Benoît XVI de A à Z

Foi

1 - Celui qui croit n'est jamais seul - il ne l'est pas dans la vie, et pas même dans la mort. Homélie Intronisation 24.4.2005


2 - Le Christ ressuscité a besoin de témoins qui l'ont rencontré, d'hommes qui l'ont connu intimement à travers la force de l'Esprit Saint. D'hommes qui l'ayant, pour ainsi dire, touché du doigt, peuvent en témoigner. C'est ainsi que l'Eglise, la famille du Christ, a grandi de «Jérusalem... jusqu'aux extrémités de la terre», comme le dit la lecture. C'est à travers les témoins que l'Eglise a été construite — à commencer par Pierre et par Paul, et par les Douze, jusqu'à tous les hommes et toutes les femmes qui, comblés du Christ, ont rallumé et rallumeront au cours des siècles de manière toujours nouvelle la flamme de la foi. Chaque chrétien, à sa façon, peut et doit être le témoin du Seigneur ressuscité …

… Le pouvoir conféré par le Christ à Pierre et à ses successeurs est, au sens absolu, un mandat pour servir. L'autorité d'enseigner, dans l'Eglise, comporte un engagement au service de l'obéissance à la foi. Le Pape n'est pas un souverain absolu, dont la pensée et la volonté font loi. Au contraire: le ministère du Pape est la garantie de l'obéissance envers le Christ et envers Sa Parole. Il ne doit pas proclamer ses propres idées, mais se soumettre constamment, ainsi que l'Eglise, à l'obéissance envers la Parole de Dieu, face à toutes les tentatives d'adaptation et d'appauvrissement, ainsi que face à tout opportunisme. C'est ce que fit le Pape Jean-Paul II lorsque, face à toutes les tentatives, apparemment bienveillantes envers l'homme, face aux interprétations erronées de la liberté, il souligna de manière catégorique l'inviolabilité de l'être humain, l'inviolabilité de la vie humaine de sa conception jusqu'à sa mort naturelle. La liberté de tuer n'est pas une véritable liberté, mais une tyrannie qui réduit l'être humain en esclavage. Le Pape est conscient d'être, dans ses grandes décisions, lié à la grande communauté de foi de tous les temps, aux interprétations faisant autorité qui sont apparues le long du chemin du pèlerinage de l'Eglise. Ainsi son pouvoir ne se trouve pas «au dessus», mais il est au service de la Parole de Dieu, et c'est sur lui que repose la responsabilité de faire en sorte que cette Parole continue à rester présente dans sa grandeur et à retentir dans sa pureté, de façon à ce qu'elle ne soit pas détruite par les changements incessants des modes. - Homélie Saint Jean de Latran 7.5.2005


3 - L'extraordinaire expérience de foi que nous avons vécue à l'occasion de la mort de notre très aimé pape Jean-Paul II, nous a montré une Eglise de Rome profondément unie, pleine de vie et riche de ferveur: tout cela est également le fruit de votre prière et de votre apostolat…

… La foi chrétienne, en effet, n'est pas quelque chose de purement spirituel et intérieur, et notre relation avec le Christ n'est pas seulement subjective et privée. Il s'agit en revanche d'une relation tout à fait concrète et ecclésiale..

… Dans l'homélie qui a précédé le conclave, j'ai parlé d'une «sainte inquiétude» qui doit nous animer, l'inquiétude d'apporter à tous le don de la foi, d'offrir à tous ce salut qui, seul, demeure pour l'éternité. Et dans une ville aussi grande que Rome qui, d'une part, est profondément pénétrée par la foi, mais dans laquelle il y a toutefois de nombreuses personnes qui n'ont pas réellement perçu dans leur cœur l'annonce de la foi, nous devons être encore davantage animés par cette inquiétude d'apporter cette joie, ce centre de la vie qui lui donne un sens et une direction…

… Il est donc essentiel d'être avec Lui; ainsi l'inquiétude s'anime et nous devenons capables d'apporter la force et la joie de la foi aux autres, de rendre témoignage à travers toute notre vie et non seulement avec quelques mots. - Aux prêtres romains à Saint Jean de Latran 13.5.2005 -


