Benoît XVI de A à Z

Terrorisme

2005



10 Juillet 2005 - Angelus
Nous éprouvons tous une douleur profonde pour les atroces attentats terroristes de Londres, de jeudi dernier. Nous prions pour les personnes tuées, pour celles qui sont blessées et pour ceux qui leur sont chers. Mais prions aussi pour les auteurs des attentats : que le Seigneur touche leur cœur. A ceux qui suscitent des sentiments de haine et à ceux qui accomplissent des actes terroristes aussi répugnants, je dis : Dieu aime la vie, qu'il a créée, pas la mort. Arrêtez-vous, au Nom de Dieu !



24 juillet 2005 - Après l'Angelus
Ces jours de calme et de repos ont eux aussi été troublés par les tragiques nouvelles des exécrables attentats terroristes qui ont semé la mort, la destruction et la souffrance dans divers pays comme l'Egypte, la Turquie, l'Irak et la Grande-Bretagne. Tandis que nous confions à la bonté divine les défunts, les blessés et leurs proches, victimes de ces gestes qui offensent Dieu et l'homme, nous invoquons le Tout-Puissant afin qu'il arrête la main meurtrière de ceux qui les ont commis, mus par le fanatisme et la haine, et convertisse leurs cœurs à des pensées de réconciliation et de paix.



2006



1er janvier 2006 - Message pour la Journée Mondiale de la Paix
Au jour d'aujourd'hui, la vérité de la paix continue d'être compromise et niée de façon dramatique par le terrorisme qui, par ses menaces et ses actes criminels, est en mesure de tenir le monde dans un état d'angoisse et d'insécurité. Mes Prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II sont intervenus à plusieurs reprises pour dénoncer la terrible responsabilité des terroristes et pour condamner l'absurdité de leurs desseins de mort. Ces desseins, en effet, se révèlent être inspirés d'un nihilisme tragique et bouleversant que le Pape Jean- Paul II décrivait ainsi : « Celui qui tue par des actes terroristes nourrit des sentiments de mépris envers l'humanité, faisant preuve de désespérance face à la vie et à l'avenir: dans cette perspective, tout peut être haï et détruit ».( Message pour la Journée mondiale de la Paix 2002, n. 6: La Documentation catholique 99 (2002), p. 5.) Non seulement le nihilisme, mais aussi le fanatisme religieux, souvent appelé aujourd'hui fondamentalisme, peuvent inspirer et alimenter des propos et des gestes terroristes. Pressentant depuis le commencement le danger explosif que le fondamentalisme fanatique représente, le Pape Jean-Paul II l'a durement stigmatisé, mettant en garde contre la prétention d'imposer par la violence, plutôt que de proposer à la libre décision d'autrui, ses convictions concernant la vérité. Il écrivait : « Prétendre imposer à d'autres par la violence ce que l'on considère comme la vérité signifie violer la dignité de l'être humain et, en définitive, outrager Dieu dont il est l'image ».( Ibid.: l.c., p. 6.)

À tout bien considérer, le nihilisme et le fondamentalisme ont un rapport erroné à la vérité: les nihilistes nient l'existence de toute vérité, les fondamentalistes ont la prétention de pouvoir l'imposer par la force. Tout en ayant des origines différentes et tout en étant des manifestations qui s'inscrivent dans des contextes culturels divers, le nihilisme et le fondamentalisme ont en commun un dangereux mépris pour l'homme et pour sa vie, et, en dernière analyse, pour Dieu lui-même. En effet, à la base de cette tragique issue commune il y a, en définitive, l'altération de la pleine vérité de Dieu: le nihilisme en nie l'existence et la présence providentielle dans l'histoire; le fondamentalisme fanatique en défigure le visage aimant et miséricordieux, Lui substituant des idoles faites à son image. Dans l'analyse des causes du phénomène contemporain du terrorisme, il est souhaitable que, en plus des raisons à caractère politique et social, on ait aussi présent à l'esprit ses plus profondes motivations culturelles, religieuses et idéologiques.



