Formation

Catéchisme de Benoit XVI (Compendium du catéchisme de l'Eglise Catholique - 2005)


COMPENDIUM DU CATÉCHISME DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE


«Motu Proprio»
Introduction

PREMIÈRE PARTIE - LA PROFESSION DE LA FOI
Première section: « Je crois » - « nous croyons »
Chapitre I : L'homme est « capable » de Dieu
Chapitre II : Dieu à la rencontre de l'homme
La révélation de Dieu
La transmission de la Révélation divine
La Sainte Écriture
Chapitre III : La réponse de l'homme à Dieu
Je crois
Nous croyons
Deuxième section : La profession de la foi chrétienne
Le Credo
Chapitre I : Je crois en Dieu le Père
Les Symboles de la foi
« Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre »
Le ciel et la terre
L'homme
La chute
Chapitre II : Je crois en Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu
« Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur »
«Jésus Christ a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie»
« Jésus Christ a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli»
« Jésus Christ est descendu aux enfers, est ressuscité le troisième jour »
«Jésus est monté au ciel. Il siège à la droite du Père tout-puissant »
«D'où il viendra juger les vivants et les morts»
Chapitre III : Je crois au Saint-Esprit
« Je crois au Saint-Esprit»
« Je crois à la sainte Église catholique»
L'Église dans le dessein de Dieu
L'Église peuple de Dieu, Corps du Christ,
L'Église est une, sainte, catholique et apostolique
Les fidèles : hiérarchie, laïcs, vie consacrée
Je crois à la communion des saints
Marie, Mère du Christ, Mère de l'Église
«Je crois à la rémission des péchés»
«Je crois à la résurrection de la chair»
«Je crois à la vie éternelle»
«Amen»

DEUXIÈME PARTIE - LA CÉLÉBRATION DU MYSTÈRE CHRÉTIEN
Première section: L'Économie sacramentelle
Chapitre I : Le mystère pascal dans la vie de l'Église
La liturgie, oeuvre de la Sainte Trinité
Le mystère pascal dans les sacrements de l'Église
Chapitre II : La célébration sacramentelle du Mystère pascal
Célébrer la liturgie de l'Église
Qui célèbre ?
Comment célébrer ?
Quand célébrer ?
Où célébrer ?
La diversité liturgique et l'unité du mystère
Deuxième section: les sept sacrements de l'Eglise
Les sept sacrements de l'Eglise
Chapitre I : Les sacrements de l'initiation chrétienne
Le sacrement du Baptême
Le sacrement de la Confirmation
Le sacrement de l'Eucharistie
Chapitre II : Les sacrements de guérison
Le Sacrement de Pénitence et de Réconciliation
Le sacrement de l'Onction des malades
Chapitre III : Les sacrements au service de la communion et de la mission
Le sacrement de l'Ordre
Le sacrement de mariage
Chapitre IV : Les autres célébrations liturgiques
Les Sacramentaux
Les funérailles chrétiennes

TROISIÈME PARTIE - LA VIE DANS LE CHRIST
Première section : la vocation de l'homme: la vie dans l'esprit
Chapitre I : La dignité de la personne humaine
L'homme, image de Dieu
Notre vocation au bonheur
La liberté de l'homme
La moralité des passions
La conscience morale
Les vertus
Le péché
Chapitre II : La communauté humaine
La personne et la société
La participation à la vie sociale
La justice sociale
Chapitre III : Le salut de Dieu : la Loi et la grâce
La Loi morale
Grâce et justification
L'Église, Mère et Éducatrice
Deuxième section: les dix commandements
Chapitre I : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit »
Le premier commandement: Je suis le Seigneur ton Dieu.
Le deuxième commandement : Tu ne prononceras pas le nom de Dieu en vain
Le troisième commandement : Se souvenir de sanctifier les jours festifs
Chapitre II : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même »
Le quatrième commandement : Honore ton père et ta mère
Le cinquième commandement : Ne pas tuer
Le sixième commandement : Tu ne commettras pas d'adultère
Le septième commandement : Tu ne voleras pas
Le huitième commandement : Tu ne feras pas de faux témoignages
Le neuvième commandement : Tu ne désireras pas la femme de ton prochain
Le dixième commandement : Tu ne convoiteras pas le bien du prochain

QUATRIÈME PARTIE - LA PRIÈRE CHRÉTIENNE
Première section : la prière dans la vie chrétienne
Chapitre I : La Révélation de la prière
La Révélation de la prière dans l'Ancien Testament
La prière est pleinement révélée et réalisée en Jésus
La prière dans le temps de l'Église
Chapitre II : La tradition de la prière
Aux sources de la prière
Le chemin de la prière
Des Guides pour la prière
Chapitre III : La vie de prière
Les expressions de la prière
Le combat de la prière
Deuxième section : la prière du Seigneur : le Notre Père
«La synthèse de tout l'Évangile»
«Notre Père qui es aux cieux»
Les sept demandes

APPENDICE
A. Prières communes
B. Formules de la doctrine catholique




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Lettre apostolique en forme de
MOTU PROPRIO
pour l'approbation et la publication du
Compendium du Catéchisme de l'Église catholique



Il y a vingt ans, débutait l'élaboration du Catéchisme de l'Église catholique, demandé par l'Assemblée extraordinaire du Synode des Évêques, à l'occasion du vingtième anniversaire de la clôture du Concile oecuménique Vatican II.

Je remercie infiniment Dieu, le Seigneur, d'avoir donné à l'Église catholique ce Catéchisme, promulgué en 1992 par mon vénéré et bien-aimé Prédécesseur, le Pape Jean-Paul II.