4 - Il y a des personnes qui souffrent, qui vivent, qui veulent croire ou qui ne réussissent pas à croire….
… Mais je voulais encore parler de ce lien entre romanité et universalité. Un de nos confrères a parlé de notre responsabilité envers l'Afrique. Nous avons vu comment l'Afrique est présente à Rome, de même que l'Inde et le monde entier. Et cette présence de nos frères nous oblige non seulement à penser à nous, mais à sentir précisément en ce moment historique, en toutes ces circonstances que nous connaissons, la présence des autres continents. Il me semble qu'en ce moment, nous avons une responsabilité particulière envers l'Afrique, envers l'Amérique latine et envers l'Asie, où le christianisme — exception faite des Philippines — est encore en très grande minorité, même s'il grandit en Inde et se présente comme une force d'avenir. Nous pensons donc aussi précisément à cette responsabilité. L'Afrique est un continent aux très grandes potentialités, dont les populations témoignent d'une très grande générosité, avec une foi vivante qui impressionne. Mais nous devons confesser que l'Europe a exporté non seulement la foi dans le Christ, mais également tous les vices du vieux continent. Elle a exporté le sens de la corruption, elle a exporté la violence qui dévaste à présent l'Afrique. Et nous devons reconnaître notre responsabilité dans ce qui peut permettre que l'exportation de la foi, qui répond à l'attente profonde de chaque homme, soit plus forte que l'exportation des vices de l'Europe. Il me semble qu'il s'agit d'une grande responsabilité. Le commerce des armes a encore lieu. On exploite les trésors de cette terre. Et nous, chrétiens, devons faire toujours de notre mieux pour que la foi y arrive et, avec la foi, la force de résister à ces vices et de reconstruire une Afrique chrétienne, qui sera une Afrique heureuse, un grand continent de l'humanisme nouveau….

… Le prêtre, le diacre, le catéchiste, le religieux, la religieuse, doivent, d'une part, annoncer, être des témoins. Mais pour cela, ils doivent naturellement écouter, dans un double sens: d'une part, avec l'âme ouverte au Christ, en écoutant intérieurement sa Parole, de façon à ce qu'elle soit assimilée et transforme et forme notre être; et, de l'autre, en écoutant l'humanité d'aujourd'hui, notre prochain, l'homme de notre paroisse, l'homme envers lequel nous avons une certaine responsabilité.
<br<Naturellement, en écoutant le monde d'aujourd'hui qui existe également en nous, nous écoutons tous les problèmes, toutes les difficultés qui s'opposent à la foi. Et nous devons être capables de prendre au sérieux ces problèmes. Saint Pierre, premier Evêque de Rome, dans sa première Epître dit que nous, chrétiens, devons être disposés à donner raison de notre foi. Cela suppose que nous ayons nous-mêmes compris la raison de la foi, que nous ayons réellement «digéré», également de façon rationnelle, avec le cœur, avec la sagesse du cœur, cette parole qui peut réellement être une réponse pour les autres. Dans la première Epître de saint Pierre, dans le texte grec, il est dit avec un beau jeu de mot: «apología», réponse du «logos», de la raison de notre foi. C'est-à-dire, le «logos», la raison de la foi, la parole de la foi doit devenir réponse de la foi. Et nous savons bien que le langage de la foi est souvent très éloigné des gens d'aujourd'hui; il ne peut se rapprocher que s'il devient, en nous, le langage de notre temps. Nous sommes contemporains; nous vivons en ce temps, avec ces pensées, avec ces sentiments. S'il est transformé en nous, il peut trouver une réponse.

Je reconnais naturellement, nous le savons tous, qu'un grand nombre ne sont pas immédiatement capables de s'identifier, de comprendre, d'assimiler tout l'enseignement du Christ. Il me semble important d'éveiller tout d'abord cette intention de croire avec l'Eglise, même si personnellement, quelqu'un peut ne pas avoir encore assimilé beaucoup de détails. Il faut avoir cette volonté de croire avec l'Eglise, avoir confiance dans le fait que cette Eglise — non seulement la communauté de deux mille ans de pèlerinage du peuple de Dieu, mais la communauté qui embrasse le Ciel et la terre, la communauté dans laquelle sont présents également tous les justes de tous les temps — que cette Eglise animée par l'Esprit Saint et réellement guidée en son sein par l'Esprit est donc le vrai sujet de la foi. Et l'individu s'insère dans ce sujet, y adhère, et donc, même s'il n'est pas encore totalement pénétré par celui-ci, a confiance et participe à la foi de l'Eglise, veut croire avec l'Eglise. Cela me semble le pèlerinage permanent de notre vie, arriver avec notre pensée, avec notre affection, avec toute notre vie dans la communion de la foi. C'est ce que nous pouvons offrir à tous afin que, peu à peu, ils puissent s'identifier et surtout qu'ils accomplissent toujours à nouveau ce pas fondamental de se confier à la foi de l'Eglise, de s'insérer dans ce pèlerinage de foi, de façon à recevoir la lumière de la foi.

