Benoît XVI de A à Z

Espérance (vertu Théologale) - Espérance chrétienne

2005



27 novembre 2005 - Angelus
Chaque fois que la communauté chrétienne se prépare à faire mémoire de la naissance du Rédempteur, elle ressent en elle un frisson de joie, qui se transmet dans une certaine mesure à la société tout entière. Au cours de l'Avent, le peuple chrétien revit un double mouvement dans l'esprit: d'une part, il élève le regard vers l'objectif final de son pèlerinage dans l'histoire, qui est le retour glorieux du Seigneur Jésus; de l'autre, rappelant avec émotion sa naissance à Bethléem, il s'incline devant la crèche. L'espérance des chrétiens est tournée vers l'avenir, mais reste toujours bien enracinée dans un événement du passé. Dans la plénitude des temps, le Fils de Dieu est né de la Vierge Marie: "Né d'une femme, né sujet de la Loi", comme l'écrit l'Apôtre Paul (Ga 4, 4).

L'Avent est le temps où les chrétiens doivent réveiller dans leur coeur l'espérance de pouvoir, avec l'aide de Dieu, renouveler le monde.



26 décembre 2005 - Angelus
En contemplant le divin Enfant dans les bras de Marie, nous demandons au Seigneur la grâce de vivre avec cohérence notre foi, toujours prêts à répondre à quiconque nous demande raison de l'espérance qui est en nous (cf. 1 P 3, 15).



2006



1er janvier 2006 - Message pour la Journée Mondiale de la Paix
Dieu est source inépuisable de l'espérance qui donne sens à la vie personnelle et collective.



22 janvier 2006 - Angelus
« Si deux d'entre vous, sur la terre, unissent leur voix pour demander quoi que soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux. Que deux ou trois, en effet, soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux » (Mt 18, 19-20).
Que de confiance et d'espérance procurent ces paroles du Seigneur Jésus !

Message Carême 2006
À Marie, «fontaine vive d'espérance» (Dante Alighieri, Le Paradis, XXXIII, 12), je confie notre chemin du Carême, pour qu'Elle nous conduise à son Fils. Je Lui confie spécialement les multitudes qui, aujourd'hui encore, éprouvées par la pauvreté, invoquent aide, soutien, compréhension.



2 mars 2006 - Avec les prêtres du Diocèse de Rome
Un simple optimisme superficiel, qui ne tiendrait pas compte des grandes menaces à l'égard des jeunes d'aujourd'hui, des enfants, des familles, serait certainement erroné. Nous devons percevoir avec un grand réalisme ces menaces qui naissent là où Dieu est absent. Nous devons sentir toujours davantage notre responsabilité, afin que Dieu soit présent, et ainsi, l'espérance et la capacité d'avancer avec confiance vers l'avenir.



26 mars 2006 - Angelus
L'Eglise progresse dans l'histoire et se répand sur la terre, accompagnée par Marie, Reine des Apôtres. Comme au Cénacle, la Sainte Vierge constitue toujours pour les chrétiens la mémoire vivante de Jésus. C'est elle qui anime leur prière et soutient leur espérance. Nous lui demandons de nous guider sur le chemin de chaque jour et de protéger avec une prédilection spéciale les communautés chrétiennes qui vivent dans des situations de grande difficulté et de grandes souffrances.



15 avril 2006 - Message de Pâques Urbi et Orbi
Le prophète Ézéchiel l'avait annoncé: «Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai sortir, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d'Israël» (Ez 37, 12). Le jour de Pâques, ces paroles prophétiques prennent une valeur singulière, parce que, aujourd'hui, s'accomplit la promesse du Créateur; aujourd'hui, également à notre époque marquée par l'inquiétude et l'incertitude, nous revivons l'événement de la résurrection, qui a changé la face de notre existence, qui a changé l'histoire de l'humanité. C'est du Christ ressuscité que les personnes encore opprimées par les liens de la souffrance et de la mort attendent l'espérance, parfois aussi sans le savoir.



23 avril 2006 - Regina Caeli
L'Evangéliste rappelle également qu'au cours des deux apparitions - le jour de la Résurrection et huit jours après -, le Seigneur Jésus montra aux disciples les signes de la crucifixion, bien visibles et tangibles également sur son corps glorieux (cf. Jn, 20, 20.27). Ces saintes plaies, sur les mains, sur les pieds et sur le côté, représentent des sources inépuisables de foi, d'espérance et d'amour auxquelles chacun peut puiser, en particulier les âmes les plus assoiffées de Divine Miséricorde.



29 juin 2006 - Homélie de la Messe Sts Pierre et Paul
Pour l'Eglise, le Vendredi Saint et la Pâque existent toujours ensemble; celle-ci représente toujours autant le grain de sénevé que l'arbre dans les branches duquel les oiseaux du ciel font leur nid. L'Eglise - et en elle le Christ - souffre encore aujourd'hui. En elle, le Christ est encore bafoué et frappé; on cherche encore à le chasser du monde. Et la petite barque de Pierre est encore sans cesse secouée par le vent des idéologies, dont les eaux pénètrent dans la barque et semblent la condamner à couler. Et pourtant, précisément dans l'Eglise souffrante, le Christ est victorieux. En dépit de tout, la foi en Lui reprend toujours ses forces. Aujourd'hui encore, le Seigneur commande aux eaux et se révèle Maître des éléments. Il demeure dans sa barque, le navire de l'Eglise.



31 aout 2006 - Avec les prêtres du diocèse d'Albano
En voyant l'Eglise d'aujourd'hui, en voyant, avec toutes ses souffrances, la vitalité de l'Eglise, nous pouvons nous aussi affirmer : nous croyons et savons que tu nous donnes les paroles de la vie éternelle (Jn 6,69), et donc une espérance qui ne déçoit point.



23 septembre 2006 - Aux Evêques du Tchad en Visite Ad Limina
Par la proclamation de l'Évangile, guidez vos communautés à la rencontre du Seigneur et aidez-les à témoigner de leur espérance, en contribuant à l'établissement d'une société plus juste, fondée sur la réconciliation et sur l'unité entre tous!



19 octobre 2006 - Discours au Congrès de l'Eglise Italienne, à Verona
Notre vocation et notre tâche de chrétiens consistent à coopérer pour que parvienne à son accomplissement effectif, dans la réalité quotidienne de notre vie, ce que l'Esprit Saint à entrepris en nous avec le Baptême : nous sommes en effet appelés à devenir des hommes et des femmes nouveaux, pour pouvoir être de véritables témoins du Ressuscité et, de cette façon, être des porteurs de la joie et de l'espérance chrétienne dans le monde, concrètement, dans cette communauté d'hommes et de femmes dans laquelle nous vivons. ..