La grande utilité de ce don précieux est confirmée avant tout par l'accueil, large et positif, qu'il a reçu de la part de l'épiscopat, auquel il était adressé en tout premier lieu comme texte de référence sûr et authentique pour l'enseignement de la doctrine catholique, et en particulier pour l'élaboration des catéchismes locaux. Elle est confirmée aussi par l'accueil favorable et remarquable qui lui a été réservé par toutes les composantes du Peuple de Dieu, qui ont pu le connaître et l'apprécier grâce aux cinquante langues et plus dans lesquelles il a été traduit jusqu'à présent.

Avec une grande joie, j'approuve maintenant et je promulgue le Compendium de ce Catéchisme.

Il a été vivement souhaité par les participants du Congrès catéchétique international d'octobre 2002, qui se sont faits ainsi les interprètes d'une exigence très ressentie dans l'Église. Accueillant ce désir, mon regretté Prédécesseur décida en février 2003 la préparation de ce Compendium et en confia la rédaction à une Commission restreinte de Cardinaux présidée par moi et assistée de quelques collaborateurs experts. Au cours des travaux, un projet de ce Compendium a été soumis au jugement de tous les Cardinaux et des Présidents des Conférences épiscopales qui, à une très large majorité, l'ont accueilli et jugé favorablement.

Le Compendium que je présente aujourd'hui à l'Église universelle est une synthèse fidèle et sûre du Catéchisme de l'Église catholique. Il contient, de façon concise, tous les éléments essentiels et fondamentaux de la foi de l'Église, de manière à constituer, comme le souhaitait mon Prédécesseur, une sorte de vade-mecum qui permette aux personnes, croyantes ou non, d'embrasser d'un regard d'ensemble la totalité du panorama de la foi catholique.

Dans sa structure, dans son contenu et dans son langage, il reflète fidèlement le Catéchisme de l'Église catholique, qui, grâce à l'aide et au stimulant que constitue cette synthèse, pourra être plus largement connu et approfondi.

Je livre donc avec confiance ce Compendium avant tout à l'Église entière et à chaque chrétien en particulier, afin qu'en ce troisième millénaire, chacun puisse, grâce à lui, retrouver un nouvel élan dans l'effort renouvelé d'évangélisation et d'éducation à la foi qui doit caractériser toute communauté ecclésiale et tous ceux qui croient au Christ, quel que soit leur âge ou la nation à laquelle ils appartiennent.

Mais ce Compendium, dans sa brièveté, sa clarté et son intégralité, s'adresse aussi à toute personne qui, vivant dans un monde incohérent et aux multiples messages, désire connaître le Chemin de la Vie, la Vérité, confiée par Dieu à l'Église de son Fils.

En lisant cet instrument autorisé qu'est le Compendium, chacun pourra, grâce notamment à l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, Mère du Christ et Mère de l'Église, reconnaître et accueillir toujours mieux la beauté, l'unicité et l'actualité inépuisables du Don par excellence que Dieu a fait à l'humanité : son Fils unique, Jésus Christ, qui est « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6).

Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 28 juin 2005, veille de la Solennité des saints Apôtres Pierre et Paul, en la première année de mon Pontificat.

BENEDICTUS PP XVI



INTRODUCTION



1. Le 11 octobre 1992, le Pape Jean-Paul II donnait aux fidèles du monde entier le Catéchisme de l'Église catholique, le présentant comme « texte de référence » pour une catéchèse renouvelée aux sources vives de la foi. Trente ans après l'ouverture du Concile Vatican II (1962-1965), était ainsi porté à son heureux terme le souhait exprimé en 1985 par l'Assemblée extraordinaire du Synode des Évêques, que soit composé un catéchisme de toute la doctrine catholique, tant pour la foi que pour la morale.

Cinq ans après, le 15 août 1997, en promulguant l'editio typica du Catechismus Catholicæ Ecclesiæ, le Souverain Pontife confirmait la finalité fondamentale de l'oeuvre : « Constituer une présentation complète et intègre de la doctrine catholique, qui permet à chacun de connaître ce que l'Église professe, célèbre, vit et prie dans sa vie quotidienne2 ».

2. Pour une meilleure mise en valeur du Catéchisme et pour répondre à une requête née au Congrès catéchétique international de 2002, Jean-Paul II institua en 2003 une Commission spéciale présidée par le Cardinal Joseph Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, lui confiant la tâche d'élaborer un Compendium du Catéchisme de l'Église catholique, comportant une formulation plus synthétique du même contenu de foi.

Après deux années de travail, fut préparé un projet de compendium, qui fut envoyé pour consultation aux Cardinaux et aux Présidents des Conférences épiscopales. Dans son ensemble, le projet a obtenu un avis positif de la part de la majorité absolue de ceux qui ont répondu. La Commission a donc procédé à la révision dudit projet et, compte tenu des propositions d'amélioration qui étaient parvenues, a préparé le texte définitif du document.

3. Les caractéristiques principales du Compendium sont au nombre de trois : l'étroite dépendance avec le Catéchisme de l'Église catholique; le genre dialogique; l'utilisation des images dans la catéchèse.

Tout d'abord, le Compendium n'est pas un ouvrage indépendant et il n'entend nullement se substituer au Catéchisme de l'Église catholique; il y renvoie au contraire continuellement, soit en indiquant régulièrement les numéros auxquels il se réfère, soit en renvoyant sans cesse à sa structure, à son déroulement et à son contenu. Le Compendium entend en outre un renouveau d'intérêt et de ferveur pour le Catéchisme qui, par sa sage présentation et par sa profondeur spirituelle, reste toujours le texte de base de la catéchèse ecclésiale actuelle.

Comme le Catéchisme, le Compendium est organisé en quatre parties, qui correspondent aux lois fondamentales de la vie dans le Christ.

