Benoît XVI de A à Z

Haine

2005



20 août 2005 - JMJ Cologne - Veillée avec les jeunes
Ceux qui parlent de Dieu sont nombreux; au nom de Dieu on prêche aussi la haine et on exerce la violence. Il est donc important de découvrir le vrai visage de Dieu. Les Mages d'Orient l'ont trouvé quand ils se sont prosternés devant l'Enfant de Bethléem. "Celui qui m'a vu a vu le Père", disait Jésus à Philippe (Jn 14, 9). En Jésus Christ, qui, pour nous, a permis que son cœur soit transpercé, en Lui, est manifesté le vrai visage de Dieu. Nous le suivrons avec la grande foule de ceux qui nous ont précédés. Alors, nous cheminerons sur le juste chemin.



2006



1er janvier 2006 - Message pour la Journée Mondiale de la Paix
On ne peut, en effet, oublier que, malheureusement, se poursuivent encore de sanglants conflits fratricides et des guerres dévastatrices, qui sèment larmes et mort en de larges zones de la terre. Il y a des situations dans lesquelles le conflit, qui couve comme un feu sous la cendre, peut de nouveau éclater, causant des destructions d'une ampleur imprévisible. Les autorités qui, au lieu de mettre à exécution ce qui est en leur pouvoir pour promouvoir efficacement la paix, fomentent chez les citoyens des sentiments d'hostilité envers les autres nations se chargent d'une très grave responsabilité: elles mettent en danger, dans des régions particulièrement à risque, les équilibres délicats atteints au prix de difficiles négociations, contribuant ainsi à rendre l'avenir de l'humanité plus dépourvu de sécurité et plus confus.



Message Carême 2006
C'est justement à ce salut intégral que le Carême veut nous conduire en vue de la victoire du Christ sur tout mal qui opprime l'homme. En nous tournant vers le divin Maître, en nous convertissant à Lui, en faisant l'expérience de sa miséricorde grâce au sacrement de la Réconciliation, nous découvrirons un «regard» qui nous scrute dans les profondeurs et qui peut animer de nouveau les foules et chacun d'entre nous. Ce «regard» redonne confiance à ceux qui ne se renferment pas dans le scepticisme, en leur ouvrant la perspective de l'éternité bienheureuse. En fait, déjà dans l'histoire, même lorsque la haine semble dominer, le Seigneur ne manque jamais de manifester le témoignage lumineux de son amour.



1er mars 2006 - Homélie Messe des Cendres
Le Carême nous rappelle donc que l'existence chrétienne est une lutte sans relâche, au cours de laquelle sont utilisées les "armes" de la prière, du jeûne et de la pénitence. Lutter contre le mal, contre toute forme d'égoïsme et de haine, et mourir à soi-même pour vivre en Dieu représente l'itinéraire ascétique que tout disciple de Jésus est appelé à parcourir avec humilité et patience, avec générosité et persévérance. L'obéissance docile au Maître divin fait des chrétiens des témoins et des apôtres de paix. Nous pourrions dire que cette attitude intérieure nous aide à mieux mettre en évidence également quelle doit être la réponse chrétienne à la violence qui menace la paix dans le monde. Certainement pas la vengeance, ni la haine, ni même la fuite vers un faux spiritualisme. La réponse de la personne qui suit le Christ est plutôt celle qui consiste à parcourir la voie choisie par Celui qui, devant les maux de son temps et de tous les temps, a embrassé de façon décidée la Croix, en suivant le chemin plus long mais efficace de l'amour. Sur ses traces et unis à Lui, nous devons tous nous engager en vue de lutter contre le mal par le bien, contre le mensonge par la vérité, contre la haine par l'amour. Dans l'Encyclique Deus caritas est, j'ai voulu présenter cet amour comme le secret de notre conversion personnelle et ecclésiale.



2 mars 2006 - Avec les prêtres du Diocèse de Rome Choisir Dieu, tel est l'essentiel. Un monde vide de Dieu, un monde qui a oublié Dieu, perd la vie et tombe dans une culture de la mort. Choisir la vie, faire le choix de la vie, signifie donc avant tout choisir l'option-relation avec Dieu. Mais ici, naît aussitôt la question: avec quel Dieu? Ici, à nouveau, l'Evangile nous vient en aide: avec ce Dieu qui nous a montré son visage dans le Christ, avec le Dieu qui a vaincu la haine sur la Croix, c'est-à-dire dans l'amour jusqu'à la fin. Ainsi, en choisissant ce Dieu, nous choisissons la vie.

