Benoît XVI de A à Z

Vie - Famille - Mariage...

1 - Seulement là où on voit Dieu commence véritablement la vie. Seulement lorsque nous rencontrons dans le Christ le Dieu vivant, nous connaissons ce qu'est la vie. Nous ne sommes pas le produit accidentel et dépourvu de sens de l'évolution. Chacun de nous est le fruit d'une pensée de Dieu. Chacun de nous est voulu, chacun est aimé, chacun est nécessaire - Homélie Intronisation 24.4.2005


2 - L'Evêque de Rome siège sur sa Chaire pour témoigner du Christ. Ainsi la Chaire est le symbole de la potestas docendi, cette autorité d'enseignement qui est la partie essentielle du mandat de lier et de délier conféré par le Seigneur à Pierre et, après lui, aux Douze. Dans l'Eglise, l'Ecriture Sainte, dont la compréhension s'accroît sous l'inspiration de l'Esprit Saint, et le ministère de l'interprétation authentique, conféré aux apôtres, appartiennent l'un à l'autre de façon indissoluble. Là où l'Ecriture Sainte est détachée de la voix vivante de l'Eglise, elle devient la proie des discussions des experts. Tout ce que ces derniers ont à nous dire est certainement important et précieux; le travail des savants est d'une aide appréciable pour pouvoir comprendre ce processus vivant à travers lequel l'Ecriture a grandi et comprendre ainsi sa richesse historique. Mais la science ne peut pas nous fournir à elle seule une interprétation définitive et faisant autorité; elle n'est pas en mesure de nous donner, dans l'interprétation, la certitude avec laquelle nous pouvons vivre et pour laquelle nous pouvons également mourir. C'est pourquoi, nous avons besoin d'un mandat plus grand, qui ne peut pas naître uniquement des capacités humaines. C'est pourquoi nous avons besoin de la voix de l'Eglise vivante, de cette Eglise confiée à Pierre et au collège des apôtres jusqu'à la fin des temps.

Cette autorité d'enseignement effraie un grand nombre d'hommes à l'intérieur et à l'extérieur de l'Eglise. Ils se demandent si celle-ci ne menace pas la liberté de conscience, si elle n'est pas une présomption s'opposant à la liberté de pensée. Il n'en est pas ainsi. Le pouvoir conféré par le Christ à Pierre et à ses successeurs est, au sens absolu, un mandat pour servir. L'autorité d'enseigner, dans l'Eglise, comporte un engagement au service de l'obéissance à la foi. Le Pape n'est pas un souverain absolu, dont la pensée et la volonté font loi. Au contraire: le ministère du Pape est la garantie de l'obéissance envers le Christ et envers Sa Parole. Il ne doit pas proclamer ses propres idées, mais se soumettre constamment, ainsi que l'Eglise, à l'obéissance envers la Parole de Dieu, face à toutes les tentatives d'adaptation et d'appauvrissement, ainsi que face à tout opportunisme. C'est ce que fit le Pape Jean-Paul II lorsque, face à toutes les tentatives, apparemment bienveillantes envers l'homme, face aux interprétations erronées de la liberté, il souligna de manière catégorique l'inviolabilité de l'être humain, l'inviolabilité de la vie humaine de sa conception jusqu'à sa mort naturelle. La liberté de tuer n'est pas une véritable liberté, mais une tyrannie qui réduit l'être humain en esclavage. Le Pape est conscient d'être, dans ses grandes décisions, lié à la grande communauté de foi de tous les temps, aux interprétations faisant autorité qui sont apparues le long du chemin du pèlerinage de l'Eglise. Ainsi son pouvoir ne se trouve pas «au dessus», mais il est au service de la Parole de Dieu, et c'est sur lui que repose la responsabilité de faire en sorte que cette Parole continue à rester présente dans sa grandeur et à retentir dans sa pureté, de façon à ce qu'elle ne soit pas détruite par les changements incessants des modes. - Homélie Saint Jean de Latran 7.5.2005


3 - L'Église ne cesse de proclamer et de défendre les droits humains fondamentaux, malheureusement encore violés en différentes parties de la terre, et elle œuvre afin que soient reconnus les droits de toute personne humaine à la vie, à la nourriture, à un toit, au travail, à l'assistance sanitaire, à la protection de la famille et à la promotion du développement social, dans le respect de la dignité de l'homme et de la femme, créés à l'image de Dieu. Soyez assurés que l'Église catholique continuera, dans le cadre et avec les moyens qui lui sont propres, à offrir sa collaboration pour la sauvegarde de la dignité de tout homme et le service du bien commun - Au Corps Diplomatique 12.5.2005


4 - Afin de conférer un visage véritablement humain à la société, aucun peuple ne peut ignorer le bien précieux de la famille, fondée sur le mariage. "L'alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une communauté de toute la vie, ordonnée par son caractère naturel au bien des conjoints ainsi qu'à la génération et à l'éducation de enfants" (can. 1055), constitue le fondement de la famille, patrimoine et bien commun de l'humanité. C'est pourquoi l'Eglise ne peut se lasser d'annoncer que, conformément aux desseins de Dieu (cf. Mt 19, 3-9), le mariage et la famille sont irremplaçables et n'admettent pas d'alternative.