1er janvier 2006 - Homélie de la Messe
La paix ! Cette grande aspiration du cœur de chaque homme et de chaque femme se construit jour après jour avec l'apport de tous, mettant également à profit le merveilleux héritage qui nous a été donné par le Concile Vatican II à travers la Constitution pastorale Gaudium et spes, qui affirme, entre autres, que l'humanité ne réussira pas à « construire un monde vraiment plus humain pour tous les hommes et sur toute la terre, si les hommes ne se tournent pas tous, avec un esprit renouvelé, vers la vérité de la paix » (cf. n. 77). Le moment historique où fut promulguée la Constitution Gaudium et spes, le 7 décembre 1965, n'était pas très différent de notre époque ; en ce temps-là, comme malheureusement à l'heure actuelle, des tensions diverses se profilaient à l'horizon du monde. Face à la persistance de situations d'injustice et de violence qui continuent d'opprimer différentes régions de la terre, face aux menaces qui se présentent comme les nouvelles et plus insidieuses menaces à la paix - le terrorisme, le nihilisme et le fondamentalisme fanatique -, il devient plus que jamais nécessaire d'œuvrer ensemble pour la paix



11 février 2006 - Message pour la Journée Mondiale du Malade
La durée des conflits armés dans différentes régions de la terre, la succession de catastrophes naturelles effroyables, la diffusion du terrorisme, non seulement ont provoqué un nombre impressionnant de morts, mais ont engendré chez de nombreux rescapés des traumatismes psychiques, souvent irréversibles.



15 avril 2006 - Message de Pâques Urbi et Orbi
En ce qui concerne les crises internationales liées au nucléaire, puisse-t-on parvenir à un arrangement honorable pour tous, au moyen de négociations sérieuses et loyales ; et que se renforce chez les responsables des Nations et des Organisations internationales la volonté d'atteindre une convivialité pacifique entre ethnies, entre cultures et entre religions, qui éloignera la menace du terrorisme. Tel est la voie de la paix pour le bien de l'humanité entière



16 juillet 2006 - après l' Angelus
Les nouvelles qui nous parviennent de Terre Sainte sont pour tous un motif de graves préoccupations, en particulier en raison de l'extension des actes de guerre également au Liban, et des nombreuses victimes parmi la population civile. A l'origine de ces conflits impitoyables, il y a malheureusement des situations objectives de violation du droit et de la justice. Mais ni les actes terroristes, ni les représailles, en particulier lorsqu'ils comportent des conséquences tragiques pour la population civile, ne peuvent se justifier. En empruntant de telles voies - comme l'expérience amère le prouve - on ne parvient à aucun résultat positif.



2 septembre 2006 - Message du pape Benoît XVI à l'occasion du XXème anniversaire de la Rencontre Interreligieuse de prière pour la paix - (Assise 27 octobre 1986)
Le troisième millénaire s'est … ouvert sur des épisodes de terrorisme et de violence qui ne paraissent pas devoir disparaître. Le fait que les confrontations armées se développent, aujourd'hui surtout, sur fond de tensions géopolitiques dans beaucoup de régions, peut donner l'impression que, non seulement les diversités culturelles, mais aussi les différences religieuses constituent des motifs d'instabilité ou de menaces pour les perspectives de paix.

Justement, et sous cet angle, l'initiative promue il y a déjà vingt ans par Jean-Paul II prend le caractère d'une prophétie d'actualité. Son invitation aux leaders des religions du monde, pour un témoignage commun de paix, a permis de mettre en lumière, sans équivoque possible, que la religion ne peut être que porteuse de paix.



19 octobre 2006 - Discours au Congrès de l'Eglise en Italie, à Verona
Une attention particulière et un extraordinaire engagement sont exigés aujourd'hui par ces grands défis dans lesquels de larges portions de la famille humaine sont davantage en danger : les guerres et le terrorisme, la faim et la soif, certaines épidémies terribles. …. Le témoignage ouvert et courageux que l'Eglise et les catholiques italiens ont donné et donnent actuellement à cet égard sont un service précieux rendu à l'Italie, utile et stimulant également pour de nombreuses autres nations. Cet engagement et ce témoignage font assurément part de ce grand «oui» que, en tant que chrétiens, nous disons à l'homme aimé de Dieu.