Le Pape Jean-Paul II nous a donné la grande Encyclique Evangelium vitae. Dans celle-ci - qui est en quelque sorte un tour d'horizon des problèmes de la culture actuelle, de ses espérances et de ses dangers - il apparaît de façon visible qu'une société qui oublie Dieu, qui exclut Dieu, précisément pour avoir la vie, tombe dans une culture de la mort. C'est précisément en voulant avoir la vie que l'on dit "non" à l'enfant, car il ôte quelque chose à ma vie; on dit "non" à l'avenir, pour avoir tout le présent; on dit "non" tant à la vie qui naît qu'à la vie qui souffre, qui va vers la mort. Cette apparente culture de la vie devient l'anti-culture de la mort, dans laquelle Dieu est absent, dans laquelle est absent le Dieu qui n'ordonne pas la haine, mais qui vainc la haine. Ici, nous faisons le choix véritable de la vie. Tout est alors lié: l'option la plus profonde pour le Christ crucifié avec l'option la plus totale pour la vie, du premier au dernier moment.



15 aout 2006 - Homélie de la Messe à Castelgandolfo
« Toutes les générations te diront bienheureuse » : cela veut dire que le futur, l'avenir appartient à Dieu, qu'il est entre les mains de Dieu, que Dieu l'emporte. Et ce n'est pas le dragon, qui est si fort … qui l'emporte, le dragon qui est la représentation de tous les pouvoirs de la violence du monde. Ils semblent invincibles, mais Marie nous dit qu'ils ne sont pas invincibles. La Femme … est plus forte parce que Dieu est plus fort. Certes, comparée au dragon, ainsi armé, cette Femme qui est Marie, qui est l'Eglise, apparaît sans défense, vulnérable. Et véritablement, Dieu est vulnérable dans le monde, parce qu'il est l'Amour et que l'amour est vulnérable. Et toutefois, c'est Lui qui a l'avenir entre ses mains : c'est l'amour qui l'emporte et non la haine, c'est en définitive la paix qui l'emporte.



2 septembre 2006 - Message du pape Benoît XVI à l'occasion du XXème anniversaire de la Rencontre Interreligieuse de prière pour la paix - (Assise 27 octobre 1986)
Tant de jeunes, dans les zones du monde marquées par le conflit, sont éduqués aux sentiments de haine et de vengeance, à l'intérieur d'un contexte idéologique dans lequel se cultivent les semences d'antiques rancœurs et où les esprits se préparent aux violences futures. Il faut abattre de telles barrières et favoriser la rencontre.



21 octobre 2006 - Message à l'occasion du 90ème anniversaire de la bataille de Verdun
L'Eucharistie, par laquelle nous célébrons la victoire du Christ sur la mort, nous montre que Dieu est plus fort que toutes les puissances obscures de l'histoire, que l'amour est plus fort que la haine et que, comme le dit saint Paul, le Christ, par sa Croix, a abattu les murs de la haine pour réconcilier les hommes entre eux (cf. Ep 2, 14-17).



14 décembre 2006 - Au nouvel Ambassadeur du Danemark
Ce service (du Saint-Siège) à la paix est enraciné dans la ferme conviction, inspirée par la foi, de l'unité de la famille humaine et de la dignité et des droits de chaque personne, conférés par Dieu. La paix, dans les paroles du prophète Isaïe (32, 17), est le fruit de la justice, mais elle est aussi le fruit de l'amour qui dépasse ce que la justice seule ne peut garantir (cf. Gaudium et spes, n. 78). Dans sa proclamation de l'Evangile, et dans son service à la charité, l'Eglise désire coopérer avec tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté dans l'édification d'une communauté mondiale dans laquelle la haine et l'intolérance, l'injustice et la violence puissent laisser la place à la compréhension, la réconciliation et la généreuse coopération réciproques, dans la poursuite du bien commun. Seule, une telle coopération, capable de transcender les frontières nationales, ethniques et religieuses, peut prévaloir en définitive sur les nombreuses menaces actuelles contre la paix, y compris le fléau du terrorisme international et les idéologies qui l'inspirent.



