Benoît XVI de A à Z

Baptême

2005



24 avril 2005 - Homélie Messe Intronisation
Nous sommes tous la communauté des saints, nous, les baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, nous qui vivons du don de la chair et du sang du Christ, par lesquels il a voulu nous transformer et nous rendre semblables à lui.



15 mai 2005 - Homélie de Pentecôte
Le Seigneur souffle sur les disciples, et il leur donne ainsi l'Esprit Saint, son Esprit. Le souffle de Jésus est l'Esprit Saint. Nous reconnaissons tout d'abord ici une allusion au récit de la création de l'homme dans la Genèse, où il est dit: «Alors Yahvé Dieu modela l'homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie» (Gn 2, 7). L'homme est cette créature mystérieuse, qui provient entièrement de la terre, mais dans laquelle a été placé le souffle de Dieu. Jésus souffle sur les apôtres et leur donne de manière nouvelle, plus grande, le souffle de Dieu.

Chez les hommes, malgré toutes leurs limites, se trouve à présent quelque chose d'absolument nouveau — le souffle de Dieu. La vie de Dieu habite en nous. Le souffle de son amour, de sa vérité et de sa bonté. Ainsi, nous pouvons voir ici également une allusion au baptême et à la confirmation — à cette nouvelle appartenance à Dieu, que le Seigneur nous donne. Le texte de l'Evangile nous invite à cela: à vivre toujours dans l'espace du souffle de Jésus Christ, à recevoir la vie de Lui, de façon à ce qu'il nous insuffle la vie authentique — la vie qu'aucune mort ne peut ôter.



6 juin 2005 - Au Congrès diocésain de Rome pour la famille
Les devoirs d'engagement et de témoignage chrétien trouvent leur racine dans le sacrement du baptême et, pour ceux qui sont mariés, dans celui du mariage.



1er novembre 2005 - Angelus Solennité de Toussaint
Nous célébrons aujourd'hui la solennité de Tous les Saints, qui nous fait goûter la joie d'appartenir à la grande famille des amis de Dieu, ou, comme l'écrit saint Paul, de "partager le sort des saints dans la lumière" (Col 1, 12). La liturgie repropose l'expression remplie d'émerveillement de l'Apôtre Jean: "Voyez quelle manifestation d'amour le Père nous a donnée pour que nous soyons appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes!" (1 Jn 3, 1). Oui, devenir saints signifie réaliser pleinement ce que nous sommes déjà, ayant été élevés, en Jésus Christ, à la dignité de fils adoptifs de Dieu (cf. Ep 1, 5; Rm 8, 14-17). A travers l'incarnation de son Fils, sa mort et sa résurrection, Dieu a voulu réconcilier l'humanité avec Lui et l'ouvrir à la participation à sa propre vie. Celui qui croit dans le Christ Fils de Dieu renaît "d'en-haut", il est comme régénéré par l'oeuvre de l'Esprit Saint (cf. Jn 3, 1-8). Ce mystère se réalise dans le sacrement du Baptême, à travers lequel la mère Eglise donne le jour à ses "saints".

La vie nouvelle, reçue dans le Baptême, n'est pas sujette à la corruption et au pouvoir de la mort. Pour celui qui vit dans le Christ, la mort est le passage du pèlerinage terrestre à la patrie du Ciel, où le Père accueille tous ses fils, "de toute nation, race, peuple et langue", comme nous le lisons aujourd'hui dans le Livre de l'Apocalypse (7, 9).



2006



8 janvier 2006 - Homélie Messe Baptêmes - Chapelle Sixtine
Que se passe-t-il lors du Baptême ? Qu'attend-on du Baptême ? Vous avez donné une réponse au seuil de cette Chapelle : nous attendons pour nos enfants la vie éternelle. Tel est le but du Baptême. Mais comment peut-il être réalisé ? Comment le Baptême peut-il donner la vie éternelle ? Qu'est-ce que la vie éternelle ?

On pourrait dire avec des paroles plus simples : nous attendons pour nos enfants une vie bonne ; la vraie vie ; le bonheur même dans un avenir encore inconnu. Nous ne sommes pas en mesure d'assurer ce don pour tout le temps de cet avenir inconnu et, par conséquent, nous nous tournons vers le Seigneur pour obtenir ce don de Lui.

A la question: « Comment cela adviendra-t-il ? » nous pouvons apporter deux réponses. La première : dans le Baptême chaque enfant est introduit dans une compagnie d'amis qui ne l'abandonnera jamais dans la vie ni dans la mort, parce que cette compagnie d'amis est la famille de Dieu, qui porte en elle la promesse de l'éternité. Cette compagnie d'amis, cette famille de Dieu, dans laquelle à présent l'enfant est introduit, l'accompagnera toujours même aux jours de la souffrance, dans les nuits obscures de la vie ; elle lui donnera consolation, réconfort, lumière. Cette compagnie, cette famille lui donnera la parole de vie éternelle. Paroles de lumière qui répondent aux grands défis de la vie et donnent l'indication juste sur la route à prendre. Cette compagnie offre à l'enfant consolation et réconfort, l'amour de Dieu même au seuil de la mort, dans la vallée obscure de la mort. Elle lui donnera l'amitié, elle lui donnera la vie. Et cette compagnie, absolument fiable, ne disparaîtra jamais. Personne d'entre nous ne sait ce qui adviendra sur notre planète, dans notre Europe, dans les cinquante, soixante, soixante-dix années à venir. Mais nous sommes sûrs d'une chose : la famille de Dieu sera toujours présente et celui qui appartient à cette famille ne sera jamais seul, il aura toujours l'amitié sûre de Celui qui est la vie.

Et nous sommes ainsi arrivés à la seconde réponse. Cette famille de Dieu, cette compagnie d'amis est éternelle, parce qu'elle est communion avec Celui qui a vaincu la mort, qui a entre les mains les clés de la vie. Etre dans la compagnie, dans la famille de Dieu, signifie être en communion avec le Christ, qui est vie et donne l'amour éternel au-delà de la mort. Et si nous pouvons dire qu'amour et vérité sont source de vie, qu'ils sont la vie - et une vie sans amour n'est pas la vie - nous pouvons dire que cette compagnie avec Celui qui est réellement la vie, avec Celui qui est le Sacrement de la vie, répondra à votre attente, à votre espérance.

