Benoît XVI de A à Z

Humilité

2005



21 novembre 2005 - Message aux jeunes de Hollande
Jésus vous attend pour pardonner vos péchés et vous réconcilier avec son amour à travers le ministère du prêtre, en particulier dans le Sacrement de la Réconciliation. En confessant avec humilité et vérité vos péchés, vous recevrez le pardon de Dieu lui-même à travers les paroles de son ministre. Quelle grande opportunité nous a donnée le Seigneur à travers ce Sacrement pour nous renouveler intérieurement et progresser dans notre vie chrétienne! Je vous recommande d'en faire constamment bon usage.



24 décembre 2005 - Homélie de la Messe de la Nuit de Noel
Dieu est si puissant qu'il peut se faire faible et venir à notre rencontre comme un enfant sans défense, afin que nous puissions l'aimer. Dieu est bon au point de renoncer à sa splendeur divine et descendre dans l'étable, afin que nous puissions le trouver et pour que, ainsi, sa bonté nous touche aussi, qu'elle se communique à nous et continue à agir par notre intermédiaire. C'est cela Noël: «Tu es mon fils; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré». Dieu est devenu l'un de nous, afin que nous puissions être avec Lui, devenir semblables à Lui. Il a choisi comme signe l'Enfant dans la crèche: Il est ainsi. De cette façon nous apprenons à le connaître. Et sur chaque enfant resplendit quelque chose du rayon de cet aujourd'hui, de la proximité de Dieu que nous devons aimer et à laquelle nous devons nous soumettre - sur chaque enfant, même sur celui qui n'est pas encore né….

Lumière signifie surtout connaissance, vérité en opposition à l'obscurité du mensonge et de l'ignorance. Ainsi, la lumière nous fait vivre, nous indique la route. Mais ensuite, la lumière, parce qu'elle donne de la chaleur, signifie aussi amour. Là où il y a de l'amour, apparaît une lumière dans le monde; là où il y a de la haine le monde est dans l'obscurité. Oui, dans l'étable de Bethléem est apparue la grande lumière que le monde attend. Dans cet Enfant couché dans l'étable, Dieu montre sa gloire - la gloire de l'amour, qui se fait don lui-même et qui se prive de toute grandeur pour nous conduire sur le chemin de l'amour. La lumière de Bethléem ne s'est plus jamais éteinte. Tout au long des siècles, elle a touché des hommes et des femmes, «elle les a enveloppés de lumière». Là où a surgi la foi en cet Enfant, là aussi a jailli la charité - la bonté envers les autres, l'attention empressée pour ceux qui sont faibles et pour ceux qui souffrent, la grâce du pardon. À partir de Bethléem, un sillage de lumière, d'amour, de vérité, envahit les siècles. … Dans cet Enfant, Dieu oppose sa bonté à la violence de ce monde et il nous appelle à suivre l'Enfant



2006



1er mars 2006 - Homélie Messe des Cendres
Le Carême nous rappelle donc que l'existence chrétienne est une lutte sans relâche, au cours de laquelle sont utilisées les "armes" de la prière, du jeûne et de la pénitence. Lutter contre le mal, contre toute forme d'égoïsme et de haine, et mourir à soi-même pour vivre en Dieu représente l'itinéraire ascétique que tout disciple de Jésus est appelé à parcourir avec humilité et patience, avec générosité et persévérance. L'obéissance docile au Maître divin fait des chrétiens des témoins et des apôtres de paix. Nous pourrions dire que cette attitude intérieure nous aide à mieux mettre en évidence également quelle doit être la réponse chrétienne à la violence qui menace la paix dans le monde. Certainement pas la vengeance, ni la haine, ni même la fuite vers un faux spiritualisme. La réponse de la personne qui suit le Christ est plutôt celle qui consiste à parcourir la voie choisie par Celui qui, devant les maux de son temps et de tous les temps, a embrassé de façon décidée la Croix, en suivant le chemin plus long mais efficace de l'amour. Sur ses traces et unis à Lui, nous devons tous nous engager en vue de lutter contre le mal par le bien, contre le mensonge par la vérité, contre la haine par l'amour. Dans l'Encyclique Deus caritas est, j'ai voulu présenter cet amour comme le secret de notre conversion personnelle et ecclésiale.

