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FAQ

Comment former la conscience d'un enfant ? - Monique Berger

La formation de la conscience d'un enfant est-elle nécessaire ? - Monique Berger
Si ces notions du "bien" et du "mal" sont déjà inscrites au fond du cœur humain, une formation de la conscience est-elle nécessaire ? Oui :
"Tout homme, tout enfant, même très jeune, porte en lui une inclination au mal qui lui vient du péché originel et qui a tendance à se développer dans la mesure où il cède aux tentations et donne libre cours à ses convoitises (...) Ces mauvaises tendances se manifestent de bonne heure dans le comportement de l'enfant. Et si elles ne sont pas contrecarrées par l'éducation et par le sens moral, elles se développent, elles envahissent tout le psychisme pour culminer au moment de l'adolescence."
(Père GILLET "La formation religieuse aux différents âges de l'enfance et de l'adolescence" TEQUI)

A quel âge la commencer ?
- "Avant 6 ans, les jeux sont faits", disent les psychologues. Autrement dit : dès le plus jeune âge.
L'éducation de la conscience est une tâche de toute la vie. Dès les premières années, elle éveille l'enfant à la connaissance et à la pratique de la loi intérieure reconnue par la conscience morale. (...)
Elle garantit la liberté et engendre la paix du cœur. (Catéchisme de l'Eglise Catholique - CEC 1784)
Tant que l'enfant est encore tout petit, dans toute la pureté de la grâce baptismale, il est très réceptif au mystère divin. Pour entretenir et développer en lui cette Vie de Dieu reçue au baptême, et avant qu'il ne soit déformé par le péché et les mauvaises habitudes, c'est le moment de le former au sens du bien et du mal : qu'il sache bien, dès sa petite enfance, que Dieu l'invite au bien, que le démon le pousse au mal. Première notion de la lutte qu'il aura à mener toute sa vie.

Quelles étapes suivre ?
Avec un tout-petit, dont la raison n'est pas encore éveillée, on ne peut expliquer pourquoi ceci est bien, pourquoi cela est mal. Mais on prépare le terrain en lui donnant de bonnes habitudes, par la répétition automatique des gestes ou des comportements souhaités (politesse, obéissance, charité, etc.)
Simultanément, on suivra la progression correspondant à son âge :
1) avant 3 ans : "oui", "non" (dès 8 ou 10 mois) Par exemple : "Non, pas toucher !"
2) à partir de 3 ans : “c’est permis, c’est défendu...”. “Il faut... il ne faut pas...”
3) 5 - 6 ans : “c’est bien, c’est mal”.
4) vers 6 - 7 ans : au fur et à mesure que l’intelligence s’ouvre et que la raison s'éveille, il devient possible de faire comprendre les raisons pour lesquelles telle chose est bien, telle autre mal. (2)

 

La formation de la conscience, élément fondamental dans l'éducation d'un enfant, consiste essentiellement à lui donner le sens du bien et du mal et à y conformer sa vie. Elle doit commencer dès les toutes premières années, sans attendre l'éveil de la raison (6-7 ans), en suivant les étapes de son développement.

Faire le bien, éviter le mal
A quoi servirait à l'enfant de savoir ce qui "bien" ou "mal", s'il ne met pas ces principes en application dans sa vie quotidienne ?
Pour former vraiment sa conscience, on lui apprendra à vivre en conformité avec cette règle : faire le bien, éviter le mal. Ce serait une grande erreur de lui laisser croire qu'on peut faire tout ce qu'on veut. Pour cela, il est conseillé de faire chaque soir, dès 3 ans, une révision de la journée.

Premier jalon : une simple révision de sa journée
Ce tout premier éveil de la conscience morale sera facilité lorsqu'à la prière du soir on prend l'habitude, dès 3 ou 4 ans, de revoir toute sa journée sous le regard de Dieu. Le rôle des parents est de faire discrètement, délicatement, un rappel, autant des bonnes actions, pour en remercier le Bon Dieu, que des mauvaises, pour en demander pardon. Attention : rechercher des actes "concrets", réels, sans se contenter d'une vague prise de conscience d'un défaut du caractère. (3)
Des petits de 3 ans 1/2 ont parfois une conscience tout à fait claire d'avoir été méchants dans telle ou telle circonstance bien précise de la journée… ou, au contraire, de n'avoir rien fait de mal ce jour-là !

