Benoît XVI de A à Z

Intimité avec Dieu

2005



26 mai 2005 - Homélie Messe Corpus Domini
L'Eucharistie est, pour la foi, un mystère d'intimité. Le Seigneur a institué le Sacrement du Cénacle, entouré de sa nouvelle famille, des douze apôtres, préfiguration et anticipation de l'Eglise de tous les temps. C'est pourquoi, dans la liturgie de l'Eglise antique, la distribution de la sainte communion était introduite par les paroles suivantes: Sancta sanctis - le don saint est destiné à ceux qui sont rendus saints. On répondait de cette façon à l'avertissement de saint Paul aux Corinthiens: "Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe" (1 Co 11, 28). Toutefois, de cette intimité, qui est un don très personnel du Seigneur, la force du sacrement de l'Eucharistie va au-delà des murs de notre Eglise. Dans ce Sacrement, le Seigneur est toujours en marche vers le monde.



18 décembre 2005 - Angelus
Le bien-aimé Pape Jean-Paul II, qui avait une profonde dévotion pour saint Joseph nous a laissé une méditation admirable qui lui est consacrée dans l'Exhortation apostolique Redemptoris Custos, "Le Gardien du Rédempteur". Parmi les nombreux aspects qu'il met en lumière, un accent particulier est placé sur le silence de saint Joseph. Son silence est un silence empreint de contemplation du mystère de Dieu, dans une attitude de disponibilité totale aux volontés divines. En d'autres termes, le silence de saint Joseph ne manifeste pas un vide intérieur, mais au contraire la plénitude de foi qu'il porte dans son coeur, et qui guide chacune de ses pensées et chacune de ses actions. Un silence grâce auquel Joseph, à l'unisson avec Marie, conserve la Parole de Dieu, connue à travers les Ecritures Saintes, en la confrontant en permanence avec les événements de la vie de Jésus; un silence tissé de prière constante, prière de bénédiction du Seigneur, d'adoration de sa sainte volonté et de confiance sans réserve à sa providence. Il n'est pas exagéré de penser que c'est précisément de son "père" Joseph que Jésus a appris - sur le plan humain - la solidité intérieure qui est le présupposé de la justice authentique, la "justice supérieure" qu'Il enseignera un jour à ses disciples (cf. Mt 5, 20).

Laissons-nous "contaminer" par le silence de saint Joseph ! Nous en avons tant besoin, dans un monde souvent trop bruyant, qui ne favorise pas le recueillement et l'écoute de la voix de Dieu. En ce temps de préparation à Noël, cultivons le recueillement intérieur, pour accueillir et conserver Jésus dans notre vie.



2007



4 mars 2007 - Angelus
En ce 2e dimanche de Carême, l'évangéliste Luc souligne que Jésus est monté sur la montagne « pour prier » (9,28) avec les apôtres Pierre, Jacques et Jean, et que « pendant qu'il priait » (9,29), survint le mystère lumineux de sa transfiguration. Pour les trois apôtres, monter sur la montagne a ainsi signifié être enveloppés par la prière de Jésus, qui se retirait souvent pour prier, spécialement à l'aube et après le crépuscule, et parfois toute la nuit. Mais c'est seulement cette fois-là, sur la montagne, qu'il a voulu manifester à ses amis la lumière intérieure qui l'emplissait lorsqu'il priait : son visage - lit-on dans l'Evangile - s'éclaira et ses vêtements laissèrent transparaître la splendeur de la Personne divine du Verbe incarné (cf. Lc 9,29).



1er avril 2007 - Homélie Messe des Rameaux - XXIIème JMJ
Dans la procession du Dimanche des Rameaux, nous nous associons à la foule des disciples qui, dans une joyeuse fête, accompagnent le Seigneur lors de son entrée à Jérusalem. Comme eux, nous louons le Seigneur à pleine voix pour tous les prodiges que nous avons vus. Oui, nous aussi nous avons vu et nous voyons encore les prodiges du Christ: comment il conduit les hommes et les femmes à renoncer aux commodités de leur vie et à se mettre totalement au service des personnes qui souffrent; comment Il donne aux hommes et aux femmes le courage de s'opposer à la violence et au mensonge, pour laisser place à la vérité dans le monde; comment, dans le secret, Il incite les hommes et les femmes à faire du bien aux autres, à susciter la réconciliation là où régnait la haine, à édifier la paix là où régnait l'inimitié.