L'amour, comme le souligne Jésus …dans l'Evangile, doit …se traduire par des gestes concrets envers le prochain, en particulier envers les pauvres et les personnes dans le besoin, en subordonnant toujours la valeur des "bonnes actions" à la sincérité du rapport avec "le Père qui est dans les cieux", qui "voit dans le secret" et "récompensera" ceux qui font le bien de façon humble et désintéressée (cf. Mt 6, 1.4.6.18).



2 mars 2006 - Avec les prêtres du Diocèse de Rome
Comment pouvons-nous vivre la vie comme un don ? …Nous voulons renouveler l'option pour la vie qui est, comme je l'ai dit, une option non pour se posséder soi-même, mais pour se donner soi-même. Il me semble que nous ne pouvons le faire que grâce à un dialogue permanent avec le Seigneur et à un dialogue entre nous. Avec la "correctio fraterna" aussi, il est nécessaire de mûrir toujours plus face à une capacité de vivre le don de soi-même toujours insuffisante. Mais il me semble que, ici aussi, nous devons unir les deux choses. D'une part, nous devons accepter nos insuffisances avec humilité, accepter ce "Moi" qui n'est jamais parfait, mais qui tend toujours vers le Seigneur pour arriver à la communion avec le Seigneur et avec tous.

Cette humilité d'accepter également ses propres limites est très importante. Ce n'est qu'ainsi, d'autre part, que nous pouvons croître, mûrir et prier le Seigneur pour qu'il nous aide à ne pas nous fatiguer sur le chemin, tout en acceptant avec humilité que nous ne serons jamais parfaits, en acceptant aussi l'imperfection, surtout de l'autre. En acceptant la sienne, on peut accepter plus facilement celle de l'autre, en nous laissant former et réformer, toujours à nouveau, par le Seigneur



6 avril 2006 - Rencontre avec les jeunes du diocèse de Rome, Place Saint Pierre
Je pense qu'il est important d'être attentifs aux gestes du Seigneur sur notre chemin. Il nous parle à travers des événements, à travers des personnes, à travers des rencontres: il faut être attentifs à tout cela. Ensuite, entrer réellement dans une relation d'amitié avec Jésus, dans une relation personnelle avec Lui et ne pas savoir seulement par les autres ou par les livres qui est Jésus, mais vivre une relation toujours plus approfondie d'amitié personnelle avec Jésus, dans laquelle nous pouvons commencer à comprendre ce qu'Il nous demande. Et ensuite, l'attention à ce que je suis, à mes capacités: d'une part du courage et de l'autre de l'humilité, de la confiance et l'ouverture, également avec l'aide des amis, de l'autorité de l'Eglise et aussi des prêtres, des familles: qu'est-ce que le Seigneur veut de moi? Bien sûr, cela reste toujours une grande aventure, mais la vie ne peut réussir que si nous avons le courge de l'aventure, la confiance dans le fait que le Seigneur ne me laissera jamais seul, que le Seigneur m'accompagnera, m'aidera.



13 avril 2006 - Homélie de la Messe In Cena Domini
"Vous aussi, vous êtes purs, mais pas tous", nous dit le Seigneur (Jn 13, 10). Dans cette phrase se révèle le grand don de la purification qu'Il nous fait, parce qu'il a le désir d'être à table avec nous, de devenir notre nourriture. "Mais pas tous" - il existe l'obscur mystère du refus, qui apparaît avec l'épisode de Judas et, précisément le Jeudi Saint, le jour où Jésus fait don de lui-même, doit nous faire réfléchir. L'amour du Seigneur ne connaît pas de limites, mais l'homme peut y mettre une limite.

"Vous êtes purs, mais pas tous": qu'est-ce qui rend l'homme impur? C'est le refus de l'amour, ne pas vouloir être aimé, ne pas aimer. C'est l'orgueil qui croit n'avoir besoin d'aucune purification, qui se ferme à la bonté salvatrice de Dieu. C'est l'orgueil qui ne veut pas confesser et reconnaître que nous avons besoin de purification. En Judas nous voyons la nature de ce refus encore plus clairement. Il évalue Jésus selon les catégories du pouvoir et du succès: pour lui, seuls le pouvoir et le succès sont une réalité, l'amour ne compte pas. Et il est avide: l'argent est plus important que la communion avec Jésus, plus important que Dieu et que son amour. Ainsi, il devient aussi un menteur, qui joue un double jeu et se détache de la vérité; une personne qui vit dans le mensonge et perd ainsi le sens de la vérité suprême, de Dieu. De cette façon, il s'endurcit, il devient incapable de conversion, du retour confiant du fils prodigue, et il jette la vie détruite.

