Vie spirituelle

je suis convaincu de l'urgence du réexamen de la pratique de la communion donnée dans la main - Mgr Albert Malcolm RANJITH - 21.2.2008


Entretien de S. Exc. Mgr Albert Malcolm RANJITH PATABENDIGE DON
secrétaire de la S. Congrégation pour le culte divin et la discipline des Sacrements
Petrus 21.2.2008

Bruno Volpe : Monseigneur, malheureusement, la Sainte Messe, en Italie et dans de nombreux autres pays du Monde, continue à ne pas être célébrée comme elle devrait l'être, par des prêtres qui se mettent au centre des attentions et qui inventent des textes impromptus et des rites qui ne sont absolument pas conformes au Magistère.

Mgr Ranjith : C'est vrai et je pense qu'il est vraiment mauvais que des prêtres, heureusement pas tous, continuent à dénaturer, avec des extravagances inexplicables, la liturgie qui - on devrait se le rappeler - n'est pas leur propriété mais appartient à l'Église.

B. V. : Voudriez-vous lancer un appel public ?

Mgr R. : Je rappelle à ces prêtres qu'ils doivent, et j'insiste, respecter la liturgie officielle de l'Eglise catholique. A propos des abus et des interprétations personnelles : la messe n'est pas un spectacle, mais un sacrifice, un don et un mystère. Ce n'est pas un hasard si le Saint-Père Benoît XVI nous rappelle sans cesse de célébrer l'Eucharistie avec dignité et décorum.

B.V. : Venons en à un cas pratique. Certains prêtres s'adonnent à des homélies excessivement longues et pas toujours adaptées aux lectures du jour.

Mgr R. : Tout d'abord je pense qu'une homélie bonne et saine ne devrait jamais dépasser 8-10 minutes ; ceci dit, il est nécessaire que le célébrant étudie en profondeur l'Evangile du jour et qu'il s'y tienne toujours, sans fioritures inutiles ni tournures de mots inutiles. L'homélie est partie intégrante et complémentaire du sacrifice eucharistique, mais il ne doit absolument pas le dominer.

B. V. : Mgr, abordons la question de la communion dans la main. Qu'en pensez-vous ?

Mgr R. : Je crois tout "simplement" que cette pratique doit être revue. Comment procéder ? Pour commencer, un bon catéchisme. Vous savez, hélas, beaucoup de gens ne savent même plus Qui ils reçoivent dans la communion, qui est le Christ, et ainsi approchent de la table de communion sans grande concentration et avec très peu de respect.

B.V. : De manière particulière, que faut-il faire ?

Mgr R. : Nous avons besoin de retrouver le sens du sacré. Je parle seulement en mon nom, mais je suis convaincu de l'urgence du réexamen de la pratique de la communion donnée dans la main, du retour à la distribution de l'hostie aux fidèles directement dans la bouche, sans qu'ils la touchent, rappelant par là que Jésus est vraiment dans l'Eucharistie et que chacun doit Le recevoir avec dévotion, amour et respect.

B. V. : Ne serait-il pas opportun de revenir à l'agenouillement au moment de la communion ?

Mgr R. : Je pense que oui. Ce geste constituerait une véritable marque de respect pour le don et le mystère de l'Eucharistie.

B.V. : Mais certains, même à l'intérieur de l'Eglise, semblent exprimer de "l'embarras" à la seule idée de voir rétabli l'agenouillement devant le Saint-Sacrement.

Mgr R. : Au-dela de la fonction que j'occupe au Vatican, en tant que catholique, je me demande et je me pose la question : pourquoi avoir honte de Dieu ? S'agenouiller à la communion serait un acte d'humilité et de reconnaissance de notre nature en tant qu'enfant de Dieu.

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