La famille chrétienne a, aujourd'hui plus que jamais, une mission très noble, qu'elle ne peut éluder, qui est de transmettre la foi, qui implique de se donner à Jésus Christ, mort et ressuscité, et de s'insérer dans la communauté ecclésiale. Les parents sont les premiers évangélisateurs des enfants, don précieux du Créateur (cf. Gaudium et spes, n. 50), en commençant par l'enseignement des premières prières. C'est ainsi que l'on construit progressivement un univers moral enraciné dans la volonté de Dieu, où l'enfant grandit dans les valeurs humaines et chrétiennes qui confèrent tout son sens à la vie. - Lettre pour la Vème Rencontre mondiale des familles en 2006 - 17.5.2005


5 - Soutenue par la sollicitude paternelle de Joseph, Marie accueillit son Fils. Dans le Foyer de Nazareth, Jésus atteignit sa maturité au sein d'une famille humainement merveilleuse et empreinte du mystère divin, qui continue à représenter un modèle pour toutes les familles.
En effet, c'est dans la coexistence au sein du foyer domestique que la famille réalise sa vocation de vie humaine et chrétienne, partageant les joies et les attentes dans un climat de compréhension et d'aide réciproque. C'est pourquoi l'être humain qui naît, qui grandit et qui se forme dans la famille, est capable d'entreprendre sans incertitudes le chemin du bien, sans se laisser désorienter par les modes et les idéologies qui aliènent la personne humaine.
Je confie à la Très Sainte Vierge Marie, qui engendra l'Auteur de la vie, chaque vie humaine, du premier instant de son existence jusqu'à sa fin naturelle, et je lui demande de préserver chaque famille de toute injustice sociale, de tout ce qui dégrade sa dignité et porte atteinte à sa liberté; et je demande également que l'on respecte la liberté religieuse et le liberté de conscience de chaque personne. - Aux Evêques d'Espagne 19.5.2005


6 - Dans le processus d'élargissement de l'Union européenne, il est "capital" de rappeler que l'Union "n'aurait pas de consistance si elle était réduite à ses seules composantes géographiques et économiques". Au contraire, elle doit "avant tout consister en une harmonisation des valeurs appelées à s'exprimer dans le droit et dans la vie" (Ecclesia in Europa, n. 110). Cela exige à juste titre de chaque Etat une organisation correcte de la société, qui retrouve de façon créative l'âme de l'Europe, acquise à travers la contribution décisive du christianisme, en affirmant la dignité de la personne humaine et les valeurs de la raison, de la liberté, de la démocratie et de l'Etat de droit (cf. ibid., n. 109). - Au Nouvel Ambassadeur de Macédoine 19.5.2005


7 - Ces valeurs de paix et de fraternité, que ces saints patrons de l'Europe, avec saint Benoît, ont inlassablement défendues, demeurent des éléments indispensables pour construire des communautés de solidarité, ouvertes au progrès humain intégral, respectant la dignité de chaque être humain et de tout l'être humain. - Au Premier Ministre de Macédoine 23.5.2005


8 - Dans un monde à la fois multiple et éclaté, mais aussi soumis aux fortes exigences de la mondialisation des relations économiques et plus encore des informations, il importe au plus haut point de mobiliser les énergies de l'intelligence pour que soient reconnus partout les droits de l'homme à l'éducation et à la culture, spécialement dans les pays les plus pauvres. Dans ce monde où l'homme doit apprendre de plus en plus à reconnaître et à respecter son frère, l'Église veut apporter sa propre contribution au service de la communauté humaine, en éclairant, d'une manière sans cesse approfondie, la relation qui unit chaque homme au Créateur de toute vie et qui fonde la dignité inaliénable de chaque être humain, de sa conception à sa fin naturelle. - Lettre pour le 25ème anniversaire de la Visite de Jean Paul II à l'UNESCO 24.5.2005


9 - Une question névralgique, qui demande notre plus grande attention pastorale, est celle de la famille. En Italie, encore davantage que dans d'autres pays, la famille représente vraiment la cellule fondamentale de la société, elle est profondément enracinée dans le coeur des jeunes générations et prend en charge de multiples problèmes, offrant son soutien et des remèdes à des situations autrement désespérées. Toutefois, en Italie la famille est également exposée, dans le climat culturel actuel, à de nombreux risques et menaces que nous connaissons tous. A la fragilité et à l'instabilité au sein de nombreuses unions conjugales s'ajoute, en effet, la tendance diffuse dans la société et dans la culture, à contester le caractère unique et la mission propre de la famille fondée sur le mariage. De plus, l'Italie est précisément l'un des pays où le phénomène de la baisse de la natalité est le plus grave et persistant, entraînant des conséquences déjà lourdes pour le corps social tout entier. C'est pourquoi, vous, Evêques italiens, avez depuis longtemps uni votre voix à celle de Jean-Paul II, tout d'abord pour défendre le caractère sacré de la vie et la valeur de l'institution matrimoniale, mais également pour promouvoir le rôle de la famille dans l'Eglise et dans la société, en demandant des mesures économiques et législatives qui soutiennent les nouvelles familles dans la procréation et l'éducation des enfants. Dans le même esprit, vous êtes actuellement engagés à éclairer et à motiver les choix des catholiques et de tous les citoyens à propos des référendums désormais imminents concernant la loi sur la procréation assistée: précisément en raison de sa clarté et de son caractère concret, votre engagement est le signe de la sollicitude des pasteurs pour chaque être humain, qui ne peut jamais être réduit à un moyen, mais qui est toujours une fin, comme nous l'enseigne Notre Seigneur Jésus Christ dans son Evangile et comme nous le dit la raison humaine elle-même. Dans cet engagement, et dans toute l'oeuvre variée qui fait partie de la mission et du devoir des pasteurs, je suis proche de vous à travers la parole et la prière, confiant dans la lumière et dans la grâce de l'Esprit qui agit dans les consciences et dans les coeurs. Cette même sollicitude pour le bien véritable de l'homme qui nous pousse à prendre soin du sort des familles et du respect de la vie humaine s'exprime dans l'attention aux pauvres qui sont parmi nous, aux malades, aux immigrés, aux peuples décimés par les maladies, les guerres et la faim. Chers frères Evêques italiens, je désire vous remercier, ainsi que vos fidèles, pour l'ampleur de votre charité, qui contribue à faire concrètement de l'Eglise un peuple nouveau dans lequel personne n'est étranger. Rappelons-nous toujours des paroles du Seigneur: ce que vous avez fait "à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait" (Mt 25, 40). - Aux Evêques d'Italie 30.5.2005