Enfin, je voudrais encore une fois vous remercier pour la contribution exprimée ici à propos du christocentrisme, de la nécessité que notre foi soit toujours nourrie par la rencontre personnelle avec le Christ, par une amitié personnelle avec Jésus. Romano Guardini, il y a soixante ans, a dit à juste titre que l'essence du christianisme n'est pas une idée mais une Personne. De grands théologiens avaient tenté de décrire les idées essentielles constitutives du christianisme. Mais le christianisme qu'ils avaient décrit apparaissait à la fin comme quelque chose de non convaincant. Car le christianisme est tout d'abord un Evénément, une Personne. Et dans la Personne, nous trouvons ensuite la richesse des contenus. Cela est important.

Il me semble que nous trouvons ici également une réponse à une difficulté que l'on entend souvent aujourd'hui à propos du caractère missionnaire de l'Eglise. De nombreuses personnes nous manifestent la tentation de penser ainsi à l'égard des autres: «Mais pourquoi ne les laissons-nous pas en paix? Ils ont leur authenticité, leur vérité. Nous avons la nôtre. Vivons donc pacifiquement les uns avec les autres, laissant chacun comme il est, afin qu'il recherche de la meilleure façon possible son authenticité». Mais comment la propre authenticité peut-elle être trouvée si, dans la profondeur de notre cœur, il y a l'attente de Jésus et que la véritable authenticité de chacun se trouve précisément dans la communion avec le Christ, et pas sans le Christ? Autrement dit: si nous avons trouvé le Seigneur et si, pour nous, Il est la lumière et la joie de la vie, sommes-nous sûrs qu'à une autre personne qui n'a pas trouvé le Christ il ne manque pas une chose essentielle et que ce n'est pas notre devoir de lui offrir cette réalité essentielle? Laissons ensuite à la direction de l'Esprit Saint et à la liberté de chacun ce qui arrivera. Mais si nous sommes convaincus et avons fait l'expérience du fait que, sans le Christ, la vie est incomplète, qu'une réalité manque, la réalité fondamentale, nous devons également être convaincus que nous ne faisons tort à personne si nous lui montrons le Christ et si nous lui offrons la possibilité de trouver ainsi sa véritable authenticité, la joie d'avoir trouvé la vie. - avec les prêtres de Rome 13.5.2005


5 - Jésus-Christ est le cœur de la foi catholique et le but de la nouvelle évangélisation est de contribuer à faire en sorte que chaque personne rencontre le Christ vivant. Message au Celam 14.5.2005