20 novembre 2006 - Au Président de la République Italienne, en Visite d'Etat au Vatican
Les fidèles laïcs … en agissant en toute responsabilité et en faisant usage du droit de participation à la vie publique, s'engagent avec les autres membres de la société à "construire un ordre juste dans la société" (Dignitatis Humanae). Par ailleurs, dans leur action, ils s'appuient sur "des valeurs fondamentales et des principes anthropologiques et éthiques enracinés dans la nature de l'être humain" (ibid.), également reconnaissable à travers le juste usage de la raison. Ainsi, lorsqu'ils s'engagent par la parole et par l'action à affronter les grands défis actuels, représentés par les guerres et par le terrorisme, par la faim et par la soif, par l'extrême pauvreté de tant d'êtres humains, par certaines épidémies terribles, mais aussi par la protection de la vie humaine à toutes ses étapes, de la conception à la mort naturelle, et par la promotion de la famille, fondée sur le mariage et première responsable de l'éducation, ils n'agissent pas dans leur propre intérêt particulier ou au nom de principes perceptibles uniquement par ceux qui professent une croyance religieuse déterminée: ils le font au contraire dans le contexte et selon les règles de la coexistence démocratique, pour le bien de toute la société et au nom de valeurs que toute personne ayant une juste sensibilité peut partager.



14 décembre 2006 - Au nouvel Ambassadeur de Syrie
Comme vous le savez, l'Eglise rejette avec vigueur la guerre comme moyen de résoudre les conflits internationaux, et elle a souvent souligné que celle-ci ne conduit qu'à de nouveaux conflits encore plus complexes. Malheureusement, la situation actuelle au Moyen-Orient montre avec évidence que c'est effectivement le cas. En particulier, le fléau du terrorisme accroît la peur et l'insécurité ressenties par de si nombreuses personnes dans la région aujourd'hui (cf. Message pour la Journée mondiale de la Paix 2006, n. 9) … Le monde se tourne en particulier vers les pays ayant une influence importante au Moyen-Orient dans l'attente confiante de signes de progrès en vue de la résolution de ces conflits de longue date.



14 décembre 2006 - Au nouvel Ambassadeur du Danemark
Seule, une telle coopération, capable de transcender les frontières nationales, ethniques et religieuses, peut prévaloir en définitive sur les nombreuses menaces actuelles contre la paix, y compris le fléau du terrorisme international et les idéologies qui l'inspirent.



25 décembre 2006 - Message Urbi et Orbi de Noel
En ce temps d'abondance et de consommation effrénée, on meurt encore de faim et de soif, de maladie et de pauvreté. Il y a aussi l'être humain réduit en esclavage, exploité et offensé dans sa dignité; celui qui est victime de la haine raciale et religieuse, et qui, dans la libre profession de sa foi, est entravé par des intolérances et des discriminations, par des ingérences politiques et des pressions physiques ou morales. Il y a celui qui voit son corps et le corps de ses proches, tout particulièrement des enfants, mutilés par l'utilisation des armes, par le terrorisme et par toute sorte de violence, à une époque où tous invoquent et revendiquent le progrès, la solidarité et la paix pour tous. Et que dire de la personne qui, privée d'espérance, est contrainte de laisser sa maison et sa patrie, pour chercher ailleurs des conditions de vie dignes de l'homme ? ..

Comment ne pas voir que c'est justement du fond de l'humanité avide de jouissance et désespérée que s'élève un cri déchirant d'appel à l'aide ?



2007



1er janvier 2007 - Homélie de la Messe
Face aux menaces contre la paix, malheureusement encore présentes, devant les situations d'injustice et de violence, qui continuent à persister dans diverses régions de la terre, devant la permanence des conflits armés, souvent oubliés par la vaste opinion publique, et le danger du terrorisme qui trouble la sérénité des peuples, il devient plus que jamais nécessaire d'œuvrer ensemble pour la paix. Celle-ci, comme je l'ai rappelé dans le Message, est "à la fois un don et une tâche" (n. 3); un don à invoquer par la prière, une tâche à réaliser avec courage sans jamais se lasser.



8 janvier 2007 - Au Corps Diplomatique
Les questions de sécurité, aggravées par le terrorisme, qu'il faut condamner fermement, doivent être traitées dans une approche globale et clairvoyante…

J'appelle tous ceux qui, dans le continent européen, sont tentés par le terrorisme, à cesser toute activité de ce genre, car de tels comportements, qui font prévaloir la violence et qui engendrent la peur chez les populations, constituent une voie sans issue.