10 - Depuis désormais deux ans, l'engagement missionnaire de l'Eglise de Rome s'est concentré surtout sur la famille, non seulement parce que cette réalité humaine fondamentale est aujourd'hui confrontée à de multiples difficultés et menaces, et a donc particulièrement besoin d'être évangélisée et soutenue de façon concrète, mais également parce que les familles chrétiennes constituent une ressource décisive pour l'éducation à la foi, l'édification de l'Eglise comme communion et sa capacité de présence missionnaire dans les situations de vie les plus diverses, ainsi que pour apporter un ferment chrétien à la culture diffuse et aux structures sociales. Nous poursuivrons également ces orientations au cours de la prochaine année pastorale, c'est pourquoi le thème de notre congrès est: « Famille et communauté chrétienne: formation de la personne et transmission de la foi ».

Le présupposé dont il faut partir, pour pouvoir comprendre la mission de la famille dans la communauté chrétienne et ses devoirs de formation de la personne et de transmission de la foi, reste toujours celui de la signification que le mariage et la famille revêtent dans le dessein de Dieu, créateur et sauveur. Cela constituera donc le noyau de ma réflexion de ce soir, en me référant à l'enseignement de l'Exhortation apostolique Familiaris consortio (deuxième partie, nn. 12-16).


Le fondement anthropologique de la famille

Mariage et famille ne sont pas en réalité une construction sociologique due au hasard, et fruit de situations historiques et économiques particulières. Au contraire, la question du juste rapport entre l'homme et la femme puise ses racines dans l'essence la plus profonde de l'être humain et ne peut trouver sa réponse qu'à partir de là. C'est-à-dire qu'elle ne peut être séparée de la question ancienne et toujours nouvelle de l'homme sur lui-même: qui suis-je? Qu'est-ce que l'homme? Et cette question, à son tour, ne peut être séparée de l'interrogation sur Dieu: Dieu existe-t-il? Et qui est Dieu? Quel est son visage véritable? La réponse de la Bible à ces deux questions a valeur d'unité et de conséquence: l'homme est créé à l'image de Dieu, et Dieu lui-même est amour. C'est pourquoi la vocation à l'amour est ce qui fait de l'homme l'authentique image de Dieu: il devient semblable à Dieu dans la mesure où il devient quelqu'un qui aime.

De ce lien fondamental entre Dieu et l'homme en découle un autre: le lien indissoluble entre esprit et corps: l'homme est en effet une âme qui s'exprime dans le corps et un corps qui est vivifié par un esprit immortel. Le corps de l'homme et de la femme revêt donc également, pour ainsi dire, un caractère théologique; ce n'est pas uniquement un corps, et ce qui est biologique chez l'homme n'est pas seulement biologique, mais est l'expression et la réalisation de notre humanité. De même, la sexualité humaine n'est pas séparée de notre nature de personne, mais lui appartient. Ce n'est que lorsque la sexualité est intégrée dans la personne qu'elle réussit à acquérir un sens.

Ainsi, des deux liens, celui de l'homme avec Dieu et, dans l'homme, celui du corps avec l'esprit, en découle un troisième: celui entre personne et institution. La totalité de l'homme inclut en effet la dimension du temps, et le « oui » de l'homme est un dépassement du moment présent: dans son intégrité, le « oui » signifie « toujours », et constitue l'espace de la fidélité. Ce n'est qu'au sein de celui-ci que peut croître la foi qui donne un avenir et qui permet que les enfants, fruits de l'amour, croient en l'homme et en son avenir en des temps difficiles. La liberté du « oui » se révèle donc comme une liberté capable d'assumer ce qui est définitif: la plus grande expression de la liberté n'est alors pas la recherche du plaisir, sans jamais parvenir à une véritable décision. Apparemment, cette ouverture permanente semble être la réalisation de la liberté, mais ce n'est pas vrai: la véritable expression de la liberté est la capacité à se décider pour un don définitif, dans lequel la liberté, en se donnant, se retrouve pleinement soi-même.

De façon concrète, le « oui » personnel et réciproque de l'homme et de la femme ouvre les portes à l'avenir, à l'authentique humanité de chacun, et, dans le même temps, est destiné au don d'une nouvelle vie. C'est pourquoi ce « oui » personnel ne peut être qu'un « oui » publiquement responsable, à travers lequel les conjoints assument la responsabilité publique de la fidélité qui garantit également l'avenir de la communauté. En effet, aucun de nous n'appartient exclusivement à soi-même: c'est pourquoi chacun est appelé à assumer au plus profond de soi sa responsabilité publique. Le mariage comme institution n'est donc pas une ingérence indue de la société ou de l'autorité, l'imposition d'une forme extérieure dans la réalité la plus privée de la vie; il s'agit au contraire d'une exigence intrinsèque du pacte de l'amour conjugal et de la profondeur de la personne humaine.