L'Italie participe à cette culture qui prédomine en Occident et qui voudrait se poser comme universelle et autosuffisante, engendrant un nouveau mode de vie. Il en dérive une nouvelle vague d'illuminisme et de laïcisme, pour laquelle ne serait rationnellement valable que ce qui peut être expérimenté et calculable, alors que sur le plan de la pratique de la liberté individuelle elle est érigée comme valeur fondamentale à laquelle toutes les autres devraient se soumettre. Ainsi, Dieu reste exclu de la culture et de la vie publique, et la foi en Lui devient plus difficile, également parce que nous vivons dans un monde qui se présente presque toujours comme notre œuvre, dans lequel, pour ainsi dire, Dieu n'apparaît plus directement, semble devenir superflu, voire même étranger. En étroite relation avec tout cela, a lieu une réduction radicale de l'homme, considéré comme un simple produit de la nature, et comme tel n'étant pas réellement libre, et en soi susceptible d'être traité comme tout autre animal. On a ainsi un authentique renversement du point de départ de cette culture, qui était une revendication du caractère central de l'homme et de sa liberté. Dans la même optique, l'éthique est ramenée entre les limites du relativisme et de l'utilitarisme, en excluant tout principe moral qui soit valable et contraignant en lui-même. Il n'est pas difficile de voir que ce type de culture représente non seulement une rupture radicale et profonde non seulement avec le christianisme, mais de manière plus générale avec les traditions religieuses et morales de l'humanité : elle n'est donc pas en mesure d'instaurer un véritable dialogue avec les autres cultures, dans lesquelles la dimension religieuse est fortement présente, et ne peut pas non plus répondre aux questions fondamentales sur le sens et sur la direction de notre vie. Cette culture est donc marquée par une carence profonde, mais également par un grand besoin d'espérance inutilement caché…

Nous savons bien que ce choix de la foi et de suivre le Christ n'est jamais facile : il est toujours en revanche entravé et controversé. L'Eglise demeure donc un «signe de contradiction», sur les traces de son Maître (cf. Lc 2, 34), même à notre époque. Mais nous ne perdons pas courage pour autant. Au contraire, nous devons être prêts à donner une réponse (apo-logia) à quiconque nous demanderait raison (logos) de notre espérance, comme nous invite à le faire la première Epître de Saint Pierre (3, 15), … Nous devons répondre «avec douceur et respect, en possession d'une bonne conscience» (3, 15-16), avec cette douce force qui vient de l'union avec le Christ. Nous devons le faire dans tous les domaines, sur le plan de la pensée et de l'action, des comportements personnels et du témoignage public.



19 octobre 2006 - Homélie de la Messe dans le stade de Verona
La Résurrection du Christ (est) un événement qui a régénéré les croyants à une espérance vivante, comme l'exprime l'Apôtre Paul au début de sa Première Lettre. …. En tant que son successeur, je m'exclame moi aussi avec joie : «Béni soit Dieu, le Père de Jésus Christ notre Seigneur» (1 P 1, 3), car à travers la Résurrection de son Fils, il nous a régénérés et, dans la foi, il nous a donné une espérance invincible dans la vie éternelle, de sorte que nous vivons dans le présent toujours tendus vers l'objectif, qui est la rencontre finale avec notre Seigneur et Sauveur. Forts de cette espérance, nous n'avons pas peur des épreuves, qui, bien que douloureuses et difficiles, ne peuvent jamais entacher la joie profonde qui dérive du fait d'être aimé de Dieu. Dans sa miséricorde providentielle, il a donné son Fils pour nous et nous, sans le voir, nous croyons en Lui et nous L'aimons (cf. 1 P 1, 3-9). Son amour nous suffit.

De la force de cet amour, de la foi solide dans la Résurrection de Jésus qui fonde l'espérance, naît et se renouvelle constamment notre témoignage chrétien. C'est là que s'enracine notre «Credo», le symbole de foi dans lequel la prédication du début a puisé, et qui continue de manière inaltérée à nourrir le Peuple de Dieu. Le contenu du «kérygme», de l'annonce, qui constitue la substance de tout le message évangélique, est le Christ, le Fils de Dieu fait Homme, mort et ressuscité pour nous. Sa Résurrection est le mystère qui caractérise le christianisme, l'accomplissement surabondant de toutes les prophéties de salut, …. Du Christ ressuscité, prémisses de l'humanité nouvelle, régénérée et régénératrice, est né en réalité comme le prophète l'a prédit, le peuple des «pauvres» qui ont ouvert leur cœur à l'Evangile et sont devenus et deviennent toujours à nouveau, des «chênes de justice», «des plantations de Yahvé pour se glorifier», des reconstructeurs de ruines, des restaurateurs de villes désolées, estimés de tous comme la race bénie du Seigneur (cf. Is 61, 3-4.9). Le mystère de la Résurrection du Fils de Dieu, qui, monté au ciel à côté du Père, a répandu l'Esprit Saint sur nous, nous fait embrasser d'un seul regard le Christ et l'Eglise : le Ressuscité et les ressuscités, les Prémisses et la plantation de Dieu, la Pierre d'angle et les pierres vivantes, (cf. 2, 4-8)…. Ce qui s'est produit au début, avec la première communauté apostolique, doit se produire également maintenant…

Qu'en est-il de notre foi ? Dans quelle mesure savons-nous aujourd'hui la communiquer ? La certitude que le Christ est ressuscité nous assure qu'aucune force adverse ne pourra jamais détruire l'Eglise. Nous sommes également animés par la conscience que seul le Christ peut satisfaire les attentes profondes de chaque cœur humain et répondre aux interrogations les plus troublantes sur la douleur, l'injustice et le mal, sur la mort et l'au-delà. Notre foi est donc fondée, mais il faut que cette foi devienne vie en chacun de nous. Un vaste effort capillaire à accomplir se présente alors, pour que chaque chrétien se transforme en «témoin» capable et prêt à assumer l'engagement de rendre compte à tous et toujours de l'espérance qui l'anime (cf. 1 P 3, 15). C'est pourquoi il faut recommencer à annoncer avec vigueur et joie l'événement de la mort et de la Résurrection du Christ, cœur du christianisme, ligne directrice de notre foi, puissant levier de nos certitudes, vent impétueux qui balaye toute peur et indécision, tout doute et calcul humain. Ce n'est que de Dieu que peut venir le changement décisif du monde.

