Benoît XVI de A à Z

Paix

1 - Tous ensemble, en conjuguant leurs efforts, les communautés chrétiennes, les Responsables des nations, les Diplomates et tous les hommes de bonne volonté, sont appelés à réaliser une société pacifique, pour vaincre la tentation d'affrontements entre des cultures, des ethnies et des mondes différents. Pour cela, chaque peuple doit puiser dans son patrimoine spirituel et culturel les meilleures valeurs dont il est porteur afin d'aller sans peur à la rencontre d'autrui, acceptant de partager ses richesses spirituelles et matérielles au bénéfice de tous. - Au Corps Diplomatique 12.5.2005


2 - Le Seigneur Ressuscité entre dans le lieu où se trouvent les disciples, en traversant les portes closes et il les salue deux fois en disant: que la paix soit avec vous! Quant à nous, nous fermons sans cesse nos portes; nous voulons sans cesse nous mettre à l'abri et ne pas être dérangés par les autres et par Dieu. C'est pourquoi nous pouvons sans cesse supplier le Seigneur, uniquement pour cela, pour qu'il vienne à nous en franchissant nos fermetures, et qu'il nous apporte son salut. «Que la paix soit avec vous»: ce salut du Seigneur est un pont, qu'il jette entre le ciel et la terre. Il descend sur ce pont jusqu'à nous et nous, nous pouvons monter sur ce pont de paix, jusqu'à lui. Sur ce pont, toujours avec Lui, nous devons nous aussi arriver à notre prochain, jusqu'à celui qui a besoin de nous. C'est précisément en nous abaissant avec le Christ, que nous nous élevons jusqu'à Lui et jusqu'à Dieu: Dieu est Amour et la descente, l'abaissement, que l'amour demande, est donc en même temps la véritable ascension. C'est justement ainsi, en nous abaissant, en sortant de nous-mêmes, que nous atteignons la hauteur de Jésus Christ, la véritable hauteur de l'être humain…

… Le Seigneur dit: paix à vous - paix à toi ! Lorsque le Seigneur dit cela, il ne donne pas quelque chose mais il se donne lui-même. En effet, il est lui-même la paix (Ep 2, 14). Dans ce salut du Seigneur, nous pouvons également entrevoir un rappel du grand mystère de la foi, de la sainte Eucharistie, dans laquelle il se donne sans cesse lui-même et, de la sorte, donne la paix véritable…

… Laissez-vous toujours attirer à nouveau dans la Sainte Eucharistie, dans la communion de vie avec le Christ. Considérez comme le centre de chaque journée le fait de pouvoir la célébrer de façon digne. Reconduisez toujours les hommes vers ce mystère. Aidez-les, à partir de celle-ci, à apporter la paix du Christ dans le monde. - Homélie Pentecôte 15.5.2005


3 - Que la Vierge Marie réconforte, Elle, la Reine de la paix, les efforts généreux de ceux qui veulent s'engager dans l'édification de la paix véritable sur les solides piliers de la vérité, de la justice, de la liberté et de l'amour. - 20.5.2005


4 - Nous pouvons avoir aujourd'hui une immense reconnaissance envers le Pape Jean-Paul II qui, fort de son expérience personnelle et culturelle, a toujours souligné dans ses enseignements la place centrale et irremplaçable de l'homme, ainsi que sa dignité fondamentale, source de ses droits inaliénables. Il y a vingt-cinq ans, le Pape déclarait au siège de l'U.N.E.S.C.O. que, «dans le domaine culturel, l'homme est toujours le fait premier: l'homme est le fait primordial et fondamental de la culture» (n. 8). L'un des axes forts de sa réflexion devant cet «aréopage des intelligences et des consciences», comme il appelait alors ses interlocuteurs, ne fut-il pas de rappeler chacun de ses membres à sa responsabilité : «Construisez la paix en commençant par le fondement : le respect de tous les droits de l'homme, ceux qui sont liés à sa dimension matérielle et économique comme ceux qui sont liés à la dimension spirituelle et intérieure de son existence en ce monde» (n.22) ? - Lettrepour le 25ème anniversaire de la Visite de Jean Paul II à l'UNESCO 24.5.2005


5 - Dans le monde où se développent encore de nombreux conflits, il importe que le dialogue entre les cultures ne soit pas seulement le fait des dirigeants des nations, mais qu'il soit mis en œuvre par tous, dans les familles, dans les lieux d'éducation, dans le monde du travail et dans les relations sociales, afin de construire une véritable culture de paix.- Au nouvel Ambassadeur de Suisse 16.6.2005