Les diverses formes actuelles de dissolution du mariage, comme les unions libres et le « mariage à l'essai », jusqu'au pseudo-mariage entre personnes du même sexe, sont au contraire l'expression d'une liberté anarchique, qui se fait passer à tort pour la véritable liberté de l'homme. Une telle pseudo-liberté repose sur une banalisation du corps, qui inclut inévitablement la banalisation de l'homme. Son présupposé est que l'homme peut faire ce qu'il veut de lui-même: son corps devient ainsi une chose secondaire, manipulable du point de vue humain, qui peut être utilisé comme bon lui semble. Le libertinage, qui se fait passer pour la découverte du corps et de sa valeur, est en réalité un dualisme qui rend le corps méprisable, le plaçant pour ainsi dire en dehors de l'être authentique et de la dignité de la personne.


Mariage et famille dans l'histoire du salut

La vérité du mariage et de la famille, qui puise ses racines dans la vérité de l'homme, a trouvé sa réalisation dans l'histoire du salut, qui a en son centre la parole: « Dieu aime son peuple ». La révélation biblique, en effet, est avant tout l'expression d'une histoire d'amour, l'histoire de l'Alliance de Dieu avec les hommes: c'est pourquoi l'histoire de l'amour et de l'union d'un homme et d'une femme dans l'alliance du mariage a pu être assumée par Dieu comme symbole de l'histoire du salut. Le caractère inexprimable, le mystère de l'amour de Dieu pour les hommes, reçoit sa forme linguistique du vocabulaire du mariage et de la famille, dans le sens positif et négatif: le rapprochement de Dieu de son peuple est en effet présenté à travers le langage de l'amour sponsal, tandis que l'infidélité d'Israël, son idolâtrie, est désignée comme l'adultère et la prostitution.

Dans le Nouveau Testament, Dieu radicalise son amour jusqu'à devenir Lui-même, dans son Fils, chair de notre chair, vrai homme. De cette façon, l'union de Dieu avec l'homme a assumé sa forme suprême, irréversible et définitive. Et ainsi, la forme définitive de l'amour humain également, est tracée, ce « oui » réciproque qui ne peut être révoqué: cette forme n'aliène pas l'homme, mais le libère des aliénations de l'histoire pour le ramener à la vérité de la création. Le caractère sacramentel que le mariage revêt dans le Christ signifie donc que le don de la création a été élevé au niveau de la grâce de la rédemption. La grâce du Christ ne vient pas s'ajouter de l'extérieur à la nature de l'homme, elle ne lui fait pas violence, mais la libère et la restaure, précisément en l'élevant au-delà de ses propres limites. Et, de même que l'incarnation du Fils de Dieu révèle sa véritable signification dans la croix, ainsi, l'authentique amour humain est don de soi, il ne peut exister s'il veut se soustraire à la croix.

Chers frères et sœurs, ce lien profond entre Dieu et l'homme, entre l'amour de Dieu et l'amour humain, trouve une confirmation également dans certaines tendances et développements négatifs, dont nous ressentons le poids. L'avilissement de l'amour humain, la suppression de l'authentique capacité d'aimer se révèle en effet, à notre époque, l'arme la plus adaptée et la plus efficace pour chasser Dieu de l'homme, pour éloigner Dieu du regard et du cœur de l'homme. De façon analogue, la volonté de « libérer » la nature de Dieu conduit à perdre de vue la réalité même de la nature, y compris la nature de l'homme, en la réduisant à un ensemble de fonctions dont on peut disposer à souhait pour édifier un monde supposé meilleur et une humanité supposée plus heureuse; au contraire, on détruit le dessein du Créateur et, ainsi, la vérité de notre nature.


Les enfants

En ce qui concerne la procréation des enfants, le mariage reflète également son modèle divin, l'amour de Dieu pour l'homme. Chez l'homme et chez la femme, la paternité et la maternité, comme le corps et comme l'amour, ne se laissent pas cerner par la biologie: la vie n'est donnée entièrement que lorsqu'à la naissance sont également donnés l'amour et le sens qui permettent de dire oui à cette vie. C'est précisément de ce fait qu'apparaît tout à fait clairement combien il est contraire à l'amour humain, à la vocation profonde de l'homme et de la femme, de fermer systématiquement sa propre union au don de la vie, et plus encore de supprimer ou de manipuler la vie qui naît.

Cependant, aucun homme et aucune femme ne peuvent à eux seuls et uniquement avec leurs propres forces donner aux enfants de manière adaptée l'amour et le sens de la vie. En effet, pour pouvoir dire à quelqu'un « ta vie est bonne, bien que je ne connaisse pas ton avenir », une autorité et une crédibilité supérieures à celles que l'individu peut se donner lui-même sont nécessaires. Le chrétien sait que cette autorité est conférée à cette famille plus vaste que Dieu, à travers son Fils Jésus Christ et le don de l'Esprit Saint, a créée dans l'histoire des hommes, c'est-à-dire à l'Eglise. Il reconnaît ici à l'œuvre cet amour éternel et indestructible qui assure à la vie de chacun de nous son sens permanent, même si nous ne connaissons pas l'avenir. C'est pour cette raison que l'édification de chaque famille chrétienne se situe dans le contexte de la famille plus vaste de l'Eglise, qui la soutient et l'emmène avec elle et qui garantit le fait qu'elle a un sens et qu'à l'avenir également le « oui » du Créateur sera présent sur elle. Et, réciproquement, l'Eglise est édifiée par les familles, « petites Eglises domestiques », comme les a appelées le Concile Vatican II (Lumen gentium, n. 11; Apostolicam actuositatem, n. 11), en redécouvrant une antique expression patristique (Saint Jean Chrysostome, In Genesim serm. VI, 2; VII, 1). Dans la même optique, Familiaris consortio affirme que «le mariage chrétien... constitue le lieu naturel où s'accomplit l'insertion de la personne humaine dans la grande famille de l'Eglise» (n. 15).