«Témoins de Jésus ressuscité» : cette définition des chrétiens dérive directement du passage de l'Evangile de Luc ..., mais également des Actes des Apôtres (cf. Ac 1, 8.22). Témoins de Jésus ressuscité. Ce «de» doit être bien compris ! Il signifie que le témoin est «de» Jésus ressuscité, c'est-à-dire qu'il appartient à Lui, et précisément en tant que tel il peut lui rendre un témoignage valable, il peut parler de Lui, Le faire connaître, conduire à Lui, transmettre sa présence. C'est exactement le contraire de ce qui se produit pour l'autre expression : «espérance du monde». Ici, la préposition «de» n'indique pas du tout l'appartenance, car le Christ n'est pas du monde, de même que les chrétiens ne doivent pas, non plus, être du monde. L'espérance, qui est le Christ, est dans le monde, est pour le monde, mais elle l'est précisément parce que le Christ est Dieu, est «le Saint» (en hébreu Qadosh). Le Christ est espérance pour le monde parce qu'il est ressuscité, et il est ressuscité parce qu'il est Dieu. Les chrétiens aussi peuvent apporter l'espérance au monde, car ils sont au Christ et à Dieu dans la mesure où ils meurent avec Lui au péché et renaissent avec Lui à la vie nouvelle de l'amour, du pardon, du service, de la non-violence. Comme le dit saint Augustin : «Tu as cru, tu as été baptisé : la vieille vie est morte, elle a été tuée sur la croix, ensevelie dans le baptême. La vieille vie a été ensevelie, cette vie dans laquelle tu as mal vécu : que la nouvelle vie renaisse» (Sermone Guelf. IX, in M. Pellegrino, Vox Patrum, 177). Ce n'est que si, comme le Christ, je ne suis pas du monde, que les chrétiens peuvent être espérance dans le monde et pour le monde…

Soyez dans le monde d'aujourd'hui les témoins de ma Passion et de ma Résurrection (cf. Lc 24, 48). Dans un monde qui change, l'Evangile ne change pas. La Bonne Nouvelle reste toujours la même : le Christ est mort et il est ressuscité pour notre salut ! En son nom, apportez à tous l'annonce de la conversion et du pardon des péchés, mais soyez les premiers à donner le témoignage d'une vie convertie et pardonnée. Sachez bien que cela n'est pas possible sans être «revêtus d'une force venue d'en haut» (Lc 24, 49), c'est-à-dire sans la force intérieure de l'Esprit du Ressuscité. Pour la recevoir, il ne faut pas, comme le dit Jésus à ses disciples, s'éloigner de Jérusalem, il faut rester dans la «ville» où s'est consommé le mystère du salut, l'Acte d'amour suprême de Dieu pour l'humanité. Il faut rester en prière avec Marie, la Mère que le Christ nous a donnée sur la Croix. Pour les chrétiens, citoyens du monde, rester à Jérusalem ne peut que signifier rester dans l'Eglise, la «ville de Dieu», où puiser dans les Sacrements l'«onction» de l'Esprit Saint. …Consacrés par son «onction», allez ! Apportez la joyeuse annonce aux pauvres, pansez les plaies des cœurs meurtris, annoncez la libération des esclaves, la délivrance des prisonniers, proclamez l'année de grâce du Seigneur (cf. Is 61, 1-2). Rebâtissez les ruines antiques, relevez les restes désolés, restaurez les villes en ruines (cf. Is 61, 4). Nombreuses sont les situations difficiles qui attendent une intervention résolutive ! Apportez dans le monde l'Espérance de Dieu, qui est le Christ Seigneur, qui est ressuscité des morts, et qui vit et règne pour les siècles des siècles.



21 octobre 2006 - Message pour le 90ème anniversaire de la Bataille de Verdun
Seule la réconciliation permet de construire l'avenir et de consentir à l'espérance. Seuls la réconciliation et le pardon réciproque peuvent ouvrir à une paix véritable.



3 novembre 2006 - A l'Université Pontificale Grégorienne
Privé de sa référence à Dieu, l'homme ne peut pas répondre aux questions fondamentales qui agitent et agiteront toujours son cœur à propos du but et donc du sens de son existence. En conséquence, il n'est pas non plus possible d'introduire dans la société ces valeurs éthiques qui seules peuvent garantir une coexistence digne de l'homme. Le destin de l'homme sans sa référence à Dieu ne peut être que la désolation de l'angoisse qui conduit au désespoir. Ce n'est qu'en référence au Dieu-Amour, qui s'est révélé en Jésus Christ, que l'homme peut trouver le sens de son existence et vivre dans l'espérance, même dans l'expérience des maux qui blessent son existence personnelle et la société dans laquelle il vit. L'espérance a pour effet que l'homme ne se referme pas dans un nihilisme paralysant et stérile, mais qu'il s'ouvre à un engagement généreux dans la société dans laquelle il vit afin de pouvoir l'améliorer. C'est la tâche que Dieu a confiée à l'homme en le créant à son image et à sa ressemblance, une tâche qui remplit chaque homme de la plus grande dignité, mais également d'une immense responsabilité.



7 novembre 2006 - Homélie de la Messe avec les Evêques de Suisse- Chapelle Redemptoris Mater, au Vatican
Dieu n'échoue pas. Il "échoue" continuellement, mais précisément pour cela, il n'échoue pas, car il en tire de nouvelles opportunités de Miséricorde plus grande, et son imagination est inépuisable. Il n'échoue pas car il trouve toujours de nouveaux moyens d'atteindre les hommes et d'ouvrir davantage sa grande maison, afin qu'elle se remplisse complètement. Il n'échoue pas car il ne se soustrait pas à la perspective de solliciter les hommes afin qu'ils viennent s'asseoir à sa table, à prendre la nourriture des pauvres, dans laquelle est offert le don précieux, Dieu lui-même. Dieu n'échoue pas, pas même aujourd'hui. Même si nous entendons de nombreux "non", nous pouvons en être certains. De toute cette histoire de Dieu, à partir d'Adam, nous pouvons conclure: Il n'échoue pas. Aujourd'hui aussi, il trouvera de nouvelles voies pour appeler les hommes et il veut que nous soyons à ses côtés comme ses messagers et ses serviteurs.



25 décembre 2006 - Message Urbi et Orbi de Noel
«Dans le monde un enfant est né : Dieu, notre Sauveur !» Cette nuit, une fois encore, nous avons entendu dans nos églises cette annonce qui, malgré la suite des siècles, conserve intacte sa fraîcheur. C'est une annonce venue du ciel, qui invite à ne pas craindre parce qu'a jailli «une grande joie pour tout le peuple» (Lc 2, 10). C'est une annonce d'espérance parce qu'elle fait savoir que, une nuit, il y a plus de deux mille ans, «est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur» (Lc 2, 11). Aux bergers qui se trouvaient alors sur la colline de Bethléem, comme à nous aujourd'hui, habitants de notre terre, l'Ange de Noël répète: «Le Sauveur est né; il est né pour vous ! Venez, venez l'adorer» !...