6 - Comment ne pas se sentir aujourd'hui appelés à travailler sans relâche à la paix et à la réconciliation, afin de préparer un avenir serein pour les générations présentes et futures ! Cela suppose tout d'abord de s'interroger en conscience sur les causes profondes de cette tragédie, afin d'enraciner dans les mémoires et dans les cœurs le devoir impérieux d'apprendre à vivre en frères et de refuser la barbarie sous toutes ses formes. Cela requiert aussi que soient assurées les conditions de sécurité qui permettent un fonctionnement harmonieux des institutions démocratiques. Il importe également de garantir les droits fondamentaux de tous les citoyens et de les faire accéder à une justice équitable, rendue dans des délais convenables, qui serve la vérité et qui bannisse la peur, la vengeance, l'impunité et les inégalités. Il faut espérer que les efforts en cours pour mettre en œuvre une justice véritablement réconciliatrice serviront à la consolidation de l'unité nationale et détermineront les choix politiques, économiques et sociaux, qui favoriseront un développement durable du pays, une dignité recouvrée pour tous ses habitants, et un surcroît de stabilité pour la région des Grands Lacs. - Au nouvel Ambassadeur du Rwanda 16.6.2005


7 - Je sais que le peuple de votre pays est profondément conscient du devoir de promouvoir la paix et la solidarité dans notre monde. L'an dernier, votre Premier ministre, accompagné d'un groupe de vétérans, a visité le site historique du Mont-Cassin pour rendre hommage aux innombrables jeunes hommes qui ont sacrifié courageusement leur vie pour défendre les valeurs universelles fondamentales qui étaient menacées par de fausses idéologies nationalistes. Aujourd'hui encore, cette disponibilité à protéger et à promouvoir les valeurs de la justice et de la paix, qui transcendent les frontières culturelles ou nationales, représentent un trait caractéristique et louable de votre peuple….. A son niveau le plus significatif, cette générosité suscite une reconnaissance de la nature essentielle de la vie humaine comme un don et de notre monde en tant que famille des nations. - au nouvel Ambassadeur de Nouvelle Zélande 16.6.2005


8 - C'est seulement par un dialogue confiant que les tensions et les conflits peuvent être désamorcés, au profit du bien-être de tous. Pour répondre durablement aux aspirations des peuples à la paix véritable, don qui nous vient de Dieu, nous avons aussi le devoir de nous engager à la construire sur les fondements solides que sont la vérité, la justice et la solidarité.
Parmi les conséquences des violences que connaît votre région, on assiste malheureusement au développement du drame des populations déplacées, qui crée des situations d'urgence humanitaire. Votre pays a généreusement répondu à cette détresse, en donnant notamment l'hospitalité à un nombre important de réfugiés, souvent au prix de grands sacrifices. C'est avant tout le drame d'hommes et de femmes dont il faut soulager les souffrances et à qui il faut rendre l'espoir. Mais ce sont les causes de ces drames qu'il faut éradiquer, car c'est la dignité humaine d'êtres que Dieu a créés qui est gravement atteinte. Je souhaite que les Gouvernants des nations n'oublient pas les réfugiés qui, dans plusieurs pays d'Afrique, attendent avec impatience qu'une attention soit portée à leur sort et que la communauté internationale s'engage avec une ferme détermination en faveur de la paix et de la justice.
L'établissement de la paix commence à l'intérieur de chaque pays, par la recherche de relations d'amitié et de collaboration entre les différentes communautés ethniques, culturelles, religieuses. La foi authentique ne peut engendrer la violence, elle favorise au contraire la paix et l'amour. Malgré les difficultés, l'Église catholique s'est engagée à poursuivre ses efforts pour encourager la compréhension et le respect entre les croyants des différentes traditions religieuses. Je me réjouis donc de savoir qu'en Guinée chrétiens et musulmans travaillent ensemble au bien commun de la société. En développant des relations de confiance, dans le respect des droits légitimes de chaque communauté, les croyants, en union avec tous les hommes de bonne volonté, contribuent à édifier une société libérée de toute forme de dégradation morale et sociale, afin que chacun puisse vivre dans la dignité et la solidarité. - Au nouvel Ambassadeur de Guinée 16.6.2005


9 - Les relations diplomatiques de l'Eglise constituent une partie de sa mission de service à la Communauté internationale. Son engagement à l'égard de la société civile est enraciné dans la conviction selon laquelle la tâche d'édifier un monde plus juste doit reconnaître et tenir compte de la vocation surnaturelle de l'homme. Le Saint-Siège s'efforce donc de promouvoir une compréhen-sion de la personne humaine qui "reçoit de Dieu sa dignité essentielle et, avec elle, la capacité de transcender toute organisation de la société dans le sens de la vérité et du bien" (Lettre encyclique Centesimus annus, n. 38). C'est sur cette base que l'Eglise applique les valeurs universelles qui sauvegardent la dignité de chaque personne et servent le bien commun représenté par une vaste gamme de cultures et de nations qui constituent notre monde. ..
…Si la dimension spirituelle des personnes est réprimée ou même niée, c'est l'âme de la nation qui est anéantie. Au cours de la tragique époque d'intimidation dans l'histoire de l'Europe de l'Est, alors que prévalait la suprématie de la force, les communautés de foi monothéiste présentes depuis des siècles dans votre pays ont conservé l'espérance de la justice et de la liberté, et d'un avenir dans lequel la suprématie de la vérité l'emporterait. Aujourd'hui, elles proposent à nouveau cela.

