Accueil > Documents > Faq > Faut-il fuir la souffrance ? Pouvons-nous éliminer la souffrance du monde ? - Benoit XVI, le 9 juin 2008

FAQ

Faut-il fuir la souffrance ? Pouvons-nous éliminer la souffrance du monde ? - Benoit XVI, le 9 juin 2008

     C'est la souffrance qui éduque et fortifie de manière particulière notre espérance. Nous devons certainement "faire tout ce qui est possible pour atténuer la souffrance:  empêcher, dans la mesure où cela est possible, la souffrance des innocents; calmer les douleurs; aider à surmonter les souffrances psychiques" (Spe salvi, n. 36) et de grands progrès ont été effectivement réalisés, en particulier dans la lutte contre la douleur physique. Nous ne pouvons cependant éliminer complètement la souffrance du monde, parce qu'il n'est pas en notre pouvoir d'en tarir les sources:  la finitude de notre être et le pouvoir du mal et de la faute. De fait, la souffrance des innocents ainsi que les malaises psychiques tendent malheureusement à s'accroître dans le monde. En réalité, l'expérience humaine d'aujourd'hui et de toujours, en particulier l'expérience des saints et des martyrs, confirme la grande vérité chrétienne que ce n'est pas la fuite face à la douleur qui guérit l'homme, mais la capacité à accepter ses souffrances et de grandir en elles, en y trouvant un sens à travers l'union au Christ. C'est dans notre rapport avec la souffrance et avec les personnes souffrantes que se détermine la mesure de notre humanité, pour chacun de nous comme pour la société dans laquelle nous vivons. C'est à la foi chrétienne que revient le mérite historique d'avoir suscité en l'homme, d'une manière nouvelle et à une profondeur nouvelle, la capacité de partager intérieurement la souffrance même de l'autre, qui n'est ainsi plus seul dans sa souffrance, et également de souffrir par amour du bien, de la vérité et de la justice:  tout cela est bien au delà de nos forces, mais devient possible à partir du compatir de Dieu par amour de l'homme dans la passion du Christ.
     Eduquons-nous chaque jour à l'espérance qui fait grandir dans la souffrance. Nous sommes appelés à le faire en premier lieu quand nous sommes personnellement touchés par une maladie grave ou par quelque autre dure épreuve. Mais nous grandirons également dans l'espérance à travers l'aide concrète et la proximité quotidienne à la souffrance des personnes qui nous sont proches ainsi que de notre famille comme de toute autre personne qui est notre prochain, parce que nous l'abordons dans une attitude d'amour. Et encore, nous apprenons à offrir à Dieu riche de miséricorde les petites peines de l'existence quotidienne, en les insérant humblement dans le grand "compatir" de Jésus, dans ce trésor de compassion dont a besoin le genre humain.   

 

Benoit XVI, le 9 juin 2008 – Au Congrès du Diocèse de Rome

 

 

Voir toutes les questions

Sommaire documents

t>