Jean Paul II entre dans la Vie

Jean Paul II a allumé le feu… par le père Daniel Ange

Le Père Daniel AngeJean Paul II a allumé le feu… il s'en est d'abord laissé brûler
Par le Père Daniel Ange
(Christicity.com)

Nous voici orphelins ! Nous pleurons et nous débordons d'action de grâces, pour tout ce qu'il nous a donné au long de ces années fantastiques où il a été notre berger, notre prophète, notre père après nous avoir appris à vivre, il nous a appris à souffrir et mourir. Il vient de vivre sa Pâques au dedans de la fête même de Pâques : dans la nuit octave de la nuit pascale. Un premier samedi du mois : Fatima : après avoir grandi toute sa vie dans le sein de Marie ; le voilà né dans ses bras, et par Elle offert au Père Et 3ème coïncidence bouleversante : en la fête de la Miséricorde qu'il avait lui-même instituée. En le jour même de Marie, et le diocèse de Cracovie a été le premier diocèse du monde à célébrer la fête du Cour de Jésus, il part avec sa petite Faustina. Son dernier acte : suivre la messe. Il entend saint Pierre : « sans l'avoir vu, vous l'avez aimé, sans le voir encore vous tressaillez d'une joie indicible et maintenant, vous recevez la couronne, l'aboutissement de votre foi !" Son ultime évangile entendu : le Cour ouvert et glorieux . et voici que, c'est après la Pâques de Jésus que son cour s'ouvre : des torrents impétueux d'eaux vives déferlent sur le monde, un gigantesque tsunami d'amour et de grâces. Une lame de fond de vie divine balaye la planète. A la stupeur de tous, voilà manifestée sa paternité universelle. Jamais dans toute l'histoire, un homme n'a été autant vu et finalement aimé. La planète est en larmes. Signe qu'il commence enfin son évangélisation tout azimuts. Il rassemblait des millions, ces jours-ci , il bat tous les records : des milliards ! Tout ce qu'il a fait sur terre n'était que les prémices. Comme Thérèse, c'est maintenant qu'il commence vraiment sa mission, sans plus de contrainte de temps, d'espace, de limites physiques. Il est totalement libre en Dieu, d'être aussi partout avec chacun. Ces jours-ci, des gens par dizaines de milliers se tournent vers Dieu. Les gens se pressent jour et nuit dans les églises. C'est une immense veillée de prière non stop autour de son corps. A peine mort, le voilà plus vivant que jamais ! Pentecôte sur le monde. Donne ton sang et reçois l'Esprit : il a donné tout son sang et par ce sang mélangé à celui de l'Agneau, il répand à flots l'Esprit. (voir mon article dans France Catholique sur les larmes de Pierre et sur le pape silencieux). Il vient de signer toutes ses paroles, de sceller toute sa vie par ces 4 cris : son sang, ses larmes, son souffle.. son silence. Tout semblait achevé, accompli, et voici l'ultime cri : son cour ouvert qui déjà contenant le monde, et maintenant s'épanche sur ce monde qu'il a tant aimé. Vous les jeunes, c'est l'unique pape de votre vie . Il a engendré votre génération. Vous êtes le plus fabuleux cadeau qu'il a fait à l'Eglise : cette génération Jean-Paul II qui va changer le monde parce que vivant de son héritage. Vous êtes les enfants de ses larmes, souffrance, prière,de sa passion apostolique. Vous en êtes fiers, et heureux : vous en serez dignes. Vous serez à la hauteur de ce qu'il laisse entre vos mains. Il a été pour vous, pour nous, l'icône vivante du Père du ciel. Bien plus : son sacrement : le signe visible et tangible de la tendresse du Père invisible. Comme l'a été Joseph pour Jésus adolescent et jeune. Qui le voyait, voyait le Père. Et dans une génération sans repère, et si peu de vrais pères, il a été le repère par excellence parce que vivant pleinement sa paternité : faisant toujours appel au meilleur de vous mêmes, le détectant, l'éveillant et le donnant au monde. Personne n 'a eu un regard prophétique comme lui sur chacun. Et voici, il vient de basculer dans votre monde. Il n'a plus 84 ans depuis samedi soir.. Il a 18.25 ans. Il est entré dans l'éternelle jeunesse de Dieu ! Il n'est plus dans votre passé chronologique (né avant vous ), ils vous devance dans votre avenir chronologique, nous allons vers lui. Il nous attend. Nous le retrouverons au ciel. Imaginez la fête au ciel : ces milliers de bienheureux et de saints béatifiés et canonisés, dansant avec lui : Gianna Molla, Térésa, Pierre-Giorgio, les enfants de Fatima, et tous, tous... Nous allons vivre une nouvelle relation d'intimité avec lui comme jamais