Benoît XVI de A à Z

Célibat - Virginité pour le Royaume

1 - Le choix de la virginité par amour de Dieu et des frères, qui est demandé pour le sacerdoce et la vie consacrée, accompagne en effet la valorisation du mariage chrétien: l'un et l'autre, de deux manières différentes et complémentaires, rendent d'une certaine façon visible le mystère de l'alliance entre Dieu et son peuple. - Au Congrès diocésain de Rome sur la famille 6.6.2005


2 - Un monde rempli de tentations a besoin de prêtres entièrement consacrés à leur propre mission. En conséquence, il leur est demandé de façon très particulière de s'ouvrir complètement au service des autres, comme le fit le Christ en accueillant le don du célibat. Les Evêques devraient les assister en faisant en sorte que ce don ne devienne jamais un fardeau, mais reste toujours une source de vie. Une façon d'atteindre cet objectif est de réunir les ministres de la parole et des Sacrements, afin qu'ils reçoivent une formation permanente et participent à des retraites et à des journées de recueillement - A des Evêques d'Afrique en Visite Ad Limina 10.6.2005.


3 - Je vous encourage à effectuer une sélection attentive des candidats, à superviser personnellement vos séminaires et à offrir des programmes réguliers de formation permanente, tout à fait nécessaire pour l'approfondissement de l'identité sacerdotale et religieuse et pour l'enrichissement d'un engagement joyeux au célibat. - Aux Evêques de Papouasie en Visite Ad Limina 25.6.2005

 

 

2006

 

 

6 avril 2006 -  Rencontre avec les jeunes du diocèse de Rome, Place Saint Pierre

     En ce qui me concerne, j'ai grandi dans un monde très différent du monde actuel, mais à la fin, les situations se ressemblent. D'une part, il y avait encore la situation de "chrétienté", dans laquelle il était normal d'aller à l'église et d'accepter la foi comme la révélation de Dieu et chercher à vivre selon la révélation; d'autre part, il y avait le régime nazi, qui affirmait à voix haute:  "Dans la nouvelle Allemagne il n'y aura plus de prêtres, il n'y aura plus de vie consacrée, nous n'avons plus besoin de ces gens; cherchez une autre profession". Mais précisément en entendant ces voix "fortes", dans la confrontation avec la brutalité de ce système au visage inhumain, j'ai compris qu'il y avait, en revanche, un grand besoin de prêtres.  Ce contraste, voir cette culture antihumaine, m'a confirmé dans la conviction que le Seigneur, l'Evangile, la foi nous montraient la voie juste et que nous devions nous engager pour que cette voie survive. Dans cette situation, la vocation au sacerdoce a grandi presque naturellement en moi et sans grands événements de conversion. En outre, deux choses m'ont aidé sur ce chemin:  dès l'enfance, aidé par mes parents et par mon curé, j'ai découvert la beauté de la Liturgie et je l'ai toujours aimée davantage, car je sentais que dans celle-ci apparaît la beauté divine et que le ciel s'ouvre devant nous; le deuxième élément a été la découverte de la beauté et de la connaissance, la connaissance de Dieu, l'Ecriture Sainte, grâce à laquelle il est possible de s'introduire dans cette grande aventure du dialogue avec Dieu qu'est la théologie. Ainsi, cela a été une joie d'entrer dans ce travail millénaire de la théologie, dans cette célébration de la liturgie, dans laquelle Dieu est avec nous et se réjouit avec nous.

     Naturellement les difficultés n'ont pas manqué. Je me demandais si j'avais réellement la capacité de vivre le célibat pendant toute la vie. Etant un homme de formation théorique et non pratique, je savais également qu'il ne suffisait pas d'aimer la théologie pour être un bon prêtre, mais qu'il y a besoin d'être toujours disponible envers les jeunes, les personnes âgées, les malades, les pauvres; la nécessité d'être simple avec les simples. La théologie est belle, mais la simplicité de la parole et de la vie chrétienne est également nécessaire. Et ainsi, je me demandais:  serais-je en mesure de vivre tout cela et de ne pas vivre de manière unilatérale, d'être seulement un théologien etc.? Mais le Seigneur m'a aidé et, surtout, la compagnie de mes amis, de bons prêtres et de maîtres m'a aidée.

 

 

31 août 2006 – Avec les prêtres du diocèse d’Albano

     Il me semble que nous, les prêtres, pouvons également apprendre des époux, précisément de leurs souffrances et de leurs sacrifices. Nous pensons souvent que seul le célibat est un sacrifice. Mais, en connaissant les sacrifices des personnes mariées - pensons à leurs enfants, aux problèmes qui apparaissent, aux peurs, aux souffrances, aux maladies, à la rébellion, et également aux problèmes des premières années, lorsque les nuits sont presque toujours privées de sommeil à cause des pleurs des petits enfants - nous devons apprendre d'eux, de leurs sacrifices, notre propre sacrifice. Et apprendre ensemble qu'il est beau de mûrir dans les sacrifices et ainsi œuvrer au salut des autres.