L'examen de conscience
Au fur et à mesure que la conscience de l'enfant s'éveille, cette révision de la journée devient un examen de conscience. Au début, le rôle de la maman sera de l'aider, le guider délicatement dans la recherche  de ce qu'il a fait de mal : par exemple, lire la liste des péchés (si l'enfant ne sait pas encore lire), mais laisser l'enfant se dire tout bas, à l'intérieur de lui-même : "oui, j'ai fait ceci, non, je n'ai pas fait cela". Cet examen se fera tous les soirs, et sera plus détaillé pour préparer sa confession. (4)
Il faudra préciser la différence entre "tentation" et "consentement" à la tentation : tant que c'est une simple idée qui me passe par la tête, mais que je chasse sans m'y arrêter, il n'y a pas de péché. La faute commence au moment où je commence à m'intéresser à cette idée, où elle me fait envie, où j'y "consens" plus ou moins. Le degré de gravité dépend de ce "plus ou moins". (5)

Le sens du péché
Dès qu'il commence à avoir la notion du bien et du mal et à en vivre, l'enfant peut comprendre ce qu'est le péché : c'est faire quelque chose de mal, que Dieu défend, préférer le mal au bien, ma petite volonté à la sienne. C'est refuser de L'aimer et de Lui faire confiance, Lui, notre Père du ciel si bon qui nous a tout donné, car Il nous aime et veut notre bien. Chaque péché nous éloigne de Dieu. C'est une offense à Dieu, qui demande à être réparée, en demandant pardon. (6)
L'examen de conscience, chaque soir, permet justement de demander à Dieu pardon pour les fautes de la journée, sachant qu'il pardonne toujours dès qu'on revient à Lui. Cela développera en l'enfant la confiance en Dieu, la sensibilité morale et la délicatesse du cœur, et suscitera en lui le désir d'aller se confesser. (7)

Fonder ce sens moral sur de bonnes bases
Donner à l’enfant un réel sens moral, vrai et profond, former chez lui une conscience droite, cela fait partie de notre rôle d’éducateurs. Que ce sens moral soit établi sur des bases saines, objectives, solides ! C'est ce qui permettra à l'adolescent de résister à l'envie de "tout envoyer balader".
Pour cela, la période, en gros, de 3 à 6 ans est décisive.

Par exemple, il importe de bien faire, dès 4 ou 5 ans, la distinction entre “péché” et “bêtise” : ce qui a été fait mal volontairement, “exprès”, par méchanceté, ou ce qui est dû simplement à une maladresse.

Ainsi, il est plus grave de casser un verre à moutarde en le jetant par terre, par colère, que de casser un joli vase en cristal par maladresse, alors qu’on a voulu rendre service ou faire plaisir à maman... (8)

En résumé
La première formation morale consiste à donner aux enfants le sens du bien et du mal, en suivant leur conscience, et à leur apprendre en même temps à lutter contre leurs défauts. Elle doit commencer dès les premières années : avant 6 ans, la simple affirmation "c'est bien, c'est mal" suffit pour que l'enfant y adhère… à condition, bien sûr, d'être étayée par l'exemple des parents et éducateurs.
Si l'on attend l'âge de raison, les racines du mal auront eu tout le temps de “s’installer” dans le cœur de l’enfant, de se développer et de le durcir. Et alors, le cœur obscurci, il ne pourra plus du tout comprendre pourquoi telle chose est bien ou mal. Pire encore, la volonté de lutter, pas exercée, sera affaiblie par de mauvaises habitudes : il n'aura plus la force, ni le désir, de lutter contre le mal.
Il est donc de la plus haute importance de former nos petits dès les premières années à ce combat contre leurs mauvaises tendances, qu'ils auront à mener toute leur vie pour vivre selon le vouloir de Dieu et sous son regard.


 


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Sur le site "prierenfamille.com", voir
(1) document 668 : l'éducation morale de nos enfants
(2) document 630 : la toute première formation morale

(3) document 781 : examen de conscience du soir
(4)         "       740 : examen de conscience pour préparer sa confession
(5)         "       218 : la tentation

(6) document 217 : Retrouver le sens du péché
(7)         "       212 : Pénitence : attitude d'âme et sacrement
(8)        "       630 : La toute première formation morale

 

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