La première partie, intitulée « La profession de la foi », contient une synthèse opportune de la lex credendi, c'est-à-dire de la foi professée par l'Église catholique, synthèse tirée du Symbole apostolique développée par le symbole de Nicée-Constantinople, dont la proclamation constante au cours des assemblées chrétiennes maintient vivante la mémoire des principales vérités de la foi.

La deuxième partie, intitulée « La célébration du mystère chrétien » présente les éléments essentiels de la lex celebrandi. L'annonce de l'Évangile trouve en effet sa réponse privilégiée dans la vie sacramentelle.

En elle, les fidèles font l'expérience et témoignent, à chaque instant de leur existence, de l'efficacité salvifique du mystère pascal, par lequel le Christ a accompli l'oeuvre de notre rédemption.

La troisième partie, intitulée « La vie dans le Christ », rappelle la lex vivendi, à savoir l'engagement auquel les baptisés sont tenus de manifester, dans leurs comportements et leurs choix éthiques, leur fidélité à la foi professée et célébrée. Les fidèles sont en effet appelés par le Seigneur Jésus à accomplir les actions qui sont conformes à leur dignité de fils du Père, dans la charité de l'Esprit Saint.

La quatrième partie, intitulée « La prière chrétienne » offre une synthèse de la lex orandi, c'est-à-dire de la vie de prière. À l'exemple de Jésus, modèle parfait du priant, le chrétien est appelé lui aussi à dialoguer avec Dieu dans la prière, dont une des expressions privilégiées est le Notre Père, prière qui nous a été enseignée par Jésus lui-même.

4. Une deuxième caractéristique du Compendium est sa forme dialogique, qui reprend un ancien genre littéraire catéchétique, fait de demandes et de réponses. Il s'agit de proposer à nouveau un dialogue idéal entre le maître et le disciple, par une série incessante de questions qui attirent le lecteur, l'invitant à avancer dans la découverte d'aspects toujours nouveaux de la vérité de sa foi. Le genre dialogique contribue aussi à abréger notablement le texte, le réduisant à l'essentiel, ce qui pourrait favoriser l'assimilation et la mémorisation éventuelle du contenu.

5. Une troisième caractéristique est la présence de quelques images, qui marquent les articulations du Compendium. Elles proviennent d'un très riche patrimoine de l'iconographie chrétienne. Nous apprenons par la tradition séculaire des conciles que l'image est aussi une prédication évangélique.

En tout temps, les artistes ont offert à la contemplation et à l'admiration des fidèles les événements marquants du mystère du salut, les présentant avec la splendeur des couleurs et dans la perfection de la beauté. C'est là un indice de ce que, aujourd'hui plus que jamais, dans la civilisation de l'image, l'image sainte peut exprimer beaucoup plus que les paroles elles mêmes, car son dynamisme de communication et de transmission du message évangélique est autrement plus efficace.

6. Quarante ans après la fin du Concile Vatican II et au cours de l'Année de l'Eucharistie, le Compendium peut représenter un nouvel instrument pour satisfaire la soif de vérité des fidèles de tous âges et de toutes conditions, aussi bien que le désir de ceux qui, sans être des fidèles, ont soif de vérité et de justice. Sa publication aura lieu en la solennité des saints Apôtres Pierre et Paul, colonnes de l'Église universelle et annonciateurs exemplaires de l'Évangile au monde de leur temps. Ces Apôtres ont vu ce qu'ils ont prêché et ils ont rendu témoignage à la vérité du Christ jusqu'au martyre. Imitons-les dans leur élan missionnaire et prions le Seigneur pour que l'Église suive toujours l'enseignement des Apôtres, par lesquels elle a reçu la première et joyeuse annonce de la foi.

Le 20 mars 2005, Dimanche des Rameaux.

JOSEPH Card. RATZINGER
Président de la Commission spéciale





PREMIÈRE PARTIE

LA PROFESSION
DE LA FOI

PREMIÈRE SECTION

« JE CROIS » - « NOUS CROYONS »



1. Quel est le dessein de Dieu sur l'homme?

1-25

Infiniment parfait et bienheureux en Lui-même, Dieu, dans un dessein de pure bonté, a librement créé l'homme pour le rendre participant de sa vie bienheureuse. Lorsque les temps furent accomplis, Dieu le Père a envoyé son Fils comme Rédempteur et Sauveur des hommes tombés dans le péché, pour les appeler dans son Église et pour leur donner d'être ses fils adoptifs par l'action de l'Esprit Saint et les héritiers de son éternité bienheureuse.



CHAPITRE I

L'HOMME EST « CAPABLE » DE DIEU

30

« Tu es grand, Seigneur, et louable hautement... Tu nous as faits pour Toi et notre coeur est sans repos tant qu'il ne se repose pas en Toi » (saint Augustin).



2. Pourquoi y a-t-il en l'homme le désir de Dieu?

27-30
44-45

En créant l'homme à son image, Dieu lui-même a inscrit dans son coeur le désir de le voir. Même si un tel désir est ignoré de l'homme, Dieu ne cesse d'attirer l'homme à lui pour qu'il vive et trouve en Lui la plénitude de vérité et de bonheur qu'il ne cesse de chercher. Par nature et par vocation, l'homme est donc un être religieux, capable d'entrer en communion avec Dieu. Ce lien intime et vital avec Dieu confère à l'homme sa dignité fondamentale.

3. Peut-on connaître Dieu avec la seule lumière de la raison?

31-36
46-47

À partir de la création, c'est-à-dire du monde et de la personne humaine, l'homme, par sa seule raison, peut avec certitude connaître Dieu comme origine et fin de l'univers, comme souverain bien, et comme vérité et beauté infinie.