Oui, le Baptême introduit dans la communion avec le Christ et ainsi donne vie, donne la vie. Nous avons ainsi interprété le premier dialogue que nous avons eu ici, sur le seuil de la Chapelle Sixtine. A présent, après la bénédiction de l'eau, suivra un second dialogue d'une grande importance. Son contenu est celui-ci: le Baptême - comme nous l'avons vu - est un don ; le don de la vie. Mais un don doit être accueilli, doit être vécu. Un don d'amitié implique un « oui » à l'ami et implique un « non » à ce qui n'est pas compatible avec cette amitié, à ce qui est incompatible avec la vie de la famille de Dieu, avec la vraie vie dans le Christ. Et ainsi, dans ce second dialogue, sont prononcés trois « non » et trois « oui ». On dit « non » et on renonce aux tentations, au péché, au diable. Ces choses, nous les connaissons bien, mais peut-être justement pour les avoir entendues trop souvent, ces paroles ne nous disent pas grand chose. Alors, nous devons un peu approfondir les contenus de ces « non ». A quoi disons-nous « non » ? C'est le seul moyen de comprendre à quoi nous voulons dire « oui ».

Dans l'Eglise antique, ces « non» étaient résumés en une parole qui pour les hommes de ce temps était bien compréhensible : on renonce - disait-on - à la « pompa diabuli », c'est-à-dire à la promesse de vie en abondance, à cette apparence de vie qui semblait venir du monde païen, de ses libertés, de sa manière de vivre uniquement selon son bon plaisir. C'était donc un « non » à une culture apparemment d'abondance de la vie, mais qui en réalité était une « anticulture » de la mort. C'était un « non » à ces spectacles où la mort, la cruauté, la violence étaient devenus divertissement. Pensons à ce qui était organisé au Colisée ou ici, dans les jardins de Néron, où les hommes étaient brûlés comme des torches vivantes. La cruauté et la violence étaient devenues un motif de divertissement, une vraie perversion de la joie, du vrai sens de la vie. Cette « pompa diabuli », cette « anticulture » de la mort était une perversion de la joie, était amour du mensonge, de la tromperie, était un abus du corps comme marchandise et comme commerce.

Et si nous réfléchissons à présent, nous pouvons dire qu'à notre époque aussi il est nécessaire de dire « non » à la culture largement dominante de la mort. Une « anticulture » qui se manifeste, par exemple, dans la drogue, dans la fuite de la réalité au profit de l'illusion, dans un bonheur faux qui s'exprime dans le mensonge, dans la tromperie, dans l'injustice, dans le mépris de l'autre, de la solidarité, de la responsabilité envers les pauvres et les personnes qui souffrent; qui s'exprime dans une sexualité qui devient un pur divertissement sans responsabilité, qui devient une « chosification » - pour ainsi dire - de l'homme, qui n'est plus considéré comme une personne, digne d'un amour personnel qui exige fidélité, mais devient une marchandise, un simple objet. A cette promesse de bonheur apparent, à cette « pompa » d'une vie apparente qui en réalité est seulement un instrument de mort, à cette « anticulture », nous disons « non », pour cultiver la culture de la vie. C'est pourquoi le « oui » chrétien, des temps antiques jusqu'à aujourd'hui, est un grand « oui » à la vie. C'est notre « oui » au Christ, le « oui » au vainqueur de la mort et le « oui » à la vie dans le temps et dans l'éternité.

Comme dans ce dialogue baptismal, le « non » est articulé autour de trois renonciations, de même le « oui » s'articule autour de trois adhésions: « oui » au Dieu vivant, c'est-à-dire au Dieu créateur, à une raison créatrice qui donne sens au cosmos et à notre vie; « oui » au Christ, c'est-à-dire à un Dieu qui n'est pas resté caché mais qui a un nom, qui a des paroles, qui est fait de corps et de sang; à un Dieu concret qui nous donne la vie et nous montre le chemin de la vie; « oui » à la communion de l'Eglise, dans laquelle le Christ est le Dieu vivant, qui entre dans notre temps, entre dans notre profession, entre dans la vie de chaque jour.

Nous pourrions également dire que le visage de Dieu, le contenu de cette culture de la vie, le contenu de notre grand « oui », s'exprime dans les dix commandements, qui ne sont pas un ensemble d'interdits, de « non », mais qui représentent en réalité une grande vision de vie. Ils sont un « oui » à un Dieu qui donne sens à l'existence (les trois premiers commandements); « oui » à la famille (quatrième commandement); « oui » à la vie (cinquième commandement); « oui » à l'amour responsable (sixième commandement); « oui » à la solidarité, à la responsabilité sociale, à la justice (septième commandement); « oui » à la vérité (huitième commandement); « oui » au respect de l'autre et de ce qui lui est propre (neuvième et dixième commandements). Telle est la philosophie de la vie, telle est la culture de la vie, qui devient concrète, praticable et belle dans la communion avec le Christ, le Dieu vivant, qui marche avec nous dans la compagnie de ses amis, dans la grande famille de l'Eglise. Le Baptême est don de vie. C'est un « oui » au défi de vivre vraiment la vie, en disant « non » à l'attachement de la mort qui se présente sous le masque de la vie; et c'est un « oui » au grand don de la vraie vie qui est présente dans le visage du Christ, qui se donne à nous dans le Baptême, puis dans l'Eucharistie.

J'ai dit cela en guise de bref commentaire aux paroles qui, dans le dialogue baptismal, interprètent ce qui se réalise dans ce Sacrement. Au-delà des paroles, nous avons les gestes et les symboles, mais je serai très bref dans ma présentation. Le premier geste, nous l'avons déjà accompli: c'est le signe de la croix, qui nous est donné comme bouclier qui doit protéger cet enfant dans sa vie ; c'est comme un « indicateur » pour le chemin de la vie, parce que la croix est le résumé de la vie de Jésus. Puis il y a les éléments : l'eau, l'onction avec l'huile, le vêtement blanc et la flamme du cierge. L'eau est le symbole de la vie : le Baptême est une vie nouvelle dans le Christ. L'huile est le symbole de la force, de la santé, de la beauté, parce qu'il est vraiment beau de vivre en communion avec le Christ. Puis le vêtement blanc, comme expression de la culture de la beauté, de la culture de la vie. Et enfin, la flamme du cierge, comme expression de la vérité qui resplendit dans les ténèbres de l'histoire et nous indique qui nous sommes, d'où nous venons et où nous devons aller.

Chers parrains et marraines, chers parents, chers frères, rendons grâce en ce jour au Seigneur, parce que Dieu ne se cache pas derrière les nuages du mystère impénétrable, mais comme l'a dit l'Evangile d'aujourd'hui, il a ouvert les cieux, il s'est montré, il parle avec nous et il est avec nous; il vit avec nous et il nous guide dans notre vie. Rendons grâce au Seigneur pour ce don et prions pour nos enfants, pour qu'ils aient réellement la vie, la vraie vie, la vie éternelle. Amen.