25 décembre 2006 - Message Urbi et Orbi de Noel
En ce temps d'abondance et de consommation effrénée, on meurt encore de faim et de soif, de maladie et de pauvreté. Il y a aussi l'être humain réduit en esclavage, exploité et offensé dans sa dignité; celui qui est victime de la haine raciale et religieuse, et qui, dans la libre profession de sa foi, est entravé par des intolérances et des discriminations, par des ingérences politiques et des pressions physiques ou morales. Il y a celui qui voit son corps et le corps de ses proches, tout particulièrement des enfants, mutilés par l'utilisation des armes, par le terrorisme et par toute sorte de violence, à une époque où tous invoquent et revendiquent le progrès, la solidarité et la paix pour tous. Et que dire de la personne qui, privée d'espérance, est contrainte de laisser sa maison et sa patrie, pour chercher ailleurs des conditions de vie dignes de l'homme ? ..

Comment ne pas voir que c'est justement du fond de l'humanité avide de jouissance et désespérée que s'élève un cri déchirant d'appel à l'aide ?



2007



1er janvier 2007 - Angelus
Aujourd'hui, nous contemplons Jésus, né de la Vierge Marie, dans sa prérogative de vrai "Prince de la Paix" (Is 9, 5). Il "est notre paix", venu abattre la "barrière de séparation" entre les hommes et les peuples, c'est-à-dire "la haine" (Ep 2, 14).



25 mars 2007 - Angelus
« Je suis la servante du Seigneur ; qu'il m'advienne selon ta parole ! ». La réponse de Marie à l'Ange se prolonge dans l'Eglise, appelée à rendre le Christ présent dans l'histoire, en donnant sa propre disponibilité afin que Dieu puisse continuer à visiter l'humanité par sa miséricorde. Le « oui » de Jésus et de Marie se renouvelle ainsi dans le « oui » des saints, spécialement des martyrs qui sont tués à cause de l'Evangile. … car ils témoignent que l'amour du Christ est plus fort que la violence et la haine. Ils n'ont pas cherché le martyre mais ont été prêts à donner leur vie pour demeurer fidèles à l'Evangile. Le martyre chrétien se justifie uniquement comme acte d'amour suprême pour Dieu et ses frères.



1er avril 2007 - Homélie Messe des Rameaux - XXIIème JMJ
Dans la procession du Dimanche des Rameaux, nous nous associons à la foule des disciples qui, dans une joyeuse fête, accompagnent le Seigneur lors de son entrée à Jérusalem. Comme eux, nous louons le Seigneur à pleine voix pour tous les prodiges que nous avons vus. Oui, nous aussi nous avons vu et nous voyons encore les prodiges du Christ: comment il conduit les hommes et les femmes à renoncer aux commodités de leur vie et à se mettre totalement au service des personnes qui souffrent; comment Il donne aux hommes et aux femmes le courage de s'opposer à la violence et au mensonge, pour laisser place à la vérité dans le monde; comment, dans le secret, Il incite les hommes et les femmes à faire du bien aux autres, à susciter la réconciliation là où régnait la haine, à édifier la paix là où régnait l'inimitié.



10 mai 2007 - Avec les jeunes, au Brésil
Le Pape souhaite que les jeunes sachent être les protagonistes d'une société plus juste et plus fraternelle, en remplissant leurs devoirs à l'égard de l'Etat: en respectant ses lois; en ne se laissant pas emporter par la haine et par la violence; en tentant d'être des exemples de conduite chrétienne dans leur milieu professionnel et social, en se distinguant par l'honnêteté dans les rapports sociaux et professionnels. Qu'ils se souviennent que l'ambition démesurée de richesse et de pouvoir conduit à la corruption de soi et des autres; il n'y a pas de raisons valables qui justifient la tentative de faire prévaloir ses propres aspirations humaines, qu'elles soient économiques ou politiques, à travers la fraude et la tromperie.



11 juin 2007, au congrès annuel du Diocèse de Rome, Basilique Saint Jean de Latran
L'engagement de l'Eglise pour éduquer à la foi, à la "sequela Christi" et au témoignage du Seigneur Jésus, assume plus que jamais également la valeur d'une contribution, pour faire sortir la société dans laquelle nous vivons de la crise éducative qui la frappe, mettant un terme au manque de confiance et à l'étrange "haine de soi" qui semble être devenue une caractéristique de notre société.