6 - Après les événements dramatiques du Mont Carmel, Elie avait fui la colère d'Achab et de Jézabel. Suivant le commandement de Dieu, il était ensuite parti en pèlerinage jusqu'au Mont Horeb. Le don de l'alliance divine, de la foi dans le Dieu unique, semblait avoir disparu en Israël. Elie, d'une certaine façon, devait rallumer la flamme de la foi sur le Mont de Dieu et la rapporter à Israël. En ce lieu il fait l'expérience du vent, d'un tremblement de terre, et du feu. Mais Dieu n'est pas présent dans tout cela. Alors il perçoit un doux et léger murmure. Et Dieu lui parle dans ce souffle léger ( 1 R 19, 11-18). N'est-ce pas ce qui se passe le soir de cette Pâque, lorsque Jésus apparaît à ses Apôtres pour enseigner ce que l'on veut dire ici? Ne peut-on pas voir ici une préfiguration du serviteur de Yahvé, dont Isaïe dit: «Il ne crie pas, il n'élève pas le ton, il ne fait pas entendre sa voix dans la rue» (42, 2)? N'est-ce pas ainsi qu'apparaît l'humble figure de Jésus comme la véritable révélation à travers laquelle Dieu se manifeste à nous et nous parle? L'humilité et la bonté de Jésus ne sont-elles pas la véritable épiphanie de Dieu? Elie, sur le Mont Carmel, avait cherché à combattre l'éloignement de Dieu par le feu et par l'épée, tuant les prophètes de Baal. Mais de cette façon, il n'avait pu rétablir la foi. Sur le Mont Horeb, il doit apprendre que Dieu n'est pas dans le vent, dans un tremblement de terre, dans le feu; Elie doit apprendre à percevoir la voix légère de Dieu et, ainsi, à reconnaître à l'avance celui qui a vaincu le péché, non par la force mais par sa Passion; celui qui, à travers sa souffrance, nous a donné le pouvoir du pardon. Telle est la façon dont Dieu vainc. - Homélie Pentecôte 15.5.2005


7 - La connaissance éclairée par la foi, loin de diviser les communautés, relie les peuples dans la recherche commune de la vérité qui fait de chaque être humain quelqu'un qui vit de croyance (cf. Fides et Ratio, n. 31). - Au nouvel Ambassadeur de Macédoine 19.5.2005


8 - la transmission de la foi et la pratique religieuse des croyants ne peuvent pas rester limitées au domaine purement privé. - Lettre aux Evêques d'Espagne 19.5.2005


9 - L'Eucharistie est, pour la foi, un mystère d'intimité - Homélie Corpus Domini, Rome 26.5.2005


10 - Un terrain décisif, pour l'avenir de la foi et pour l'orientation globale de la vie d'une nation, est certainement celui de la culture. Je vous demande donc de poursuivre le travail que vous avez entrepris pour que la voix des catholiques soit constamment présente dans le débat culturel italien, et, plus encore, pour que se renforcent les capacités d'élaborer rationnellement, à la lumière de la foi, les multiples interrogations qui se présentent dans les différents domaines du savoir et dans les grands choix de vie…
…A propos des jeunes, de leur formation, de leur rapport avec le Seigneur et avec l'Eglise, je voudrais ajouter une dernière parole. En effet, comme l'a affirmé à plusieurs reprises Jean-Paul II, ils sont l'espérance de l'Eglise, mais ils sont également, dans le monde d'aujourd'hui, particulièrement exposés au danger d'être "ballottés et emportés à tout vent de la doctrine" (cf. Ep 4, 14). Ils ont donc besoin d'être aidés à croître et à mûrir dans la foi: tel est le premier service qu'ils doivent recevoir de l'Eglise, et en particulier de nous, Evêques, et de nos prêtres. Nous savons bien qu'un grand nombre d'entre eux ne sont pas en mesure de comprendre et d'accueillir immédiatement tout l'enseignement de l'Eglise, c'est pourquoi il est justement important de réveiller en eux l'intention de croire avec l'Eglise, ainsi que la confiance que cette Eglise, animée et guidée par l'Esprit, est le sujet véritable de la foi, et qu'en nous y insérant, nous entrons et participons dans la communion de la foi. Afin que cela puisse se produire, les jeunes doivent se sentir aimés par l'Eglise, aimés concrètement par nous, Evêques et prêtres. Ils pourront ainsi faire l'expérience, dans l'Eglise, de l'amitié et de l'amour que le Seigneur a pour eux, ils comprendront que dans le Christ, la vérité coïncide avec l'amour et ils apprendront à leur tour à aimer le Seigneur et à avoir confiance dans son corps, qui est l'Eglise. Chers frères Evêques italiens, tel est aujourd'hui le point central du grand défi de la transmission de la foi aux jeunes générations. - Aux Evêques d'Italie 30.5.2005