2 mars 2006 - Avec les prêtres du Diocèse de Rome
Le programme du Carême: choisir la vie, c'est-à-dire renouveler le "oui" du Baptême, qui est précisément le choix de la vie



13 avril 2006 - Homélie Messe In Cena Domimi
Dieu descend et devient esclave, il nous lave les pieds afin que nous puissions prendre place à sa table. En cela s'exprime tout le mystère de Jésus Christ. En cela devient visible ce que signifie sa rédemption. Le bain dans lequel il nous lave est son amour prêt à affronter la mort. Seul l'amour a cette force purificatrice qui nous ôte notre impureté et nous élève à la hauteur de Dieu. Le bain qui nous purifie c'est Lui-même qui se donne totalement à nous - jusqu'aux profondeurs de sa souffrance et de sa mort. Il est en permanence cet amour qui nous lave; dans les sacrements de la purification - le baptême et le sacrement de la pénitence - Il est sans cesse agenouillé à nos pieds et nous rend le service de l'esclave, le service de la purification, il nous rend aptes à recevoir Dieu. Son amour est intarissable, il va vraiment jusqu'au bout.



15 avril 2006 - Homélie Messe de la Nuit de Pâques
La Résurrection fut comme une explosion de lumière, une explosion de l'amour, qui a délié le lien jusqu'alors indissoluble du «meurs et deviens». Elle a inauguré une nouvelle dimension de l'être, de la vie, dans laquelle la matière a aussi été intégrée, d'une manière transformée, et à travers laquelle surgit un monde nouveau.

Il est clair que cet événement n'est pas un quelconque miracle du passé, dont l'existence pourrait nous être, en définitive, indifférente. Il s'agit d'un saut qualitatif dans l'histoire de l'évolution et de la vie en général, vers une vie future nouvelle, vers un monde nouveau qui, en partant du Christ, pénètre déjà continuellement dans notre monde, le transforme et l'attire à lui. Mais comment cela se produit-il ? Comment cet événement peut-il effectivement m'arriver et attirer ma vie vers lui et vers le haut ? Dans un premier temps, la réponse pourrait sembler surprenante, mais elle est tout à fait réelle: un tel événement me rejoint à travers la foi et le Baptême. ..Le Baptême signifie précisément ceci, qu'il ne s'agit pas d'un événement du passé, mais qu'un saut qualitatif de l'histoire universelle vient à moi, me saisissant pour m'attirer. Le Baptême est quelque chose de bien différent qu'un acte de socialisation ecclésiale, qu'un rite un peu démodé et compliqué pour accueillir les personnes dans l'Église. Il est encore bien plus que le simple fait d'être lavé, qu'une sorte de purification et d'embellissement de l'âme. Il est vraiment mort et résurrection, renaissance, transformation en une vie nouvelle…

Comment pouvons-nous le comprendre ? Je pense que ce qui advient au Baptême s'éclaire plus facilement pour nous si nous regardons la partie finale de la petite autobiographie spirituelle que saint Paul nous a laissée dans sa Lettre aux Galates. Elle se conclut par les mots qui contiennent aussi le noyau de cette biographie: «Je vis, mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi» (Ga 2, 20). Je vis, mais ce n'est plus moi. Le moi lui-même, l'identité essentielle de l'homme - de cet homme, Paul - a été changée. Il existe encore et il n'existe plus. Il a traversé une négation et il se trouve continuellement dans cette négation: c'est moi, mais ce n'est plus moi. Par ces mots, Paul ne décrit pas une quelconque expérience mystique, qui pouvait peut-être lui avoir été donnée et qui pourrait sans doute nous intéresser du point de vue historique. Non, cette phrase exprime ce qui s'est passé au Baptême. Mon propre moi m'est enlevé et il s'incorpore à un sujet nouveau, plus grand. Alors mon moi existe de nouveau, mais précisément transformé, renouvelé, ouvert par l'incorporation dans l'autre, dans lequel il acquiert son nouvel espace d'existence. De nouveau, Paul nous explique la même chose, sous un autre aspect, quand, dans le troisième chapitre de la Lettre aux Galates, il parle de la «promesse», disant qu'elle a été donnée au singulier - à un seul : au Christ. C'est lui seul qui porte en lui toute la «promesse». Mais alors qu'advient-il pour nous ? Paul répond: «Vous ne faites plus qu'un dans le Christ» (Ga 3, 28). Non pas une seule chose, mais un, un unique, un unique sujet nouveau. Cette libération de notre moi de son isolement, le fait de se trouver dans un nouveau sujet, revient à se trouver dans l'immensité de Dieu et à être entraînés dans une vie qui est dès maintenant sortie du contexte du «meurs et deviens». La grande explosion de la résurrection nous a saisis dans le Baptême pour nous attirer. Ainsi nous sommes associés à une nouvelle dimension de la vie dans laquelle nous sommes déjà en quelque sorte introduits, au milieu des tribulations de notre temps. Vivre sa vie comme une entrée continuelle dans cet espace ouvert : telle est la signification essentielle de l'être baptisé, de l'être chrétien. Telle est la joie de la Veillée pascale. La Résurrection n'est pas passée, la Résurrection nous a rejoints et saisis. Nous nous accrochons à elle, c'est-à-dire au Christ ressuscité, et nous savons que Lui nous tient solidement, même quand nos mains faiblissent. Nous nous accrochons à sa main, et ainsi nous nous tenons la main les uns des autres, nous devenons un unique sujet, et pas seulement une seule chose. C'est moi, mais ce n'est plus moi: voilà la formule de l'existence chrétienne fondée sur le Baptême, la formule de la résurrection à l'intérieur du temps. C'est moi, mais ce n'est plus moi: si nous vivons de cette manière, nous transformons le monde. C'est la formule qui contredit toutes les idéologies de la violence, et c'est le programme qui s'oppose à la corruption et à l'aspiration au pouvoir et à l'avoir.

«Je vis et, vous aussi, vous vivrez», dit Jésus à ses disciples, c'est-à-dire à nous, dans l'Évangile de Jean (14, 19). Nous vivrons par la communion existentielle avec Lui, par le fait d'être incorporés en Lui qui est la vie même. La vie éternelle, l'immortalité bienheureuse, nous ne l'avons pas de nous-mêmes et nous ne l'avons pas en nous-mêmes, mais au contraire par une relation - par la communion existentielle avec Celui qui est la Vérité et l'Amour, et qui est donc éternel, qui est Dieu lui-même. Par elle-même, la simple indestructibilité de l'âme ne pourrait pas donner un sens à une vie éternelle, elle ne pourrait pas en faire une vraie vie. La vie nous vient du fait d'être aimés par Celui qui est la Vie; elle nous vient du fait de vivre-avec Lui et d'aimer-avec Lui. C'est moi, mais ce n'est plus moi: tel est le chemin de la croix, le chemin qui crucifie une existence renfermée seulement sur le moi, ouvrant par-là la route à la joie véritable et durable. 15 avril 2006 - Message de Pâques Urbi et Orbi Grâce au Baptême qui nous «incorpore» à Lui, sa Résurrection devient notre résurrection.