21 septembre 2007 - Aux membres du Comité exécutif de l'Internationale démocratique du Centre et démocrate chrétienne
Le respect de la religion contribue, en outre, à démentir le reproche répété d'avoir oublié Dieu, par lequel certains réseaux terroristes tentent artificiellement de justifier leurs menaces contre la sécurité des sociétés occidentales. Le terrorisme représente un phénomène très grave, qui en vient souvent à instrumentaliser et mépriser de manière injustifiable la vie humaine. La société a sans aucun doute le droit de se défendre, mais ce droit, comme n'importe quel autre, doit toujours être exercé dans le plein respect des règles morales et juridiques, également en ce qui concerne le choix des objectifs et des moyens. Dans les systèmes démocratiques, l'utilisation de la force ne justifie jamais de renoncer aux principes de l'Etat de droit. Peut-on en effet protéger la démocratie en en menaçant les fondements? Il faut donc protéger courageusement la sécurité de la société et de ses membres, en sauvegardant toutefois les droits inaliénables de toute personne. Le terrorisme doit être combattu avec détermination et efficacité, dans la conscience que si le mal est un mystère qui s'étend, la solidarité des hommes dans le bien est un mystère encore plus diffus.

La doctrine sociale de l'Eglise catholique offre, à cet égard, des éléments de réflexion utiles pour promouvoir la sécurité et la justice, tant au niveau national qu'international, à partir de la raison, du droit naturel et également de l'Evangile, c'est-à-dire à partir de ce qui est conforme à la nature de tout être humain et la transcende également.



21 octobre 2007 - Rencontre avec les Chefs Religieux participants à la rencontre Internationale pour la Paix, à Naples.
Je saisis volontiers cette occasion pour saluer les personnalités réunies ici à Naples pour le XXI Meeting sur le thème: "Pour un monde sans violence - Religions et cultures en dialogue". Ce que vous représentez exprime en un certain sens les différents mondes et patrimoines religieux de l'humanité, que l'Eglise catholique considère avec un respect sincère et une attention cordiale. Une parole de reconnaissance va à Monsieur le Cardinal Crescenzio Sepe et à l'archidiocèse de Naples qui accueille ce Meeting, ainsi qu'à la communauté de Sant'Egidio, qui travaille avec dévouement pour favoriser le dialogue entre les religions et les cultures dans l'"esprit d'Assise".

La rencontre d'aujourd'hui nous ramène en esprit en 1986, lorsque mon vénéré Prédécesseur Jean-Paul II invita sur la colline de saint François les hauts Représentants religieux à prier pour la paix, soulignant en cette circonstance le lien intrinsèque qui unit une authentique attitude religieuse avec une vive sensibilité pour ce bien fondamental de l'humanité. En 2002, après les événements dramatiques du 11 septembre de l'année précédente, Jean-Paul II convoqua à nouveau à Assise les chefs religieux, pour demander à Dieu que soit mis un terme aux graves menaces qui pesaient sur l'humanité, en particulier à cause du terrorisme.

Dans le respect des différences des diverses religions, nous sommes tous appelés à travailler pour la paix et à un engagement effectif pour promouvoir la réconciliation entre les peuples. Tel est l'authentique "esprit d'Assise", qui s'oppose à toute forme de violence et à l'abus de la religion comme prétexte à la violence. Face à un monde déchiré par les conflits, où l'on justifie parfois la violence au nom de Dieu, il est important de réaffirmer que jamais les religions ne peuvent devenir des véhicules de haine; jamais, en invoquant le nom de Dieu, on ne peut arriver à justifier le mal et la violence. Au contraire, les religions peuvent et doivent offrir de précieuses ressources pour construire une humanité pacifique, car elles parlent de paix au cœur de l'homme. L'Eglise catholique entend continuer à parcourir la voie du dialogue pour favoriser l'entente entre les différentes cultures, traditions et sagesses religieuses. Je souhaite vivement que cet esprit se diffuse, en particulier toujours davantage là où les tensions sont les plus fortes, là où la liberté et le respect pour l'autre sont niés et où des hommes et des femmes souffrent des conséquences de l'intolérance et de l'incompréhension.



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