Benoît XVI de A à Z

Banlieue - Périphérie

2007



1er septembre 2007 - Rencontre avec 500 000 jeunes au sanctuaire marial de lorette.
Au sujet des banlieues de ce monde qui connaît de grands problèmes, il n'est pas facile d'apporter ici une réponse et nous ne voulons pas vivre dans un optimisme facile mais, d'autre part, nous devons être courageux et aller de l'avant. J'anticiperai ainsi la substance de ma réponse: "Oui, il y a de l'espoir aujourd'hui aussi, chacun de vous est important, parce que chacun de vous est connu et voulu par Dieu et pour chacun, Dieu a un projet. Nous devons le découvrir et y répondre, pour qu'il soit possible, malgré ces situations de précarité et de marginalisation, de réaliser le projet que Dieu a pour nous. Mais pour en venir aux détails, vous nous avez présenté de manière réaliste la situation d'une société: dans les banlieues, il semble difficile d'aller de l'avant, de changer le monde en mieux. Tout semble concentré dans les grands centres du pouvoir économique et politique, les grandes bureaucraties dominent et les personnes qui se trouvent dans les banlieues semblent réellement exclues de cette vie. Alors, un aspect de cette situation de marginalisation de tant de gens est que les grandes cellules de la vie de la société qui peuvent construire des centres également en banlieue se sont désagrégés: la famille, qui devrait être le lieu de la rencontre des générations - de l'arrière grand-père au petit-fils - devrait être un lieu où se rencontrent non seulement les générations, mais où on apprend à vivre, on apprend les vertus essentielles pour vivre, cette famille s'est désagrégée, elle est en danger. Nous devons d'autant plus faire le possible pour que la famille soit vivante, soit elle aussi la cellule vitale, le centre de la banlieue. De même également, la paroisse, la cellule vivante de l'Eglise, doit être réellement un lieu d'inspiration et de vie, de solidarité qui aide à construire ensemble les centres de la banlieue. Et je dois dire ici que l'on parle souvent dans l'Eglise de la banlieue et du centre, qui serait Rome, mais en réalité dans l'Eglise, il n'y a pas de banlieue, parce que là où est le Christ, le centre est là tout entier. Là où l'on célèbre l'Eucharistie, où il y a le tabernacle, le Christ est là et donc c'est là que se trouve le centre et nous devons tout faire pour que ces centres vivants soient efficaces, présents et soient réellement une force qui s'oppose à cette marginalisation. L'Eglise vivante, l'Eglise dans de petites communautés, l'Eglise paroissiale, les mouvements devraient former tout autant de centres dans la banlieue, et aider ainsi à surmonter les difficultés que la grande politique, bien sûr, ne surmonte pas et nous devons dans le même temps penser également que malgré les grandes concentrations de pouvoir, la société d'aujourd'hui a besoin de la solidarité, du sens de la légalité, de l'initiative et de la créativité de tous. Je sais que cela est plus facile à dire qu'à faire, mais je vois ici des personnes qui s'engagent pour que des centres se développent également dans les banlieues, que l'espérance grandisse, et donc il me semble que nous devons prendre l'initiative précisément dans les banlieues; il faut que l'Eglise soit présente, que le centre du monde, le Christ, soit présent. Nous avons vu et nous voyons aujourd'hui dans l'Evangile que, pour Dieu, il n'y a pas de banlieues. La Terre Sainte, dans le vaste contexte de l'Empire romain, était une banlieue; Nazareth était une banlieue, une ville inconnue. Et toutefois, cette réalité était précisément, de fait, le centre qui a changé le monde! Et ainsi, nous aussi, nous devons former des centres de foi, d'espérance, d'amour et de solidarité, de sens de la justice et de la légalité, de coopération. C'est uniquement ainsi que peut survivre la société moderne. Elle a besoin de ce courage, de créer des centres, même si à l'évidence, il ne semble pas y avoir d'espérance. Nous devons nous opposer à ce désespoir, nous devons collaborer avec une grande solidarité et faire ce qui nous est possible pour que grandisse l'espérance, pour que les hommes puissent collaborer et vivre. Le monde, nous le voyons, doit être changé, mais c'est précisément la mission de la jeunesse que de le changer! Nous ne pouvons pas le faire seulement avec nos forces, mais en communion de foi et de chemin. En communion avec Marie, avec tous les saints, en communion avec le Christ, nous pouvons faire quelque chose d'essentiel et je vous encourage et je vous invite à avoir confiance dans le Christ, à avoir confiance en Dieu. Etre dans la grande compagnie des saints et aller de l'avant avec eux peut changer le monde, en créant des centres dans la banlieue, pour qu'elle devienne réellement visible et que l'espérance de tous devienne réaliste et que chacun puisse dire: "Je suis important dans l'ensemble de l'Histoire. Le Seigneur nous aidera".



21 octobre 2007 - Homélie Messe à Naples
Intérieurement illuminés par la Parole de Dieu, regardons la réalité de votre ville, où ne manquent pas des énergies saines, des personnes bonnes, culturellement préparées et possédant un grand sens de la famille. Cependant, pour de nombreuses personnes, il n'est pas simple de vivre: il y a tant de situations de pauvreté, de carence de logements, de chômage ou de sous-emploi, de manque de perspectives d'avenir. La violence tend malheureusement à devenir une mentalité courante, s'insinuant dans les plis de la vie sociale, dans les quartiers historiques du centre et dans les banlieues nouvelles et anonymes, avec le risque d'attirer en particulier la jeunesse, qui grandit dans des milieux dans lesquels prospère l'illégalité, le manque de transparence et l'art de s'arranger. Comme il est alors important d'intensifier les efforts pour établir une stratégie sérieuse de prévention, en s'appuyant sur l'école, sur le travail et sur une aide aux jeunes pour gérer leur temps libre. Une intervention est nécessaire, qui interpelle chacun dans la lutte contre toute forme de violence, à partir de la formation des consciences et en transformant les mentalités, les attitudes, les comportements de tous les jours. J'adresse cette invitation à chaque homme et femme de bonne volonté.



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