La famille et l'Eglise

Une conséquence évidente découle de tout cela: la famille et l'Eglise, concrètement, les paroisses et les autres formes de communautés ecclésiales, sont appelées à la plus étroite collaboration pour la tâche fondamentale qui est constituée, de manière indissociable, par la formation de la personne et par la transmission de la foi. Nous savons bien que pour une œuvre d'éducation authentique il ne suffit pas d'une théorie juste ou d'une doctrine à transmettre. Il faut quelque chose de beaucoup plus grand et humain, de la proximité, quotidiennement vécue, qui est propre à l'amour et qui trouve son milieu le plus propice avant tout dans la communauté familiale, mais ensuite également dans une paroisse, ou un mouvement ou une association ecclésiale, où se rencontrent des personnes qui prennent soin de leurs frères, en particulier des enfants et des jeunes, mais également des adultes, des personnes âgées, des malades, des familles elles-mêmes car elles les aiment dans le Christ. Le grand patron des éducateurs, saint Jean Bosco, rappelait à ses fils spirituels, que l'« éducation est une chose du cœur et que Dieu seul en est le patron » (Epistolario, 4, 209).

Au centre de l'œuvre éducative, et en particulier dans l'éducation à la foi, qui est le sommet de la formation de la personne et son horizon le plus adapté, se trouve de manière concrète la figure du témoin: il devient un point de référence précisément dans la mesure ou il sait rendre raison de l'espérance qui soutient sa vie (cf. 1 P 3, 15), il est personnellement concerné par la vérité qu'il propose. D'autre part, le témoin ne renvoie jamais à lui-même mais à quelque chose, ou mieux à Quelqu'un plus grand que lui, qu'il a rencontré et dont il a éprouvé la bonté à laquelle on peut faire confiance. Ainsi, chaque éducateur et témoin trouve son modèle inégalable en Jésus Christ, le grand témoin du Père, qui ne disait rien de lui-même, mais qui parlait comme le Père le lui avait enseigné (cf. Jn 8, 28).

C'est la raison pour laquelle à la base de la formation de la personne chrétienne et de la transmission de la foi se trouvent nécessairement la prière, l'amitié personnelle avec le Christ et la contemplation en Lui du visage du Père. Cela vaut évidemment pour tout notre engagement missionnaire, en particulier pour la pastorale de la famille: que la Famille de Nazareth soit donc pour nos familles et pour nos communautés l'objet d'une prière constante et confiante, ainsi qu'un modèle de vie.

Chers frères et sœurs, et en particulier vous, chers prêtres, je connais la générosité et le dévouement avec lesquels vous servez le Seigneur et l'Eglise. Votre travail quotidien pour la formation à la foi des nouvelles générations, en lien étroit avec les sacrements de l'initiation chrétienne, ainsi que pour la préparation au mariage et pour l'accompagnement des familles dans leur chemin souvent difficile, en particulier dans la grande tâche de l'éducation des enfants, est la route fondamentale pour régénérer continuellement l'Eglise et également pour vivifier le tissu social de notre bien-aimée ville de Rome.


La menace du relativisme

Continuez donc, sans vous laisser décourager par les difficultés que vous rencontrez. Le rapport éducatif est de par sa nature quelque chose de délicat: il met en effet en jeu la liberté de l'autre, que l'on provoque toujours, même si c'est avec douceur, à prendre une décision. Ni les parents, ni les prêtres ou les catéchistes, ni les autres éducateurs ne peuvent se substituer à la liberté de l'enfant, de l'adolescent ou du jeune auquel ils s'adressent. Et la proposition chrétienne interpelle de manière particulièrement profonde la liberté, l'appelant à la foi et à la conversion. Aujourd'hui, un obstacle particulièrement menaçant pour l'œuvre d'éducation est constitué par la présence massive, dans notre société et notre culture, de ce relativisme qui, en ne reconnaissant rien comme définitif, ne laisse comme ultime mesure que son propre moi avec ses désirs, et sous l'apparence de la liberté devient une prison pour chacun, séparant l'un de l'autre et réduisant chacun à se retrouver enfermé dans son propre « Moi ». Dans un tel horizon relativiste une véritable éducation n'est donc pas possible: en effet, sans la lumière de la vérité toute personne est condamnée, à un moment ou à un autre, à douter de la bonté de sa vie même et des relations qui la constituent, de la valeur de son engagement pour construire quelque chose en commun avec les autres.

Il est donc clair que nous devons non seulement chercher à surmonter le relativisme dans notre travail de formation des personnes, mais que nous sommes également appelés à nous opposer à sa domination destructrice dans la société et dans la culture. A côté de la parole de l'Eglise, le témoignage et l'engagement public des familles chrétiennes est donc très important, en particulier pour réaffirmer le caractère inviolable de la vie humaine de sa conception jusqu'à son terme naturel, la valeur unique et irremplaçable de la famille fondée sur le mariage et la nécessité de mesures législatives et administratives qui soutiennent les familles dans leur tâche d'engendrer et d'éduquer les enfants, tâche essentielle pour notre avenir commun. Je vous remercie cordialement également pour cet engagement.


