Benoît XVI de A à Z

Conception de la personne humaine

2005



<v>4 décembre 2005 - Aux francophones, après l'Angelus
J'invite chacun à œuvrer toujours davantage en faveur de l'insertion des personnes handicapées dans la société, dans le monde du travail, mais aussi dans la communauté chrétienne, se rappelant que toute vie humaine est digne de respect et doit être protégée dès sa conception et jusqu'à sa fin naturelle.



2007



7 septembre 2007 - Rencontre avec les Diplomates, à Vienne, en Autriche
C'est en Europe qu'a été formulé, pour la première fois, le concept des droits humains. Le droit humain fondamental, le présupposé pour tous les autres droits, est le droit à la vie elle-même. Ceci vaut pour la vie, de la conception à sa fin naturelle. En conséquence, l'avortement ne peut être un droit humain - il est son contraire. C'est une « profonde blessure sociale », comme le soulignait sans se lasser notre confrère défunt, le Cardinal Franz König



15 septembre 2007 - au Nouvel Ambassadeur d'Irlande près le Saint-Siège
Curieusement, tandis que la majesté de l'ouvrage des doigts de Dieu dans la création (cf. Ps 8, 3) est facilement reconnue, la pleine reconnaissance de la gloire et de la splendeur dont il a couronné l'homme (cf. Ps 8, 5) est parfois plus difficilement comprise. Une sorte de moralité divisée s'ensuit. Les thèmes importants et vitaux de la paix, la non-violence, la justice et le respect de la création ne confèrent pas en eux-mêmes sa dignité à l'homme. La dimension primaire de la moralité découle de la dignité innée de la vie humaine - de sa conception à sa mort naturelle - une dignité conférée par Dieu lui-même. L'acte de la création plein d'amour de Dieu doit être compris comme un tout. Comme il est troublant de voir que souvent, les groupes politiques et sociaux qui, de façon admirable, sont le plus respectueux face la création de Dieu sont ceux-là mêmes qui portent bien peu d'attention à la merveille de la vie dans le sein maternel. Espérons que, en particulier parmi les jeunes, l'intérêt naissant pour l'environnement approfondira leur compréhension de l'ordre juste et de la magnificence de la création de Dieu, au centre et au sommet de laquelle se trouvent l'homme et la femme.



21 septembre 2007 - Aux membres du Comité exécutif de l'Internationale démocratique du Centre et démocrate chrétienne
Je voudrais vous encourager encore davantage à poursuivre dans l'effort de servir le bien commun, en œuvrant afin de faire en sorte que ne se diffusent, ni ne se renforcent des idéologies qui peuvent obscurcir ou égarer les consciences et véhiculer une vision illusoire de la vérité et du bien. Il existe par exemple dans le domaine économique une tendance qui confond le bien avec le profit et de cette manière, dissout la force de l'ethos de l'intérieur, en finissant par menacer le profit lui-même. Certains estiment que la raison humaine est incapable de saisir la vérité et, donc, de poursuivre le bien correspondant à la dignité de la personne. Il y a ensuite ceux qui trouvent légitime l'élimination de la vie humaine dans sa phase prénatale ou dans la phase terminale. La crise que connaît la famille, cellule fondamentale de la société fondée sur le mariage indissoluble d'un homme et d'une femme, est également préoccupante. L'expérience démontre que lorsque l'on porte atteinte à la vérité de l'homme, lorsque la famille est minée dans ses fondements, la paix même est menacée, le droit risque d'être compromis, entraînant comme conséquence logique d'aller à l'encontre d'injustices et de violences.

A tous ceux qui partagent la foi dans le Christ, l'Eglise demande d'en témoigner aujourd'hui, avec encore plus de courage et de générosité. La cohérence des chrétiens est en effet indispensable également dans la vie politique, pour que le "sel" de l'engagement apostolique ne perde pas sa "saveur" et que la "lumière" des idéaux évangéliques ne soit pas assombrie dans leur action quotidienne.



