Benoît XVI de A à Z

Fidei Donum

2007



24 juillet 2007 - Avec les prêtres du diocèse de Belluno
D.: Votre Sainteté, je m'appelle dom Saverio et ma question porte donc bien sûr sur les missions. Nous célébrons cette année le 50 anniversaire de l'Encyclique "Fidei donum". En répondant à l'invitation du Pape, de nombreux prêtres, également de notre diocèse, et moi-même avons vécu, et vivons actuellement l'expérience de la mission "ad gentes". Une expérience sans aucun doute extraordinaire, et que, à mon modeste avis, pourraient vivre de nombreux prêtres dans le cadre de l'échange entre Eglises-soeurs. Toutefois, étant donné la diminution du nombre de prêtres dans nos pays, dans quelle mesure l'indication de l'Encyclique est-elle encore actuelle aujourd'hui et dans quel esprit pouvons-nous l'accueillir et la vivre, tant de la part des prêtres envoyés que de la part du diocèse tout entier? Merci.

R.: Merci. Je voudrais avant tout remercier tous les prêtres fidei donum, ainsi que les diocèses. Comme je l'ai déjà mentionné, j'ai reçu récemment de nombreuses visites ad limina tant des Evêques d'Asie, que d'Afrique et d'Amérique latine et tous me demandent: "Nous avons tant besoin de prêtres fidei donum et nous sommes très reconnaissants pour le travail qu'ils accomplissent, en manifestant, souvent dans des situations très difficiles, la catholicité de l'Eglise, et en rendant visible le fait que nous sommes une grande communion universelle, et qu'il existe un amour du prochain éloigné qui devient prochain dans la situation du prêtre fidei donum. Ce grand don qui a réellement été fait au cours de ces cinquante années, je l'ai senti et vu de façon presque palpable dans tous mes dialogues avec les prêtres, qui nous disent: "Ne pensez pas que nous, Africains, nous suffisions simplement à nous-mêmes; nous avons toujours besoin de la manifestation de la grande communion de l'Eglise universelle". Je dirais que nous avons tous besoin de cette visibilité de l'identité de catholiques, d'un amour du prochain qui vient de loin et trouve ainsi le prochain. Aujourd'hui, la situation a changé dans la mesure où nous aussi recevons en Europe des prêtres provenant d'Afrique, d'Amérique latine et d'autres parties de l'Europe elle-même et cela nous permet de voir la beauté de cet échange de dons, de ce don de l'un à l'autre, car nous avons tous besoin de tous: c'est précisément ainsi que croît le Corps du Christ. Pour résumer, je voudrais dire que ce don était et demeure un grand don, perçu comme tel dans l'Eglise: dans de nombreuses situations que je ne peux pas décrire à présent, dans lesquelles il y a des problèmes sociaux, des problèmes de développement, des problèmes d'annonce de la foi, des problèmes d'isolement, de besoin de la présence des autres, ces prêtres représentent un don dans lequel les diocèses et les Eglises particulières reconnaissent la présence du Christ qui se donne pour nous et reconnaissent dans le même temps que la Communion eucharistique n'est pas seulement une Communion surnaturelle, mais qu'elle devient communion concrète dans ce don de prêtres diocésains, qui sont présents dans les autres diocèses et que le réseau des Eglises particulières devient ainsi un véritable réseau d'amour. Merci à tous ceux qui ont fait ce don. Je ne peux qu'encourager les Evêques et les prêtres à poursuivre ce don. Je sais qu'à présent, étant donné le manque de vocations, en Europe, il devient toujours plus difficile de faire ce don: mais nous avons déjà l'expérience que les autres continents, comme l'Inde et l'Afrique surtout, nous donnent également des prêtres. La réciprocité demeure toujours très importante et précisément l'expérience selon laquelle nous sommes une Eglise envoyée au monde et que tous connaissent tous et aiment tous, est véritablement nécessaire et représente également la force de l'annonce. Ainsi, il devient visible que le grain de sénevé porte du fruit et devient toujours à nouveau un grand arbre dans lequel les oiseaux du monde trouvent repos. Merci et bon courage.



7 octobre 2007 - Au terme de l'Angelus
Le mois d'octobre nous aide à nous souvenir de cette vérité fondamentale par une initiative spéciale qui tend à maintenir le souffle missionnaire vivant dans chaque communauté et à soutenir le travail de ceux qui - prêtres, religieux, religieuses et laïcs - travaillent aux frontières de la mission de l'Eglise. Nous nous préparons avec une attention spéciale à célébrer, le 21 octobre, la Journée mondiale des Missions, qui aura pour thème: "Toutes les Eglises pour le monde entier". L'annonce de l'Evangile est le premier service que l'Eglise doit à l'humanité, pour offrir le salut du Christ à l'homme de notre temps, sous tant de formes humilié et opprimé, et pour orienter dans le sens chrétien les transformations culturelles, sociales, et éthiques, qui sont en œuvre dans le monde. Un motif ultérieur nous pousse cette année à un engagement missionnaire renouvelé: le 50 anniversaire de l'Encyclique Fidei donum, du serviteur de Dieu Pie XII, qui a promu et encouragé la coopération entre les Eglises pour la mission ad gentes. Il me plaît de rappeler également qu'il y a maintenant 150 ans, sont partis pour l'Afrique, précisément pour l'actuel Soudan, cinq prêtres et un laïc, de l'institut Don Mazza de Vérone. Parmi eux, se trouvait Daniel Comboni, futur Evêque d'Afrique centrale, et patron de ces populations, dont la mémoire liturgique est fêtée le 10 octobre.

Nous confions tous les missionnaires à l'intercession de ce pionnier de l'Evangile, et des nombreux autres saints et bienheureux missionnaires, hommes et femmes, en particulier à la protection maternelle de la Reine du Saint Rosaire. Que Marie nous aide à nous souvenir que chaque chrétien est appelé à être un annonciateur de l'Evangile à travers sa parole et sa vie.



21 octobre 2007 - Angelus
Chaque Eglise particulière est coresponsable de l'évangélisation de toute l'humanité et cette coopération entre les Eglises a été augmentée par le pape Pie XII grâce à l'encyclique « Fidei Donum », il y a 50 ans. Ne laissons pas ceux qui travaillent aux frontières de la mission manquer de notre soutien spirituel et matériel : prêtres, religieux, religieuses et laïcs qui rencontrent souvent de graves difficultés dans leur travail et parfois même jusqu'à des persécutions.



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