15 août 2007 - Homélie Messe Solennité de l'Assomption
Au moment où saint Jean écrivit l'Apocalypse, pour lui ce dragon était la représentation du pouvoir des empereurs romains anti-chrétiens, de Néron à Domitien. Ce pouvoir apparaissait illimité; le pouvoir militaire, politique, propagandiste de l'empire romain était tel que devant lui, la foi, l'Eglise, apparaissait comme une femme sans défense, sans possibilité de survivre, encore moins de vaincre. Qui pouvait s'opposer à ce pouvoir omniprésent, qui semblait capable de tout? Et toutefois, nous savons qu'à la fin, la femme sans défense a vaincu; ce n'est pas l'égoïsme, ce n'est pas la haine; mais c'est l'amour de Dieu qui l'a emporté et l'empire romain s'est ouvert à la foi chrétienne.

Le dragon indique non seulement le pouvoir anti-chrétien des persécuteurs de l'Eglise de ce temps là, mais les dictatures matérialistes anti-chrétiennes de tous les temps. Nous voyons de nouveau se manifester ce pouvoir, cette puissance du dragon rouge, dans les grandes dictatures du siècle dernier: la dictature du nazisme et la dictature de Staline avaient tous les pouvoirs, elles pénétraient chaque recoin, l'ultime recoin. Il semblait impossible qu'à long terme, la foi puisse survivre face à ce dragon si fort, qui voulait dévorer le Dieu qui s'était fait enfant et la femme, l'Eglise. Mais en réalité, dans ce cas également, à la fin, l'amour a été plus fort que la haine.

Telle est la première signification de la femme que Marie est parvenue à être. La "femme vêtue de soleil" est le grand signe de la victoire de l'amour, de la victoire du bien, de la victoire de Dieu. Un grand signe de réconfort. Mais ensuite, cette femme qui souffre, qui doit fuir, qui enfante dans un cri de douleur, est également l'Eglise, l'Eglise en pèlerinage de tous les temps. A toutes les générations, elle doit à nouveau enfanter le Christ, l'apporter au monde avec une grande douleur dans ce monde de souffrance. Persécutée à toutes les époques, elle vit comme dans le désert persécutée par le dragon. Mais en tous temps, l'Eglise, le Peuple de Dieu, vit également de la lumière de Dieu et il est nourri, comme dit l'Evangile, de Dieu, nourri lui-même avec le pain de la Sainte Eucharistie. Et ainsi, dans toutes les vicissitudes, dans toutes les différentes situations de l'Eglise au cours des temps, dans les diverses parties du monde, en souffrant, elle est vainqueur. Et elle est la présence, la garantie de l'amour de Dieu contre toutes les idéologies de la haine et de l'égoïsme.



14 octobre 2007 - Angelus
La lèpre qui défigure réellement l'homme et la société est le péché; il s'agit de l'orgueil et de l'égoïsme qui engendrent dans l'âme humaine indifférence, haine et violence. Cette lèpre de l'esprit, qui défigure le visage de l'humanité, personne ne peut la guérir sinon Dieu, qui est Amour. En ouvrant son cœur à Dieu, la personne qui se convertit est guérie intérieurement du mal.



21 octobre 2007 - Homélie Messe à Naples
La foi est espérance, elle ouvre la terre à la foi divine, à la force du bien. Ce sont les figures de la veuve que nous rencontrons dans la parabole évangélique et celle de Moïse dont nous parle le livre de l'Exode. La veuve de l'Evangile (cf. Lc 18, 1-8) fait penser aux "petits", aux derniers, mais également à tant de personnes simples et droites, qui souffrent des violences, qui se sentent impuissantes face à la permanence du malaise social et qui sont tentées de se décourager. Jésus répète à celles-ci: observez avec quelle ténacité cette pauvre veuve insiste et obtient à la fin l'attention d'un juge inique! Comment pourriez-vous penser que votre Père céleste, bon et fidèle, et puissant, qui ne désire que le bien de ses enfants, ne vous rende pas justice le moment venu? La foi nous assure que Dieu écoute notre prière et nous exauce au moment opportun, même si l'expérience quotidienne semble démentir cette certitude. En effet, devant certains faits divers ou les nombreuses difficultés quotidiennes de la vie, dont les journaux ne parlent même pas, s'élève spontanément de notre cœur la supplique de l'antique prophète: "Jusques à quand, Yahvé, appellerai-je au secours sans que tu écoutes, crierai-je vers toi: "A la violence!" sans que tu sauves?" (Ha 1, 2). Il n'y a qu'une seule réponse à cette invocation angoissée: Dieu ne peut pas changer les choses sans notre conversion, et notre véritable conversion commence avec le "cri" de l'âme, qui implore le pardon et le salut. La prière chrétienne n'est donc pas l'expression du fatalisme et de l'inertie, elle est même le contraire d'une fuite de la réalité, d'un intimisme consolateur: elle est une force d'espérance, la plus haute expression de la foi dans la puissance de Dieu qui est Amour et qui ne nous abandonne pas. La prière que Jésus nous a enseignée, qui a atteint son sommet au Gethsémani, possède le caractère de la "compétition", c'est-à-dire de la lutte, car elle se range de manière décidée aux côtés du Seigneur pour combattre l'injustice et vaincre le mal par le bien; elle est l'arme des petits et des pauvres d'esprit, qui refusent tout type de violence. Ils répondent même à celle-ci par la non violence évangélique, en témoignant ainsi que la vérité de l'Amour est plus forte que la haine et que la mort.