"Vous êtes purs, mais pas tous". Le Seigneur nous met aujourd'hui en garde contre cette autosuffisance qui pose une limite à son amour illimité. Il nous invite à imiter son humilité, à nous remettre à celle-ci, à nous laisser "contaminer" par celle-ci. Il nous invite - pour autant que nous puissions nous sentir égarés - à revenir à la maison et à permettre à sa bonté purificatrice de nous réconforter et de nous faire entrer dans la communion du banquet avec Lui, avec Dieu lui-même…

"C'est un exemple que je vous ai donné" (Jn 13, 15); "Vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres" (Jn 13, 14). En quoi consiste le fait de "nous laver les pieds les uns les autres"? Qu'est-ce que cela signifie concrètement? Voilà, toute œuvre de bonté pour l'autre - en particulier pour ceux qui souffrent et pour ceux qui sont peu estimés - est un service de lavement des pieds. Le Seigneur nous appelle à cela: descendre, apprendre l'humilité et le courage de la bonté et également la disponibilité à accepter le refus, mais toutefois se fier à la bonté et persévérer en elle. Mais il existe une dimension encore plus profonde. Le Seigneur ôte notre impureté avec la force purificatrice de sa bonté. Nous laver les pieds les uns les autres signifie surtout nous pardonner inlassablement les uns les autres, recommencer toujours à nouveau ensemble, même si cela peut paraître inutile. Cela signifie nous purifier les uns les autres en nous supportant mutuellement et en acceptant d'être supportés par les autres; nous purifier les uns les autres en nous donnant mutuellement la force sanctifiante de la Parole de Dieu et en nous introduisant dans le Sacrement de l'amour divin.



31 août 2006 - Avec les prêtres du diocèse d'Albano
Un curé qui se trouve seul voit encore davantage les nombreuses choses qu'il y aurait à faire … il ne peut faire qu'une chose, « tamponner » … apporter une sorte d'« aide d'urgence », conscient que l'on devrait faire beaucoup plus. Je dirais alors que notre première nécessité à tous est de reconnaître avec humilité nos limites, de reconnaître que nous devons laisser faire la plupart des choses au Seigneur. …Dans la parabole du serviteur fidèle (Mt 24, 42-51) ; ce serviteur - dit le Seigneur - donne la nourriture aux autres en temps voulu. Il ne fait pas tout ensemble, mais c'est un serviteur sage et prudent, qui sait distribuer dans les différents moments ce qu'il doit accomplir dans cette situation. Il le fait avec humilité, et il est également sûr de la confiance de son maître. Ainsi, nous devons faire tout notre possible pour chercher à être sage et prudent, et également avoir confiance dans la bonté de notre « Maître », du Seigneur, car à la fin il doit lui-même guider son Eglise. Quant à nous, nous nous insérons avec notre petit don et faisons notre possible, surtout les choses qui sont toujours nécessaires: les sacrements, l'annonce de la Parole, les signes de notre charité et de notre amour.



6 octobre 2006 -Homélie Messe Commission Théologique Internationale
Job avait crié vers Dieu, il avait également combattu avec Dieu face aux évidentes injustices avec lesquelles il le traitait. A présent, il est confronté à la grandeur de Dieu. Et il comprend que, face à la véritable grandeur de Dieu, toutes nos paroles ne sont que pauvreté et elles sont même très loin d'arriver à la grandeur de son être et il dit ceci : "J'ai parlé deux fois, je n'ajouterai rien" (Jb 40, 5). Silence devant la grandeur de Dieu, parce que nos paroles deviennent trop petites. Cela me fait penser aux dernières semaines de la vie de saint Thomas. Au cours de ces dernières semaines, il n'a plus écrit, il n'a plus parlé. Ses amis lui demandent: Maître, pourquoi ne parles-tu plus, pourquoi n'écris-tu pas ? Et il dit : Devant ce que j'ai vu, à présent, toutes mes paroles me semblent comme paille. Le grand spécialiste de saint Thomas, le Père Jean-Pierre Torrel, nous dit de ne pas mal interpréter ces paroles. La paille, ce n'est pas rien. La paille porte le blé et cela est la grande valeur de la paille. Elle porte le blé. Et la paille des paroles aussi demeure valable comme porteuse de blé. Mais cela est aussi pour nous, dirais-je, une relativisation de notre travail et, en même temps, une valorisation de celui-ci. C'est aussi une indication, afin que notre manière de travailler, notre paille, porte réellement le blé de la Parole de Dieu.



