Benoît XVI de A à Z

Apollos

2007



31 janvier 2007 - Audience Générale
Le troisième compagnon de Paul dont nous voulons faire mémoire, est appelé Apollos, probable abréviation d'Apollonios ou d'Appolodore. Bien que s'agissant d'un nom païen, il était un fervent juif d'Alexandrie d'Egypte. Dans le Livre des Actes, Luc le définit comme « un homme éloquent, versé dans les Ecritures... dans la ferveur de son âme » (18, 24-25). L'entrée en scène d'Apollos dans la première évangélisation a lieu dans la ville d'Ephèse : c'est là qu'il s'était rendu pour prêcher et c'est là qu'il eut la chance de rencontrer les époux Priscille et Aquilas (cf. Ac 18, 26), qui l'introduisirent à une connaissance plus complète de la « Voie de Dieu » (cf Ac 18, 26). D'Ephèse, il passa par l'Achaïe et arriva dans la ville de Corinthe : là il arriva portant une lettre des chrétiens d'Ephèse, qui recommandaient aux Corinthiens de lui réserver un bon accueil (cf. Ac 18, 27). A Corinthe, comme l'écrit Luc, « il fut, par l'effet de la grâce d'un grand secours aux croyants : car il réfutait vigoureusement les Juifs en public, démontrant par les Ecritures que Jésus est le Christ » (Ac 18, 27-28), le Messie. Son succès dans cette ville connut pourtant un tournant problématique, car il y eut certains membres de l'Eglise, qui en son nom, fascinés par sa façon de parler, s'opposaient aux autres (cf. 1 Co 1, 12 ; 3, 4-6 ; 4-6). Paul, dans la Première Lettre aux Corinthiens exprime son appréciation pour l'oeuvre d'Apollos, mais reproche aux Corinthiens de lacérer le Corps du Christ en le divisant en factions opposées. Il tire une leçon importante de tout l'épisode : autant moi qu'Apollos - dit-il - ne sommes autre que diakonoi, c'est-à-dire simples ministres, à travers lesquels vous êtes venus à la foi (cf. 1 Co 3, 5). Chacun a un devoir différent dans le champ du Seigneur : « Moi j'ai planté, Apollos a arrosé, mais c'est Dieu qui donnait la croissance... car nous sommes les coopérateurs de Dieu ; vous êtes le champ de Dieu, l'édifice de Dieu » (1 Co 3, 6-9). De retour à Ephèse, Apollos résista à l'invitation de Paul de retourner immédiatement à Corinthe, en renvoyant le voyage à une date ultérieure que nous ignorons (cf. 1 Co 16, 12). Nous n'avons pas davantage de nouvelles de lui, même si certains experts pensent à lui comme l'auteur possible de la Lettre aux Hébreux, dont, selon Tertullien, l'auteur serait Barnabé.

Barnabé, Sylvain et Apollos brillent dans le firmament des témoins de l'Evangile en vertu d'un trait commun, outre qu'en vertu de caractéristiques propres à chacun. Ils ont en commun, en plus de l'origine juive, le dévouement à Jésus Christ et à l'Evangile, et le fait d'avoir été tous trois collaborateurs de l'Apôtre Paul. Dans cette mission évangélisatrice originale, ils ont trouvé le sens de leur vie, et en tant que tels, ils se tiennent devant nous comme des modèles lumineux de désintérêt et de générosité. Et nous repensons, à la fin, une fois de plus à cette phrase de saint Paul : aussi bien Apollos que moi sommes tous ministres de Jésus, chacun à sa façon, car c'est Dieu qui nous fait grandir. Cette parole vaut aujourd'hui encore pour tous, que ce soit pour le pape, pour les cardinaux, les évêques, les prêtres, les laïcs. Nous sommes tous d'humbles ministres de Jésus. Nous servons l'Evangile autant que nous le pouvons, selon nos dons, et nous prions Dieu afin qu'Il fasse grandir aujourd'hui son Evangile, son Eglise.



Sommaire documents

t>