21 octobre 2007 - Homélie Messe à Naples
La foi est espérance, elle ouvre la terre à la foi divine, à la force du bien. Ce sont les figures de la veuve que nous rencontrons dans la parabole évangélique et celle de Moïse dont nous parle le livre de l'Exode. La veuve de l'Evangile (cf. Lc 18, 1-8) fait penser aux "petits", aux derniers, mais également à tant de personnes simples et droites, qui souffrent des violences, qui se sentent impuissantes face à la permanence du malaise social et qui sont tentées de se décourager. Jésus répète à celles-ci: observez avec quelle ténacité cette pauvre veuve insiste et obtient à la fin l'attention d'un juge inique! Comment pourriez-vous penser que votre Père céleste, bon et fidèle, et puissant, qui ne désire que le bien de ses enfants, ne vous rende pas justice le moment venu? La foi nous assure que Dieu écoute notre prière et nous exauce au moment opportun, même si l'expérience quotidienne semble démentir cette certitude. En effet, devant certains faits divers ou les nombreuses difficultés quotidiennes de la vie, dont les journaux ne parlent même pas, s'élève spontanément de notre cœur la supplique de l'antique prophète: "Jusques à quand, Yahvé, appellerai-je au secours sans que tu écoutes, crierai-je vers toi: "A la violence!" sans que tu sauves?" (Ha 1, 2). Il n'y a qu'une seule réponse à cette invocation angoissée: Dieu ne peut pas changer les choses sans notre conversion, et notre véritable conversion commence avec le "cri" de l'âme, qui implore le pardon et le salut. La prière chrétienne n'est donc pas l'expression du fatalisme et de l'inertie, elle est même le contraire d'une fuite de la réalité, d'un intimisme consolateur: elle est une force d'espérance, la plus haute expression de la foi dans la puissance de Dieu qui est Amour et qui ne nous abandonne pas. La prière que Jésus nous a enseignée, qui a atteint son sommet au Gethsémani, possède le caractère de la "compétition", c'est-à-dire de la lutte, car elle se range de manière décidée aux côtés du Seigneur pour combattre l'injustice et vaincre le mal par le bien; elle est l'arme des petits et des pauvres d'esprit, qui refusent tout type de violence. Ils répondent même à celle-ci par la non violence évangélique, en témoignant ainsi que la vérité de l'Amour est plus forte que la haine et que la mort.



21 octobre 2007 - Rencontre avec les Chefs Religieux participants à la rencontre Internationale pour la Paix, à Naples.
Face à un monde déchiré par les conflits, où l'on justifie parfois la violence au nom de Dieu, il est important de réaffirmer que jamais les religions ne peuvent devenir des véhicules de haine; jamais, en invoquant le nom de Dieu, on ne peut arriver à justifier le mal et la violence. Au contraire, les religions peuvent et doivent offrir de précieuses ressources pour construire une humanité pacifique, car elles parlent de paix au cœur de l'homme. L'Eglise catholique entend continuer à parcourir la voie du dialogue pour favoriser l'entente entre les différentes cultures, traditions et sagesses religieuses. Je souhaite vivement que cet esprit se diffuse, en particulier toujours davantage là où les tensions sont les plus fortes, là où la liberté et le respect pour l'autre sont niés et où des hommes et des femmes souffrent des conséquences de l'intolérance et de l'incompréhension.



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