Jean Paul II entre dans la Vie

Le conclave qui se tiendra "après ma mort"

Le conclave qui se tiendra « après ma mort » Le conclave qui se tiendra « après ma mort » : par ces paroles, Jean-Paul II a brisé un tabou et montrait combien il se préparait à passer de ce monde à l'autre. Au moment où ce conclave se profile, revenons à ce texte bref et exceptionnel. Le 6 mars 2003, le pape Jean-Paul II publiait en effet son œuvre poétique « Triptyque romain », qui était présenté à Rome par le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi. Cette œuvre poétique est la seule œuvre signée par Jean-Paul II : Il l'a écrite entre l'été 2002 - lors de son séjour à la montagne - et Noël 2002. C'est dans le second volet de ce triptyque que Jean-Paul II propose une méditation qui est presque une vision du « conclave » qui doit se tenir, dit-il « après ma mort ». Le pape contemple dans ce volet la création et la fresque du Jugement dernier de Michel Ange, qui sera sous les yeux des cardinaux électeurs pendant le conclave, dans la Chapelle Sixtine. Il évoque cette année 1978 dit « des trois papes » et des deux conclaves, du mois d'août, pour l'élection du successeur de Paul VI, le cardinal Albino Luciani, patriarche de Venise, devenu Jean-Paul Ier, qui devait régner trente trois jours ; puis pour l'élection de son successeur le cardinal Karol Wojtyla, archevêque de Cracovie. C'est alors qu'il évoque aussi le prochain conclave - plus de deux ans avant sa mort ! -, en précisant : « après ma mort ». Le poète semble se placer du point de vue de cette éternité qu'évoque le Jugement dernier de Michel ange. « Il est indispensable que cette vision de Michel Ange leur parle. « Con-clave », souci commun de l'héritage des clefs, des clefs du Royaume. Ici, ils se voient entre le Commencement et la Fin. Entre le Jour de la création et le Jour du Jugement. « Il est clair que durant le conclave, Michel Ange rend les hommes conscients. N'oubliez pas, Ommnia nuda et aperta sunt ante oculos ejus (Toutes choses sont nues et ouvertes sous les yeux de Dieu). Toi qui scrutes tout - Montre ! Et lui te montrera ». « Le pape s'adresse aux cardinaux du Conclave à venir, commentait le cardinal Ratzinger, de celui qui « suivra ma mort » dit le pape, se permettant de leur parler de la vision de Michel Ange. Le mot conclave impose l'idée des clefs, de l'héritage des clefs confiées à Pierre. Placer ces clefs en de bonnes mains sera une immense responsabilité en ces jours-là ». Mais la méditation de Karol Wojtyla sur sa mort avait pris forme dans ses poèmes longtemps avant. Ils ont été rassemblés dans un recueil intitulé « Méditations sur la mort ». Il y a ciselé dans ces mots son espérance : « Par l'espérance, je suis inscrit en Toi, hors de Toi, je ne puis être - si je place mon « moi » au-dessus de la mort, si je l'arrache du champ de la destruction, c'est parce que ce « moi » est déjà inscrit en Toi, comme dans le Corps qui exerce sur moi sa puissance et sur chaque corps d'homme, pour édifier à nouveau mon « moi » de ses restes sur le champ de la mort, avec un contour tout entier différent, entre tous fidèle, où le corps de mon âme se ressoude à l'âme du corps, afin que mon être - qui reposait sur la terre - repose à jamais sur le Verbe, que toute douleur soit oubliée, le corps fouetté d'un Vent soudain fracassant les forêts des frondaisons aux racines. Voici, ce vent, lancé par ta main, devient silence ». (éd. Cana/Cerf 1998, traduction Pierre Emmanuel, Constantin Jelenski, Anna Turowicz) Source : ZENIT Sous le titre original "Le conclave qui se tiendra « après ma mort » : Jean-Paul II avait brisé le tabou".   imprimez

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