Vie spirituelle

le 7 octobre 1571 : La victoire de lépante



(Source : Prier en Famille)


1570... Une situation de crise



Les pays d'Europe, principalement à cause des suites de la révolte de Luther et des débuts du protestantisme, se disputent et se jalousent. Les "Ottomans", c'est‑à‑dire les Turcs (musulmans), en profitent pour devenir de plus en plus agressifs.

Ils prennent ville après ville et port après port. Cela devient très inquiétant.
Seul le pape de ce temps-là, le pape saint Pie V, voit vraiment le danger. Il sonne l'alarme : tout l'occident risque d'être envahi par l'Islam, ennemi de la Croix et des chrétiens.





Septembre 1570... L'île de Chypre presque conquise



Le sultan Sélim écrase la ville de Nicosie, capitale de Chypre et assiège Famagouste, l'autre grande ville de l'île.

Pendant ce temps‑là, les amiraux de la flotte chrétienne se disputent... et certains font marche arrière. Ils n'ont pas du tout le moral... et ils ont peur de la puissance meurtrière des Ottomans...





S'unir et s'organiser


Le pape réagit. Avec beaucoup de courage et d'énergie, il multiplie les démarches auprès des gouvernants.D'abord pour que, en tant que princes chrétiens, ils se décident à faire face.



Seules l'Espagne et la République de Venise répondront à l'appel du pape.



Ensuite, il faut que ces deux pays acceptent de se ranger sous une autorité unique, sinon ce serait la pagaille dans les combats : finalement, avec l'accord de tous, le pape nomme le fils de Charles-Quint, Don Juan, seul et unique général des armées de terre et de mer.





Décembre 1570... "Au nom du Christ, vous vaincrez"


La guerre est déclarée aux Turcs pour leur reprendre "toutes les places qu'ils ont usurpées aux chrétiens".

Don Juan se voit remettre un magnifique étendard pour l'armée confédérée :

- d'un côté, Notre-Seigneur en croix ;

- de l'autre, les armes de l'Église entre les armes du roi d'Espagne et celles de Venise.

"Allez, lui dit le pape, allez, au nom du Christ, combattre son ennemi, vous vaincrez".





Toute l'Église se met en prière et recourt à la Vierge


Et le pape ordonne immédiatement que, à Rome et dans toute la chrétienté, on prie beaucoup pour attirer sur les soldats et les marins chrétiens la protection de Dieu.
Dans tout le monde chrétien, les confréries du Rosaire sont mobilisées pour supplier le Ciel.
Saint Pie V avait un grand amour pour le chapelet.

N'oublions pas que le Rosaire avait été révélé au monde par saint Dominique.
Or saint Pie V, avant d'être élu pape, était dominicain (c'est depuis, à la suite de saint Pie V, que tous les papes se sont habillés en blanc, la couleur de l'habit des dominicains).





Août 1571... Chypre asservie


Famagouste est prise. Tous les chrétiens survivants sont enchaînés. La cathédrale est transformée en mosquée.
Toute l'île est maintenant conquise par les Turcs. Ils se vantent de vastes projets auxquels ils n'entrevoient plus d'obstacles !
À nous, I'Italie ! À nous, l'Europe !





15 septembre 1571... Messine... le grand départ


Environ 200 galères chrétiennes, pontificales, espagnoles et vénitiennes lèvent l'ancre et quittent le port de Messine, en Sicile.
Dix galères se détachent pour aller découvrir l'ennemi.





7 octobre 1571... dans le golfe de Lépante


Dès le matin, c'est le contact. Don Juan arbore l'étendard donné par le Saint Père.
Les Turcs sont surpris. Ils ont 300 galères. Ils sont sûrs de gagner.



Premiers boulets de canon. Fumée partout... Gigantesque mêlée !
Erreur de manoeuvre pour une partie des galères turques qui se voient coincées par les galères vénitiennes. Le moral des Turcs commence à tomber.



A l'abordage !
Don Juan a une idée géniale : il fait libérer les galériens enchaînés à leur poste de rameurs. Ivres de joie, ceux-ci se précipitent sur les galères ennemies pour aider les soldats à massacrer les Turcs.
A leur tour, les chefs turcs libèrent leurs rameurs.
Mais... beaucoup sont des chrétiens : ils ne vont pas se battre contre d'autres chrétiens ! Ils se retournent au contraire contre ceux qui les avaient faits prisonniers !



Trois heures après le début, il n'y a plus de doute : les chrétiens vont gagner.

A la fin de la journée, 130 galères turques tombent au pouvoir des confédérés, 90 se brisent contre terre ou sont coulées.
30000 turcs morts et seulement 8000 chrétiens.
C'est la victoire complète.





7 octobre 1571... à Rome, dans le bureau du pape


Don Juan pense tout de suite à prévenir le pape. Mais le téléphone n'existe pas encore...
La bonne nouvelle n'arrivera à Rome que dans les derniers jours d'octobre.

Mais cette nouvelle, le pape la connaît déjà !!!



Le 7 octobre, à 5 heures de l'après-midi, absorbé par une réunion importante, il s'arrête tout à coup, impose silence à ceux qui sont là, se lève brusquement, se dirige vers la fenêtre, I'ouvre et y demeure quelques minutes dans une profonde contemplation.
Son visage, son attitude décèlent une profonde émotion. Puis, il se retourne et dans un grand mouvement de joie, il s'écrie :"Courez rendre grâces à Dieu, notre armée remporte la victoire".





"Secours des chrétiens, priez pour nous"


Saint Pie V pense tout de suite à remercier le Ciel et à mettre en valeur le mérite et la puissance de la prière à Dieu et à Notre Dame.
Et pour célébrer à perpétuité l'assistance spéciale de Marie, il ajoute aux litanies de la Sainte Vierge l'invocation "Secours des chrétiens, priez pour nous".



Il institue pour le 7 octobre la fête de Notre Dame de la Victoire.



Son successeur, le pape Grégoire XIII, Ia transformera en fête de Sainte Marie du Rosaire.

Elle sera étendue à toute l'Église par le pape Clément XI, à la suite d'une autre extraordinaire intervention de Notre Dame pour la délivrance de Vienne en 1716... encore une fois menacée par les musulmans.

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