31 août 2006 - Avec les prêtres du diocèse d'Albano
Le Baptême, sa préparation et l'engagement à donner une continuité aux consignes baptismales, nous met …déjà en contact avec ceux qui ne sont pas trop croyants. Ce n'est pas un travail, disons, pour conserver la chrétienté, mais une rencontre avec des personnes qui vont peut-être rarement à l'Eglise. L'engagement de préparer le Baptême, d'ouvrir les âmes des parents, de la famille, des parrains et des marraines, à la réalité du Baptême, peut déjà être et devrait être un engagement missionnaire, qui va bien au-delà des frontières des personnes déjà « fidèles ». En préparant le Baptême, nous essayons de faire comprendre que ce sacrement fait entrer dans la famille de Dieu, que Dieu est vivant, qu'il se préoccupe de nous. Il s'en préoccupe au point d'avoir assumé notre chair et d'avoir institué l'Eglise qui est son Corps, à travers laquelle il peut, pour ainsi dire, à nouveau s'incarner dans notre société. Le Baptême est une nouveauté de vie dans le sens où, outre le don de la vie biologique, nous avons besoin du don d'un sens pour la vie qui soit plus fort que la mort et qui perdure même si nos parents, un jour, ne sont plus là. Le don de la vie biologique se justifie uniquement si nous pouvons ajouter la promesse d'un sens stable, d'un avenir qui, même au cours des crises qui surgiront - et que nous ne pouvons pas connaître -, donnera une valeur à la vie, afin que cela vaille la peine de vivre, d'être des créatures.

Je pense que dans la préparation de ce sacrement ou lors des entretiens avec les parents qui se méfient du Baptême, nous sommes dans une situation missionnaire. C'est un message chrétien. Nous devons nous faire des interprètes de la réalité qui commence avec le Baptême. Je ne connais pas suffisamment bien le Rituel italien. Dans le Rituel classique, hérité de l'Eglise antique, le Baptême commence par la question: « Que demandez-vous à l'Eglise de Dieu ? ». Aujourd'hui, tout au moins dans le rituel allemand, l'on répond simplement : « Le Baptême ». Cela n'explicite pas suffisamment ce qu'il y a à désirer. Dans le Rituel antique, l'on disait : « La foi ». C'est-à-dire une relation avec Dieu. Connaître Dieu. « Et pourquoi - continue-t-on - demandez-vous la foi ? ». « Parce que nous voulons la vie éternelle ». C'est-à-dire que nous voulons une vie sûre même au cours des crises à venir, une vie qui a un sens, qui justifie l'être humain. Ce dialogue, quoi qu'il en soit, doit selon moi déjà commencer, avec les parents, avant le Baptême. Uniquement pour dire que le don du sacrement n'est pas une « chose », n'est pas une simple « chosification » comme disent les Français, mais qu'il s'agit d'un travail missionnaire.



23 septembre 2006 - Aux Évêques du Tchad en Visite Ad Limina
Une solide formation religieuse, fondée sur de fortes convictions spirituelles, permettra aux fidèles de mener une existence conforme aux engagements de leur Baptême et de témoigner des valeurs chrétiennes dans la société.



19 octobre 2006 - Discours au Congrès de l'Eglise Italienne, à Verona
La Résurrection de Jésus a …été comme une explosion de lumière, une explosion de l'amour qui brise les chaînes du péché et de la mort. Celle-ci a inauguré une nouvelle dimension de la vie et de la réalité, dont naît un monde nouveau, qui pénètre sans cesse dans notre monde, le transforme et l'attire à soi.

Tout cela a concrètement lieu à travers la vie et le témoignage de l'Eglise ; l'Eglise constitue même les prémisses de cette transformation, qui est l'œuvre de Dieu et non la nôtre. Celle-ci nous parvient à travers la foi et le sacrement du Baptême, qui est réellement mort et résurrection, renaissance, transformation en une vie nouvelle. C'est ce que note Paul dans la Lettre aux Galates : «Je vis, mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi» (2, 20). C'est ainsi qu'a été transformée mon identité essentielle et je ne continue à exister que dans ce changement. Mon propre «moi» m'est ôté et il est inséré dans un nouveau sujet plus grand, dans lequel mon «moi» se trouve à nouveau, mais transformé, purifié, «ouvert» à travers l'insertion dans l'autre, en qui il acquiert son nouvel espace d'existence. Nous devenons ainsi «un dans le Christ Jésus» (Gal 3, 28), un unique sujet nouveau, et notre moi est libéré de son isolement. «Moi, mais tout en n'étant plus moi» : telle est la formule de l'existence chrétienne fondée sur le Baptême, la formule de la résurrection dans le temps, la formule de la «nouveauté» chrétienne appelée à transformer le monde. C'est là que se trouve notre joie pascale. Notre vocation et notre tâche de chrétiens consistent à coopérer pour que parvienne à son accomplissement effectif, dans la réalité quotidienne de notre vie, ce que l'Esprit Saint à entrepris en nous avec le Baptême : nous sommes en effet appelés à devenir des hommes et des femmes nouveaux, pour pouvoir être de véritables témoins du Ressuscité et, de cette façon, être des porteurs de la joie et de l'espérance chrétienne dans le monde, concrètement, dans cette communauté d'hommes et de femmes dans laquelle nous vivons.



19 octobre 2006 - Homélie de la Messe dans le stade de Verona
«Témoins de Jésus ressuscité» : cette définition des chrétiens dérive directement du passage de l'Evangile de Luc ..., mais également des Actes des Apôtres (cf. Ac 1, 8.22). Témoins de Jésus ressuscité. Ce «de» doit être bien compris ! Il signifie que le témoin est «de» Jésus ressuscité, c'est-à-dire qu'il appartient à Lui, et précisément en tant que tel il peut lui rendre un témoignage valable, il peut parler de Lui, Le faire connaître, conduire à Lui, transmettre sa présence. C'est exactement le contraire de ce qui se produit pour l'autre expression : «espérance du monde». Ici, la préposition «de» n'indique pas du tout l'appartenance, car le Christ n'est pas du monde, de même que les chrétiens ne doivent pas, non plus, être du monde. L'espérance, qui est le Christ, est dans le monde, est pour le monde, mais elle l'est précisément parce que le Christ est Dieu, est «le Saint» (en hébreu Qadosh). Le Christ est espérance pour le monde parce qu'il est ressuscité, et il est ressuscité parce qu'il est Dieu. Les chrétiens aussi peuvent apporter l'espérance au monde, car ils sont au Christ et à Dieu dans la mesure où ils meurent avec Lui au péché et renaissent avec Lui à la vie nouvelle de l'amour, du pardon, du service, de la non-violence. Comme le dit saint Augustin : «Tu as cru, tu as été baptisé : la vieille vie est morte, elle a été tuée sur la Croix, ensevelie dans le Baptême. La vieille vie a été ensevelie, cette vie dans laquelle tu as mal vécu : que la nouvelle vie renaisse» (Sermone Guelf. IX, in M. Pellegrino, Vox Patrum, 177). Ce n'est que si, comme le Christ, je ne suis pas du monde, que les chrétiens peuvent être espérance dans le monde et pour le monde.