19 octobre 2006 - Discours au Congrès de l'Eglise en Italie, à Verona
Jésus nous a dit que tout ce que nous ferions aux plus petits de ses frères, c'est à Lui que nous le ferions (cf. Mt 25, 40). L'authenticité de notre adhésion au Christ se vérifie donc en particulier dans l'amour et dans la sollicitude concrète pour les plus faibles et les plus pauvres, pour qui se trouve en plus grand danger et dans des difficultés majeures. …. Il est …plus que jamais important que tous ces témoignages de charité (dans la vie des saints) conservent toujours haut et clair leur profil spécifique, se nourrissant d'humilité et de confiance dans le Seigneur, en gardant leur liberté vis-à-vis de suggestions idéologiques et de sympathies de parti, et surtout en mesurant leur propre regard sur le regard du Christ : l'action pratique est donc importante mais notre participation personnelle aux besoins et aux souffrances de notre prochain compte encore davantage. Ainsi, … la charité de l'Eglise rend visible l'amour de Dieu dans le monde et rend ainsi convaincante notre foi dans le Dieu incarné, crucifié et ressuscité.



7 novembre 2006 - Homélie de la Messe avec les Evêques de Suisse- Chapelle Redemptoris Mater, au Vatican
Dieu n'échoue pas. Ou, plus exactement: initialement, Dieu échoue toujours, il laisse exister la liberté de l'homme et celle-ci dit toujours "non". Mais l'imagination de Dieu, la force créatrice de son amour est plus grande que le "non" humain. A travers tout "non" humain, est donnée une nouvelle dimension de son amour, et Il trouve une voie nouvelle, plus grande, pour réaliser son oui à l'homme, à son histoire et à la création. Dans le grand hymne au Christ de la Lettre aux Philippiens …, nous entendons avant tout une allusion à l'histoire d'Adam, qui n'était pas satisfait de l'amitié avec Dieu ; c'était trop peu pour lui, car lui-même voulait être un dieu. Il considéra l'amitié comme une dépendance et se crut un dieu, comme s'il pouvait exister uniquement par lui-même. C'est pourquoi il dit "non" pour devenir lui-même un dieu, et, précisément de cette façon, se jeta lui-même de toute sa hauteur. Dieu "échoue" en Adam - et il en est ainsi apparemment au cours de toute l'histoire. Mais Dieu n'échoue pas, car à présent il devient lui-même homme et recommence ainsi une nouvelle humanité; il enracine la condition de Dieu dans la condition d'homme et descend dans les abîmes les plus profonds de la condition d'homme; il s'abaisse jusqu'à la Croix. Il vainc l'orgueil par l'humilité et par l'obéissance de la Croix.



2007



1er janvier 2007 - Homélie de la Messe
La paix est véritablement le don et la tâche de Noël: le don, qu'il faut accueillir avec une humble docilité et invoquer avec confiance dans la prière; la tâche, qui fait de toute personne de bonne volonté un "chemin de paix".



3 janvier 2007 - Audience Générale
Celui qui s'arrête pour méditer devant le Fils de Dieu qui est couché, sans défense, dans la crèche ne peut être que surpris par cet événement humainement incroyable ; il ne peut pas ne pas partager l'émerveillement et l'humble abandon de la Vierge Marie, que Dieu a choisie comme Mère du Rédempteur précisément en raison de son humilité.



24 janvier 2007 - Audience Générale
On peut tout obtenir en priant, lorsque l'on sait obéir avec confiance et humilité au commandement divin de l'amour et adhérer à l'aspiration du Christ pour l'unité de tous ses disciples.



11 mars 2007 - Après l'Angelus, aux polonais
L'examen de conscience est nécessaire pour connaître l'état d'âme, l'humilité pour reconnaître la faute, la foi dans la miséricorde pour demander pardon à Dieu et aux frères et l'amour pour adhérer de nouveau à la vérité, au bien et au beau.



25 mars 2007 - Angelus
L'Annonciation, racontée au début de l'Evangile de saint Luc, est un événement humble, caché - personne ne l'a vu, personne ne l'a connu, sauf Marie - mais en même temps décisif pour l'histoire de l'humanité. Lorsque la Vierge prononça son « oui » à l'annonce de l'Ange, Jésus fut conçu et avec Lui commença la nouvelle ère de l'histoire, qui serait ensuite scellée par la Pâque comme « Alliance nouvelle et éternelle ».