4. Suffit-il de la lumière de la raison pour connaître le mystère de Dieu?

37-38

Dans sa connaissance de Dieu par la seule lumière de sa raison, l'homme rencontre beaucoup de difficultés. De plus, il ne peut entrer par lui-même dans l'intimité du mystère divin. C'est pourquoi Dieu a voulu l'éclairer par sa Révélation, non seulement sur les vérités qui dépassent la compréhension humaine, mais aussi sur les vérités religieuses et morales, qui, tout en étant en elles-mêmes accessibles à la raison, peuvent ainsi être connues de tous, sans difficulté, avec une ferme certitude et sans risque d'erreur.

5. Comment parler de Dieu?

39-43
48-49

On peut parler de Dieu à tous les hommes et avec tous les hommes, à partir des perfections de l'homme et des autres créatures, qui sont un reflet, bien que limité, de la perfection infinie de Dieu. Il faut donc sans cesse purifier notre langage en ce qu'il a d'imagé et d'imparfait, en sachant que l'on ne pourra jamais exprimer pleinement l'infini mystère de Dieu.



CHAPITRE II

DIEU À LA RENCONTRE DE L'HOMME

LA RÉVÉLATION DE DIEU

6. Qu'est-ce que Dieu révèle à l'homme?

50-53
68-69

Dans sa bonté et dans sa sagesse, Dieu se révèle à l'homme. Par les événements et par ses paroles, il se révèle lui-même ainsi que son dessein de bienveillance, qu'il a établi de toute éternité dans le Christ, en faveur des hommes. Ce dessein consiste à faire participer, par la grâce de l'Esprit Saint, tous les hommes à la vie divine, pour qu'ils soient fils adoptifs en son Fils unique.

7. Quelles sont les premières étapes de la révélation de Dieu?

54-58
70-71

Dès l'origine, Dieu s'est manifesté à nos premiers parents, Adam et Ève, et il les a invités à une communion intime avec Lui. Après leur chute, il n'a pas interrompu sa révélation et il a promis le salut pour toute leur descendance. Après le déluge, il a conclu avec Noé une alliance entre Lui et tous les êtres vivants.

8. Quelles sont les étapes successives de la révélation de Dieu?

59-64
72

Dieu a choisi Abraham, l'appelant à sortir de son pays pour faire de lui « le père d'un grand nombre de peuples » (Gn 17,5) et lui promettant de bénir en lui « toutes les nations de la terre » (Gn 12,3). Les descendants d'Abraham seront les dépositaires des promesses divines faites aux patriarches. Dieu a formé Israël comme son peuple d'élection, le sauvant de l'esclavage de l'Égypte. Il a conclu avec lui l'Alliance du Sinaï et, par Moïse, lui a donné sa Loi. Les prophètes ont annoncé une rédemption radicale du peuple et un salut qui inclura toutes les nations dans une Alliance nouvelle et éternelle. Du peuple d'Israël, de la race du roi David, naîtra Jésus, le Messie.

9. Quelle est l'étape dernière et définitive de la révélation de Dieu?

65-66
73

Cette étape s'est accomplie par le Verbe incarné, Jésus Christ, médiateur, et plénitude de la révélation. Parce qu'il est le Fils unique de Dieu fait homme, il est la Parole parfaite et définitive du Père. Avec l'envoi du Fils et le don de l'Esprit Saint, la Révélation est désormais pleinement accomplie, même si la foi de l'Église devra en saisir graduellement toute la portée au cours des siècles.

« Dès lors qu'Il nous a donné son Fils, qui est sa Parole unique et définitive, Dieu nous a tout dit en une seule fois dans cette Parole et il n'a plus rien à dire » (saint Jean de la Croix).

10. Quelle valeur possèdent les révélations privées?

67

Tout en n'appartenant pas au dépôt de la foi, elles peuvent aider à vivre la foi elle-même, à condition qu'elles gardent un étroit rapport au Christ. Le Magistère de l'Église, auquel il revient d'effectuer un discernement sur ces révélations privées, ne peut cependant accepter celles qui prétendent dépasser ou corriger la révélation définitive qui est le Christ.



LA TRANSMISSION DE LA RÉVÉLATION DIVINE

11. Pourquoi et comment doit se transmettre la révélation divine?

74

Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tm 2,4), c'est-à-dire de Jésus Christ. C'est pourquoi il est nécessaire que le Christ soit annoncé à tous les hommes, selon son propre commandement : « Allez et enseignez toutes les nations » (Mt 28,19). Cela se réalise par la Tradition apostolique.

12. En quoi consiste la Tradition apostolique?

75-79
83,
96, 98

La Tradition apostolique est la transmission du message du Christ, qui s'accomplit, depuis les origines du christianisme, par la prédication, le témoignage, les institutions, le culte, les écrits inspirés. Les Apôtres ont transmis à leurs successeurs, les Évêques, et, à travers eux, à toutes les générations, jusqu'à la fin des temps, ce qu'ils ont reçu du Christ et ce qu'ils ont appris de l'Esprit Saint.

13. Comment se réalise la Tradition apostolique?

76

La Tradition apostolique se réalise de deux manières : par la transmission vivante de la Parole de Dieu (appelée plus simplement la Tradition) et par la Sainte Écriture, qui est la même annonce du salut, consignée par écrit.

14. Quel rapport existe-t-il entre la Tradition et la Sainte Écriture?

80-82
97

La Tradition et la Sainte Écriture sont reliées et communiquent étroite- ment entre elles. En effet, l'une et l'autre rendent le mystère du Christ présent et fécond dans l'Église, et elles jaillissent d'une source divine identique. Elles constituent un seul dépôt sacré de la foi, où l'Église puise sa certitude concernant tout ce qui est révélé.

15. À qui est confié le dépôt de la foi?