avant. Comment ne pas exulter ? J'ai eu la grâce de vivre ces jours immenses, à défaut des JL en vacances, avec les jeunes de Ressuscito à Versailles : 55 heures quasi non stop d'adoration . (Deux nuits et demi ), de louange et d'enseignements sur lui, une ferveur paisible, douloureuse et joyeuse en même temps. Après l'annonce, silence absolu, larmes , puis une explosion d'ovation non stop devant Jésus et devant sa photo . Encore ceci, plus personnel : Jean-Paul II a marqué au fer rouge et l'Église et le monde pendant plus d'un quart de siècle. Le tiers de la phase terrestre de mon existence, je l'ai vécue au jour le jour avec lui. Je me suis essoufflé à courir derrière lui, tant son rythme a été marathonien, celui d'un entraîneur. Événement après évènement, nous réservant surprise sur surprise, son « tempo » est époustouflant (NOTES : Pour s'en convaincre, il suffit de dévorer comme j'ai pu le faire, les milles huit cents pages des deux sommes - bientôt des classiques - de Georges Weigel (biographie à laquelle le Pape lui-même a activement collaboré) Jean-Paul II, témoin de l'Espérance (Lattes 1999) et Bernard Lecomte, Jean-Paul II (Gallimard 2003).) Personnellement, je n'ai cessé de me nourrir des innombrables textes, dont j'ai lu la majeure partie, de ce véritable Docteur de l'Église (NOTES : Quatorze Encycliques. Quarante et une lettres apostoliques. Treize exhortations apostoliques. Vingt-huit Motu proprio. Trois mille trois cents discours. Mille discours d'audience. Une autobiographie. Un livre-interview. Un recueil de poème. Le tout totalisant Quatre-vingt mille pp en cinquante-quatre tomes - dans les premières années : quatre mille par an c'est-à-dire sept fois plus que Pie XII et deux fois plus que Paul VI - cela uniquement pour son pontificat. Donc sans compter tous ses écrits de la période Cracovienne !) Au cours de vingt-quatre années de « virées apostoliques » dans plus de quarante pays, j'ai eu la joie de retransmettre à des foules, dans d'innombrables rencontres (de parents et d'éducateurs, de prêtres et de séminaristes, d'étudiants et de lycéens surtout) l'essentiel de sa pensée. Dans chaque pays visité, en « piqûre-rappel » je citais les discours qu'il y avait prononcés, m'ayant précédé un peu partout. Dans d'autres pays, comme au Kazakhstan, c'était au contraire la joie, de préparer sa venue auprès des jeunes. En fait, ma période de vie apostolique coïncide exactement avec celle de son pontificat. Sa pensée a donc illuminé la mienne, sa parole a fécondé la mienne. Ses actions ont stimulé les miennes. J'ai vibré intensément à tout ce qu'il disait, enseignait, clamait, avec tant de force. Bien plus profondément ma prière n'a cessé de s'unir à la sienne. Il a été et demeure mon maître. J'ose parler d'une véritable communion d'âme et de cour. Il a été et demeure mon père dans l'Esprit. Pour terminer, j'avouerai, sans la moindre hésitation que Jean-Paul II est pour moi un des plus grands génies humains de tous les temps, et un des plus grands saints de toute l'histoire de l'Église, et parmi les papes sûrement un des plus grands et des plus saints. De plus, un des très grand Docteur de l'Eglise. Comment ne pas en tressaillir de joie sous l'action du Saint-Esprit ? (Lc 10). En rendre grâce au Seigneur qui, par ce pauvre et ce petit par excellence, a révélé - non à ceux qui se croient savants et puissants - mais aux tout petits, les secrets de son Royaume, c'est-à-dire les trésors de son Coeur ? Jean-Paul II, lors de son extraordinaire homélie pour la consécration de la basilique de la Miséricorde à Krakow, le 14 août 2002, a osé citer le Seigneur confiant à Sainte Faustyna Kowalska : « J'aime particulièrement la Pologne, et si elle obéit à ma volonté, je l'élèverai en puissance et en sainteté. D'elle sortira l'étincelle qui préparera le monde à mon ultime venue » (NOTES : Petit journal - Paris 1997 - p. 568). Pour moi, cette étincelle, c'est le petit Karol-Lolek, de Katowice. N'a-t-il pas réalisé ce mot de Catherine de Sienne, qu'il lançait aux deux millions de jeunes du monde entier massés à Tor Vergata, au cour du grand Jubilé 2000 : « Si vous êtes ce que vous devez être, vous allumerez le feu dans le monde entier ». Cette étincelle, il l'a été. Ce feu, il l'a allumé. Parce que d'abord, il s'en est laissé brûler. Laissons-nous brûler à notre tour. Daniel-Ange imprimez

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