10 mai 2007 - Avec les jeunes, au Brésil
Ayez surtout un grand respect pour l'institution du Sacrement du Mariage. Il ne pourra pas y avoir de bonheur véritable dans les foyers si, dans le même temps, il n'y a pas de fidélité entre les époux. Le mariage est une institution de droit naturel, qui a été élevée par le Christ à la dignité de Sacrement; c'est un grand don que Dieu a fait à l'humanité. Respectez-le, vénérez-le. Dans le même temps, Dieu vous appelle à vous respecter les uns les autres également lorsque vous tombez amoureux et vous vous fiancez, car la vie conjugale, qui par disposition divine est réservée aux couples mariés, sera une source de bonheur et de paix uniquement dans la mesure où vous saurez faire de la chasteté, en dehors et à l'intérieur du mariage, un rempart de vos espérances futures. Je vous répète ici à tous que "l'eros veut nous élever [...] vers le Divin, nous conduire au-delà de nous-mêmes, mais c'est précisément pourquoi est requis un chemin de montée, de renoncements, de purifications et de guérisons" (Lettre encyclique Deus caritas est [25 décembre 2005], n. 5). En peu de mots, il requiert un esprit de sacrifice et de renoncement pour un bien plus grand, qui est précisément l'amour de Dieu sur toutes les choses. Essayez de résister avec force aux pièges du mal existant dans de nombreux milieux, qui vous pousse à une vie dissolue, paradoxalement vide, en vous faisant égarer le don précieux de votre liberté et de votre vrai bonheur. Le véritable amour "cherchera toujours plus le bonheur de l'autre, il se préoccupera toujours plus de l'autre, il se donnera et il désirera "être pour" l'autre" (ibid., n. 7) et, pour cette raison, sera toujours plus fidèle, indissoluble et fécond.

Comptez dans ce but sur l'aide de Jésus Christ qui, par sa grâce, rendra cela possible (cf. Mt 19, 26). La vie de foi et de prière vous conduira sur les voies de l'intimité avec Dieu et de la compréhension de la grandeur des projets qu'il a pour chaque personne.



7 juin 2007 - Homélie Messe Corpus Domini
La célébration eucharistique de ce soir nous reconduit à l'atmosphère spirituelle du Jeudi Saint, le jour où le Christ, la veille de sa Passion, institua la Très Sainte Eucharistie au Cénacle. Le Corpus Domini constitue ainsi une reprise du mystère du Jeudi Saint, presque en obéissance à l'invitation de Jésus de "proclamer sur les toits" ce qu'Il nous a dit dans le creux de l'oreille (cf. Mt 10, 27). Les Apôtres reçurent le don de l'Eucharistie du Seigneur dans l'intimité de la Dernière Cène, mais il était destiné à tous, au monde entier. Voilà pourquoi il doit être proclamé et exposé ouvertement, afin que chacun puisse rencontrer "Jésus qui passe", comme cela avait lieu sur les route de Galilée, de Samarie et de Judée; afin que chacun, en le recevant, puisse être guéri et renouvelé par la force de son amour. Chers amis, tel est l'héritage perpétuel et vivant que Jésus nous a laissé dans le Sacrement de son Corps et de son Sang. Un héritage qui demande d'être constamment repensé, revécu.



11 juin 2007, au congrès annuel du Diocèse de Rome, Basilique Saint Jean de Latran Eduquer à la foi, à la "sequela Christi" et au témoignage signifie aider nos frères, ou mieux, nous aider réciproquement à entrer dans un rapport vivant avec le Christ et avec le Père.



17 juin 2007, avec les jeunes, à Assise ; à l'occasion du 8ème centenaire de la conversion de Saint François.
On vient à Assise pour apprendre de saint François le secret pour reconnaître Jésus Christ et en faire l'expérience. Voilà ce que ressentait François pour Jésus, si l'on en croit ce que rapporte son premier biographe : "Il portait toujours Jésus dans son cœur. Il portait Jésus sur ses lèvres, Jésus dans ses oreilles, Jésus dans ses yeux, Jésus dans ses mains, Jésus dans tous ses autres membres... Et même, se trouvant de nombreuses fois en voyage et méditant ou chantant Jésus, il oubliait qu'il était en voyage et il s'arrêtait pour inviter toutes les créatures à la louange de Jésus" (1 Cel II, 9, 115: FF 115).

