Benoît XVI de A à Z

Mission - Missionnaire

2007



9 août 2007 - Aux participants de la « Mission des Jeunes » promue par le diocèse de Madrid
Certaines facettes de la vie acquièrent un éclat lorsque l'on décide d'annoncer le Christ: l'enthousiasme de sortir de son isolement et de constater que, contrairement à ce que beaucoup croient, l'Evangile attire profondément les jeunes; découvrir dans toute sa grandeur le sentiment ecclésial de la vie chrétienne, la finesse et la beauté d'un amour et d'une famille vécue avec le regard tourné vers Dieu, ou encore la découverte d'un appel inattendu à le servir radicalement dans le ministère sacerdotal.

En visitant les lieux où Pierre et Paul annoncèrent l'Evangile, où ils donnèrent leur vie pour le Seigneur et où beaucoup d'autres furent également persécutés et martyrisés à l'aube de l'Eglise, vous avez pu mieux comprendre pourquoi la foi en Jésus Christ, en ouvrant les horizons d'une vie nouvelle, de liberté authentique et d'une espérance sans limite, exige la mission, l'élan qui naît d'un cœur consacré généreusement à Dieu et le témoignage courageux de Celui qui est le Chemin, la Vérité, la Vie. C'est ce qui eut lieu ici, à Rome, il y a de nombreux siècles, dans un milieu qui ignorait le Christ, unique Sauveur du genre humain et du monde; c'est ce qui a toujours eu lieu, et ce qui a lieu également aujourd'hui, lorsque autour de vous, vous voyez les nombreuses personnes qui l'ont oublié ou qui s'en désintéressent, éblouies par tant de signes passagers qui promettent beaucoup mais qui laissent le cœur vide.

Je vous encourage à persévérer sur le chemin entrepris, en vous laissant guider par vos Pasteurs, en collaborant avec eux dans la tâche passionnante de communiquer aux jeunes de votre âge la joie indescriptible de se sentir aimés de Dieu, l'unique amour qui ne déçoit pas et qui ne prend jamais fin. Ne cessez pas de cultiver vous-mêmes la rencontre personnelle avec le Christ, de le garder toujours au centre de votre cœur, car ainsi, toute votre vie deviendra une mission et vous laisserez transparaître le Christ qui vit en vous.

Comme jeunes, vous êtes sur le point de décider de votre avenir. Faites-le à la lumière du Christ, demandez-lui: "Que veux-tu de moi?" et suivez la route qu'Il vous indique avec générosité et confiance, en sachant que, en tant que baptisés, nous sommes tous appelés sans distinction à la sainteté et à être des membres vivants de l'Eglise, quelle que soit la forme de vie que nous choisissons.



7 octobre 2007 - Au terme de l'Angelus
Le mois d'octobre nous aide à nous souvenir de cette vérité fondamentale par une initiative spéciale qui tend à maintenir le souffle missionnaire vivant dans chaque communauté et à soutenir le travail de ceux qui - prêtres, religieux, religieuses et laïcs - travaillent aux frontières de la mission de l'Eglise. Nous nous préparons avec une attention spéciale à célébrer, le 21 octobre, la Journée mondiale des Missions, qui aura pour thème: "Toutes les Eglises pour le monde entier". L'annonce de l'Evangile est le premier service que l'Eglise doit à l'humanité, pour offrir le salut du Christ à l'homme de notre temps, sous tant de formes humilié et opprimé, et pour orienter dans le sens chrétien les transformations culturelles, sociales, et éthiques, qui sont en œuvre dans le monde. Un motif ultérieur nous pousse cette année à un engagement missionnaire renouvelé: le 50 anniversaire de l'Encyclique Fidei donum, du serviteur de Dieu Pie XII, qui a promu et encouragé la coopération entre les Eglises pour la mission ad gentes. Il me plaît de rappeler également qu'il y a maintenant 150 ans, sont partis pour l'Afrique, précisément pour l'actuel Soudan, cinq prêtres et un laïc, de l'institut Don Mazza de Vérone. Parmi eux, se trouvait Daniel Comboni, futur Evêque d'Afrique centrale, et patron de ces populations, dont la mémoire liturgique est fêtée le 10 octobre.

Nous confions tous les missionnaires à l'intercession de ce pionnier de l'Evangile, et des nombreux autres saints et bienheureux missionnaires, hommes et femmes, en particulier à la protection maternelle de la Reine du Saint Rosaire. Que Marie nous aide à nous souvenir que chaque chrétien est appelé à être un annonciateur de l'Evangile à travers sa parole et sa vie.



19 octobre 2007 - Aux Evêques du Congo en Visite Ad Limina
L'Église ne peut pas se dérober à cette mission primordiale, qui l'invite à une exigence fondamentale de cohérence et d'harmonisation entre foi et normes éthiques. Pour évangéliser en vérité et en profondeur, il faut devenir des témoins toujours plus fidèles et plus crédibles du Christ.



