Benoît XVI de A à Z

Idéologies (nazisme, communisme athée...)

1 - «Je suis le bon pasteur... et je donne ma vie pour mes brebis» (Jn 10, 14 ss.). Ce n'est pas le pouvoir qui rachète, mais l'amour ! C'est là le signe de Dieu: Il est lui-même amour. Combien de fois désirerions-nous que Dieu se montre plus fort ! Qu'il frappe durement, qu'il terrasse le mal et qu'il crée un monde meilleur! Toutes les idéologies du pouvoir se justifient ainsi, justifient la destruction de ce qui s'oppose au progrès et à la libération de l'humanité. Nous souffrons pour la patience de Dieu. Et nous avons néanmoins tous besoin de sa patience. Le Dieu qui est devenu agneau nous dit que le monde est sauvé par le Crucifié et non par ceux qui ont crucifié. Le monde est racheté par la patience de Dieu et détruit par l'impatience des hommes. - Homélie Intronisation 24.4.2005


2 - Pour ma part, je viens d'un pays où la paix et la fraternité sont chères au cœur de tous les habitants, notamment pour ceux qui, comme moi, ont connu la guerre et la séparation entre frères appartenant à une même nation, en raison d'idéologies dévastatrices et inhumaines qui, sous couvert de rêves et d'illusion, faisaient peser sur les hommes le joug de l'oppression. - Au Corps Diplomatique 12.5.2005


3 - En effet, c'est dans la coexistence au sein du foyer domestique que la famille réalise sa vocation de vie humaine et chrétienne, partageant les joies et les attentes dans un climat de compréhension et d'aide réciproque. C'est pourquoi l'être humain qui naît, qui grandit et qui se forme dans la famille, est capable d'entreprendre sans incertitudes le chemin du bien, sans se laisser désorienter par les modes et les idéologies qui aliènent la personne humaine. - Lettre aux Evêques d'Espagne 19.5.2005


4 - «Karol, un homme devenu pape», tel est le titre du film tiré d'un livre de Gian Franco Svidercoschi. La première partie met en évidence ce qui a eu lieu en Pologne sous l'occupation nazie, avec des références, provoquant parfois une très forte émotion, à la répression du peuple polonais et au génocide des juifs. Il s'agit de crimes atroces qui montrent tout le mal que renfermait l'idéologie nazie. Secoué par tant de douleur et tant de violence, le jeune Karol décida de donner un tournant à sa vie, en répondant à l'appel divin au sacerdoce. Le film montre des scènes et des épisodes dont le réalisme suscite chez le spectateur un frisson d'horreur instinctif et le poussent à réfléchir sur les abîmes de cruauté qui peuvent se cacher dans l'âme de l'homme. Dans le même temps, le fait de d'évoquer à nouveau de telles aberrations ne peut manquer de raviver en toute personne ayant des sentiments justes l'engagement à faire tout ce qui est en son pouvoir afin que ne se répètent jamais plus des épisodes de barbarie si inhumaine.

La projection d'aujourd'hui a lieu à quelques jours du 60e anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale. Le 8 mai 1945, se concluait cette tragédie inhumaine, qui avait semé la destruction et la mort en Europe et dans le monde, dans une mesure jamais vue auparavant. Il y a dix ans, Jean-Paul II écrivit que le deuxième conflit mondial apparaît toujours plus clairement comme «un suicide de l'humanité». Chaque fois qu'une idéologie totalisante écrase l'homme, c'est l'humanité tout entière qui se trouve sérieusement menacée. Au fil des temps, les souvenirs ne doivent pas s'estomper; ils doivent plutôt devenir une leçon sévère pour notre génération et pour les générations futures. Nous avons le devoir de rappeler, en particulier aux jeunes, jusqu'à quelles formes de violence inouïe peuvent arriver le mépris de l'homme et la violation de ses droits.