11 - … La totalité de l'homme inclut en effet la dimension du temps, et le « oui » de l'homme est un dépassement du moment présent: dans son intégrité, le « oui » signifie « toujours », et constitue l'espace de la fidélité. Ce n'est qu'au sein de celui-ci que peut croître la foi qui donne un avenir et qui permet que les enfants, fruits de l'amour, croient en l'homme et en son avenir en des temps difficiles.
… Les familles chrétiennes constituent une ressource décisive pour l'éducation à la foi, l'édification de l'Eglise comme communion et sa capacité de présence missionnaire dans les situations de vie les plus diverses, ainsi que pour apporter un ferment chrétien à la culture diffuse et aux structures sociales…
… La famille et l'Eglise, concrètement, les paroisses et les autres formes de communautés ecclésiales, sont appelées à la plus étroite collaboration pour la tâche fondamentale qui est constituée, de manière indissociable, par la formation de la personne et par la transmission de la foi. Nous savons bien que pour une œuvre d'éducation authentique il ne suffit pas d'une théorie juste ou d'une doctrine à transmettre. Il faut quelque chose de beaucoup plus grand et humain, de la proximité, quotidiennement vécue, qui est propre à l'amour et qui trouve son milieu le plus propice avant tout dans la communauté familiale, mais ensuite également dans une paroisse, ou un mouvement ou une association ecclésiale, où se rencontrent des personnes qui prennent soin de leurs frères, en particulier des enfants et des jeunes, mais également des adultes, des personnes âgées, des malades, des familles elles-mêmes car elles les aiment dans le Christ. Le grand patron des éducateurs, saint Jean Bosco, rappelait à ses fils spirituels, que l'« éducation est une chose du cœur et que Dieu seul en est le patron » (Epistolario, 4, 209).

Au centre de l'œuvre éducative, et en particulier dans l'éducation à la foi, qui est le sommet de la formation de la personne et son horizon le plus adapté, se trouve de manière concrète la figure du témoin: il devient un point de référence précisément dans la mesure ou il sait rendre raison de l'espérance qui soutient sa vie (cf. 1 P 3, 15), il est personnellement concerné par la vérité qu'il propose. D'autre part, le témoin ne renvoie jamais à lui-même mais à quelque chose, ou mieux à Quelqu'un plus grand que lui, qu'il a rencontré et dont il a éprouvé la bonté à laquelle on peut faire confiance. Ainsi, chaque éducateur et témoin trouve son modèle inégalable en Jésus Christ, le grand témoin du Père, qui ne disait rien de lui-même, mais qui parlait comme le Père le lui avait enseigné (cf. Jn 8, 28).

C'est la raison pour laquelle à la base de la formation de la personne chrétienne et de la transmission de la foi se trouvent nécessairement la prière, l'amitié personnelle avec le Christ et la contemplation en Lui du visage du Père. Cela vaut évidemment pour tout notre engagement missionnaire, en particulier pour la pastorale de la famille: que la Famille de Nazareth soit donc pour nos familles et pour nos communautés l'objet d'une prière constante et confiante, ainsi qu'un modèle de vie.

Chers frères et sœurs, et en particulier vous, chers prêtres, je connais la générosité et le dévouement avec lesquels vous servez le Seigneur et l'Eglise. Votre travail quotidien pour la formation à la foi des nouvelles générations, en lien étroit avec les sacrements de l'initiation chrétienne, ainsi que pour la préparation au mariage et pour l'accompagnement des familles dans leur chemin souvent difficile, en particulier dans la grande tâche de l'éducation des enfants, est la route fondamentale pour régénérer continuellement l'Eglise et également pour vivifier le tissu social de notre bien-aimée ville de Rome. - au Congrès diocésain de Rome sur la famille 6.6.2005


12 - La foi authentique ne peut engendrer la violence, elle favorise au contraire la paix et l'amour. - Au nouvel Ambassadeur de Guinée 16.6.2005


13 - Notre ministère épiscopal exige que nous aidions les fidèles dont nous avons la charge à acquérir une foi éclairée, enracinée dans la rencontre intime avec le Christ. C'est lui qui doit être la mesure de tout, permettant de discerner où se trouve la vérité, afin d'affronter les problèmes d'aujourd'hui dans une authentique fidélité à son enseignement... L'accueil de la modernité n'exclut pas cet enracinement, mais au contraire l'exige. S'appuyer sur une foi éclairée est indispensable pour un progrès authentique dans la recherche de l'unité des disciples du Christ. - Aux Evêques du Madagascar, en visite Ad Limina 18.6.2005