 

 

 

2007

 

18 mai 2007 - Aux évêques du Mali en visite Ad Limina

     Pour que les prêtres puissent travailler efficacement à l'évangélisation et contribuer à la croissance spirituelle de la communauté chrétienne, leur formation doit être envisagée avec un grand soin. En effet, celle-ci ne se restreint pas à la transmission de notions abstraites. Elle doit préparer les candidats au ministère sacerdotal, en étant effectivement reliée aux réalités de la mission et de la vie presbytérale. La formation humaine est à la base de la formation sacerdotale. Une attention particulière à leur maturité affective leur permettra de donner une réponse libre à la vie dans le célibat et dans la chasteté, don précieux de Dieu, et à en avoir une conscience solidement établie tout au long de leur existence.
 

19 octobre 2007 – Aux Evêques du Congo en Visite Ad Limina

     Portez à vos prêtres les encouragements du Pape. Il vous revient de les soutenir, les appelant à mener, dans une pleine communion avec vous et dans un réel esprit de service du Christ et de la communauté chrétienne, une existence toujours plus digne et plus sainte, fondée sur une vie spirituelle profonde et sur une maturité affective vécue dans le célibat par lequel ils offrent, avec la grâce de l’Esprit et par la libre réponse de leur volonté propre, la totalité de leur amour et de leur sollicitude à Jésus Christ et à l’Église (cf. Pastores dabo vobis, n. 44).

 

 

26 octobre 2007 – Aux Evêques du Gabon en Visite Ad Limina

      Ma pensée affectueuse va aux prêtres, dont je salue la générosité dans le ministère. En développant sans cesse leur vie en intimité avec le Christ, ils auront une conscience plus vive de l’exigence de la fidélité aux engagements pris devant Dieu et devant l’Église, notamment pour l’obéissance et la chasteté dans le célibat. Ainsi, ils vivront toujours davantage leur ministère sacerdotal comme un service des fidèles. Qu’ils se rappellent aussi que, dans le ministère, ils font partie d’un presbytérium autour de l’Évêque. Dans la fraternité sacerdotale, confortés par vous qui êtes pour eux un père et un frère, ils trouveront un soutien spirituel; vous pourrez alors réaliser des projets pastoraux communs, qui donneront un nouvel élan à la mission. J’exhorte chaque prêtre à chercher d’abord le bien de l’Église et non des avantages personnels, en conformant sa vie et sa mission au geste du lavement des pieds (cf. Jn 13, 1-11). Cet amour vécu dans une perspective de service désintéressé fait naître une joie profonde.

 

 

 

 

2012

 

 

2 juin 2012 – Méditation lors de la prière du Milieu du Jour, à Milan

     Le célibat sacerdotal et la virginité consacrée sont un signe lumineux de cette charité pastorale et d’un cœur indivis. Dans l’Hymne de saint Ambroise, nous avons chanté: «Si en toi naît le Fils de Dieu, tu conserves la vie sans faute». «Accueillir le Christ — Christum suscipere» est un motif qui revient souvent dans la prédication du saint évêque de Milan; je cite un passage de son Commentaire sur saint Luc: «Celui qui accueille le Christ au cœur de sa maison est rassasié par les joies les plus grandes» (Expos. Evangelii sec. Lucam, V, 16). Le Seigneur Jésus a été le cœur, l’argument principal de sa réflexion et de sa prédication, et surtout le terme d’un amour vivant et confiant. Sans aucun doute l’amour pour Jésus vaut pour tous les chrétiens, mais il acquiert une signification particulière pour le prêtre célibataire et pour celui qui a répondu à la vocation à la vie consacrée: ce n’est qu’en Christ et toujours en lui que l’on trouve la source et le modèle pour répéter chaque jour le «oui» à la volonté de Dieu. «Par quels liens le Christ est-il retenu?» — se demandait saint Ambroise, qui avec une intensité surprenante prêcha et cultiva la virginité dans l’Eglise, promouvant également la dignité de la femme. A la question citée, il répondait: «Non par des liens de corde, mais par les liens de l’amour et par l’affection de l’âme» (De virginitate, 13, 77). Et précisément dans un célèbre sermon aux vierges, il dit: «Le Christ est tout pour nous: si tu désires guérir tes blessures, il est le médecin; si tu es angoissé par la brûlure de la fièvre, il est la source; si tu es opprimé par la faute, il est la puissance; si tu as peur de la mort, il est la vie; si tu désires le paradis, il est le chemin; si tu fuis les ténèbres, il est la lumière; si tu es à la recherche de nourriture, il est la nourriture» (ibid., 16, 99).

     Chers frères et sœurs consacrés, je vous remercie de votre témoignage et je vous encourage: envisagez l’avenir avec confiance; en comptant sur la fidélité de Dieu, qui ne fera jamais défaut, et sur la puissance de sa grâce, capable de toujours accomplir de nouvelles merveilles, également en nous et avec nous.

 


 

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