22 avril 207 - Homélie Messe à Pavie
A l'humilité de l'incarnation de Dieu doit correspondre l'humilité de notre foi, qui abandonne l'orgueil pédant et qui s'incline en entrant dans la communauté du corps du Christ; qui vit avec l'Eglise et seulement ainsi entre dans la communion concrète, et même corporelle, avec le Dieu vivant.



11 mai 2007 - Homélie Messe Canonisation de Frère Antonio de Sant'Anna Galvão, au Brésil.
Pendant la Messe, lorsque nous contemplons le Seigneur, élevé par le prêtre, après la consécration du pain et du vin, ou bien lorsque nous l'adorons avec dévotion exposé dans l'Ostensoir, nous renouvelons notre foi avec une profonde humilité, dans une attitude constante d'adoration. Tout le bien spirituel de l'Eglise est contenu dans la Sainte Eucharistie, c'est-à-dire le Christ lui-même notre Pâques, le Pain vivant qui est descendu du Ciel, vivifié par l'Esprit Saint, et vivifiant, car il donne la Vie aux hommes. Cette mystérieuse et ineffable manifestation de l'amour de Dieu pour l'humanité occupe une place privilégiée dans le cœur des chrétiens. Ils doivent pouvoir connaître la foi de l'Eglise, à travers ses ministres ordonnés, grâce au caractère exemplaire avec lequel ils accomplissent les rites prescrits, qui indiquent toujours dans la liturgie eucharistique le centre de toute l'œuvre d'évangélisation. Les fidèles doivent, à leur tour, chercher à recevoir et à vénérer le Très Saint Sacrement avec piété et dévotion, en désirant accueillir le Seigneur Jésus avec foi, et en sachant avoir recours, chaque fois que cela sera nécessaire, au Sacrement de la réconciliation pour purifier l'âme de tout péché grave.



2 septembre 2007 - Homélie Messe sanctuaire marial de Lorette, en présence de 500 000 jeunes
Comment Marie a-t-elle vécu sa jeunesse? Pourquoi, en elle, l'impossible est-il devenu possible? Elle nous le révèle elle-même dans le Chant du Magnificat: Dieu "s'est penché sur son humble servante" (Lc 1, 48a). L'humilité de Marie est ce que Dieu apprécie plus que tout autre chose en elle. Notre pensée se tourne naturellement vers la Sainte Maison de Nazareth qui est le sanctuaire de l'humilité: l'humilité de Dieu qui s'est fait chair, qui s'est fait petit, et l'humilité de Marie qui l'a accueilli dans son sein; l'humilité du Créateur et l'humilité de la créature. De cette rencontre d'humilité est né Jésus, Fils de Dieu et Fils de l'homme: "Plus tu es grand, plus il faut t'abaisser pour trouver grâce devant le Seigneur; car grande est la puissance du Seigneur, mais il est honoré par les humbles", nous dit le passage du Siracide (3, 18); et dans l'Evangile, Jésus, après la parabole des invités aux noces, conclut: "Qui s'élève sera abaissé; qui s'abaisse sera élevé" (Lc 14, 11). Cette perspective indiquée par les Ecritures apparaît aujourd'hui plus que jamais provocante pour la culture et la sensibilité de l'homme contemporain. L'humble est perçu comme une personne qui renonce, un vaincu, quelqu'un qui n'a rien à dire au monde. C'est en revanche la voie maîtresse, et non seulement parce que l'humilité est une grande vertu humaine, mais parce que, en premier lieu, elle représente la façon d'agir de Dieu lui-même. Elle est la voie choisie par le Christ, le Médiateur de la Nouvelle Alliance, qui, "reconnu comme un homme à son comportement, s'est abaissé lui-même, en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix" (Ph 2, 8).

Chers jeunes, il me semble apercevoir dans cette parole de Dieu sur l'humilité un message important et plus que jamais actuel pour vous, qui voulez suivre le Christ et faire partie de son Eglise. Le message est le suivant: ne suivez pas la voie de l'orgueil, mais celle de l'humilité. Allez à contre-courant: n'écoutez pas les voix intéressées et séduisantes qui, de toutes parts, diffusent aujourd'hui des modèles de vie basés sur l'arrogance et la violence, le pouvoir et le succès à tout prix, l'apparence et la possession, au détriment de l'être. De combien de messages, qui parviennent surtout à travers les mass media, êtes-vous les destinataires! Soyez vigilants! Soyez critiques! Ne suivez pas la vague produite par cette puissante action de persuasion. N'ayez pas peur, chers amis, de préférer les voies "alternatives" indiquées par l'amour véritable: un style de vie sobre et solidaire; des relations d'affection sincères et pures; un engagement honnête dans l'étude et le travail; l'intérêt profond pour le bien commun. N'ayez pas peur d'apparaître différents et d'être critiqués pour ce qui peut sembler perdant ou démodé: les jeunes de votre âge, mais aussi les adultes, et en particulier ceux qui semblent le plus éloignés de la mentalité et des valeurs de l'Evangile, ont un besoin profond de voir quelqu'un qui ose vivre selon la plénitude d'humanité manifestée par Jésus Christ.