En somme, François était un véritable amoureux de Jésus. Il le rencontrait dans la Parole de Dieu, dans ses frères, dans la nature, mais surtout dans sa présence eucharistique. Il écrivait à ce propos dans le Testament : "Je ne vois rien d'autre en ce monde, corporellement, du même très haut Fils de Dieu, sinon son très saint corps et son très saint sang" (2 Test 10: FF 113). La crèche de Greccio exprime le besoin de le contempler dans sa tendre humanité d'enfant (cf. 1 Cel I, 30, 85-86: FF 469-470). L'expérience de La Verne, où il reçut les stigmates, montre à quel degré d'intimité il était arrivé dans sa relation avec le Christ crucifié. Il pouvait réellement dire avec Paul: "Pour moi, vivre, c'est le Christ" (Ph 1, 21). S'il se dépouille de tout et choisit la pauvreté, le motif de tout cela est le Christ, et seulement le Christ. Jésus est son tout: et cela lui suffit !

Il y a besoin de jeunes qui, comme François, s'engagent sérieusement et sachent instaurer un rapport personnel avec Jésus.



24 juillet 2007 - Avec les prêtres du diocèse de Belluno
Sans relation personnelle avec Dieu tout le reste ne peut pas fonctionner, car nous ne pouvons pas réellement apporter Dieu, la réalité divine et la vraie vie humaine aux personnes, si nous ne vivons pas nous-mêmes dans une relation profonde, véritable, d'amitié avec Dieu, en Jésus Christ.

Sans la prière des Heures, dans laquelle nous entrons dans la grande prière de tout le Peuple de Dieu, en commençant par les Psaumes du peuple antique renouvelé dans la foi de l'Eglise, et sans la prière personnelle, nous ne pouvons pas être de bons prêtres, nous perdons la substance de notre ministère.

Etre un homme de Dieu, au sens d'un homme qui a une relation d'amitié avec le Christ et avec ses saints, est le premier impératif.



9 août 2007 - Aux participants de la « Mission des Jeunes » promue par le diocèse de Madrid
Je vous encourage à persévérer sur le chemin entrepris, en vous laissant guider par vos Pasteurs, en collaborant avec eux dans la tâche passionnante de communiquer aux jeunes de votre âge la joie indescriptible de se sentir aimés de Dieu, l'unique amour qui ne déçoit pas et qui ne prend jamais fin. Ne cessez pas de cultiver vous-mêmes la rencontre personnelle avec le Christ, de le garder toujours au centre de votre cœur, car ainsi, toute votre vie deviendra une mission et vous laisserez transparaître le Christ qui vit en vous.



15 août 2007 - Après l'Angelus de l'Assomption, aux allemands
Le Christ désire demeurer dans nos cœurs. De cette façon, l'Eglise, la Demeure de Dieu, grandit si nous, hommes, accueillons le Seigneur à travers notre foi, à travers notre adoration, avec espérance et amour, et que nous devenons des pierres vivantes de cette demeure spirituelle.



2 septembre - Angelus, depuis le sanctuaire de Lorette
Lorette est, après Nazareth, le lieu idéal pour prier en méditant le mystère de l'Incarnation du Fils du Dieu. Je vous invite donc en cet instant à vous rendre tous ensemble, avec l'esprit et le cœur, au Sanctuaire de la Sainte Maison, entre ces murs qui, selon la tradition, viennent de Nazareth, le lieu où la Vierge dit "oui" à Dieu et a conçu en son sein le Verbe éternel incarné.

Entrons en esprit dans la Sainte Maison. Il existe un lien réciproque entre la place et la maison. La place est grande, ouverte, elle est le lieu de rencontre avec les autres, du dialogue, de la confrontation; la maison est, en revanche, le lieu du recueillement et du silence intérieur, où la Parole peut être accueillie en profondeur. Pour porter Dieu sur la place, il faut l'avoir d'abord intériorisé dans la maison, comme Marie lors de l'Annonciation. Et inversement, la maison est ouverte sur la place: ceci est également suggéré par le fait que la Sainte Maison de Lorette possède trois murs, et non quatre: il s'agit d'une Maison ouverte, ouverte sur le monde, sur la vie.