Sacerdoce et vie consacrée

Un dernier message que je voudrais vous confier concerne le soin pour les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée: nous savons tous combien l'Eglise en a besoin! Pour que ces vocations naissent et parviennent à maturation, pour que les personnes appelées restent toujours dignes de leur vocation, la prière est tout d'abord décisive, une prière qui ne doit jamais manquer dans chaque famille et communauté chrétienne. Mais le témoignage de vie des prêtres, des religieux et des religieuses, la joie qu'ils expriment pour avoir été appelés par le Seigneur sont également fondamentaux. L'exemple que les enfants reçoivent au sein de leur propre famille et la conviction des familles que, pour elles aussi, la vocation de leurs enfants est un grand don du Seigneur est également essentiel. Le choix de la virginité par amour de Dieu et des frères, qui est demandé pour le sacerdoce et la vie consacrée, accompagne en effet la valorisation du mariage chrétien: l'un et l'autre, de deux manières différentes et complémentaires, rendent d'une certaine façon visible le mystère de l'alliance entre Dieu et son peuple. - au Congrès diocésain de Rome sur la Famille 6.6.2995 (principaux extraits)


11 - C'est au sein même de l'"Eglise domestique", "construite sur les bases culturelles solides et les riches valeurs de la tradition familiale africaine" que les enfants peuvent apprendre le caractère central de l'Eucharistie dans la vie chrétienne (cf. Ecclesia in Africa, n. 92). Il est très préoccupant que le tissu de la vie africaine, sa source même d'espérance et de stabilité, soit menacée par le divorce, par l'avortement, par la prostitution, par le trafic d'êtres humains et par une mentalité en faveur de la contraception, qui contribuent à l'effondrement de la morale sexuelle. Chers frères Evêques, je partage votre profonde préoccupation pour les ravages causés par le virus du SIDA et par les maladies qui y sont liées. Je prie en particulier pour les veuves, pour les orphelins, pour les jeunes mères et pour les personnes dont la vie a été détruite par cette cruelle épidémie. Je vous exhorte à poursuivre vos efforts pour combattre ce virus qui non seulement est meurtrier, mais menace sérieusement la stabilité économique et sociale du continent. L'Eglise catholique a toujours été en première ligne dans la prévention et dans le soin de cette maladie. L'enseignement traditionnel de l'Eglise a démontré être la seule façon intrinsèquement sûre pour prévenir la diffusion du SIDA. C'est pourquoi "l'affection, la joie, le bonheur et la paix apportés par le mariage chrétien et la fidélité, ainsi que la sécurité que donne la chasteté, doivent être continuellement présentés aux fidèles, spécialement aux jeunes" (Ecclesia in Africa, n. 116). - A des Evêques d'Afrique en Visite Ad Limina 10.6.2005


12 - La participation à la Messe du Dimanche doit être ressentie par le chrétien non pas comme une contrainte ou comme un poids, mais comme un besoin et une joie. Se réunir avec nos frères et soeurs, écouter la Parole de Dieu et se nourrir du Christ, qui s'est immolé pour nous, est une belle expérience qui donne un sens à la vie, qui diffuse la paix dans les coeurs. Sans le dimanche, nous chrétiens nous ne pouvons pas vivre. …
…Les parents sont appelés à faire découvrir à leurs enfants la valeur et l'importance de la réponse à l'invitation du Christ, qui convoque la famille chrétienne tout entière à la Messe du Dimanche..
… Que la Vierge Marie, nous enseigne à aimer toujours plus Jésus, dans la méditation constante de sa Parole et dans l'adoration de sa présence eucharistique, et nous aide à faire découvrir aux jeunes générations la "perle précieuse" de l'Eucharistie, qui donne son sens véritable et plein à la vie. Avec cette intention, nous nous adressons à la Sainte Vierge - Angelus 12.6.2005


13 - À l'instar de la plupart des pays de l'Europe occidentale, la société suisse a connu une évolution considérable des mœurs et, sous la pression conjuguée des progrès techniques et de la volonté d'une partie de l'opinion publique, des lois nouvelles ont été proposées dans plusieurs domaines touchant au respect de la vie et à la famille. Cela concerne les questions délicates de la transmission de la vie, de la maladie et de la fin de la vie, mais aussi la place de la famille et le respect du mariage. Sur toutes ces questions ayant trait aux valeurs fondamentales, l'Église catholique s'est exprimée clairement par la voix de ses Pasteurs, et elle continuera de le faire, autant que nécessaire, afin de rappeler sans cesse la grandeur inaliénable de la dignité humaine, qui demande le respect des droits humains et d'abord du droit à la vie. - Au Nouvel Ambassadeur de Suisse 16.6.2005