Comment ne pas lire à la lumière d'un providentiel dessein divin le fait que sur la chaire de Pierre, ait succédé à un pontife polonais un citoyen de cette terre, l'Allemagne, où le régime nazi a pu s'affirmer avec une grande virulence, s'attaquant ensuite aux nations voisines, parmi lesquelles en particulier la Pologne? Dans leur jeunesse, ces deux papes — bien que sur des fronts adverses et dans des situations différentes — ont dû affronter la barbarie de la seconde guerre mondiale et de la violence insensée d'hommes contre d'autres hommes, de peuples contre d'autres peuples. La lettre de réconciliation que, lors des derniers jours du Concile Vatican II, les évêques polonais remirent ici, à Rome, aux évêques allemands, contenait ces célèbres paroles qui continuent, aujourd'hui encore, à retentir dans notre âme: «Nous pardonnons et demandons pardon». Dans l'homélie de dimanche dernier, je rappelais aux nouveaux prêtres que «rien ne peut s'améliorer dans le monde si le mal n'est pas surmonté. Et le mal ne peut être surmonté qu'avec le pardon». Que la condamnation commune et sincère du nazisme comme du communisme athée, soit pour tous un engagement à construire la réconciliation et la paix sur le pardon. «Pardonner — rappelait encore le bien-aimé Jean-Paul II — ne signifie pas oublier» et il ajoutait que «si la mémoire est la loi de l'histoire, le pardon est la puissance de Dieu, la puissance du Christ qui agit dans la vie des hommes» (Insegnamenti de Jean-Paul II, XVII/2 [1994], p. 250). La paix est avant tout un don de Dieu, qui fait germer dans le cœur des hommes qui l'accueillent des sentiments d'amour et de solidarité. - 20.5.2005


5 - Les relations diplomatiques de l'Eglise constituent une partie de sa mission de service à la Communauté internationale. Son engagement à l'égard de la société civile est enraciné dans la conviction selon laquelle la tâche d'édifier un monde plus juste doit reconnaître et tenir compte de la vocation surnaturelle de l'homme. Le Saint-Siège s'efforce donc de promouvoir une compréhen-sion de la personne humaine qui "reçoit de Dieu sa dignité essentielle et, avec elle, la capacité de transcender toute organisation de la société dans le sens de la vérité et du bien" (Lettre encyclique Centesimus annus, n. 38). C'est sur cette base que l'Eglise applique les valeurs universelles qui sauvegardent la dignité de chaque personne et servent le bien commun représenté par une vaste gamme de cultures et de nations qui constituent notre monde. ..
Si la dimension spirituelle des personnes est réprimée ou même niée, c'est l'âme de la nation qui est anéantie. Au cours de la tragique époque d'intimidation dans l'histoire de l'Europe de l'Est, alors que prévalait la suprématie de la force, les communautés de foi monothéiste présentes depuis des siècles dans votre pays ont conservé l'espérance de la justice et de la liberté, et d'un avenir dans lequel la suprématie de la vérité l'emporterait. Aujourd'hui, elles proposent à nouveau cela.

…Ce n'est qu'en respectant la dignité inviolable de la personne humaine et en promouvant les libertés individuelles qui en découlent que l'on peut édifier une société civile qui contribue au bien-être de tous ses citoyens. - au premier Ambassadeur d'Azerbaïdjan près le Saint-Siège 16.6.2005


6 - Je sais que le peuple de votre pays est profondément conscient du devoir de promouvoir la paix et la solidarité dans notre monde. L'an dernier, votre Premier ministre, accompagné d'un groupe de vétérans, a visité le site historique du Mont-Cassin pour rendre hommage aux innombrables jeunes hommes qui ont sacrifié courageusement leur vie pour défendre les valeurs universelles fondamentales qui étaient menacées par de fausses idéologies nationalistes. Aujourd'hui encore, cette disponibilité à protéger et à promouvoir les valeurs de la justice et de la paix, qui transcendent les frontières culturelles ou nationales, représentent un trait caractéristique et louable de votre peuple….. A son niveau le plus significatif, cette générosité suscite une reconnaissance de la nature essentielle de la vie humaine comme un don et de notre monde en tant que famille des nations. - au nouvel Ambassadeur de Nouvelle Zélande 16.6.2005


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