14 - L'annonce de l'Evangile, que je suis appelé à apporter à Rome et à l'Italie en communion avec les Evêques italiens, est non seulement au service de la croissance du Peuple italien dans la foi et dans la vie chrétienne, mais également de son progrès sur les voies de la concorde et de la paix…..- Au Président de la République d'Italie 24.6.2005


15 - Les fidèles se tournent vers vous afin que vous soyez les témoins courageux du Christ, attentifs à rechercher de nouvelles façons de transmettre la foi, afin que la force de l'Evangile puisse imprégner leur façon de penser, les critères de jugement et les normes de comportement (cf. Sapientia Christiana, préambule).
… Chers frères, vos catéchistes ont fait leur, avec un grand zèle, la profonde conviction de saint Paul: "Malheur à moi si je n'annonçais pas l'Evangile!" (1 Co 9, 16). Au cours du Synode pour l'Océanie, beaucoup d'entre vous ont observé avec satisfaction qu'un nombre toujours plus élevé de fidèles laïcs parvient à une conscience plus profonde de leur devoir de participer à la mission d'évangélisation de l'Eglise (cf. Ecclesia in Oceania, n. 19). Si ce zèle doit réussir à convaincre un nombre toujours plus élevé de croyants du fait que "la foi porte en elle la capacité de façonner la culture elle-même en saisissant ses motivations jusqu'en son centre le plus profond" (ibid., n. 20), alors les priorités pastorales que vous avez définies, en particulier celles du mariage et de la stabilité de la vie de famille, demanderont des programmes appropriés de catéchèse pour adultes. De cette façon, je suis certain que les membres de votre peuple approfondiront leur compréhension de la foi, développeront leur capacité d'exprimer leur foi libératrice et répondront de l'espérance qui est en eux! (cf. 1 P 3, 15). - Aux Evêques de Papouasie en Visite Ad Limina 25.6.2005


16 - Le Compendium que je présente aujourd'hui à l'Église universelle est une synthèse fidèle et sûre du Catéchisme de l'Église catholique. Il contient, de façon concise, tous les éléments essentiels et fondamentaux de la foi de l'Église, de manière à constituer, comme le souhaitait mon Prédécesseur, une sorte de vade-mecum qui permette aux personnes, croyantes ou non, d'embrasser d'un regard d'ensemble la totalité du panorama de la foi catholique…
… Je livre donc avec confiance ce Compendium avant tout à l'Église entière et à chaque chrétien en particulier, afin qu'en ce troisième millénaire, chacun puisse, grâce à lui, retrouver un nouvel élan dans l'effort renouvelé d'évangélisation et d'éducation à la foi qui doit caractériser toute communauté ecclésiale et tous ceux qui croient au Christ, quel que soit leur âge ou la nation à laquelle ils appartiennent.
Mais ce Compendium, dans sa brièveté, sa clarté et son intégralité, s'adresse aussi à toute personne qui, vivant dans un monde incohérent et aux multiples messages, désire connaître le Chemin de la Vie, la Vérité, confiée par Dieu à l'Église de son Fils. - Motu Proprio 28.6.2005


17 - S'était faite toujours plus présente et insistante l'exigence d'un catéchisme synthétique, concis, qui contienne uniquement, mais de façon exhaustive, les éléments essentiels et fondamentaux de la foi et de la morale catholique, formulés d'une manière simple, accessible à tous, claire et synthétique…

… Se faisait sentir toujours plus la nécessité d'un texte qui fasse autorité, sûr, complet quant aux aspects essentiels de la foi de l'Eglise, en pleine harmonie avec le Catéchisme, approuvé par le Pape et destiné à toute l'Eglise…