14 - Je sais que le peuple de votre pays est profondément conscient du devoir de promouvoir la paix et la solidarité dans notre monde. L'an dernier, votre Premier ministre, accompagné d'un groupe de vétérans, a visité le site historique du Mont-Cassin pour rendre hommage aux innombrables jeunes hommes qui ont sacrifié courageusement leur vie pour défendre les valeurs universelles fondamentales qui étaient menacées par de fausses idéologies nationalistes. Aujourd'hui encore, cette disponibilité à protéger et à promouvoir les valeurs de la justice et de la paix, qui transcendent les frontières culturelles ou nationales, représentent un trait caractéristique et louable de votre peuple….. A son niveau le plus significatif, cette générosité suscite une reconnaissance de la nature essentielle de la vie humaine comme un don et de notre monde en tant que famille des nations.
Le désir de promouvoir le bien commun est fondé sur la croyance selon laquelle l'homme vient au monde en tant que don du Créateur. C'est de Dieu que chaque homme et chaque femme - faits à son image - reçoivent leur dignité inviolable commune et leur appel à la responsabilité. Aujourd'hui, lorsque les personnes oublient leurs origines, comme c'est souvent le cas, et perdent ainsi de vue leur objectif, elles deviennent facilement la proie de tendances sociales fantaisistes, de la déformation de la vérité par des groupes d'intérêt particulier, et d'un individualisme exacerbé. Face à cette "crise du sens" (cf. Lettre encyclique Fides et ratio, n. 81), les autorités civiles et religieuses sont appelées à travailler ensemble, en encourageant chacun, y compris les jeunes, afin de "diriger leurs pas vers une vérité qui les transcende" (ibid., n. 5). Détachés de cette vérité universelle, qui est la seule garantie de liberté et de bonheur, les personnes sont à la merci de leurs caprices et perdent progressivement la capacité de découvrir la signification profondément satisfaisante de la vie humaine.
Les Néo-zélandais reconnaissent et accordent depuis toujours une place importante au mariage et à la vie familiale stable au sein de leur société et ils continuent même d'attendre de la part des forces politiques et sociales un soutien aux familles et une protection de la dignité des femmes, en particulier les plus vulnérables. Ils reconnaissent que les déformations séculières du mariage ne peuvent jamais offusquer la splendeur de l'alliance de toute une vie fondée sur le don généreux de soi et sur l'amour inconditionnel. La raison leur dit que "l'avenir de l'humanité passe par la famille" (Exhortation apostolique Familiaris Consortio, n. 86), qui offre à la société une base sûre pour ses aspirations. J'encourage donc le peuple… à continuer de relever le défi de construire un programme de vie, tant sur le plan individuel que communautaire, qui soit en relation avec le dessein de Dieu pour toute l'humanité.
Un processus de sécularisation inquiétant a lieu dans de nombreuses parties du monde. Là où les fondements chrétiens de la société risquent d'être oubliés, la tâche de préserver la dimension transcendante présente dans chaque culture et de renforcer l'exercice authentique de la liberté individuelle contre le relativisme devient toujours plus difficile. Un tel problème exige que l'Eglise et les responsables civils garantissent à la question de la moralité une large place dans le débat public. A cet égard, il existe un profond besoin aujourd'hui de retrouver une vision de la relation réciproque entre le droit civil et le droit moral, qui, en plus d'être proposée par la tradition chrétienne, est également une partie du patrimoine des grandes traditions juridiques de l'humanité (cf. Lettre encyclique Evangelium Vitae, n. 71). Ce n'est que de cette façon que les exigences multiples découlant des "droits" peuvent être reliées à la vérité et que la nature de la liberté authentique peut être correctement comprise dans le cadre de la vérité, qui fixe ses limites et révèle ses objectifs. - Au Nouvel Ambassadeur de Nouvelle Zélande 16.6.2005


15 - Si la dimension spirituelle des personnes est réprimée ou même niée, c'est l'âme de la nation qui est anéantie….
… Ce n'est qu'en respectant la dignité inviolable de la personne humaine et en promouvant les libertés individuelles qui en découlent que l'on peut édifier une société civile qui contribue au bien-être de tous ses citoyens. - au premier Ambassadeur d'Azerbaïdjan près le Saint-Siège 16.6.2005


16 - Je vous suis reconnaissant, Monsieur l'Ambassadeur, d'avoir exprimé la volonté renouvelée de votre pays de jouer un rôle actif en cette nouvelle période historique du Continent, contribuant à consolider ses capacités de dialogue, de défense et de promotion de la famille fondée sur le mariage. - Au nouvel Ambassadeur de Malte 16.6.2005


17 - Monsieur le Président, comme vous pouvez bien le comprendre, de nombreuses préoccupations accompagnent le début de mon service pastoral sur la Chaire de Pierre. Parmi celles-ci, je voudrais en signaler certaines qui, en raison de leur caractère universellement humain, ne peuvent qu'intéresser également ceux qui ont la responsabilité du bien public. J'entends faire allusion au problème de la protection de la famille fondée sur le mariage, telle qu'elle est également reconnue par la Constitution italienne (art. 29), au problème de la défense de la vie humaine, de sa conception jusqu'à son terme naturel, et enfin, au problème de l'éducation et donc de l'école, terrain d'entraînement indispensable pour la formation des nouvelles générations. L'Eglise, habituée à sonder la volonté de Dieu inscrite dans la nature même de la créature humaine, voit dans la famille une valeur très importante qui doit être défendue de toute attaque visant à en miner la solidité et à remettre en question son existence elle-même. De plus, l'Eglise reconnaît dans la vie humaine un bien primordial, présupposé de tous les autres biens, et elle demande donc que celle-ci soit respectée, à son début comme à son terme, tout en soulignant le devoir de soins palliatifs adaptés rendant la mort plus humaine. …

…J'ai l'assurance que les législateurs italiens, dans leur sagesse, sauront apporter aux problèmes qui viennent d'être évoqués des solutions "humaines", c'est-à-dire respectueuses des valeurs inviolables qui sont en jeu...

je m'associe à vous, Monsieur le Président, pour exhorter tous les citoyens et toutes les composantes de la société à vivre et à agir toujours dans un esprit de concorde authentique, dans un contexte de dialogue ouvert et de confiance mutuelle, dans l'engagement de servir et de promouvoir le bien commun et la dignité de chaque personne - Au Président de la République d'Italie 24.6.2005


