Benoît XVI de A à Z

Silas - Sylvain

2007



31 janvier 2007 - Audience Générale
Un autre compagnon de Paul fut Silas, forme grecque d'un nom hébreux (peut-être sheal, « demander, invoquer », qui est la même racine que celle du nom « Saul »), dont existe également la forme latine Silvain. Le nom Silas n'est attesté que dans le Livre des Actes des Apôtres, tandis que le nom Sylvain n'apparaît que dans les Lettres de Paul. Il s'agissait d'un juif de Jérusalem, l'un des premiers à devenir chrétien, et dans cette Eglise, il jouissait d'une grande estime (cf. Ac 15, 22), étant considéré comme un prophète (cf. Ac 15, 32). Il fut chargé de rapporter « aux frères d'Antioche, de Syrie et de Cilicie » (Ac 15, 23) les décisions prises au Concile de Jérusalem et de les expliquer. De toute évidence, on le considérait capable d'opérer une sorte de médiation entre Jérusalem et Antioche, entre juifs-chrétiens et chrétiens d'origine païenne, et ainsi, de servir l'unité de l'Eglise dans la diversité des rites et des origines. Lorsque Paul se sépara de Barnabé, il prit précisément Silas comme compagnon de voyage (cf. Ac 15, 40). Avec Paul, il gagna la Macédoine (avec les villes de Philippe, Thessalonique et Berea), où il s'arrêta, tandis que Paul poursuivit vers Athènes, puis Corinthe. Silas le rejoignit à Corinthe, où il contribua à la prédication de l'Evangile ; en effet, dans la seconde Lettre adressée par Paul à cette Eglise, on parle du « Christ Jésus, que nous avons prêché parmi vous, Silvain, Timothée et moi » (2 Co 1, 19). C'est la raison pour laquelle il apparaît comme le co-expéditeur, avec Paul et Timothée, des deux Lettres aux Thessaloniciens. Cela aussi me semble important. Paul n'agit pas « en solo », en pur individu, mais avec ces collaborateurs dans le « nous » de l'Eglise. Ce « moi » de Paul n'est pas un « moi » isolé dans le « nous » de l'Eglise, dans le « nous » de la foi apostolique. Et Silvain, à la fin, est mentionné également dans la Première Lettre de Pierre, dans laquelle on lit : « Je vous écris ces quelques mots par Silvain, que je tiens pour un frère fidèle » (5, 12). Ainsi, nous voyons également la communion des Apôtres. Silvain sert à Paul, il sert à Pierre, car l'Eglise est une et l'annonce missionnaire est unique.

Barnabé, Sylvain et Apollos brillent dans le firmament des témoins de l'Evangile en vertu d'un trait commun, outre qu'en vertu de caractéristiques propres à chacun. Ils ont en commun, en plus de l'origine juive, le dévouement à Jésus Christ et à l'Evangile, et le fait d'avoir été tous trois collaborateurs de l'Apôtre Paul. Dans cette mission évangélisatrice originale, ils ont trouvé le sens de leur vie, et en tant que tels, ils se tiennent devant nous comme des modèles lumineux de désintérêt et de générosité. Et nous repensons, à la fin, une fois de plus à cette phrase de saint Paul : aussi bien Apollos que moi sommes tous ministres de Jésus, chacun à sa façon, car c'est Dieu qui nous fait grandir. Cette parole vaut aujourd'hui encore pour tous, que ce soit pour le pape, pour les cardinaux, les évêques, les prêtres, les laïcs. Nous sommes tous d'humbles ministres de Jésus. Nous servons l'Evangile autant que nous le pouvons, selon nos dons, et nous prions Dieu afin qu'Il fasse grandir aujourd'hui son Evangile, son Eglise.



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