a en effet la capacité de nourrir tous ses habitants, à condition que les pays riches ne gardent pas pour eux ce qui appartient à tous. - A de nouveaux Ambassadeurs 16.6.2005

<br< 5 - Le Christ est le Sauveur de tout l'homme, de son esprit et de son corps, de son destin spirituel et éternel et de sa vie temporelle et terrestre. Ainsi, lorsque son message est accueilli, la communauté civile devient également plus responsable, plus attentive aux exigences du bien commun et plus solidaire avec les personnes pauvres, abandonnées et exclues. - Au Président de la République d'Italie 24.6.2005


6 - Ce soir, vous avez voulu placer au centre de l'attention un aspect particulier du ministère du Successeur de Pierre, celui d'être un "messager de paix". Il s'agit d'un devoir spécifique qui est lié à la consigne de Jésus à ses Apôtres au Cénacle: "Je vous laisse ma paix; c'est ma paix que je vous donne; je ne vous la donne pas comme le monde la donne" (Jn 14, 27). L'engagement de l'Eglise en faveur de la paix est avant tout de nature spirituelle. Il consiste à indiquer la présence de Jésus, le Ressuscité, Prince de la paix, et à éduquer à la foi, aux sources desquelles jaillissent des énergies fécondes de paix et de réconciliation. Nous devons rendre grâce à Dieu pour les pensées et les oeuvres de paix que les Communautés chrétiennes, les Instituts religieux et les Associations de bénévolat développent avec tant de vitalité dans chaque partie du monde. Comment ne pas profiter de votre présence pour rendre hommage aux "artisans de paix" silencieux qui, à travers leur témoignage et leur sacrifice, se prodiguent pour promouvoir le dialogue entre les hommes, pour dépasser toute forme de conflit et de division, pour faire de notre terre une patrie de paix et de fraternité pour tous les hommes? "Heureux les artisans de paix car ils seront appelés fils de Dieu" (Mt 5, 9). Combien cette béatitude est actuelle et nécessaire! Chers amis, continuez, chacun dans votre domaine et selon vos possibilités, à offrir votre collaboration pour la sauvegarde de la dignité de chaque homme, pour la défense de la vie humaine et au service d'une action décisive de paix authentique dans chaque milieu social. J'adresse cette invitation spécialement à vous, chers jeunes, … Merci pour votre engagement. Mon bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II, dont commence précisément en ce moment le procès de béatification, aimait répéter que vous, les jeunes, êtes l'espérance et l'avenir de l'Eglise et de l'humanité. Que croisse donc toujours plus dans le coeur de chacun la volonté de donner vie à un monde de paix véritable et stable. - à la Famille de Dom Orione 28.6.2005


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