Benoît XVI de A à Z

Saint-Siège

2006



1er janvier 2006 - Message pour la Journée Mondiale de la Paix
Je désire encore une fois confirmer la ferme volonté du Saint-Siège de continuer à servir la cause de la paix…

En de multiples circonstances et de différentes manières, le Saint-Siège a exprimé son soutien à ce droit humanitaire, encourageant son respect et sa prompte mise en œuvre, convaincu que la vérité de la paix existe aussi dans la guerre.



28 septembre 2006 - Au nouvel Ambassadeur d'Allemagne près le Saint-Siège
La mission du Saint-Siège est universelle. L'attention et la sollicitude du Pape et de ses collaborateurs au sein de la Curie Romaine concernent, pour autant que possible, tous les hommes et tous les peuples. Naturellement, le Saint-Siège s'adresse avant tout aux chrétiens dans les divers pays de la terre, mais il attribue une profonde signification au bien de tous les hommes, indépendamment de leur culture, de leur langue et de leur appartenance religieuse. C'est pourquoi le Saint-Siège tente de collaborer avec tous les hommes de bonne volonté au service de la dignité, de l'intégrité et de la liberté de l'homme. Son salut tient au cœur de l'Eglise catholique. C'est pourquoi la personne, et les communautés auxquelles il appartient et dans lesquelles il vit, sont au centre des activités du Saint-Siège. Son action, également sur la scène internationale, démontre que l'Eglise est du côté de l'homme, ici en Europe et partout dans le monde. En effet, l'Eglise partage "les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent" (Gaudium et spes, n. 1). Etant donné que, par sa foi, l'Eglise s'occupe de "sauver l'homme et édifier la société humaine", au centre de sa sollicitude pastorale se trouve l'homme "dans son unité et sa totalité, corps et âme, cœur et conscience, pensée et volonté" (cf. ibid. n. 3). Toutefois, l'Eglise ne s'impose pas. Elle n'oblige personne à accueillir le message de l'Evangile. En effet, la foi en Jésus Christ annoncée par l'Eglise ne peut exister que dans la liberté. C'est pourquoi la tolérance et l'ouverture culturelle doivent caractériser la rencontre avec l'autre. Mais la tolérance ne doit bien sûr jamais être confondue avec l'indifférence, car toute forme d'indifférence est radicalement contraire au profond intérêt chrétien pour l'homme et pour son salut. L'authentique tolérance présuppose également toujours le respect de l'autre, de l'homme, de la créature qui appartient à Dieu et dont Dieu a voulu l'existence. La tolérance dont notre monde a besoin, comme je l'ai également évoqué à Munich, "comprend la crainte de Dieu, le respect de ce qui est sacré pour l'autre. Mais ce respect pour ce que les autres considèrent comme sacré présuppose que nous aussi apprenions à nouveau la crainte de Dieu. Ce sens du respect ne peut être régénéré dans le monde occidental que si croît à nouveau la foi en Dieu" (Homélie, 10 septembre 2006 à Munich)….

Comme dans chaque nation, en Allemagne également, la relation entre l'Etat et l'Eglise est étroitement liée à la législation. C'est la raison pour laquelle le Saint-Siège suit avec un vif intérêt les développements et les tendances dans la Fédération et les Länder. Dans le cadre de cette intervention, je ne peux souligner que certains domaines jugés importants par l'Eglise catholique à qui, comme je l'ai déjà dit, tiennent à cœur avant tout l'homme et son salut. Je cite en premier lieu la Protection du mariage et de la famille, qui est reconnue par la Loi fondamentale, mais qui est menacée d'une part par le changement d'interprétation de l'union matrimoniale qui est présente dans l'opinion publique et, d'autre part, par de nouvelles formes prévues par le législateur, qui s'éloignent de celle de la famille naturelle. L'interruption de grossesse, qui est absolument injustifiable et qui coûte la vie, comme cela a toujours été le cas, à de nombreux enfants innocents, demeure une préoccupation douloureuse pour le Saint-Siège et pour toute l'Eglise. Sans doute le débat actuel des responsables politiques sur les interruptions de grossesse à un stade avancé peut renforcer la conscience du fait que le diagnostic d'handicap chez l'enfant ne peut être un motif pour avorter, car la vie avec un handicap est elle aussi voulue et appréciée par Dieu et parce que personne sur cette terre ne peut jamais avoir la certitude de vivre sans limites physiques ou spirituelles. C'est pourquoi l'Eglise ne se lassera jamais d'indiquer aux Institutions européennes spécialisées et aux nations les problèmes éthiques contenus dans le cadre de la recherche sur les cellules-souches embryonnaires et ce que l'on appelle les "nouvelles thérapies".

