Jean Paul II entre dans la Vie

Suisse : lettre ouverte de l'évêque des jeunes au Saint Père


C'était au début de l'année 2004. J'ai eu le privilège de vous rencontrer à Rome. Ici, en Suisse, nous préparions avec élan et enthousiasme, parfois jusqu'à la limite de nos forces humaines, le rassemblement nationale des jeunes catholiques et votre visite.

A dire vrai, nous n'étions pas sûrs que vous puissiez venir. Vous souvenez-vous ? Je vous avais dit : « Saint-Père, les jeunes vous attendent. » et vous m'aviez gentiment répondu : « Oui, je sais, mais je suis devenu vieux et ma santé... ? »

Cependant, vous êtes venu ! Ce fut extraordinaire. Nous avions de la peine à y croire. Et avec vous, nous avons vécu des moments inoubliables, auxquels nous faisons référence si souvent, lors de nos nombreuses rencontres.

Votre présence nous a marqués. Personnellement, il m'a fallu du temps pour retomber sur mes pieds, à la suite de la rencontre à Berne. Vos paroles adressées à tous, mais particulièrement aux jeunes, nous enrichissent encore aujourd'hui, bien sûr. Par exemple : « N'ayez pas peur de rencontrer Jésus » ou bien : « Ne vous lassez jamais de vous entraîner à la discipline difficile de l'écoute. Ecoutez la voix du Seigneur. ». Ou encore : « ...Ce n'est pas le temps de rougir de l'Evangile » Evidemment de telles paroles ne peuvent pas nous quitter. Elles nous bousculent et nous font avancer chaque jour.

Et quelques instants avant votre mort, vous avez dit aux jeunes, réunis sur la place Saint-Pierre, et donc sûrement à tous les jeunes du monde : « Je vous ai cherchés, vous êtes venus, je vous remercie. » Vous remerciez les jeunes ! C'est vraiment émouvant.

Saint-Père, seulement ce mot : Je vous remercie, car vous nous avez tellement apportés. Je vous remercie au nom de tous les jeunes de la Suisse. Selon une prière que nous faisons lorsque nous accompagnons quelqu'un à sa dernière demeure : « L 'élan que vous avez pris, qui donc pourra l'arrêter ? » Oui, l'élan que vous avez pris avec les jeunes, qui pourra l'arrêter ?

Saint-Père, je ne serai pas à Rome, vendredi, mais des jeunes de la Suisse font le déplacement. Ils savent que je suis avec eux. C'est pourquoi, de coeur bien sûr, nous serons ensemble. Dans notre tristesse, ce sera une immense action de grâce, qui montera jusqu'à Dieu pour votre vie, que vous totalement donnée à Dieu et aux hommes.
Maintenant, vous voyez Dieu face à face. Que cette vision béatifique dont vous jouissez éclaire et illumine nos pas, particulièrement ceux des jeunes que nous aimons.

+ Denis Theurillat, évêque auxiliaire du diocèse de Bâle Répondant de la CES pour la jeunesse. Soleure, le 5 avril 2005.

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