84, 91
94, 99

Depuis les Apôtres, le dépôt de la foi est confié à l'ensemble de l'Église. Avec le sens surnaturel de la foi, le peuple de Dieu tout entier, assisté de l'Esprit Saint et guidé par le Magistère de l'Église, accueille la Révélation divine, la comprend toujours plus profondément et s'attache à la vivre.

16. À qui revient-il d'interpréter de façon authentique le dépôt de la foi?

85-90
100

L'interprétation authentique du dépôt de la foi appartient au seul Magistère vivant de l'Église, c'est-à-dire au Successeur de Pierre, l'Évêque de Rome, et aux Évêques en communion avec lui. Au Magistère, qui, dans le service de la Parole de Dieu, jouit du charisme certain de la vérité, il revient aussi de définir les dogmes, qui sont des formulations des vérités contenues dans la Révélation divine; ce pouvoir s'étend également aux vérités qui ont un lien nécessaire avec la Révélation.

17. Quelles sont les relations entre l'Écriture, la Tradition et le Magistère?

95

Écriture, Tradition et Magistère sont si étroitement unis entre eux qu'aucun n'existe sans les autres. Ensemble, sous l'action de l'Esprit Saint, ils contribuent efficacement au salut des hommes, chacun selon son mode propre.



LA SAINTE ÉCRITURE

18. Pourquoi la Sainte Écriture enseigne-t-elle la vérité?

105-108
135-136

Parce que Dieu lui-même est l'auteur de la Sainte Écriture. Elle est donc dite inspirée et elle enseigne sans erreur les vérités qui sont nécessaires à notre salut. En effet, l'Esprit Saint a inspiré les auteurs humains, qui ont écrit ce que Dieu veut nous enseigner. Cependant, la foi chrétienne n'est pas une « religion du Livre », mais de la Parole de Dieu, « non d'un verbe écrit et muet, mais du Verbe incarné et vivant » (saint Bernard de Clairvaux).

19. Comment lire l'Écriture Sainte?

109-119
137

La Sainte Écriture doit être lue et interprétée avec l'aide de l'Esprit Saint et sous la conduite du Magistère de l'Église, selon trois critères : 1) attention au contenu et à l'unité de toute l'Écriture, 2) lecture de l'Écriture dans la Tradition vivante de l'Église, 3) respect de l'analogie de la foi, c'est-à-dire de la cohésion harmonieuse des vérités de la foi entre elles.

20. Qu'est-ce que le canon des Écritures?

120
138

Le canon des Écritures est la liste complète des écrits sacrés, que la Tradition apostolique a fait discerner à l'Église. Ce canon comprend quarante- six écrits de l'Ancien Testament et vingt-sept du Nouveau Testament.

21. Quelle est l'importance de l'Ancien Testament pour les chrétiens?

121-123

Les chrétiens vénèrent l'Ancien Testament comme vraie Parole de Dieu. Tous ses écrits sont divinement inspirés et conservent une valeur permanente. Ils rendent témoignage de la pédagogie de l'amour sauveur de Dieu. Ils ont surtout été écrits pour préparer l'avènement du Christ, le Sauveur de l'univers.

22. Quelle est l'importance du Nouveau Testament pour les chrétiens?

124-127
139

Le Nouveau Testament, dont l'objet central est Jésus Christ, nous enseigne la vérité définitive de la Révélation divine. Dans le Nouveau Testament, les quatre évangiles - Matthieu, Marc, Luc et Jean - sont les principaux témoignages sur la vie et sur l'enseignement de Jésus ; ils constituent le coeur de toutes les Écritures et ils occupent une place unique dans l'Église.

23. Quelle est l'unité entre l'Ancien et le Nouveau Testament?

128-130
140

L'Écriture est une, car unique est la Parole de Dieu, unique le dessein de salut de Dieu, unique l'inspiration divine de l'un et l'autre Testaments. L'Ancien Testament prépare le Nouveau et le Nouveau accomplit l'Ancien. Les deux s'éclairent mutuellement.

24. Quelle est la fonction de la Sainte Écriture dans la vie de l'Église?

131-133
141

La Sainte Écriture donne soutien et vigueur à la vie de l'Église. Pour les fils de l'Église, elle est solidité de la foi, nourriture et source de vie spirituelle. Elle est l'âme de la théologie et de la prédication pastorale. Le Psalmiste dit qu'elle est « la lumière de mes pas et la lampe de ma route » (Ps 118 [119],105). C'est pourquoi l'Église exhorte à la lecture fréquente de la Sainte Écriture, car « ignorer les Écritures, c'est ignorer le Christ » (saint Jérôme).



CHAPITRE III

LA RÉPONSE DE L'HOMME À DIEU

JE CROIS

25. Quelle est la réponse de l'homme à Dieu qui se révèle?

142-143

Soutenu par la grâce divine, l'homme répond à Dieu par l'obéissance de la foi, qui consiste à se confier pleinement à Dieu et à accueillir sa vérité, en tant qu'elle est garantie par Dieu, qui est la Vérité elle-même.

26. Dans la Sainte Écriture, quels sont les principaux témoins de l'obéissance de la foi?

144-149

Il y a de nombreux témoins, et particulièrement deux : Abraham qui, mis à l'épreuve, « eut foi en Dieu » (Rm 4,3) et qui a toujours obéi à son appel; c'est pourquoi il est devenu « le père de tous ceux qui croiraient » (cf. Rm 4,11.18); et la Vierge Marie qui, pendant toute sa vie, a réalisé de la façon la plus parfaite l'obéissance de la foi : « Fiat mihi secundum Verbum tuum - Qu'il me soit fait selon ta Parole » (Lc 1,38).