Monsieur l'Ambassadeur,
L'Allemagne a offert une nouvelle patrie et un abri aux réfugiés et à de nombreuses personnes qui, dans leur patrie d'origine, sont menacées de persécution pour des motifs tant politiques que religieux. Le réseau d'aide et de solidarité, qui comprend également des étrangers dans le besoin, représente en effet un ordre social humain. La capacité de ce réseau dépend de la contribution de tous. Il est donc souhaitable que le droit d'asile soit garanti selon l'intention du législateur, en conformité aux directives juridiques et selon le principe de justice. Il est nécessaire de tenir compte du fait que, pour de nombreux réfugiés, trouver refuge en Allemagne est une question vitale. A cet égard, le Saint-Siège demande aux Institutions spécialisées de l'Etat de ne pas renvoyer les chrétiens étrangers dont la vie et le bien-être sont menacés à cause de leur foi et de faciliter leur intégration en Allemagne.



14 décembre 2006 - Au nouvel Ambassadeur du Lésotho
Le Saint-Siège …continue d'exhorter les gouvernements qui reçoivent une assistance à cultiver un sens de responsabilité, d'honnêteté et de respect de la règle du droit comme conditions nécessaires pour assurer que l'aide qu'ils reçoivent est utilisée au bénéfice de ceux qui en ont le plus besoin (cf. Ecclesia in Africa, n. 113).



14 décembre 2006 - Au nouvel Ambassadeur de Syrie
Vous avez évoqué la préoccupation de votre gouvernement à l'égard de l'annexion du plateau du Golan par Israël en 1967. Avec une profonde peine dans le cœur, je note qu'un grand nombre de contentieux territoriaux et d'autres natures ont conduit récemment à des conflits armés et menacent la paix et la stabilité de tout le Moyen-Orient. J'ai exhorté à plusieurs reprises à la cessation de la violence au Liban, en Terre Sainte et en Irak. Le monde assiste avec une grande tristesse à la spirale de morts et de destruction, tandis que des personnes innocentes continuent de souffrir et que des civils sont enlevés ou assassinés. Comme bon nombre d'observateurs neutres, le Saint-Siège considère que des solutions sont possibles dans le cadre du droit international, à travers la mise en œuvre des résolutions appropriées des Nations unies. A cet égard, j'ai fréquemment exhorté à soutenir les diverses nations du Moyen-Orient dans leurs aspirations en vue de vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues au niveau international.



14 décembre 2006 - Au nouvel Ambassadeur du Mozambique
L'activité diplomatique de l'Eglise fait partie de sa mission de service à la Communauté internationale. Elle vise de façon explicite à promouvoir la dignité de la personne humaine et à encourager la paix et l'harmonie au sein des nations et entre les peuples du monde. Ces conditions essentielles pour progresser dans la réalisation d'un développement authentique trouvent leur signification la plus profonde dans l'ordre moral établi par Dieu, qui cherche à attirer tous les hommes et les femmes à la plénitude de sa vie. C'est pour cette raison que le Saint-Siège s'exprime avec tant d'insistance et de ténacité en faveur du respect des personnes, de l'importance vitale de la famille comme cellule de base et vitale de la société, et de la nécessité d'une bonne gouvernance qui garantisse la promotion des droits humains fondamentaux et des aspiration légitimes.



14 décembre 2006 - Au nouvel Ambassadeur du Danemark
Ce service (du Saint-Siège) à la paix est enraciné dans la ferme conviction, inspirée par la foi, de l'unité de la famille humaine et de la dignité et des droits de chaque personne, conférés par Dieu. La paix, dans les paroles du prophète Isaïe (32, 17), est le fruit de la justice, mais elle est aussi le fruit de l'amour qui dépasse ce que la justice seule ne peut garantir (cf. Gaudium et spes, n. 78). Dans sa proclamation de l'Evangile, et dans son service à la charité, l'Eglise désire coopérer avec tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté dans l'édification d'une communauté mondiale dans laquelle la haine et l'intolérance, l'injustice et la violence puissent laisser la place à la compréhension, la réconciliation et la généreuse coopération réciproques, dans la poursuite du bien commun. Seule, une telle coopération, capable de transcender les frontières nationales, ethniques et religieuses, peut prévaloir en définitive sur les nombreuses menaces actuelles contre la paix, y compris le fléau du terrorisme international et les idéologies qui l'inspirent.