1er novembre 2006 -Homélie Messe Toussaint
Notre célébration eucharistique s'est ouverte par l'exhortation "Réjouissons-nous tous dans le Seigneur". La liturgie nous invite à partager l'exultation céleste des saints, à en goûter la joie. Les saints ne constituent pas une caste restreinte d'élus, mais une foule innombrable, vers laquelle la liturgie nous invite aujourd'hui à élever le regard. Dans cette multitude, il n'y a pas seulement les saints officiellement reconnus, mais les baptisés de chaque époque et nation, qui se sont efforcés d'accomplir avec amour et fidélité la volonté divine. Nous ne connaissons pas le visage ni même le nom de la plupart d'entre eux, mais avec les yeux de la foi, nous les voyons resplendir, tels des astres emplis de gloire, dans le firmament de Dieu.



4 novembre 2006 - Homélie Messe pour les Cardinaux défunts
Au terme de la vie, la mort nous prive de tout ce qui est terrestre, mais non de cette Grâce et de ce "caractère" sacramentel en vertu desquels nous avons été associés indissolublement au mystère pascal de notre Seigneur et Sauveur. Dépossédé de tout, mais revêtu du Christ: c'est ainsi que le baptisé passe le seuil de la mort et se présente devant Dieu juste et miséricordieux. Afin que le vêtement blanc, reçu lors du Baptême, soit purifié de tout péché et de toute tache, la communauté des croyants offre le sacrifice eucharistique et d'autres prières d'intention pour ceux que la mort a appelés à passer du temps à l'éternité. Il s'agit d'une noble pratique, que celle de prier pour les défunts, qui présuppose la foi dans la résurrection des morts, selon ce que l'Ecriture Sainte et, de façon parfaite, l'Evangile, nous ont révélé.



2007



7 janvier 2007 - Homélie Messe Baptêmes - Chapelle Sixtine
Nous nous retrouvons, cette année également, pour une célébration très familiale, le Baptême de treize enfants, dans cette magnifique Chapelle Sixtine, où la créativité de Michel-Ange et d'autres éminents artistes a su réaliser des chefs-d'oeuvre qui illustrent les prodiges de l'histoire du salut. Je voudrais immédiatement vous saluer, vous tous ici présents : parents, parrains et marraines, familles et amis qui accompagnent ces nouveau-nés en un moment si important pour leur vie et pour l'Eglise. Chaque enfant qui naît nous apporte le sourire de Dieu et nous invite à reconnaître que la vie est un don venant de lui, un don qu'il faut accueillir avec amour et préserver avec soin toujours et en chaque moment.

Le temps de Noël, qui se termine précisément aujourd'hui, nous a fait contempler l'Enfant Jésus dans l'humble grotte de Bethléem, entouré de l'amour de Marie et de Joseph. Dieu confie chaque enfant qui naît à ses parents : combien est alors importante la famille fondée sur le mariage, berceau de la vie et de l'amour ! La maison de Nazareth, où vit la Sainte Famille, est un modèle et une école de simplicité, de patience et d'harmonie pour toutes les familles chrétiennes. Je prie le Seigneur afin que vos familles soient également des lieux accueillants, où ces petits puissent grandir non seulement en bonne santé, mais aussi dans la foi et dans l'amour pour Dieu, qui, aujourd'hui, à travers le Baptême, fait d'eux ses fils.

Le rite du Baptême de ces enfants se déroule le jour où nous célébrons la fête du Baptême du Seigneur, solennité qui, comme je le disais, marque la fin du temps de Noël. Nous avons écouté tout à l'heure le récit de l'évangéliste Luc, qui présente Jésus mêlé à la foule, alors qu'il se rend auprès de Jean-Baptiste pour être baptisé. Après avoir lui aussi reçu le Baptême, « il se trouvait, nous dit saint Luc, en prière » (3, 21). Jésus parle avec son Père. Et nous sommes certains qu'il a parlé non seulement pour lui-même, mais aussi de nous et pour nous ; il a parlé également de moi, de chacun de nous et pour chacun de nous. Puis, l'évangéliste nous dit que le ciel s'ouvrit au-dessus du Seigneur en prière. Jésus entre en contact avec le Père, le ciel est ouvert sur Lui. En ce moment, nous pouvons penser que le ciel est ouvert également ici, sur nos enfants qui, à travers le sacrement du Baptême, entrent en contact avec Jésus. Le ciel s'ouvre au-dessus de nous dans le Sacrement. Plus nous vivons en contact avec Jésus dans la réalité de notre Baptême, plus le ciel s'ouvre au-dessus de nous. Et du ciel - nous revenons à l'Evangile - ce jour-là, une voix s'éleva qui dit à Jésus : « Tu es mon fils » (Lc 3, 22). Dans le Baptême, le Père céleste répète ces paroles également pour chacun de ces enfants. Il dit : « Tu es mon Fils ». Le Baptême est l'adoption et l'insertion dans la famille de Dieu, dans la communion avec la Très Sainte Trinité, dans la communion avec le Père, avec le Fils et avec l'Esprit Saint. C'est précisément pour cela que le Baptême doit être administré au nom de la Très Sainte Trinité. Ces paroles ne sont pas seulement une formule ; elles sont une réalité. Elles marquent le moment où vos enfants renaissent comme fils de Dieu. De fils de parents humains, ils deviennent également fils de Dieu dans le Fils du Dieu vivant.

Mais nous devons à présent méditer sur une parole de la deuxième lecture de cette liturgie dans laquelle saint Paul nous dit : Nous sommes sauvés « par le bain de la régénération et de la rénovation en l'Esprit Saint » (Tt 3, 5). Un bain de régénération. Le Baptême n'est pas seulement une parole ; ce n'est pas seulement quelque chose de spirituel, mais il implique également la matière. Toute la réalité de la terre est impliquée. Le Baptême ne concerne pas seulement l'âme. La spiritualité de l'homme investit l'homme dans sa totalité, corps et âme. L'action de Dieu en Jésus Christ est une action dont l'efficacité est universelle. Le Christ assume la chair et cela se poursuit dans les sacrements dans lesquels la matière est assumée et fait partie de l'action divine.