Le Sanctuaire de la Sainte Maison. Soyez-en fiers, à juste titre, et profitez-en! Dans les moments les plus importants de votre vie, venez ici, au moins avec le cœur, pour vous recueillir spirituellement entre les murs de la Sainte Maison. Priez la Vierge Marie afin qu'elle vous obtienne la lumière et la force de l'Esprit Saint, pour répondre pleinement et généreusement à la voix de Dieu. Vous deviendrez alors ses témoins authentiques sur la "place", dans la société, porteurs non pas d'un Evangile abstrait, mais incarné dans votre vie.



5 septembre 2007 - Au terme de l'Audience Générale
Chers jeunes, en reprenant, après les vacances, vos activités quotidiennes habituelles, intensifiez aussi le rythme de votre dialogue intérieur avec le Dieu, et engagez-vous à répandre sa lumière et sa paix autour de vous.



24 septembre 2007 - Aux Evêques d'Ukraine en visite Ad Limina (rite Latin et Gréco-Catholique)
Le secret de l'efficacité de chacun de nos projets pastoraux et apostoliques est tout d'abord la fidélité au Christ. A nous, pasteurs, comme à tous les fidèles, il est demandé de vivre une intime et constante familiarité avec Lui dans la prière et dans l'écoute docile de sa parole: telle est la seule route à parcourir pour devenir dans chaque milieu des signes de son amour et des instruments de sa paix et de sa concorde.



19 octobre 2007 - Aux Evêques du Congo en Visite Ad Limina
L'Église ne peut pas se dérober à cette mission primordiale, qui l'invite à une exigence fondamentale de cohérence et d'harmonisation entre foi et normes éthiques. Pour évangéliser en vérité et en profondeur, il faut devenir des témoins toujours plus fidèles et plus crédibles du Christ. Cette responsabilité éminente vous incombe tout particulièrement. Demeurez des « hommes de Dieu », présents dans vos diocèses aux côtés de vos prêtres, préoccupés avant tout par l'annonce de l'Évangile, puisant dans votre intimité avec le Christ la force de tisser des liens toujours plus forts de fraternité et d'unité entre vous et avec tous. Cette exigence concerne aussi la Conférence épiscopale, appelée à être toujours davantage un lieu privilégié de communion, mais aussi de vie fraternelle et de travail concerté sur des projets communs. Des fruits nombreux jailliront de cette démarche.



26 octobre 2007 - Aux Evêques du Gabon en Visite Ad Limina
Ma pensée affectueuse va aux prêtres, dont je salue la générosité dans le ministère. En développant sans cesse leur vie en intimité avec le Christ, ils auront une conscience plus vive de l'exigence de la fidélité aux engagements pris devant Dieu et devant l'Église, notamment pour l'obéissance et la chasteté dans le célibat. Ainsi, ils vivront toujours davantage leur ministère sacerdotal comme un service des fidèles. Qu'ils se rappellent aussi que, dans le ministère, ils font partie d'un presbytérium autour de l'Évêque. Dans la fraternité sacerdotale, confortés par vous qui êtes pour eux un père et un frère, ils trouveront un soutien spirituel; vous pourrez alors réaliser des projets pastoraux communs, qui donneront un nouvel élan à la mission. J'exhorte chaque prêtre à chercher d'abord le bien de l'Église et non des avantages personnels, en conformant sa vie et sa mission au geste du lavement des pieds (cf. Jn 13, 1-11). Cet amour vécu dans une perspective de service désintéressé fait naître une joie profonde.



14 novembre 2007 - Aux francophones, à l'issue de l'Audience Générale
En devenant familiers de la Parole de Dieu, vous y rencontrerez le Christ pour demeurer en intimité avec lui.



2008



23 février 2008 - Audience au Diocèse de Rome, sur l'éducation
Dieu qui nous a créés est l'hôte secret de nos cœurs. Il éclaire de l'intérieur notre intelligence, Il oriente vers le bien notre liberté, dont nous ressentons souvent la fragilité et l'inconstance, Il est la véritable espérance et le fondement solide de notre vie. C'est avant tout en Lui, que nous pouvons avoir confiance.



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