14 décembre 2006 - A de nouveaux Ambassadeurs près le Saint-Siège<
L'année qui se termine a vu de nombreux conflits dans les différents Continents. En tant que diplomates, vous êtes sans aucun doute préoccupés par les situations et les foyers de tension qui ne cessent de se développer, au détriment des populations locales, faisant un grand nombre de victimes innocentes. Pour sa part, le Saint-Siège partage aussi une telle inquiétude, qui risque de mettre en danger la survie de certaines populations et fait peser sur les plus pauvres le fardeau de la souffrance et du manque des biens les plus essentiels.



2007



8 janvier 2007 - Au Corps Diplomatique
Dans le cadre du développement, diverses initiatives ont été également lancées, auxquelles le Saint-Siège n'a pas manqué d'apporter son soutien, rappelant en même temps que ces projets ne doivent pas supprimer l'engagement des pays développés à destiner 0,7% de leur produit intérieur brut à l'aide internationale…

Le Saint-Siège ne se lassera jamais de répéter que les solutions armées n'aboutissent à rien, comme on l'a vu au Liban l'été dernier. L'avenir de ce pays passe nécessairement par l'unité de toutes ses composantes et par des relations fraternelles entre les différents groupes religieux et sociaux. Cela constitue un message d'espérance pour tous. Il n'est pas possible de se satisfaire non plus de solutions partielles ou unilatérales. Pour mettre un terme à la crise et aux souffrances qu'elle occasionne dans les populations, il importe de procéder par une approche globale, qui n'exclue personne de la recherche d'une solution négociée et qui tienne compte des aspirations et des intérêts légitimes des différents peuples concernés; notamment, les Libanais ont droit à voir respectées l'intégrité et la souveraineté de leur pays; les Israéliens ont le droit de vivre en paix dans leur État ; les Palestiniens ont droit à une patrie libre et souveraine. Si chacun des peuples de la région voit ses attentes prises en considération et se sent moins menacé, la confiance mutuelle se renforcera.

Je souhaite que la région des Balkans parvienne à la stabilisation que tous espèrent, en particulier grâce à l'intégration des nations qui la composent dans les structures continentales et au soutien de la communauté internationale. L'établissement de relations diplomatiques avec la République du Monténégro, qui vient d'entrer pacifiquement dans le concert des nations, et l'Accord de Base signé avec la Bosnie Herzégovine sont des marques de l'attention constante du Saint-Siège pour la région des Balkans. Alors qu'approche le moment où sera défini le statut du Kosovo, le Saint-Siège demande à tous ceux qui sont concernés un effort de sagesse clairvoyante, de flexibilité et de modération, afin que soit trouvée une solution qui respecte les droits et les attentes légitimes de tous.



19 janvier 2007 - Au nouvel Ambassadeur de Turquie près le Saint-Siège
L'expérience inoubliable qui m'a conduit, sur les pas de mes prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II, à Ankara, Éphèse et Istanbul, m'a permis de vérifier les bonnes relations, nouées depuis longtemps, entre votre pays et le Saint-Siège. Lors de mes différentes rencontres avec les Autorités politiques, j'ai voulu réaffirmer l'enracinement de l'Église catholique dans la société turque, grâce à l'héritage prestigieux des premières communautés chrétiennes d'Asie mineure et à la contribution irremplaçable à la vie de l'Église universelle des premiers conciles œcuméniques, mais aussi en raison de l'existence des communautés chrétiennes d'aujourd'hui, certes minoritaires, mais attachées à leur pays et au bien commun de toute la société, désirant apporter leur contribution à l'édification de la Nation. Jouissant de la liberté religieuse garantie à tous les croyants par la Constitution turque, l'Église catholique souhaite pouvoir bénéficier d'un statut juridique reconnu et voir se mettre en place une instance de dialogue officielle entre la Conférence des Évêques et les Autorités de l'État, afin de régler les différents problèmes qui peuvent se poser et de poursuivre les bonnes relations entre les deux parties. Je ne doute pas que votre Gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour avancer dans ce sens.