Le Christ est le Sauveur aussi de l'homme d'aujourd'hui. Qui fera entendre en tout point de la Terre, de manière crédible, ce message d'espérance? Qui s'emploiera pour que soit reconnu, protégé et promu le bien intégral de la personne humaine, qui est une condition de la paix, respectant tout homme et toute femme dans sa propre dignité ?



2007



3 janvier 2007 - Audience Générale
Les plus de deux mille ans d'histoire chrétienne sont remplis d'exemples d'hommes et de femmes, de jeunes et d'adultes, d'enfants et de personnes âgées qui ont cru au mystère de Noël, qui ont ouvert les bras à l'Emmanuel en devenant par leur vie des phares de lumière et d'espérance.



21 janvier 2007 - Angelus
Le Christ ressuscité est espérance pour tous.



24 janvier 2007 - Audience Générale
L'Esprit Saint … nous donnera l'unité complète de la manière et au moment où il le voudra. Et, forts de cette certitude, nous allons de l'avant sur ce chemin de foi, d'espérance et de charité. Le Seigneur nous guide.



3 février 2007 - Aux Instituts séculiers
Votre vie doit être comme le levain qui fait fermenter toute la farine (cf. Mt 13, 33), parfois silencieuse et cachée, mais toujours riche de propositions et encourageante, capable d'engendrer l'espérance.



10 février 2007 - A la Confédération Nationale "Misericordie" et donneurs de sang
Comment ne pas rappeler l'impressionnante page évangélique dans laquelle saint Matthieu nous présente la rencontre définitive avec le Seigneur? Ainsi, comme Jésus lui-même nous l'a dit, le Juge du monde nous demandera si, au cours de notre existence, nous avons donné à manger à celui qui avait faim, à boire à celui qui avait soif; si nous avons accueilli l'étranger et ouvert les portes de notre cœur à l'indigent. En un mot, lors du Jugement dernier, Dieu nous demandera si nous avons aimé non de manière abstraite, mais concrète, à travers des faits (cf. Mt 25, 31-46). Et cela touche toujours véritablement mon cœur, en lisant à nouveau ces lignes, que Jésus, le Fils de l'homme et Juge final, nous précède par cette action, se faisant lui-même homme, se faisant pauvre et assoiffé et, à la fin, nous embrasse en nous serrant sur son cœur. Et ainsi, Dieu fait ce qu'il désire que nous fassions: être ouverts pour les autres et vivre l'amour non pas avec les mots, mais à travers les actes. A la fin de notre vie, aimait à répéter saint Jean de la Croix, nous serons jugés sur l'amour. Combien il est nécessaire qu'aujourd'hui aussi, en particulier à notre époque marquée par de nombreux défis humains et spirituels, les chrétiens proclament à travers les œuvres l'amour miséricordieux de Dieu! Chaque baptisé devrait être un "Evangile vécu". En effet, de nombreuses personnes qui n'accueillent pas facilement le Christ et ses enseignements exigeants, sont cependant sensibles au témoignage de ceux qui transmettent son message à travers le témoignage concret de la charité. L'amour est un langage qui touche directement le cœur et l'ouvre à la confiance. Je vous exhorte alors, comme le faisait saint Pierre avec les premiers chrétiens, à être toujours prêts "à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l'espérance qui est en vous" (1 P 3, 15).



11 février 2007 - Au terme de la Messe en l'honneur de Notre-Dame de Lourdes
Marie, qui avec sa foi a accompagné son Fils jusque sous la croix, Elle qui fut associée par un mystérieux dessein aux souffrances du Christ son Fils, ne se lasse jamais de nous exhorter à vivre et à partager avec une confiance sereine l'expérience de la douleur et de la maladie, en l'offrant avec foi au Père, complétant ainsi ce qui manque dans notre chair aux souffrances du Christ (cf. Col 1, 24). A cet égard, me reviennent en esprit les paroles avec lesquelles mon vénéré prédécesseur Paul VI concluait l'Exhortation apostolique Marialis cultus: "A l'homme d'aujourd'hui souvent tiraillé entre l'angoisse et l'espérance, prostré par le sentiment de ses limites et assailli par des aspirations sans bornes, la Vierge Marie, contemplée dans sa vie terrestre et dans la réalité qu'elle possède déjà dans la Cité de Dieu, offre une vision sereine et une parole rassurante: la victoire de l'espérance sur l'angoisse, de la communion sur la solitude, de la paix sur le trouble, de la joie et de la beauté sur le dégoût et la nausée, des perspectives éternelles sur les perspectives temporelles, de la vie sur la mort" (n. 57). Ce sont des paroles qui éclairent notre chemin, même lorsque semble disparaître le sens de l'espérance et la certitude de la guérison; ce sont des paroles que je voudrais réconfortantes, en particulier pour ceux qui sont frappés par des maladies graves et douloureuses.



2 avril 2007 - Homélie Messe 2ème anniversaire de la mort de Jean Paul II
Que notre cœur prenne courage, et qu'il brûle d'Espérance



29 avril 2007 - Homélie Messe ordinations Sacerdotales à Saint Pierre de Rome
Chers ordinands, que la certitude que le Christ ne nous abandonne pas et qu'aucun obstacle ne pourra empêcher la réalisation de son dessein universel de salut soit pour vous un motif de réconfort constant - même dans le difficultés - et d'inébranlable espérance.



9 mai 2007 - Avec les Journalistes, en vol, vers le Brésil.
Les problèmes de drogue, etc. naissent précisément d'un manque d'espérance dans l'avenir. C'est la foi qui ouvre l'avenir et ainsi, elle sait également guérir. Il me semble donc que cette force de guérison et d'espérance, en ouvrant un horizon d'avenir, est très importante.



10 mai 2007 - Avec les jeunes, au Brésil
J'entends trembler nos cœurs de pasteurs, lorsque nous constatons la situation de notre époque. Nous entendons parler des peurs de la jeunesse d'aujourd'hui. Elles nous révèlent un énorme manque d'espérance: la peur de mourir, au moment où la vie est en train d'éclore et tente de trouver la voie de sa réalisation; la peur d'échouer, pour ne pas avoir découvert le sens de la vie; et la peur de rester à l'écart, face à la rapidité déconcertante des événements et des communications. Nous constatons le pourcentage élevé de morts parmi les jeunes, la menace de la violence, la prolifération déplorable des drogues qui bouleverse jusqu'à sa racine la plus profonde la jeunesse d'aujourd'hui. C'est donc pour cette raison que l'on parle de jeunesse égarée.