… Il ne s'agit assurément pas d'un nouveau Catéchisme, mais du Compendium qui reflète fidèlement le Catéchisme de l'Eglise catholique, lequel demeure par conséquent à la fois la source, où puiser pour mieux comprendre le Compendium lui-même, et le modèle, qu'il faut sans cesse regarder pour retrouver la présentation harmonieuse et authentique de la foi et l'élaboration des catéchismes locaux. Le Catéchisme de l'Eglise catholique conserve intactes toute son autorité et son importance, et il pourra trouver, dans cette synthèse, un encouragement précieux à être mieux connu et utilisé comme instrument fondamental d'éducation à la foi.
Ce Compendium est une annonce renouvelée de l'Evangile aujourd'hui. Egalement par l'intermédiaire de ce texte qui est sûr et fait autorité, la "foi que nous avons reçue de l'Eglise - comme l'affirme également saint Irénée, dont nous célébrons aujourd'hui la mémoire liturgique - nous la conservons avec soin, parce que sous l'action de l'Esprit de Dieu, celle-ci, comme un dépôt de grande valeur, renfermé dans un vase précieux, rajeunit continûment et fait également rajeunir le vase qui le contient" (Irénée de Lyon, Adversus haereses, 1, 10, 2: Sc 264, 154-160).
C'est la foi de l'Eglise en Jésus Christ que présente le Compendium. En suivant la structure en quatre parties du Catéchisme de l'Eglise catholique, celui-ci présente en effet le Christ professé en tant que Fils Unique du Père, comme parfait Révélateur de la vérité de Dieu et comme Sauveur définitif du monde; le Christ célébré dans les sacrements, comme source et soutien de la vie de l'Eglise; le Christ écouté et suivi dans l'obéissance à ses commandements, comme source de l'existence nouvelle dans la charité et dans la concorde; le Christ imité dans la prière, comme modèle et maître de notre attitude de prière à l'égard du Père. Cette foi est exposée, dans le Compendium sous une forme dialogique. L'on souhaite de cette manière "proposer à nouveau - ainsi que je l'ai écrit dans l'introduction au Compendium - un dialogue idéal entre le maître et le disciple, par une série constante de questions qui attirent le lecteur, l'invitant à avancer dans la découverte d'aspects toujours nouveaux de la vérité de sa foi. Le genre dialogique contribue aussi à abréger notablement le texte, le réduisant à l'essentiel, ce qui pourrait favoriser l'assimilation et la mémorisation éventuelle du contenu". La brièveté des réponses favorise la synthèse essentielle et la clarté de la communication. . Présentation du Compendium 28.6.2005


18 - Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise" (Mt 16, 18). Avec ces paroles, Jésus s'adresse à Pierre après sa profession de foi. C'est le même disciple qui le reniera ensuite. Pourquoi alors est-il appelé "pierre"? Certainement pas en raison de sa solidité personnelle. "Pierre" est plutôt nomen officii: c'est-à-dire non pas un titre de mérite, mais de service, qui définit un appel et une fonction d'origine divine, à laquelle personne n'est habilité uniquement en vertu de son caractère et de ses forces. Pierre, qui, titubant, s'enfonce dans les eaux du Lac de Tibériade, devient le roc sur lequel le divin Maître bâtit son Eglise. Telle est la foi que vous voulez réaffirmer en renouvelant votre adhésion au Successeur de Pierre…

Ce soir, vous avez voulu placer au centre de l'attention un aspect particulier du ministère du Successeur de Pierre, celui d'être un "messager de paix". Il s'agit d'un devoir spécifique qui est lié à la consigne de Jésus à ses Apôtres au Cénacle: "Je vous laisse ma paix; c'est ma paix que je vous donne; je ne vous la donne pas comme le monde la donne" (Jn 14, 27). L'engagement de l'Eglise en faveur de la paix est avant tout de nature spirituelle. Il consiste à indiquer la présence de Jésus, le Ressuscité, Prince de la paix, et à éduquer à la foi, aux sources desquelles jaillissent des énergies fécondes de paix et de réconciliation. - à la Famille de Dom Orione 28.6.2005


19 - … Puisse votre pèlerinage sur les tombes des saints Pierre et Paul vous confirmer dans la foi catholique qui vient des Apôtres - Audience aux nouveaux Archevêques 30.6.2005


20 - "Mettez comble à ma joie par l'accord de vos sentiments: ayez le même amour, une seule âme, un seul sentiment [...] Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont en Jésus Christ" (Ph 2, 2-5). L'Apôtre, conscient de la facilité de succomber à la menace toujours latente de conflits et de disputes, exhorte la jeune communauté de Philippe à la concorde et à l'unité. Aux Galates, il indiquera avec force que toute la loi trouve sa plénitude dans le seul précepte de l'amour, et il les exhortera à marcher selon l'Esprit pour éviter les oeuvres de la chair - discordes, jalousies, divisions, factions, envies - et obtenir ainsi le fruit de l'Esprit qui est au contraire l'amour (cf. Ga 5, 14-23).
Combattre les oeuvres de la chair, qui tendent à nous diviser, et vivre selon l'Esprit, qui promeut la croissance de la charité entre nous. … dans le Christ Jésus, la foi agit au moyen de la charité (cf. ibid., 5, 6). - A une délégation du patriarcat oécuménique de Constantinople 30.6.2005