26 octobre 2007 - Aux Evêques du Gabon en Visite Ad Limina
Ma pensée affectueuse va aux prêtres, dont je salue la générosité dans le ministère. En développant sans cesse leur vie en intimité avec le Christ, ils auront une conscience plus vive de l'exigence de la fidélité aux engagements pris devant Dieu et devant l'Église, notamment pour l'obéissance et la chasteté dans le célibat. Ainsi, ils vivront toujours davantage leur ministère sacerdotal comme un service des fidèles. Qu'ils se rappellent aussi que, dans le ministère, ils font partie d'un presbytérium autour de l'Évêque. Dans la fraternité sacerdotale, confortés par vous qui êtes pour eux un père et un frère, ils trouveront un soutien spirituel; vous pourrez alors réaliser des projets pastoraux communs, qui donneront un nouvel élan à la mission. J'exhorte chaque prêtre à chercher d'abord le bien de l'Église et non des avantages personnels, en conformant sa vie et sa mission au geste du lavement des pieds (cf. Jn 13, 1-11). Cet amour vécu dans une perspective de service désintéressé fait naître une joie profonde.



2008



31 janvier 2008, lors de l'Assemblée Plénière de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi
La Congrégation pour la Doctrine de la Foi a publié l'année dernière deux Documents importants qui ont offert plusieurs précisions doctrinales sur des aspects essentiels de la doctrine sur l'Eglise et sur l'Evangélisation. Ce sont des précisions nécessaires pour le déroulement correct du dialogue œcuménique et du dialogue avec les religions et les cultures du monde. Le premier Document s'intitule "Réponses à des questions concernant certains aspects à propos de la doctrine de l'Eglise" et il repropose également dans les formulations et dans le langage l'enseignement du Concile Vatican II, en pleine continuité avec la doctrine de la Tradition catholique. Il est ainsi confirmé que la seule et unique Eglise du Christ que nous confessons dans le Symbole, a sa subsistance, sa permanence et sa stabilité dans l'Eglise catholique et que l'unité, l'indivisibilité et l'indestructibilité de l'Eglise du Christ ne sont donc pas annulées par les séparations et les divisions des chrétiens. A côté de cette précision doctrinale fondamentale, le Document repropose l'usage linguistique correct de certaines expressions ecclésiologiques, qui risquent d'être mal comprises, et il attire dans ce but l'attention sur la différence qui reste encore entre les diverses Confessions chrétiennes à l'égard de la compréhension de l'être Eglise, au sens proprement théologique. Cela, loin d'empêcher l'engagement œcuménique authentique, constituera un encouragement pour que la confrontation sur les questions doctrinales se déroule toujours avec réalisme et une pleine conscience des aspects qui séparent encore les Confessions chrétiennes, ainsi que dans la reconnaissance joyeuse des vérités de foi communément professées et de la nécessité de prier sans cesse pour un chemin plus rapide vers une unité des chrétiens plus grande et à la fin complète. Cultiver une vision théologique considérant l'unité et l'identité de l'Eglise comme ses qualités "cachées dans le Christ", avec la conséquence que, de fait, l'Eglise existerait d'un point de vue historique sous de multiples configurations ecclésiales, uniquement réconciliables dans une perspective eschatologique, ne pourrait qu'engendrer un ralentissement, puis la paralysie de l'œcuménisme lui-même.

L'affirmation du Concile Vatican II que la véritable Eglise du Christ "subsiste dans l'Eglise catholique" (Const. dogm. Lumen gentium, n. 8) ne concerne pas seulement le rapport avec les Eglises et les communautés ecclésiales chrétiennes, mais s'étend également à la définition des relations avec les religions et les cultures du monde. Le Concile Vatican II lui-même, dans la Déclaration Dignitatis humanae sur la liberté religieuse affirme que "cette unique vraie religion, nous croyons qu'elle subsiste dans l'Eglise catholique et apostolique à qui le Seigneur Jésus a confié le mandat de la faire connaître à tous les hommes" (n. 1). La "Note doctrinale sur certains aspects de l'évangélisation" -

Le Document publié par votre Congrégation en décembre 2007, face au risque d'un relativisme religieux et culturel durable, réaffirme que l'Eglise, à l'époque du dialogue entre les religions et les cultures, ne se dispense pas de la nécessité de l'évangélisation et de l'activité missionnaire à l'égard des peuples, ni ne cesse de demander aux hommes d'accueillir librement le salut offert à toutes les nations. La reconnaissance d'éléments de vérité et de bonté dans les religions du monde et du sérieux de leurs efforts religieux, le dialogue et l'esprit de collaboration avec celles-ci pour la défense et la promotion de la dignité de la personne et des valeurs morales universelles, ne peuvent pas être entendus comme une limitation de la tâche missionnaire de l'Eglise, qui l'engage à annoncer sans relâche le Christ comme le chemin, la vérité et la vie (cf. Jn 14, 6).



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