27. Que signifie concrètement pour l'homme de croire en Dieu?

150-152
176-178

Cela signifie adhérer à Dieu lui-même, en se confiant en lui et en donnant son assentiment à toutes les vérités qu'il a révélées, parce que Dieu est la vérité. Cela signifie croire en un seul Dieu en trois Personnes : le Père, le Fils et l'Esprit Saint.

28. Quelles sont les caractéristiques de la foi?

153-165
179-180
183-184

La foi, don gratuit de Dieu et accessible à ceux qui la demandent avec humilité, est la vertu surnaturelle nécessaire pour être sauvé. L'acte de foi est un acte humain, c'est-à-dire un acte de l'intelligence de l'homme qui, sous la motion de la volonté mue par Dieu, donne librement son adhésion à la vérité divine. En outre, la foi est certaine, car elle est fondée sur la Parole de Dieu; elle est agissante « par la charité » (Ga 5,6); elle grandit en permanence grâce en particulier à l'écoute de la Parole de Dieu et à la prière. Dès à présent, elle donne l'avant-goût de la joie du ciel.

29. Pourquoi n'y a-t-il pas contradiction entre la foi et la science?

159

Même si la foi est au-dessus de la raison, il ne pourra jamais y avoir contradiction entre la foi et la science, parce que l'une et l'autre ont Dieu pour origine. C'est Dieu lui-même qui donne à l'homme la lumière de la raison et la foi.

« Crois pour comprendre; comprends pour croire » (saint Augustin).



NOUS CROYONS

30. Pourquoi la foi est-elle un acte personnel et en même temps ecclésial?

166-169
181

La foi est un acte personnel, parce qu'elle est la libre réponse de l'homme à Dieu qui se révèle. Mais elle est en même temps un acte ecclésial qui s'exprime dans la confession de foi : « Nous croyons ». En effet, c'est l'Église qui croit. De cette manière, avec la grâce de l'Esprit Saint; elle précède, elle engendre et elle nourrit la foi de chacun. C'est pourquoi l'Église est Mère et Maîtresse.

« Nul ne peut avoir Dieu pour Père qui n'a pas l'Église pour Mère » (saint Cyprien).

31. Pourquoi les énoncés de la foi sont-ils importants?

170-171

Les énoncés de la foi sont importants parce qu'ils permettent d'exprimer, d'assimiler, de célébrer et de vivre ensemble avec autrui les vérités de la foi, en utilisant un langage commun.

32. De quelle manière la foi de l'Église est-elle unique?

172-175
182

Bien que formée de personnes différentes par la langue, la culture et les coutumes, l'Église professe d'une voix unanime l'unique foi, reçue d'un seul Seigneur et transmise par l'unique Tradition apostolique. Elle professe un seul Dieu - Père, Fils et Esprit Saint - et elle enseigne une seule voie de salut. Aussi, croyons-nous, d'un seul coeur et d'une seule âme, ce qui est contenu dans la Parole de Dieu, transmise ou écrite, et ce que l'Église présente comme divinement révélé.



DEUXIÈME SECTION

LA PROFESSION
DE LA FOI CHRÉTIENNE



LE CREDO



Symbole des Apôtres

Je crois en Dieu, le Père tout puissant, Créateur du ciel et de la terre.

Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur; qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers; le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d'où il viendra juger les vivants et les morts.

Je crois en l'Esprit Saint, à la sainte Église catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen.

Credo de Nicée-Constantinople

Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible. Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles : Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait. Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel; par l'Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme. Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures, et il monta au ciel; il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts; et son règne n'aura pas de fin. Je crois en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie; il procède du Père et du Fils; avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire; il a parlé par les prophètes. Je crois en l'Église, une, sainte, catholique et apostolique. Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J'attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir. Amen.

Symbolum Apostolicum

Credo in Deum Patrem omnipoténtem, Creatórem cæli et terræ, et in Iesum Christum, Fílium Eius únicum, Dóminum nostrum, qui concéptus est de Spíritu Sancto, natus ex María Vírgine, passus sub Póntio Piláto, crucifíxus, mórtuus, et sepúltus, descéndit ad ínferos, tértia die resurréxit a mórtuis, ascéndit ad cælos, sedet ad déxteram Dei Patris omnipoténtis, inde ventúrus est iudicáre vivos et mórtuos.

Et in Spíritum Sanctum, sanctam Ecclésiam cathólicam, sanctórum communiónem, remissiónem peccatórum, carnis resurrectiónem, vitam ætérnam. Amen.

Symbolum Nicænum Constantinopolitanum

Credo in unum Deum, Patrem omnipoténtem, Factórem cæli et terræ, visibílium ómnium et invisibílium Et in unum Dóminum Iesum Christum, Fílium Dei unigénitum et ex Patre natum ante ómnia sæcula: Deum de Deo, Lumen de Lúmine, Deum verum de Deo vero, génitum, non factum, consubstantiálem Patri: per quem ómnia facta sunt; qui propter nos hómines et propter nostram salútem, descéndit de cælis, et incarnátus est de Spíritu Sancto ex MaríaVírgine et homo factus est, crucifíxus étiam pro nobis sub Póntio Piláto, passus et sepúltus est, et resurréxit tértia die secúndum Scriptúras, et ascéndit in cælum, sedet ad déxteram Patris, et íterum ventúrus est cum glória, iudicáre vivos et mórtuos, cuius regni non erit finis. Credo in Spíritum Sanctum, Dóminum et vivificántem, qui ex Patre Filióque procédit, qui cum Patre et Fílio simul adorátur et conglorificátur, qui locútus est per prophétas. Et unam sanctam cathólicam et apostólicam Ecclésiam. Confíteor unum Baptísma in remissiónem peccatórum. Et exspécto resurrectiónem mortuórum, et vitam ventúri sæculi. Amen.