21 - Je vous encourage à continuer à offrir une direction sûre et unie, enracinée dans une foi inébranlable en Jésus Christ et, dans l'obéissance à la "Parole de la vérité, l'Evangile de votre salut" (Ep 1, 13). Dans votre prédication et dans votre enseignement les fidèles devraient pouvoir entendre la voix du Seigneur lui-même, une voix qui fait autorité à propos de ce qui est juste et vrai, de la paix et de la justice, de l'amour et de la réconciliation, une voix qui peut les réconforter dans les difficultés et leur indiquer la voie de l'espérance. ..

… Les futurs prêtres, quant à eux, devraient être aidés à présenter la plénitude de la foi catholique de façon à satisfaire et répondre vraiment aux difficultés, aux questions et aux problèmes des personnes….
… vous avez été envoyés comme témoins de l'espérance soutenue par l'Evangile de Jésus Christ (cf. Pastores gregis, n. 5). Une fois de retour dans votre terre natale, renforcés dans la foi et dans le lien de communion ecclésiale, je vous demande de coopérer généreusement au service de l'Evangile afin que la lumière de la Parole de Dieu resplendisse toujours plus dans l'esprit et dans le coeur des catholiques …, faisant naître en eux un amour plus profond pour le Christ et un engagement plus résolu pour la diffusion de son Royaume de sainteté, de justice et de vérité- Aux Evêques du Zimbabwe en Visite Ad Limina 2.7.2005


22 - Le Compendium est la synthèse, sous forme de dialogue idéal entre un maître et son disciple, de l'exposition, plus ample, de la foi de l'Eglise et de la doctrine catholique contenue dans le Catéchisme publié par mon vénéré prédécesseur en 1992. Le Compendium reprend les quatre parties [du catéchisme] bien liées entre elles, permettant de saisir l'unité extraordinaire du mystère de Dieu, de son dessein de salut pour l'humanité tout entière, de la centralité de Jésus, le Fils unique de Dieu fait homme dans le sein de la Vierge Marie, mort et ressuscité pour nous. Présent et agissant dans son Eglise, en particulier dans les sacrements, le Christ est la source de notre foi, le modèle de tout croyant et le Maître de notre prière.

Chers frères et soeurs, il est ô combien nécessaire, en ce début de troisième millénaire, que la communauté chrétienne tout entière proclame les vérités de la foi, de la doctrine et de la morale catholique, intégralement, les enseigne et en témoigne, de manière unanime et concordante ! - Angelus 3.7.2005


23 - Chers pèlerins de langue française; puisse l'Eucharistie dominicale affermir en chacun de vous la foi, la relation d'intimité avec le Christ et le désir d'annoncer l'Évangile. - Angelus 10.7.2005


24 - Nous nous approchons de la XXe Journée mondiale de la Jeunesse, et nous sommes déjà en route. Cette Journée, comme nous le savons, aura lieu à Cologne et, si Dieu le veut, j'y participerai moi aussi - même si je ne suis plus jeune, mais mon cœur est jeune - du jeudi 18 au dimanche 21 août prochains. Au cours des jours à venir, des groupes de jeunes, provenant de toutes les régions d'Europe et du monde, se mettront en route vers l'Allemagne, à l'image des saints rois mages, comme le suggère le thème: « Nous sommes venus l'adorer » (Mt 2, 2). Je voudrais inviter les jeunes croyants du monde entier, et également ceux qui ne pourront pas prendre part à un événement ecclésial aussi extraordinaire, à s'unir dans un pèlerinage spirituel commun vers les sources de notre foi….

…Que Celle qui nous précède toujours dans le pèlerinage de la foi, guide de façon particulière les jeunes dans la recherche du bien véritable et de la joie authentique. - Angelus 31.7.2005


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