La voie de l'humilité n'est donc pas la voie du renoncement, mais du courage. Elle n'est pas le résultat d'une défaite, mais d'une victoire de l'amour sur l'égoïsme et de la grâce sur le péché. En suivant le Christ et en imitant Marie, nous devons avoir le courage de l'humilité; nous devons nous confier humblement au Seigneur car ce n'est qu'ainsi que nous pourrons devenir des instruments dociles entre ses mains, et nous lui permettrons de faire de grandes choses en nous. Le Seigneur a accompli de grands prodiges en Marie et dans les saints! Je pense, par exemple, à François d'Assise et à Catherine de Sienne, Patrons d'Italie. Je pense également à des jeunes splendides comme sainte Gemma Galgani, saint Gabriele dell'Addolorata, saint Louis Gonzague, sainte Maria Goretti, née non loin d'ici, les bienheureux Piergiorgio Frassati et Alberto Marvelli. Et je pense encore à de nombreux jeunes garçons et filles qui appartiennent à l'assemblée des saints "anonymes", mais qui ne sont pas anonymes pour Dieu. Pour Lui, chaque personne est unique, avec son nom et son visage. Nous sommes tous appelés, et vous le savez, à être saints!

L'humilité que le Seigneur nous a enseignée et dont les saints ont témoigné, chacun selon leur vocation originale, n'est en aucune manière une façon de vivre dans le renoncement. Regardons en particulier Marie: à son école, nous aussi, comme elle, nous pouvons faire l'expérience de ce oui de Dieu à l'humanité, dont jaillissent tous les oui de notre vie.

Tournons une fois de plus, notre regard vers Marie, modèle d'humilité et de courage. Vierge de Nazareth, aide-nous à être dociles à l'œuvre de l'Esprit Saint comme tu le fus toi-même; aide-nous à devenir toujours plus saints, disciples amoureux de ton Fils Jésus; soutiens et accompagne ces jeunes, afin qu' ils soient de joyeux et infatigables missionnaires de l'Evangile parmi les jeunes de leur âge, dans toutes les régions d'Italie.



8 septembre 2007 - Homélie Messe au Sanctuaire Marial de Mariazell
Nous avons été conquis par Celui qui nous a intérieurement touchés et comblés de dons, afin que nous puissions à notre tour faire des dons également aux autres. De fait, notre foi s'oppose décidément à la résignation qui considère l'homme incapable de la vérité - comme si celle-ci était trop grande pour lui. Cette résignation face à la vérité est, selon ma conviction, le cœur de la crise de l'Occident, de l'Europe. Si, pour l'homme, il n'existe pas de vérité, celui-ci, au fond, n'est même pas capable de distinguer entre le bien et le mal. Les grandes et merveilleuses connaissances de la science deviennent alors ambiguës: elles peuvent ouvrir des perspectives importantes pour le bien, pour le salut de l'homme, mais également - et nous le voyons - devenir une menace terrible, la destruction de l'homme et du monde. Nous avons besoin de la vérité. Mais, certainement en raison de notre histoire, nous avons peur que la foi dans la vérité ne conduise à l'intolérance. Si cette peur, qui a ses bonnes raisons historiques, nous assaille, il est temps de tourner notre regard vers Jésus. La vérité ne s'affirme pas à travers un pouvoir extérieur, mais elle est humble et ne se donne à l'homme qu'à travers le pouvoir intérieur du fait qu'elle est vraie. La vérité se démontre elle-même dans l'amour. Elle n'est jamais notre propriété, notre produit, de même que l'amour ne peut pas être produit, mais seulement se recevoir et se transmettre comme don. Nous avons besoin de cette force intérieure de la vérité. En tant que chrétiens, nous avons confiance dans cette force intérieure de la vérité. Nous en sommes les témoins. Nous devons la transmettre en don, de la même manière que nous l'avons reçue, de la même façon que celle-ci s'est donnée.



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