A présent, nous pouvons nous demander pourquoi l'eau est précisément le signe de cette totalité. L'eau est l'élément de la fécondité. Sans eau, il n'y a pas de vie. Et ainsi, dans toutes les grandes religions, l'eau est considérée comme le symbole de la maternité, de la fécondité. Pour les Pères de l'Eglise, l'eau devient le symbole du sein maternel de l'Eglise. Chez un écrivain ecclésiastique du IIe-IIIe siècle, Tertullien, nous trouvons une parole surprenante. Il dit : « Le Christ n'est jamais sans eau ». Avec ces paroles, Tertullien voulait dire que le Christ n'est jamais sans l'Eglise. Dans le Baptême, nous sommes adoptés par le Père céleste, mais dans cette famille qu'Il se constitue, il y a également une mère, la mère Eglise. L'homme ne peut avoir Dieu comme Père, disaient déjà les anciens écrivains chrétiens, s'il n'a pas également l'Eglise comme mère. Nous voyons ainsi à nouveau que le christianisme n'est pas une réalité seulement spirituelle, individuelle, une simple décision subjective que je prends, mais qu'elle est quelque chose de réel, de concret, nous pourrions dire également quelque chose de matériel. La famille de Dieu se construit dans la réalité concrète de l'Eglise. L'adoption en tant que fils de Dieu, du Dieu trinitaire, est dans le même temps insertion dans la famille de l'Eglise, insertion comme frères et soeurs dans la grande famille des chrétiens. Et ce n'est que si, en tant que fils de Dieu, nous nous insérons comme frères et soeurs dans la réalité de l'Eglise que nous pouvons dire « Notre Père » à notre Père céleste. Cette prière présuppose toujours le « nous » de la famille de Dieu.

Mais à présent, nous devons retourner à l'Evangile où Jean-Baptiste affirme : « Pour moi je vous baptise avec de l'eau, mais vient le plus fort que moi [...] lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu » (Lc 3, 16). Nous avons vu l'eau ; à présent, cependant, une question se pose : en quoi consiste le feu auquel saint Jean-Baptiste fait allusion ? Pour voir cette réalité du feu, présente dans le Baptême avec l'eau, nous devons comprendre que le Baptême de Jean était un geste humain, un acte de pénitence, un geste de l'homme qui tend vers Dieu pour demander le pardon de ses péchés et la possibilité de commencer une nouvelle existence. Ce n'était qu'un désir humain, un mouvement vers Dieu avec ses propres forces. Or, cela n'est pas suffisant. La distance serait trop importante. En Jésus Christ, nous voyons que Dieu vient à notre rencontre. Dans le Baptême chrétien, institué par le Christ, nous n'agissons pas seulement nous-mêmes avec le désir d'être lavés, avec la prière d'obtenir le pardon. Dans le Baptême, c'est Dieu lui-même qui agit, c'est Jésus qui agit à travers l'Esprit Saint. Dans le Baptême chrétien, est présent le feu de l'Esprit Saint. C'est Dieu qui agit, et pas seulement nous. Dieu est présent ici, aujourd'hui. Il assume et fait de vos enfants ses fils.

Mais, naturellement, Dieu n'agit pas de façon magique. Il n'agit qu'avec notre liberté. Nous ne pouvons renoncer à notre liberté. Dieu interpelle notre liberté, il nous invite à coopérer avec le feu de l'Esprit Saint. Ces deux choses doivent aller de pair. Le Baptême demeurera pour toute la vie un don de Dieu, qui a mis son sceau sur nos âmes. Mais ce sera ensuite notre coopération, la disponibilité de notre liberté qui prononcera ce « oui » qui rend l'action divine efficace.

Vos enfants, que nous baptiserons maintenant, sont encore incapables de collaborer, de manifester leur foi. C'est pourquoi votre présence, chers pères et mères, ainsi que la vôtre, chers parrains et marraines, revêt une valeur et une signification particulières. Veillez toujours sur vos petits, afin qu'ils grandissent et qu'ils apprennent à connaître Dieu, à l'aimer de toutes leurs forces et à le servir fidèlement. Soyez pour eux les premiers éducateurs dans la foi, en offrant avec les enseignements également les exemples d'une vie chrétienne cohérente. Enseignez-leur à prier et à se sentir membres actifs de la famille concrète de Dieu, de la communauté ecclésiale.

L'étude attentive du Catéchisme de l'Eglise catholique ou du Compendium de ce Catéchisme, pourra également vous être d'une grande aide. Celui-ci contient les éléments essentiels de notre foi et pourra constituer un instrument très utile et immédiat pour grandir vous-mêmes dans la connaissance de la foi catholique et pour pouvoir la transmettre intégralement et fidèlement à vos enfants. Surtout, n'oubliez pas que c'est votre témoignage, votre exemple qui influent le plus sur la maturation humaine et spirituelle de la liberté de vos enfants. Même pris par les activités quotidiennes souvent frénétiques, n'oubliez pas de cultiver personnellement et en famille la prière, qui constitue le secret de la persévérance chrétienne.

Nous confions ces enfants et leurs familles à la Vierge Marie, Mère de Jésus, notre Sauveur, présenté dans la liturgie d'aujourd'hui comme le Fils bien-aimé de Dieu : que Marie veille sur eux et qu'elle les accompagne toujours, afin qu'ils puissent réaliser jusqu'au bout le projet de salut que Dieu a pour chacun. Amen.



17 janvier 2007 - Audience Générale
« Il fait entendre les sourds et parler les muets » (Mc 7, 31-37). Il s'agit de paroles tirées de l'Evangile de Marc et elles se réfèrent à la guérison d'un sourd-muet par Jésus. Dans ce bref épisode, l'évangéliste rapporte que le Seigneur, après lui avoir mis les doigts dans les oreilles et après avoir touché la langue du sourd-muet avec de la salive, accomplit le miracle en disant : « Effatà », qui signifie « Ouvre-toi ! ». Ayant retrouvé l'ouïe et récupéré le don de la parole, cet homme suscita l'admiration des autres en racontant ce qui lui était arrivé. Chaque chrétien, spirituellement sourd et muet en raison du péché originel, reçoit avec le Baptême le don du Seigneur qui met ses doigts sur son visage, et ainsi, à travers la grâce du Baptême, devient capable d'écouter la parole de Dieu et de la proclamer à ses frères. Plus encore, à partir de ce moment, sa tâche est de grandir dans la connaissance et dans l'amour du Christ, de manière à annoncer l'Evangile et à en témoigner efficacement.