18 - Chers frères, vos catéchistes ont fait leur, avec un grand zèle, la profonde conviction de saint Paul: "Malheur à moi si je n'annonçais pas l'Evangile!" (1 Co 9, 16). Au cours du Synode pour l'Océanie, beaucoup d'entre vous ont observé avec satisfaction qu'un nombre toujours plus élevé de fidèles laïcs parvient à une conscience plus profonde de leur devoir de participer à la mission d'évangélisation de l'Eglise (cf. Ecclesia in Oceania, n. 19). Si ce zèle doit réussir à convaincre un nombre toujours plus élevé de croyants du fait que "la foi porte en elle la capacité de façonner la culture elle-même en saisissant ses motivations jusqu'en son centre le plus profond" (ibid., n. 20), alors les priorités pastorales que vous avez définies, en particulier celles du mariage et de la stabilité de la vie de famille, demanderont des programmes appropriés de catéchèse pour adultes. De cette façon, je suis certain que les membres de votre peuple approfondiront leur compréhension de la foi, développeront leur capacité d'exprimer leur foi libératrice et répondront de l'espérance qui est en eux! (cf. 1 P 3, 15). - Aux Evêques de Papouasie en Visite Ad Limina 25.6.2005


19 - Je souhaite à tous de pouvoir vivre sereinement quelques jours d'un repos mérité et de détente, et je voudrais en même temps adresser un appel à la prudence à ceux qui se mettent en route pour rejoindre les différents lieux de villégiature. Chaque jour, hélas, spécialement en fin de semaine, on enregistre sur les routes des accidents avec tant de vies humaines tragiquement brisées, et plus de la moitié des victimes sont des jeunes. Beaucoup a été fait ces dernières années pour prévenir ces événements tragiques mais on peut et on doit faire davantage avec la contribution et l'engagement de tous. Il faut combattre la distraction et la superficialité qui en un moment peuvent ruiner notre avenir et celui des autres. La vie est précieuse et unique : elle doit toujours être respectée et protégée, y compris par un comportement correct et prudent sur les routes.

Que la Vierge Marie, qui nous accompagne sur le chemin quotidien de la vie, veille sur qui voyage et obtienne miséricorde pour les victimes de la route. Angelus 26.6.2005


20 - "Heureux les artisans de paix car ils seront appelés fils de Dieu" (Mt 5, 9). Combien cette béatitude est actuelle et nécessaire! Chers amis, continuez, chacun dans votre domaine et selon vos possibilités, à offrir votre collaboration pour la sauvegarde de la dignité de chaque homme, pour la défense de la vie humaine et au service d'une action décisive de paix authentique dans chaque milieu social. J'adresse cette invitation spécialement à vous, chers jeunes... Merci pour votre engagement. Mon bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II, dont commence précisément en ce moment le procès de béatification, aimait répéter que vous, les jeunes, êtes l'espérance et l'avenir de l'Eglise et de l'humanité. Que croisse donc toujours plus dans le coeur de chacun la volonté de donner vie à un monde de paix véritable et stable. - à la Famille de Dom Orione 28.6.2005

21 - A vous qui accompagnez vos archevêques, je vous demande de continuer à être proches d'eux par la prière et la collaboration généreuse, afin que grandissent l'espérance chez les jeunes, l'amour et la fidélité dans les familles, en promouvant l'esprit fraternel dans la coexistence sociale. Audience aux nouveaux Archevêques 30.6.2005


22 - L'Esprit nous exhorte à faire parvenir à chaque homme et à chaque femme l'Amour que Dieu le Père a montré en Jésus Christ. Cet amour est vif, généreux, inconditionné, et il s'offre non seulement à ceux qui écoutent le messager, mais également à ceux qui l'ignorent ou le refusent. Chaque fidèle doit se sentir appelé à aller, en tant qu'envoyé du Christ, à la recherche de ceux qui se sont éloignés de la communauté, comme ces disciples d'Emmaüs qui avaient cédé au découragement (cf. Lc 24, 13-35). Il faut aller jusqu'aux extrémités de la société pour apporter à tous la lumière du message du Christ sur la signification de la vie, de la famille et de la société, en rejoignant les personnes qui vivent dans le désert de l'abandon et de la pauvreté, et en les aimant avec l'Amour du Christ ressuscité. Dans chaque apostolat, et dans l'annonce de l'Evangile, comme le dit saint Paul, si "je n'ai pas la charité je ne suis rien" (1 Co 13, 2). - aux pèlerins de Madrid venus à Rome 4.7.2005


23 - Dans le monde où nous vivons, cela devient presque une nécessité de pouvoir se régénérer dans le corps et dans l'esprit, en particulier pour ceux qui habitent en ville, où les conditions de vie, souvent frénétiques, laissent peu de place au silence, à la réflexion et au contact reposant avec la nature. Les vacances sont, en outre, des jours pendant lesquels on peut se consacrer plus longuement à la prière, à la lecture et à la méditation sur les significations profondes de la vie, dans le cadre serein de sa famille et de ses proches. Le temps des vacances offre des opportunités uniques de s'arrêter devant les spectacles suggestifs de la nature, merveilleux «livre» à la portée de tous, grands et petits. Au contact de la nature, la personne retrouve sa juste dimension, elle redécouvre qu'elle est une créature, petite mais dans le même temps unique, « capable de Dieu » car intérieurement ouverte à l'infini. Poussée par la demande de sens, qui est pressante dans son cœur, celle-ci perçoit dans le monde environnant l'empreinte de la bonté, de la beauté et de la providence divine et elle s'ouvre presque naturellement à la louange et à la prière. - Angelus 17.7.2005


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