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Quelle est la raison profonde du manque d'espérance dans le monde d'aujourd'hui ? - Benoit XVI, le 9 juin 2008


     Dans la société et dans la culture d'aujourd'hui, il n'est pas facile de vivre sous le signe de l'espérance chrétienne. D'une part, en effet, prédominent des attitudes de défiance, de déception et de résignation, qui contredisent non seulement la "grande espérance" de la foi, mais également ces "petites espérances" qui nous confortent normalement dans l'effort d'atteindre les objectifs de la vie quotidienne. La sensation que les meilleures années sont derrière nous et qu'un destin de précarité et d'incertitudes attend les nouvelles générations se diffuse ainsi en Italie comme en Europe. D'autre part, les attentes de grandes nouveautés et d'améliorations se concentrent sur les sciences et les technologies, et donc sur les forces et les découvertes de l'homme, comme si la résolution des problèmes ne pouvait provenir que d'elles. Il serait insensé de nier ou de minimiser l'énorme contribution des sciences et des technologies à la transformation du monde et de nos conditions concrètes de vie, mais ce serait aussi se leurrer que d'ignorer que leurs progrès mettent entre les mains de l'homme de vertigineuses possibilités de mal et que, dans tous les cas, ce ne sont pas les sciences et les technologies qui peuvent donner un sens à notre vie et nous enseigner à distinguer le bien du mal. C'est pourquoi, comme je l'ai écrit dans Spe salvi, ce n'est pas la science mais l'amour qui rachète l'homme et cela vaut dans le cadre terrestre et de ce monde (n. 26).
     Nous nous rapprochons ainsi de la raison la plus profonde et décisive de la faiblesse de l'espérance dans le monde dans lequel nous vivons. Cette raison n'est finalement pas différente de celle indiquée par l'apôtre Paul aux chrétiens d'Ephèse, quand il leur rappelait que, avant de rencontrer le Christ, ils n'avaient "ni espérance ni Dieu en ce monde" (Ep 2, 12). Notre civilisation et notre culture, qui ont pourtant rencontré le Christ depuis deux mille ans désormais et seraient notamment ici, à Rome, méconnaissables sans sa présence, tendent cependant trop souvent à mettre Dieu entre parenthèses, à organiser la vie personnelle et sociale sans Lui, et même à considérer qu'on ne peut rien connaître de Dieu, ou aller jusqu'à nier son existence. Mais quand Dieu est laissé de côté, aucune des choses qui nous soutiennent ne peuvent trouver de place stable, toutes nos grandes et petites espérances reposent sur le vide.

 

Benoit XVI, le 9 juin 2008, au Congrès du Diocèse de Rome

 

 

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