Message pour le Carême 2007
Le sang et l'eau.
« Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé ». Regardons avec confiance le côté transpercé de Jésus, d'où jaillissent « du sang et de l'eau » (Jn 19, 34) ! Les Pères de l'Église ont considéré ces éléments comme les symboles des sacrements du Baptême et de l'Eucharistie. Avec l'eau du Baptême, grâce à l'action du Saint Esprit, se dévoile à nous l'intimité de l'amour trinitaire. Pendant le chemin du Carême, mémoire de notre Baptême, nous sommes exhortés à sortir de nous-mêmes pour nous ouvrir, dans un abandon confiant, à l'étreinte miséricordieuse du Père (cf. saint Jean Chrysostome, Catéchèses 3,14).



25 janvier 2007 - Homélie Vêpres St Paul Hors les Mursbr> « Il fait entendre les sourds et parler les muets » (Mc 7, 37)…

Les paroles « Il fait entendre les sourds et parler les muets » constituent une bonne nouvelle, qui annonce la venue du Royaume de Dieu et la guérison de l'incommunicabilité et de la division. Ce message se retrouve dans toute la prédication et l'œuvre de Jésus, qui traversait les villages, les villes et les campagnes, et, partout où il allait, « on mettait les malades sur les places et on le priait de les laisser toucher ne fût-ce que la frange de son manteau, et tous ceux qui le touchaient étaient sauvés » (Mc 6, 56). La guérison du sourd-muet, … a lieu alors que Jésus, ayant quitté la région de Tyr, se dirige vers le lac de Galilée, traversant ce qu'on appelle la « Décapole », territoire multiethnique et multireligieux (cf. Mc 7, 31). Une situation emblématique également pour notre époque. Comme ailleurs, dans la Décapole également, on présente à Jésus un malade, un homme sourd et ayant des difficultés à parler (moghìlalon) et on le prie de lui imposer les mains, car on le considère comme un homme de Dieu. Jésus conduit le sourd-muet loin de la foule et accomplit des gestes qui signifient un contact salvifique - il met ses doigts dans ses oreilles, touche avec sa salive la langue du malade - puis, tournant le regard vers le ciel, commande : « Ouvre-toi ! ». Il prononce ce commandement en araméen (« Ephphata ») vraisemblablement la langue des personnes présentes et du sourd-muet lui-même, une expression que l'évangéliste traduit en grec (dianoìchthti). Les oreilles du sourd s'ouvrirent, le lien de sa langue se dénoua : « et il parlait correctement » (orthos). Jésus recommande que l'on ne dise rien du miracle. Mais, plus il le recommandait, « de plus belle ils le proclamaient ». Et le commentaire émerveillé de ceux qui y avaient assisté reprend la prédication d'Isaïe pour l'avènement du Messie : « Il fait entendre les sourds et parler les muets » (Mc 7, 37).

Le premier enseignement que nous tirons de cet épisode biblique, rappelé également lors du rite du baptême, est que, dans la perspective chrétienne, l'écoute est prioritaire. A cet égard, Jésus affirme de façon explicite : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et l'observent ! » (Lc 11, 28). Plus encore, à Marthe, préoccupée par tant de choses, Il dit qu'« il en faut peu, une seule même » (Lc 10, 42). Et du contexte, il apparaît que cette seule chose est l'écoute obéissante de la Parole. C'est pourquoi l'écoute de la parole de Dieu est prioritaire pour notre engagement oecuménique. En effet, ce n'est pas nous qui faisons ou organisons l'unité de l'Eglise. L'Eglise ne se fait pas elle-même et ne vit pas d'elle-même, mais de la parole créatrice qui vient de la bouche de Dieu. Ecouter ensemble la parole de Dieu ; pratiquer la lectio divina de la Bible, c'est-à-dire la lecture liée à la prière ; se laisser surprendre par la nouveauté, qui ne vieillit jamais et qui ne finit jamais, de la parole de Dieu ; surmonter notre surdité face aux paroles qui ne s'accordent pas avec nos préjugés et nos opinions ; écouter et étudier, dans la communion des croyants de tous les temps : tout cela constitue un chemin à parcourir pour atteindre l'unité dans la foi, comme réponse à l'écoute de la Parole.



10 février 2007 - A la Confédération Nationale "Misericordie" et donneurs de sang
Chaque baptisé devrait être un "Evangile vécu".



14 février 2007 - Audience Générale
L'histoire du christianisme aurait eu un développement bien différent s'il n'y avait pas eu le généreux apport de nombreuses femmes. C'est pourquoi, comme l'écrivit mon cher prédécesseur Jean-Paul II dans la Lettre apostolique Mulieris dignitatem, « L'Eglise rend grâce pour toutes les femmes et pour chacune d'elles... L'Eglise rend grâce pour toutes les manifestations du "génie" féminin apparues au cours de l'histoire, dans tous les peuples et dans toutes les nations ; elle rend grâce pour tous les charismes dont l'Esprit Saint a doté les femmes dans l'histoire du Peuple de Dieu, pour toutes les victoires remportées grâce à leur foi, à leur espérance et à leur amour: elle rend grâce pour tous les fruits de la sainteté féminine » (n. 31). Comme on le voit, l'éloge concerne les femmes au cours de l'histoire de l'Eglise et il est exprimé au nom de la communauté ecclésiale tout entière. Nous nous unissons nous aussi à cette appréciation en rendant grâce au Seigneur, car Il conduit son Eglise, génération après génération, en s'appuyant indistinctement sur des hommes et des femmes, qui savent faire fructifier leur foi et leur baptême pour le bien du Corps ecclésial tout entier, pour la plus grande gloire de Dieu.



5 avril 2007 - Homélie Messe chrismale
Saint Paul, à propos de ce qui se passe lors du Baptême, utilise explicitement l'image du vêtement : « En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ » (Gal 3, 27). Voilà ce qui s'accomplit dans le Baptême : nous nous revêtons du Christ, Il nous donne ses vêtements et ceux-ci ne sont pas quelque chose d'extérieur. Cela signifie que nous entrons dans une communion existentielle avec Lui, que son être et le nôtre confluent, s'interpénètrent réciproquement. « Ce n'est plus moi qui vit, mais le Christ qui vit en moi » - c'est ainsi que saint Paul décrit l'événement de son baptême dans la Lettre aux Galates (2, 2). Le Christ a mis nos vêtements : la douleur et la joie de l'être humain, la faim, la soif, la fatigue, les espérances et les déceptions, la peur de la mort, toutes nos angoisses jusqu'à la mort. Et il nous a donné ses « vêtements ». Ce qu'il expose dans la Lettre aux Galates comme simple « fait » du Baptême - le don du nouvel être - Paul nous le présente dans la Lettre aux Ephésiens comme un devoir permanent : « Il s'agit de vous défaire de votre conduite d'autrefois, de l'homme ancien qui est en vous... Adoptez le comportement de l'homme nouveau, créé saint et juste dans la vérité, à l'image de Dieu. Débarrassez-vous donc du mensonge, et dites toute la vérité à votre prochain, parce que nous sommes membres les uns des autres. Si vous êtes en colère ne tombez pas dans le péché...» (Ep 4, 22-26).