Mais alors que je vous regarde, jeunes ici présents, qui rayonnez de joie et d'enthousiasme, je revêts le regard de Jésus: un regard d'amour et de confiance, dans la certitude que vous avez trouvé la voie véritable. Vous êtes les jeunes de l'Eglise. Je vous envoie donc vers la grande mission d'évangéliser les jeunes garçons et les filles qui errent dans ce monde, comme des brebis sans pasteur. Soyez les apôtres des jeunes. Invitez-les à marcher avec vous, à faire la même expérience de foi, d'espérance et d'amour; à rencontrer Jésus pour se sentir réellement aimés, accueillis, avec la pleine possibilité de se réaliser. Qu'eux aussi découvrent les voies sûres des Commandements et qu'en les parcourant, ils arrivent à Dieu.

Vous pouvez être les protagonistes d'une société nouvelle, si vous cherchez à mettre en pratique une conduite concrète inspirée par les valeurs morales universelles, mais aussi un engagement personnel de formation humaine et spirituelle d'importance vitale. Un homme ou une femme qui ne serait pas préparé aux défis réels que présente une interprétation correcte de la vie chrétienne de son propre milieu serait une proie facile pour tous les assauts du matérialisme et du laïcisme, toujours plus actifs à tous les niveaux.



12 mai 2007 - Rencontre avec les Sœurs Clarisses à la Ferme de l'Espérance, à Guaratingueta, au Brésil.
Là où la société ne voit plus aucun avenir ou espérance, les chrétiens sont appelés à annoncer la force de la Résurrection: ici justement, dans cette "Fazenda da Esperança", où résident tant de personnes, en particulier des jeunes, qui tentent de surmonter le problème de la drogue, de l'alcool et de la dépendance à des substances chimiques, on témoigne de l'Evangile du Christ au milieu d'une société consumériste éloignée de Dieu. Combien la perspective du Créateur dans son œuvre est différente! Les sœurs clarisses et les autres religieux de clôture - qui dans la vie contemplative, scrutent la grandeur de Dieu et découvrent également la beauté de la créature - peuvent, avec l'auteur sacré, contempler Dieu lui-même, en extase, en admiration devant son œuvre, sa créature aimée: "Dieu vit tout ce qu'il avait fait: cela était très bon" (Gn 1, 31).

Lorsque le péché entra dans le monde et, avec lui, la mort, la créature aimée de Dieu - même blessée - ne perdit pas toute sa beauté: au contraire, elle reçut un amour plus grand: "Heureuse faute qui a mérité d'avoir un aussi grand Rédempteur!" - proclame l'Eglise dans la nuit mystérieuse et claire de Pâques (Exultet). C'est le Christ ressuscité qui soigne les blessures et qui sauve les fils et les filles de Dieu, qui sauve l'humanité de la mort, du péché et de l'esclavage des passions. La Pâque du Christ unit le ciel et la terre. Dans cette "Fazenda da Esperança" s'unissent les prières des Clarisses et le dur travail de la médecine et de l'ergothérapie pour vaincre les prisons et briser les chaînes des drogues qui font souffrir les fils bien-aimés de Dieu.

Ainsi se recompose la beauté des créatures qui enchante et émerveille leur Créateur. Tel est le Père tout-puissant, le seul dont l'essence est l'amour et dont la gloire est l'homme vivant, comme le dit saint Irénée. Il "a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique (Jn 3, 16) pour relever celui qui est tombé le long du chemin, assailli et blessé par les voleurs sur la route de Jérusalem à Jéricho. Sur les routes du monde, Jésus "est la main que le Père tend au pécheur; il est le chemin au moyen duquel nous parvient la paix" (anaphore eucharistique). Oui, ici, nous découvrons que la beauté des créatures et l'amour de Dieu sont inséparables.

Il ne faut jamais perdre l'espérance ! Il faut en effet édifier, construire l'espérance, en tissant la toile d'une société qui, en tendant les fils de la vie, perd le sens véritable de l'espérance. Cette perte - selon saint Paul - est une malédiction que la personne humaine s'impose à elle-même: "des personnes sans cœur" (cf. Rm 1, 31).

Très chères sœurs, soyez celles qui proclament que "l'espérance ne déçoit point" (Rm 5, 5). Que la douleur du Crucifié, qui emplit l'âme de Marie au pied de la Croix, console les si nombreux cœurs maternels et paternels qui pleurent de douleur pour leurs enfants encore toxicomanes. Annoncez par le silence oblatif de la prière, le silence éloquent que le Père écoute: annoncez le message d'amour qui l'emporte sur la douleur, sur la drogue et sur la mort. Annoncez Jésus Christ, être humain comme nous, souffrant comme nous, qui se chargea de nos péchés pour nous en libérer !

12 mai 2007 - Visite à la Ferme de l'Espérance, à Guaratinguetá, au Brésil
"Voici, je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte j'entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi" (Ap 3, 20). Ce sont des paroles divines qui touchent le plus profond de l'âme et qui la font vibrer jusqu'à ses racines les plus profondes.

A un certain moment de notre vie, Jésus vient et frappe à notre porte, des coups d'une grande douceur, au plus profond des cœurs bien disposés. Avec vous, il l'a fait à travers une personne amie ou un prêtre, ou bien peut-être a-t-il prédisposé une série de coïncidences pour vous faire comprendre que vous êtes objet de la prédilection divine. A travers l'institution qui vous accueille, le Seigneur vous a permis cette expérience de guérison physique et spirituelle d'une importance vitale pour vous et pour vos proches. A la suite de cela, la société attend que vous sachiez transmettre ce bien précieux de la santé à vos amis et aux membres de toute la communauté.

Vous devez être les ambassadeurs de l'espérance! Le Brésil possède des statistiques extrêmement élevées en ce qui concerne la dépendance chimique à l'égard des drogues et des stupéfiants. Et l'Amérique latine dans son ensemble également. C'est pourquoi je dis aux revendeurs de drogue de bien réfléchir au mal qu'ils sont en train de faire à une multitude de jeunes et d'adultes de toutes les couches sociales: Dieu leur demandera compte de ce qu'ils ont fait. La dignité humaine ne peut pas être foulée au pied de cette manière. Le mal provoqué mérite la même réprobation que celle que Jésus exprima à l'égard de ceux qui scandalisaient les "plus petits", les préférés de Dieu (cf. Mt 18, 7-10).