CHAPITRE I

JE CROIS EN DIEU LE PÈRE

Les Symboles de la foi

33. Qu'est-ce que les Symboles de la foi?

185-188
192, 197

Ce sont des énoncés organiques, appelés encore « professions de foi » ou « Credo », par lesquels l'Église, depuis ses origines, a exprimé de manière synthétique et transmis sa foi dans un langage normatif et commun à tous les fidèles.

34. Quels sont les plus anciens Symboles de la foi?

189-191

Ce sont les Symboles baptismaux. Parce que le baptême est donné « au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28,19), les vérités de la foi qui y sont professées sont articulées selon leur référence aux trois Personnes de la Sainte Trinité.

35. Quels sont les plus importants Symboles de la foi?

193-195

Ce sont le Symbole des Apôtres, qui est l'antique Symbole baptismal de l'Église de Rome, et le Symbole de Nicée-Constantinople, fruit des deux premiers Conciles oecuméniques, Nicée (325) et Constantinople (381). Ils demeurent communs, aujourd'hui encore, à toutes les grandes Églises d'Orient et d'Occident.

« JE CROIS EN DIEU, LE PÈRE TOUT-PUISSANT,
CRÉATEUR DU CIEL ET DE LA TERRE »

36. Pourquoi la profession de foi commence-t-elle par « Je crois en Dieu »?

198-199

Parce que l'affirmation « Je crois en Dieu » est la plus importante. Elle est la source de toutes les autres vérités sur l'homme et sur le monde, et de toute la vie de ceux qui croient en Dieu.

37. Pourquoi professons-nous un seul Dieu?

200-202
228

Parce que Dieu s'est révélé au peuple d'Israël comme l'Unique, lorsqu'il dit : « Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l'Unique » (Dt 6, 4), « Il n'y en a pas d'autre » (Is 45,22). Jésus lui-même l'a confirmé : Dieu est « l'unique Seigneur » (Mc 12,29). Professer que Jésus et l'Esprit Saint sont, eux aussi, Dieu et Seigneur, n'introduit aucune division dans le Dieu unique.

38. Par quel nom Dieu se révèle-t-il?

203-205
230-231

À Moïse, Dieu s'est révélé comme le Dieu vivant, « Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob » (Ex 3,6). Il lui a révélé son nom mystérieux : « Je suis Celui qui Est » (YHWH). Déjà, à l'époque de l'Ancien Testament, le nom ineffable de Dieu fut remplacé par celui de Seigneur. Ainsi, dans le Nouveau Testament, Jésus, appelé Seigneur, apparaît comme vrai Dieu.

39. Seul Dieu « est »-il?

212-213

Tandis que les créatures ont reçu de Lui ce qu'elles sont et ce qu'elles ont, seul Dieu est en lui-même la plénitude de l'être et de toutes les perfections. Il est « celui qui est », sans commencement ni fin. Jésus révèle qu'il porte lui aussi le Nom divin : « Je suis » (Jn 8,28).

40. Pourquoi la révélation du nom de Dieu est-elle importante?

206-213

Par la révélation de son Nom, Dieu fait connaître les richesses contenues dans son mystère ineffable : Lui seul existe depuis toujours et pour toujours, Lui qui transcende le monde et l'histoire. C'est Lui qui a fait le ciel et la terre. Il est le Dieu fidèle; toujours proche de son peuple pour le sauver. Il est le Saint par excellence, « riche en miséricorde » (Ep 2,4), toujours prêt à pardonner. Il est l'Être spirituel, transcendant, tout-puissant, éternel, personnel, parfait. Il est vérité et amour.

« Dieu est l'être infiniment parfait qu'est la Sainte Trinité » (saint Toribio de Mogrovejo).

41. En quel sens Dieu est-il la vérité?

214-217
231

Dieu est la Vérité même et, comme tel, il ne se trompe ni ne peut tromper. Il « est lumière, il n'y a pas de ténèbres en lui » (1 Jn 1,5). Le Fils éternel de Dieu, Sagesse incarnée, a été envoyé dans le monde « pour rendre témoignage à la Vérité » (Jn 18,37).

42. Comment Dieu révèle-t-il qu'il est amour?

218-221

Dieu s'est révélé à Israël comme celui dont l'amour est plus fort que l'amour d'un père ou d'une mère pour ses enfants, d'un époux pour son épouse. En lui-même, il « est amour » (1 Jn 4,8.16), qui se donne totalement et gratuitement : Il « a tant aimé le monde qu'il lui a donné son Fils unique, [...] pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3,16-17). En envoyant son Fils et l'Esprit Saint, Dieu révèle qu'il est lui-même éternel échange d'amour.

43. Que comporte la foi en un seul Dieu?

222-227
229

Croire en un seul Dieu comporte de connaître sa grandeur et sa majesté, de vivre en lui rendant grâce, d'avoir toujours confiance en lui, même dans l'adversité, de reconnaître l'unité et la vraie dignité de tous les hommes, créés à son image, d'user avec rectitude de sa création.

44. Quel est le mystère central de la foi et de la vie chrétienne?

232-237

Le mystère central de la foi et de la vie chrétienne est le mystère de la Sainte Trinité. Les chrétiens sont baptisés au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

45. Le mystère de la Sainte Trinité peut-il être connu par la seule raison humaine?

237

Dieu a laissé des traces de son être trinitaire dans la création et dans l'Ancien Testament; mais la profondeur de son Être comme Trinité sainte constitue un mystère inaccessible à la seule raison humaine, et même à la foi d'Israël, avant l'Incarnation du Fils de Dieu et l'envoi de l'Esprit Saint. Ce mystère a été révélé par Jésus Christ et il est à la source de tous les autres mystères.