…Tandis que l'Azerbaïdjan continue de s'engager dans la tâche difficile de forger son identité nationale, c'est vers les communautés de foi que les autorités politiques et civiles peuvent se tourner pour un engagement déterminé en vue de la formation d'un ordre social en accord avec le bien commun. Un tel engagement exige que la liberté religieuse, qui protège le caractère distinctif de chaque communauté de foi, soit reconnue comme un droit civil fondamental, et soit protégée par un cadre solide de principes juridiques qui respectent les droits et les devoirs propres aux communautés religieuses (cf. Concile oecuménique Vatican II, Déclaration sur la liberté religieuse Dignitatis Humanae, n. 2). Un tel soutien concret de la liberté religieuse par les responsables politiques devient un instrument efficace pour l'authentique progrès social et la paix….
... Ce n'est qu'en respectant la dignité inviolable de la personne humaine et en promouvant les libertés individuelles qui en découlent que l'on peut édifier une société civile qui contribue au bien-être de tous ses citoyens. - au premier Ambassadeur d'Azerbaïdjan près le Saint-Siège 16.6.2005


10 - L'annonce de l'Evangile, que je suis appelé à apporter à Rome et à l'Italie en communion avec les Evêques italiens, est non seulement au service de la croissance du Peuple italien dans la foi et dans la vie chrétienne, mais également de son progrès sur les voies de la concorde et de la paix…..- Au Président de la République d'Italie 24.6.2005


11 - Ce soir, vous avez voulu placer au centre de l'attention un aspect particulier du ministère du Successeur de Pierre, celui d'être un "messager de paix". Il s'agit d'un devoir spécifique qui est lié à la consigne de Jésus à ses Apôtres au Cénacle: "Je vous laisse ma paix; c'est ma paix que je vous donne; je ne vous la donne pas comme le monde la donne" (Jn 14, 27). L'engagement de l'Eglise en faveur de la paix est avant tout de nature spirituelle. Il consiste à indiquer la présence de Jésus, le Ressuscité, Prince de la paix, et à éduquer à la foi, aux sources desquelles jaillissent des énergies fécondes de paix et de réconciliation. Nous devons rendre grâce à Dieu pour les pensées et les oeuvres de paix que les Communautés chrétiennes, les Instituts religieux et les Associations de bénévolat développent avec tant de vitalité dans chaque partie du monde. Comment ne pas profiter de votre présence pour rendre hommage aux "artisans de paix" silencieux qui, à travers leur témoignage et leur sacrifice, se prodiguent pour promouvoir le dialogue entre les hommes, pour dépasser toute forme de conflit et de division, pour faire de notre terre une patrie de paix et de fraternité pour tous les hommes? "Heureux les artisans de paix car ils seront appelés fils de Dieu" (Mt 5, 9). Combien cette béatitude est actuelle et nécessaire! Chers amis, continuez, chacun dans votre domaine et selon vos possibilités, à offrir votre collaboration pour la sauvegarde de la dignité de chaque homme, pour la défense de la vie humaine et au service d'une action décisive de paix authentique dans chaque milieu social. J'adresse cette invitation spécialement à vous, chers jeunes, que je vois nombreux. Merci pour votre engagement. Mon bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II, dont commence précisément en ce moment le procès de béatification, aimait répéter que vous, les jeunes, êtes l'espérance et l'avenir de l'Eglise et de l'humanité. Que croisse donc toujours plus dans le coeur de chacun la volonté de donner vie à un monde de paix véritable et stable. - à la Famille de Dom Orione 28.6.2005


12 - Vous avez vous-mêmes fait en sorte que la sagesse de l'Evangile et le riche héritage de la doctrine sociale de l'Eglise aient une influence sur la pensée et les jugements pratiques des fidèles, que ce soit dans leur vie quotidienne ou dans leurs efforts pour agir en tant que membres honnêtes de la communauté. Dans l'exercice de votre ministère épiscopal d'enseignement et de gouvernement, je vous encourage à continuer à offrir une direction sûre et unie, enracinée dans une foi inébranlable en Jésus Christ et, dans l'obéissance à la "Parole de la vérité, l'Evangile de votre salut" (Ep 1, 13). Dans votre prédication et dans votre enseignement les fidèles devraient pouvoir entendre la voix du Seigneur lui-même, une voix qui fait autorité à propos de ce qui est juste et vrai, de la paix et de la justice, de l'amour et de la réconciliation, une voix qui peut les réconforter dans les difficultés et leur indiquer la voie de l'espérance. - Aux Evêques du Zimbabwe en Visite Ad Limina 2.7.2005


13 - J'encourage …chacun, sans exception, à continuer de parcourir avec courage le chemin tracé et à réaliser des pas supplémentaires qui permettent de renforcer la confiance réciproque, promouvoir la réconciliation et consolider les négociations vers une paix juste et durable. - Après l'Angelus 31.7.2005


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