Mais avec le vêtement de lumière que le Seigneur nous a donné lors du Baptême et, de manière nouvelle, lors de l'Ordination sacerdotale, nous pouvons aussi penser au vêtement nuptial, dont Il nous parle dans la parabole du banquet de Dieu. Dans les homélies de saint Grégoire le Grand, j'ai trouvé à ce propos une réflexion digne d'intérêt. Grégoire distingue entre la version de Luc de la parabole et celle de Matthieu. Il est convaincu que la parabole de Luc parle du banquet nuptial eschatologique, alors que - selon lui - la version transmise par Matthieu traiterait de l'anticipation de ce banquet nuptial dans la liturgie et dans la vie de l'Eglise. En effet, chez Matthieu - et seulement chez Matthieu - le roi vient dans la salle remplie de monde pour voir ses hôtes. Et voilà qu'au sein de cette multitude, il trouve aussi un hôte sans habit nuptial, que l'on jette ensuite dehors dans les ténèbres. Alors Grégoire se demande : « Mais quelle espèce d'habit lui manquait-il ? Tous ceux qui sont réunis dans l'Eglise ont reçu l'habit nouveau du baptême et de la foi ; autrement ils ne seraient pas dans l'Eglise. Que manque-t-il donc encore ? Quel habit nuptial doit encore être ajouté ? ». Le Pape répond : « Le vêtement de l'amour. Et, malheureusement, parmi ses hôtes auxquels il avait donné l'habit nouveau, le vêtement blanc de la renaissance, le roi en trouve certains qui ne portent pas le vêtement de couleur pourpre du double amour envers Dieu et envers le prochain. « Dans quelle condition voulons-nous nous approcher de la fête du ciel, si nous ne portons pas l'habit nuptial - c'est-à-dire l'amour, qui seul peut nous rendre beaux ? », demande le Pape. Sans l'amour, une personne est obscure intérieurement. Les ténèbres extérieures, dont parle l'Evangile, ne sont que le reflet de la cécité intérieure du coeur (cf. Hom. 38, 8-13).



15 avril 2007 - Homélie Messe 80 ans du Saint-Père Benoit XVI
Selon une tradition ancienne, ce dimanche s'appelle dimanche in Albis. En ce jour, les néophytes de la veillée pascale revêtaient une fois encore leur vêtement blanc, symbole de la lumière que le Seigneur leur avait donnée au baptême. Ils déposaient ensuite leur vêtement blanc, mais la luminosité nouvelle qui leur avait été communiquée, ils devaient la faire entrer dans leur vie quotidienne. La flamme délicate de la vérité et du bien que le Seigneur avait allumée en eux, il devaient la conserver avec diligence pour apporter ainsi à notre monde quelque chose de la luminosité et de la bonté de Dieu.

La Miséricorde est le vêtement de lumière que le Seigneur nous a donné au baptême. Nous ne devons pas laisser cette lumière s'éteindre. Au contraire, elle doit grandir en nous chaque jour et apporter ainsi au monde la joyeuse annonce de Dieu.



12 mai 2007 - Visite à la Ferme de l'Espérance, à Guaratinguetá, au Brésil
"Voici, je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte j'entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi" (Ap 3, 20). Ce sont des paroles divines qui touchent le plus profond de l'âme et qui la font vibrer jusqu'à ses racines les plus profondes.

A un certain moment de notre vie, Jésus vient et frappe à notre porte, des coups d'une grande douceur, au plus profond des cœurs bien disposés. Avec vous, il l'a fait à travers une personne amie ou un prêtre, ou bien peut-être a-t-il prédisposé une série de coïncidences pour vous faire comprendre que vous êtes objet de la prédilection divine. A travers l'institution qui vous accueille, le Seigneur vous a permis cette expérience de guérison physique et spirituelle d'une importance vitale pour vous et pour vos proches. A la suite de cela, la société attend que vous sachiez transmettre ce bien précieux de la santé à vos amis et aux membres de toute la communauté.

Vous devez être les ambassadeurs de l'espérance! Le Brésil possède des statistiques extrêmement élevées en ce qui concerne la dépendance chimique à l'égard des drogues et des stupéfiants. Et l'Amérique latine dans son ensemble également. C'est pourquoi je dis aux revendeurs de drogue de bien réfléchir au mal qu'ils sont en train de faire à une multitude de jeunes et d'adultes de toutes les couches sociales: Dieu leur demandera compte de ce qu'ils ont fait. La dignité humaine ne peut pas être foulée au pied de cette manière. Le mal provoqué mérite la même réprobation que celle que Jésus exprima à l'égard de ceux qui scandalisaient les "plus petits", les préférés de Dieu (cf. Mt 18, 7-10).

Grâce à une thérapie qui inclut l'assistance médicale, psychologique et pédagogique, mais également beaucoup de prière, de travail manuel et de discipline, nombreuses sont déjà les personnes, en particulier les jeunes, qui ont réussi à se libérer de la dépendance chimique et de l'alcool et à retrouver le sens de la vie.

La réinsertion dans la société constitue, sans aucun doute, une démonstration de l'efficacité de votre initiative. Toutefois, ce qui a attire le plus l'attention, et confirme la validité du travail, ce sont les conversions, le fait de retrouver Dieu et la participation active à la vie de l'Eglise. Il ne suffit pas de soigner le corps, il faut orner l'âme des dons divins les plus précieux reçus avec le Baptême.

Nous rendons grâce à Dieu d'avoir voulu placer de si nombreuses âmes sur la voie d'une espérance renouvelée, avec l'aide du Sacrement du pardon et de la célébration de l'Eucharistie.



7 juin 2007 - Homélie Messe Corpus Domini
L'Eucharistie est la nourriture réservée à ceux qui, dans le Baptême, ont été libérés de l'esclavage et sont devenus ses enfants.



17 juin 2007, avec les jeunes, à Assise ; à l'occasion du 8ème centenaire de la conversion de Saint François.
Parce qu'il est du Christ, François est également homme de l'Eglise. Du Crucifié de saint Damien, il avait eu l'indication de réparer la maison du Christ, qui est précisément l'Eglise. Entre le Christ et l'Eglise, il y a un lien intime et indissoluble. Etre appelé à la réparer comportait certainement dans la mission de François, quelque chose de personnel et d'original. Dans le même temps, ce devoir n'était rien d'autre au fond, que la responsabilité attribuée par le Christ à chaque baptisé. Et il dit également à chacun de nous: "Va, et répare ma maison". Nous sommes tous appelés à réparer à nouveau à chaque génération la mais

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