Grâce à une thérapie qui inclut l'assistance médicale, psychologique et pédagogique, mais également beaucoup de prière, de travail manuel et de discipline, nombreuses sont déjà les personnes, en particulier les jeunes, qui ont réussi à se libérer de la dépendance chimique et de l'alcool et à retrouver le sens de la vie.

La réinsertion dans la société constitue, sans aucun doute, une démonstration de l'efficacité de votre initiative. Toutefois, ce qui a attire le plus l'attention, et confirme la validité du travail, ce sont les conversions, le fait de retrouver Dieu et la participation active à la vie de l'Eglise. Il ne suffit pas de soigner le corps, il faut orner l'âme des dons divins les plus précieux reçus avec le Baptême. Nous rendons grâce à Dieu d'avoir voulu placer de si nombreuses âmes sur la voie d'une espérance renouvelée, avec l'aide du Sacrement du pardon et de la célébration de l'Eucharistie.

18 mai 2007 - Aux évêques du Mali en visite Ad Limina
L'espérance chrétienne qui doit vous animer est un soutien pour la foi et un stimulant pour la charité.



7 juin 2007 - Homélie Messe Corpus Domini
Nous marchons sur les routes du monde en sachant qu'Il est à nos côtés, soutenus par l'espérance de pouvoir un jour le voir à visage découvert dans la rencontre définitive.



11 juin 2007, au congrès annuel du Diocèse de Rome, Basilique Saint Jean de Latran
Dès le début, les disciples ont reconnu en Jésus ressuscité celui qui est notre frère en humanité, mais qui ne fait également qu'un en Dieu; celui qui, à travers sa venue dans le monde et dans toute sa vie, sa mort et sa résurrection, nous a apporté Dieu, a rendu de façon nouvelle et unique Dieu présent dans le monde, celui donc qui donne une signification et une espérance à notre vie: en lui, en effet, nous rencontrons le véritable visage de Dieu, ce dont nous avons réellement besoin pour vivre.



4 juillet 2007 - Appel du Pape aux jeunes en préparation à la Journée mondiale de la Jeunesse 2008, lors de l'Audience Générale
« Vous allez recevoir une force, celle de l'Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins jusqu'aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). Nous ne pouvons qu'imaginer la réaction des Apôtres lorsqu'ils entendirent ces paroles, mais leur confusion était sans aucun doute tempérée par un sentiment de crainte et d'impatience quant à la venue de l'Esprit. Unis dans la prière avec Marie et les autres, dans le Cénacle (cf. Ac 1, 14), ils firent l'expérience de la véritable puissance de l'Esprit dont la présence transforme l'incertitude, la crainte et la division en détermination, espérance et communion.



24 juillet 2007 - Avec les prêtres du diocèse de Belluno
Les Dix Commandements relus, revécus à la lumière du Christ, à la lumière de la vie de l'Eglise et de ses expériences, indiquent plusieurs valeurs fondamentales et essentielles: le quatrième et le sixième commandement indiquent ensemble l'importance de notre corps, de respecter les lois du corps, de la sexualité et de l'amour, la valeur de l'amour fidèle, la famille; le cinquième commandement indique la valeur de la vie et également la valeur de la vie commune; le septième commandement indique la valeur du partage des biens de la terre et la juste division de ces biens, l'administration de la création de Dieu; le huitième commandement indique la grande valeur de la vérité. Donc, si dans le quatrième, le cinquième et le sixième commandement, nous avons l'amour pour le prochain, dans le septième, nous avons la vérité. Tout cela ne peut fonctionner sans la communion avec Dieu, sans le respect de Dieu et sans la présence de Dieu dans le monde. Un monde sans Dieu devient dans tous les cas le monde de l'arbitraire et de l'égoïsme. Ce n'est que si Dieu apparaît qu'il y a de la lumière, de l'espérance.

Il n'existe plus de monde uniforme. En particulier en Occident, où sont présents tous les autres continents, toutes les autres religions, les autres façons de vivre la vie humaine. Nous vivons une rencontre permanente, qui ressemble peut-être à l'Eglise antique, où existait la même situation. Les chrétiens représentaient une très petite minorité, un grain de sénevé qui commençait à croître, entouré par des religions et des conditions de vie très différentes. Nous devons donc réapprendre ce que les chrétiens des premières générations ont vécu. Saint Pierre, dans sa première Lettre, au troisième chapitre, a dit: "Vous devez toujours être prêts à rendre compte de l'espérance qui est en vous". Il a ainsi formulé pour l'homme normal de l'époque, pour le chrétien normal, la nécessité de conjuguer annonce et dialogue. Il n'a pas dit formellement: "Annoncez à chacun l'Evangile". Il a dit: "Vous devez être capables, prêts à rendre compte de l'espérance qui est en vous". Il me semble que cela est la synthèse nécessaire entre dialogue et annonce. Le premier point est qu'en nous-mêmes doit toujours être présente la raison de notre espérance. Nous devons être des personnes qui vivent la foi et qui pensent la foi, qui la connaissent intérieurement. Ainsi, en nous-mêmes, la foi devient raison, devient raisonnable. La méditation de l'Evangile, et donc l'annonce, l'homélie, la catéchèse, pour rendre les personnes capables de penser la foi, constituent déjà des éléments fondamentaux de cette combinaison entre dialogue et annonce. Nous devons nous-mêmes penser la foi, vivre la foi et, en tant que prêtres, trouver différentes façons de la rendre présente, de manière à ce que nos catholiques chrétiens puissent avoir la conviction, la promptitude et la capacité de rendre compte de leur foi. Cette annonce, que la foi transmet dans la conscience d'aujourd'hui, doit revêtir de multiples formes. Sans aucun doute, les homélies et les catéchèses en sont deux formes principales, mais il y a ensuite tant d'autres façons de se rencontrer - séminaires de la foi, mouvements laïcs, etc. - où l'on parle de la foi et où l'on apprend la foi. Tout cela nous rend tout d'abord capables de vivre réellement en étant le prochain des non-chrétiens - en majorité, ce sont ici des chrétiens orthodoxes, des protestants, mais également des fidèles d'autres religions, musulmans et autres. Le premier point est de vivre avec eux, en reconnaissant en eux le prochain, notre prochain. Vivre donc à la première personne l'amour du prochain comme expression de notre foi. Je pense que cela constitue déjà un témoignage très fort et également une forme d'annonce: vivre réellement avec ces autres personnes l'amour du prochain, reconnaître en ceux-ci, en eux, notre prochain, de sorte qu'ils puissent voir: cet "amour du prochain" est pour moi. Si tout cela a lieu, nous pourrons plus facilement présenter la source de notre comportement, c'est-à-dire le fait que l'amour du prochain est l'expression de notre foi. Ainsi, dans le dialogue, on ne peut pas immédiatement passer aux grands mystères de la foi, bien que les musulmans aient déjà une certaine connaissance du Christ, qui nie sa divinité, mais qui reconnaît en Lui au moins un grand prophète. Ils éprouvent de l'amour pour la Vierge. Il existe donc des éléments communs dans la foi, qui constituent des points de départ pour le dialogue. Un élément pratique et réalisable, nécessaire, est surtout de rechercher l'entente fondamentale sur les valeurs de la vie. Ici aussi, nous possédons un trésor commun, car elles proviennent de la religion d'Abraham, réinterprétée, revécue de manières qui sont à étudier, auxquelles nous devons enfin répondre. Mais la grande expérience substantielle, celle des Dix Commandements, est présente et cela me semble un point à approfondir. Passer aux grands mystères me semble un niveau difficile, qui ne se réalise pas dans les grandes rencontres. La semence doit peut-être entrer dans les coeurs, de sorte que la réponse de la foi à travers des dialogues plus spécifiques puisse mûrir ici et là. Mais ce que nous pouvons et devons faire est de rechercher le consensus sur des valeurs fondamentales, exprimées dans les Dix Commandements, résumées dans l'amour du prochain et dans l'amour de Dieu, et ainsi interprétables dans les divers domaines de la vie. Nous nous trouvons tous au moins sur un chemin commun vers le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu qui est finalement le Dieu au visage humain, le Dieu présent en Jésus Christ. Mais si ce dernier pas est plutôt à accomplir lors de rencontres intimes, personnelles ou en petits groupes, le chemin vers ce Dieu, dont proviennent ces valeurs qui rendent possible la vie commune, me paraît également réalisable lors de rencontres plus importantes. Il me semble donc que se réalise ici une forme d'annonce humble, patiente, qui attend, mais qui rend également déjà concrète notre vie selon la conscience illuminée par Dieu.