Au cours de mon voyage mémorable, j'ai manifesté à maintes reprises le respect de l'Église catholique pour l'Islam, et l'estime du Pape et des fidèles pour les croyants musulmans, notamment lors de ma visite à la Mosquée bleue d'Istanbul. Dans le monde actuel où les tensions semblent s'exacerber, la conviction du Saint-Siège, qui rejoint celle que vous venez d'exprimer, est que les croyants des différentes religions doivent s'efforcer d'œuvrer ensemble en faveur de la paix, en commençant par dénoncer la violence, trop souvent utilisée dans le passé sous le prétexte de motivations religieuses, et en apprenant à mieux se connaître et à mieux se respecter pour édifier une société toujours plus fraternelle. Les religions peuvent aussi unir leurs efforts pour agir en faveur du respect de l'homme, créé à l'image du Tout-Puissant, et pour faire reconnaître les valeurs fondamentales qui régissent la vie des personnes et des sociétés. Le dialogue, nécessaire entre les Autorités religieuses à tous les niveaux, commence dans la vie de tous les jours par l'estime et le respect mutuels que se portent les croyants de chaque religion, partageant la même vie et œuvrant ensemble pour le bien commun.

Comme je l'ai rappelé récemment à Ankara, le Saint-Siège reconnaît la place spécifique de la Turquie et sa situation géographique et historique de pont entre les continents asiatique et européen et de carrefour entre les cultures et les religions. Il apprécie l'engagement de votre pays au sein de la communauté internationale en faveur de la paix, notamment son action pour la reprise des négociations au Proche-Orient et son implication actuelle au Liban, pour aider à la reconstruction du pays dévasté par la guerre et pour permettre un dialogue constructif entre toutes les parties constitutives de la société libanaise. Le Saint-Siège suit toujours avec grande attention les discussions et les efforts entrepris par les nations pour régler entre elles, parfois avec l'aide de pays tiers et des Autorités régionales ou internationales, les situations conflictuelles héritées du passé, de même que les actions engagées pour rapprocher les pays entre eux, dans des associations ou des unions politiques, culturelles et économiques. La mondialisation des échanges, déjà manifeste au niveau économique et financier, doit évidemment s'accompagner d'engagements politiques communs, au niveau de la planète, pour garantir un développement durable et organisé qui n'exclue personne et qui assure un avenir équilibré aux personnes, aux familles et aux peuples.



20 janvier 2007 - Au nouvel Ambassadeur de Roumanie près le Saint-Siège
Au début de cette année, …votre pays s'est légitimement réjoui d'être admis officiellement, après de longues années d'efforts, dans l'Union européenne. Le Saint-Siège, qui entretient depuis longtemps des rapports étroits et fructueux avec la Roumanie, comme vous l'avez vous-même souligné, a accueilli cette nouvelle situation avec satisfaction, car elle consacre chaque jour davantage l'unité retrouvée du continent européen, après la longue et triste période de la séparation de la guerre froide.



30 juin 2007 - Audience aux nouveaux Archevêques, à leurs familles et amis
Je désire ainsi saluer avec affection vos Eglises particulières et les prêtres, les religieux et vos proches qui vous accompagnent, en souhaitant que cette célébration significative vous aide à renforcer l'unité et la communion avec le Siège apostolique, en vous invitant à un généreux dévouement pastoral pour la croissance de l'Eglise et le salut des âmes.



7 septembre 2007 - Rencontre avec les Diplomates, à Vienne, en Autriche
Les relations entre le Saint-Siège et l'Autriche s'inscrivent dans le vaste ensemble des relations diplomatiques dont la ville de Vienne constitue un important carrefour, parce que c'est ici que plusieurs organisations internationales ont aussi leur siège. Je me réjouis de la présence de nombreux Représentants diplomatiques, que je salue respectueusement.



12 septembre 2007 - Audience Générale
En tenant compte de l'histoire de l'Autriche et de ses relations étroites avec le Saint-Siège, ainsi que de l'importance de Vienne dans la politique internationale, le programme de mon voyage pastoral a prévu les rencontres avec le président de la République et avec le Corps diplomatique. Il s'agit d'occasions précieuses, au cours desquelles le successeur de Pierre a la possibilité d'exhorter les responsables des nations à toujours soutenir la cause de la paix et du développement économique et social authentique. En considérant en particulier l'Europe, j'ai renouvelé mon encouragement à poursuivre le processus actuel d'unification sur la base de valeurs inspirées par le patrimoine chrétien commun. Du reste, Mariazell est l'un des symboles de la rencontre des peuples européens autour de la foi chrétienne. Comment oublier que l'Europe est porteuse d'une tradition de pensée qui conserve le lien entre foi, raison et sentiment ? D'illustres philosophes, même indépendamment de la foi, ont reconnu le rôle central joué par le christianisme pour préserver la conscience moderne des dérives nihilistes ou fondamentalistes. La rencontre avec les autorités politiques et diplomatiques à Vienne a donc été plus que jamais propice pour inscrire mon voyage apostolique dans le contexte actuel du continent européen.



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