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Dans une société où il est dangereux de parler de vérité, comment éduquer nos enfants à la foi ? - Benoit XVI, le 11 juin 2007

     L'expérience quotidienne nous dit - et nous le savons tous - qu'éduquer à la foi en particulier aujourd'hui n'est pas chose facile. Aujourd'hui, en réalité, chaque œuvre éducative semble devenir toujours plus difficile et précaire. On parle donc d'une grande "urgence éducative", de la difficulté croissante que l'on rencontre dans la transmission aux nouvelles générations des valeurs fondamentales de l'existence et d'un comportement droit, difficulté qui touche tant l'école que la famille et, peut-on dire, tout  autre organisme qui se fixe des objectifs éducatifs. Nous pouvons ajouter qu'il s'agit d'une urgence inévitable:  dans une société et dans une culture qui, trop souvent, font du relativisme leur propre credo - le relativisme est devenu une sorte de dogme -, dans une telle société manque la lumière de la vérité, on considère même dangereux de parler de vérité, on considère cela "autoritaire", et l'on finit par douter de la bonté de la vie - est-il bon d'être un homme? Est-il bon de vivre? - et de la validité des rapports et des engagements qui constituent la vie. Comment serait-il possible alors, de proposer aux plus jeunes et de transmettre de génération en génération quelque chose de valable et de sûr, des règles de vie, une signification authentique et des objectifs convaincants pour l'existence humaine, que ce soit en tant que personnes ou que communauté? C'est pourquoi l'éducation tend largement à se réduire à la transmission de compétences déterminées, ou de capacité de faire, tandis que l'on cherche à satisfaire le désir de bonheur des nouvelles générations en les comblant d'objets de consommation et de gratifications éphémères. Ainsi, tant les parents que les enseignants sont facilement tentés d'abdiquer leurs devoirs d'éducation, et de ne même plus comprendre quels sont leur rôle, ou mieux, la mission qui leur est confiée. Mais précisément ainsi, nous n'offrons pas aux jeunes, aux nouvelles générations, ce qui est de notre devoir de leur transmettre. Nous sommes débiteurs à leur égard également des véritables valeurs qui donnent leur fondement à la vie.
     De toute évidence, cette situation n'est pas satisfaisante, elle ne peut satisfaire, car elle laisse de côté l'objectif essentiel de l'éducation, qui est l'éducation de la personne pour la rendre capable de vivre en plénitude et d'apporter sa contribution au bien de la communauté. C'est pourquoi s'accroît, de la part de nombreuses personnes, la demande d'une éducation authentique et la redécouverte de la nécessité d'authentiques éducateurs. C'est ce que demandent les parents, préoccupés et souvent angoissés pour l'avenir de leurs enfants; c'est ce que demandent tant d'enseignants qui vivent la triste expérience de la dégradation de leurs écoles; c'est ce que demande la société dans son ensemble, car elle voit que sont menacées, à cause de la crise de l'éducation, les bases mêmes de la coexistence. Dans un tel contexte, l'engagement de l'Eglise pour éduquer à la foi, à la "sequela Christi" et au témoignage du Seigneur Jésus, assume plus que jamais également la valeur d'une contribution, pour faire sortir la société dans laquelle nous vivons de la crise éducative qui la frappe, mettant un terme au manque de confiance et à l'étrange "haine de soi" qui semble être devenue une caractéristique de notre société.
      Tel est précisément le défi décisif pour l'avenir de la foi, de l'Eglise et du christianisme :  rapprocher du Christ et du Père la nouvelle génération qui vit dans un monde en grande partie éloigné de Dieu. La lumière et la grâce qui viennent de Dieu et agissent dans le plus profond des cœurs et des consciences sont nécessaires… Seul celui qui connaît et aime Jésus peut introduire ses frères dans une relation vitale avec Lui.


Benoit XVI, le 11 juin 2007, au Congrès du Diocèse de Rome
 

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