9 août 2007 - Aux participants de la « Mission des Jeunes » promue par le diocèse de Madrid
En visitant les lieux où Pierre et Paul annoncèrent l'Evangile, où ils donnèrent leur vie pour le Seigneur et où beaucoup d'autres furent également persécutés et martyrisés à l'aube de l'Eglise, vous avez pu mieux comprendre pourquoi la foi en Jésus Christ, en ouvrant les horizons d'une vie nouvelle, de liberté authentique et d'une espérance sans limite, exige la mission, l'élan qui naît d'un cœur consacré généreusement à Dieu et le témoignage courageux de Celui qui est le Chemin, la Vérité, la Vie. C'est ce qui eut lieu ici, à Rome, il y a de nombreux siècles, dans un milieu qui ignorait le Christ, unique Sauveur du genre humain et du monde; c'est ce qui a toujours eu lieu, et ce qui a lieu également aujourd'hui, lorsque autour de vous, vous voyez les nombreuses personnes qui l'ont oublié ou qui s'en désintéressent, éblouies par tant de signes passagers qui promettent beaucoup mais qui laissent le cœur vide.



12 août 2007 - Après l'Angelus
Je vous encourage à «rester en tenue de service», vigilants dans l'Espérance, enracinés dans la foi au Christ Sauveur et témoignant de sa charité à tous vos frères.



1er septembre 2007 - Rencontre avec 500 000 jeunes au sanctuaire marial de lorette.
Au sujet des banlieues de ce monde qui connaît de grands problèmes, il n'est pas facile d'apporter ici une réponse et nous ne voulons pas vivre dans un optimisme facile mais, d'autre part, nous devons être courageux et aller de l'avant. J'anticiperai ainsi la substance de ma réponse: "Oui, il y a de l'espoir aujourd'hui aussi, chacun de vous est important, parce que chacun de vous est connu et voulu par Dieu et pour chacun, Dieu a un projet. Nous devons le découvrir et y répondre, pour qu'il soit possible, malgré ces situations de précarité et de marginalisation, de réaliser le projet que Dieu a pour nous. Mais pour en venir aux détails, vous nous avez présenté de manière réaliste la situation d'une société: dans les banlieues, il semble difficile d'aller de l'avant, de changer le monde en mieux. Tout semble concentré dans les grands centres du pouvoir économique et politique, les grandes bureaucraties dominent et les personnes qui se trouvent dans les banlieues semblent réellement exclues de cette vie. Alors, un aspect de cette situation de marginalisation de tant de gens est que les grandes cellules de la vie de la société qui peuvent construire des centres également en banlieue se sont désagrégés: la famille, qui devrait être le lieu de la rencontre des générations - de l'arrière grand-père au petit-fils - devrait être un lieu où se rencontrent non seulement les générations, mais où on apprend à vivre, on apprend les vertus essentielles pour vivre, cette famille s'est désagrégée, elle est en danger. Nous devons d'autant plus faire le possible pour que la famille soit vivante, soit elle aussi la cellule vitale, le centre de la banlieue. De même également, la paroisse, la cellule vivante de l'Eglise, doit être réellement un lieu d'inspiration et de vie, de solidarité qui aide à construire ensemble les centres de la banlieue. Et je dois dire ici que l'on parle souvent dans l'Eglise de la banlieue et du centre, qui serait Rome, mais en réalité dans l'Eglise, il n'y a pas de banlieue, parce que là où est le Christ, le centre est là tout entier. Là où l'on célèbre l'Eucharistie, où il y a le tabernacle, le Christ est là et donc c'est là que se trouve le centre et nous devons tout faire pour que ces centres vivants soient efficaces, présents et soient réellement une force qui s'oppose à cette marginalisation. L'Eglise vivante, l'Eglise dans de petites communautés, l'Eglise paroissiale, les mouvements devraient former tout autant de centres dans la banlieue, et aider ainsi à surmonter les difficultés que la grande politique, bien sûr, ne surmonte pas et nous devons dans le même temps penser également que malgré les grandes concentrations de pouvoir, la société d'aujourd'hui a besoin de la solidarité, du sens de la légalité, de l'initiative et de la créativité de tous. Je sais que cela est plus facile à dire qu'à faire, mais je vois ici des personnes qui s'engagent pour que des centres se développent également dans les banlieues, que l'espérance grandisse, et donc il me semble que nous devons prendre l'initiative précisément dans les banlieues; il faut que l'Eglise soit présente, que le centre du monde, le Christ, soit présent. Nous avons vu et nous voyons aujourd'hui dans l'Evangile que, pour Dieu, il n'y a pas de banlieues. La Terre Sainte, dans le vaste contexte de l'Empire romain, était une banlieue; Nazareth était une banlieue, une ville inconnue. Et toutefois, cette réalité était précisément, de fait, le centre qui a changé le monde! Et ainsi, nous aussi, nous devons former des centres de foi, d'espérance, d'amour et de solidarité, de sens de la justice et de la légalité, de coopération. C'est uniquement ainsi que peut survivre la société moderne. Elle a besoin de ce courage, de créer des centres, même si à l'évidence, il ne semble pas y avoir d'espérance. Nous devons nous opposer à ce désespoir, nous devons collaborer avec une grande solidarité et faire ce qui nous est possible pour que grandisse l'espérance, pour que les hommes puissent collaborer et vivre. Le monde, nous le voyons, doit être changé, mais c'est précisément la mission de la jeunesse que de le changer! Nous ne pouvons pas le faire seulement avec nos forces, mais en communion de foi et de chemin. En communion avec Marie, avec tous les saints, en communion avec le Christ, nous pouvons faire quelque chose d'essentiel et je vous encourage et je vous invite à avoir confiance dans le Christ, à avoir confiance en Dieu. Etre dans la grande compagnie des saints et aller de l'avant avec eux peut changer le monde, en créant des centres dans la banlieue, pour qu'elle devienne réellement visible et que l'espérance de tous devienne réaliste et que chacun puisse dire: "Je suis important dans l'ensemble de l'Histoire. Le Seigneur nous aidera". Merci.