2007



29 octobre 2007 - Aux membres du Congrès International des Pharmaciens Catholiques.
Je suis heureux de vous accueillir, vous les membres de Congrès international des Pharmaciens catholiques, à l'occasion de votre vingt-cinquième Congrès, qui a pour thème: «Les nouvelles frontières de l'acte pharmaceutique». Le développement actuel de l'arsenal médicamenteux et des possibilités thérapeutiques qui en découlent nécessite que les pharmaciens réfléchissent sur les fonctions de plus en plus larges qu'ils sont appelés à avoir, en particulier en tant qu'intermédiaires entre le médecin et le patient; ils ont un rôle éducatif auprès des patients pour un usage juste de la prise médicamenteuse et surtout pour faire connaître les implications éthiques de l'utilisation de certains médicaments. Dans ce domaine, il n'est pas possible d'anesthésier les consciences, par exemple sur les effets de molécules ayant pour but d'éviter la nidation d'un embryon ou d'abréger la vie d'une personne. Le pharmacien doit inviter chacun à un sursaut d'humanité, pour que tout être soit protégé depuis sa conception jusqu'à sa mort naturelle, et que les médicaments remplissent véritablement leur rôle thérapeutique. D'autre part, nulle personne ne peut être utilisée, de manière inconsidérée, comme un objet, pour réaliser des expérimentations thérapeutiques; celles-là doivent se dérouler selon des protocoles respectant les normes éthiques fondamentales. Toute démarche de soin ou d'expérimentation doit avoir pour perspective un éventuel mieux-être de la personne, et non seulement la recherche d'avancées scientifiques. La poursuite d'un bien pour l'humanité ne peut se faire au détriment du bien des personnes traitées. Dans le domaine moral, votre Fédération est invitée à affronter la question de l'objection de conscience, qui est un droit qui doit être reconnu à votre profession, vous permettant de ne pas collaborer, directement ou indirectement, à la fourniture de produits ayant pour but des choix clairement immoraux, comme par exemple l'avortement et l'euthanasie.

Il convient aussi que les différentes structures pharmaceutiques, des laboratoires aux centres hospitaliers et aux officines, ainsi que l'ensemble de nos contemporains, aient le souci de la solidarité dans le domaine thérapeutique, pour permettre un accès aux soins et aux médicaments de première nécessité de toutes les couches de la population et dans tous les pays, notamment pour les personnes les plus pauvres.

En tant que pharmaciens catholiques, puissiez-vous, sous la conduite de l'Esprit saint, puiser dans la vie de foi et dans l'enseignement de l'église les éléments qui vous guideront dans votre démarche professionnelle auprès des malades, qui ont besoin d'un soutien humain et moral pour vivre dans l'espérance et pour trouver des ressorts intérieurs qui les aideront au long des jours. Il vous revient aussi d'aider les jeunes qui rentrent dans les différentes professions pharmaceutiques à réfléchir sur les implications éthiques toujours plus délicates de leurs activités et de leurs décisions. Pour une telle démarche, il importe que se mobilisent et se rassemble l'ensemble des professionnels catholiques de la santé et les personnes de bonne volonté, pour approfondir leur formation non seulement sur le plan technique, mais aussi en ce qui concerne les questions de bioéthique, ainsi que pour proposer de telles formations à l'ensemble de la profession. L'être humain, parce qu'il est image de Dieu, doit toujours être au centre des recherches et des choix en matière biomédicale. De même, le principe naturel du devoir d'apporter des soins au malade est fondamental. Les sciences biomédicales sont au service de l'homme; si tel n'était pas le cas, elles n'auraient qu'un caractère froid et inhumain. Tout savoir scientifique dans le domaine de la santé et toute démarche thérapeutique sont au service de l'homme malade, considéré dans son être intégral, qui doit être un partenaire actif de ses soins et respecté dans son autonomie.





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