En ce moment, nous nous sentons comme entourés par les attentes et les espérances de millions de jeunes du monde entier : en cette même heure, certains veillent, d'autres dorment, d'autres encore étudient ou travaillent; il y a ceux qui espèrent ou se désespèrent, ceux qui croient et ceux qui ne réussissent pas à croire, ceux qui aiment la vie et ceux qui, au contraire, la gaspillent. Je voudrais que parvienne à tous cette parole : le Pape est proche de vous, il partage vos joies et vos peines, en particulier, il partage les espérances les plus profondes qui sont en vous et demande au Seigneur pour chacun de vous le don d'une vie pleine et heureuse, une vie riche de sens, une vraie vie.



7 septembre 2007 - Arrivée en Autriche
Le Dimanche, en tant que jour de repos, mais aussi d'autres jours de la semaine, le temps libre est en partie employé par de nombreuses personnes pour un engagement volontaire au service des autres. Un tel engagement, offert avec générosité et désintéressement pour le bien et le salut des autres, marque aussi le pèlerinage de notre vie. Celui qui "tourne son regard" vers son prochain - il le voit et il fait le bien pour lui - tourne son regard vers le Christ et le sert. Guidés et encouragés par Marie, nous voulons aiguiser notre regard chrétien en vue des défis à affronter dans l'esprit de l'Evangile et, emplis de gratitude et d'espérance, forts d'un passé parfois difficile, mais également toujours riche de grâce, nous marchons vers un avenir empli de promesses.



7 septembre 2007 - Prière au Sanctuaire de Mariazell, en Autriche
Combien ont fait l'expérience dans les difficultés personnelles de la force de son intercession ! Mais notre espérance chrétienne s'étend bien au-delà de la réalisation de nos désirs, petits et grands. Nous levons les yeux vers Marie, qui nous montre à quelle espérance nous avons été appelés (cf. Ep 1, 18); c'est Elle, en effet, qui personnifie ce que l'homme est vraiment !

Avant même la Création du monde, Dieu nous a choisis dans le Christ. Il connaît et il aime chacun de nous depuis l'éternité ! Et dans quel but nous a-t-il choisis ? Pour être saints et immaculés devant lui dans la charité! Et ce n'est pas une tâche inhabituelle : dans le Christ, Il nous en a déjà offert la réalisation. Nous avons été rachetés! En vertu de notre communion avec le Christ ressuscité, Dieu nous a bénis de toutes les bénédictions spirituelles. Ouvrons notre cœur, accueillons ce précieux héritage ! Nous pourrons alors entonner avec Marie la louange de sa grâce. Et si nous continuons à présenter nos préoccupations quotidiennes à la Mère immaculée du Christ, Elle nous aidera à ouvrir nos petites espérances toujours vers la grande, la véritable espérance qui donne un sens à notre vie et peut nous combler d'une joie profonde et indestructible.



8 septembre 2007 - Homélie Messe au Sanctuaire Marial de Mariazell
L'Europe est devenue pauvre en enfants: nous voulons tout pour nous-mêmes, et peut-être n'avons-nous pas tellement confiance en l'avenir. Mais la terre ne sera privée d'avenir que lorsque s'éteindront les forces du cœur humain et de la raison illuminée par le cœur - quand le visage de Dieu ne resplendira plus sur la terre. Là où se trouve Dieu, là se trouve l'avenir.



9 septembre 2007 - Rencontre avec le monde du Volontariat, à Vienne
Le regard de Dieu, le regard de Jésus nous contamine par l'amour de Dieu. Il y a des regards qui peuvent se poser dans le vide ou même mépriser. Et des regards qui peuvent apporter une sollicitude et exprimer l'amour. Les personnes engagées bénévolement confèrent au prochain une considération, rappellent la dignité de l'homme et suscitent la joie de vivre et l'espérance.



23 septembre 2007 - Homélie de la Messe célébrée dans la cathédrale de Velletri
L'amour est l'essence du christianisme, qui fait du croyant et de la communauté chrétienne un ferment d'espérance et de paix dans tous les milieux, attentifs en particulier aux nécessités des pauvres et des personnes dans le besoin. Et telle est notre mission commune: être un ferment d'espérance et de paix parce que nous croyons en l'amour. L'amour fait vivre l'Eglise, et puisque celui-ci est éternel, il la fait vivre toujours jusqu'à la fin des temps.



29 septembre 2007 - Homélie Messe Consécration de 6 nouveaux Evêques.
Aidez le Peuple de Dieu, que vous devez précéder dans son pèlerinage, à trouver la joie dans la foi et à apprendre le discernement des esprits: à accueillir le bien et à refuser le mal, à rester et à devenir toujours plus, en vertu de l'espérance de la foi, des personnes qui aiment en communion avec le Dieu-Amour.



21 octobre 2007 - Homélie Messe à Naples
« Prier sans cesse » dit l'Evangile (cf. Lc 18, 1). A première vue, cela pourrait paraître un message peu pertinent, peu incisif par rapport à une réalité sociale qui connaît tant de problèmes comme la vôtre. Mais en y réfléchissant, on comprend que cette Parole contient un message certainement à

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