46. Que Jésus Christ nous révèle-t-il du mystère du Père?

240-242

Jésus Christ nous révèle que Dieu est « Père », non seulement parce qu'il est le Créateur de l'univers et de l'homme, mais surtout parce qu'il engendre éternellement en son sein le Fils, qui est son Verbe, « reflet resplendissant de la gloire du Père, expression parfaite de sa substance » (He 1,3).

47. Qui est l'Esprit Saint, que Jésus Christ nous a révélé?

243-248

Il est la troisième Personne de la Sainte Trinité. Il est Dieu, uni au Père et au Fils, et égal à eux. Il « procède du Père » (Jn 15,26), qui, en tant que principe sans commencement, est l'origine de toute la vie trinitaire. Il procède aussi du Fils (Filioque), par le don éternel que le Père fait de lui au Fils. Envoyé par le Père et le Fils incarné, l'Esprit Saint conduit l'Église à la connaissance de « la Vérité tout entière » (Jn 16,13).

48. Comment l'Église exprime-t-elle sa foi trinitaire?

249-256
266

L'Église exprime sa foi trinitaire en confessant un seul Dieu en trois Personnes : Père, Fils et Esprit Saint. Les trois Personnes divines sont un seul Dieu, parce que chacune d'elles est identique à la plénitude de l'unique et indivisible nature divine. Elles sont réellement distinctes entre elles par les relations qui les mettent en rapport les unes avec les autres. Le Père engendre le Fils, le Fils est engendré par le Père, le Saint-Esprit procède du Père et du Fils.

49. Comment agissent les trois Personnes divines?

257-260
267

Inséparables dans leur unique nature, les Personnes divines sont aussi inséparables dans leur action. La Trinité a une seule et même opération. Mais dans l'unique action divine, chaque Personne est présente selon le mode qui lui est propre dans la Trinité.

« O mon Dieu, Trinité que j'adore... Pacifiez mon âme. Faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos. Que je ne Vous y laisse jamais seul, mais que je sois là, tout entière, tout éveillée en ma foi, toute adorante, toute livrée à votre action créatrice » (Bienheureuse Élisabeth de la Trinité).

50. Que signifie que Dieu est tout-puissant?

268-278

Dieu s'est révélé comme « le fort, le vaillant » (Ps 23 [24],8), celui auquel « rien n'est impossible » (Lc 1,37). Sa toute-puissance est universelle, mystérieuse. Elle se manifeste dans le fait de créer le monde à partir de rien et l'homme par amour, mais surtout dans l'Incarnation et la Résurrection de son Fils, dans le don de l'adoption filiale et le pardon des péchés. C'est pourquoi l'Église adresse sa prière au « Dieu tout-puissant et éternel » (« Omnipotens sempiterne Deus... »).

51. Pourquoi est-il important d'affirmer : «Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre » (Gn 1,1)?

279-289
315

Parce que la création est le fondement de tous les projets divins de salut. La création est la manifestation de l'amour tout-puissant et sage de Dieu; elle est le premier pas vers l'Alliance du Dieu unique avec son peuple ; elle est le commencement de l'histoire du salut, qui culmine avec le Christ; elle est la première réponse aux interrogations fondamentales de l'homme sur son origine et sur sa fin.

52. Qui a créé le monde?

290-292
316

Le Père, le Fils et l'Esprit Saint sont le principe unique et indivisible du monde, bien que l'oeuvre de la création du monde soit particulièrement attribuée à Dieu le Père.

53. Pourquoi Dieu a-t-il créé le monde?

293-294
319

Le monde a été créé pour la gloire de Dieu, qui a voulu manifester et communiquer sa bonté, sa vérité et sa beauté. La fin ultime de la création, c'est que Dieu, dans le Christ, puisse être « tout en tous » (1 Co 15,28), pour sa gloire et pour notre bonheur.

« La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant, et la vie de l'homme, c'est la vision de Dieu » (saint Irénée).

54. Comment Dieu a-t-il crée l'univers?

295-301
317-320

Dieu a créé l'univers librement, avec sagesse et amour. Le monde n'est pas le produit d'une nécessité, d'un destin aveugle ou du hasard. Dieu a créé « de rien » (ex nihilo; 2 M 7, 28) un monde ordonné et bon, qu'Il transcende à l'infini. Dieu conserve sa création dans l'être et Il la soutient, lui donnant la capacité d'agir et la conduisant vers son achèvement par son Fils et par l'Esprit Saint.

55. En quoi consiste la Providence divine?

302-306
321

La divine Providence, ce sont les dispositions par lesquelles Dieu conduit ses créatures vers l'ultime perfection à laquelle il les a appelées. Dieu est l'auteur souverain de son dessein. Mais, pour sa réalisation, il utilise aussi la coopération de ses créatures. En même temps, il leur donne la dignité d'agir par elles-mêmes et d'être causes les unes des autres.

56. Comment l'homme collabore-t-il avec la divine Providence?

307-308
323

Tout en respectant sa liberté, Dieu donne à l'homme et lui demande de collaborer par ses actions, par ses prières, mais aussi par ses souffrances, en suscitant en lui « le vouloir et le faire selon la bonté de son dessein » (Ph 2,13).

57. Si Dieu est tout-puissant et providence, pourquoi alors le mal existe-t-il?

309-310
324, 400

Seul l'ensemble de la foi chrétienne peut donner réponse à cette question, à la fois douloureuse et mystérieuse. En aucune manière, Dieu n'est la cause du mal, ni directement, ni indirectement. Il éclaire le mystère du mal par son Fils Jésus Christ, mort et ressuscité pour vaincre le grand mal moral qu'est le péché des hommes, racine des autres maux.

58. Pourquoi Dieu permet-il le mal?

311-314
324

La foi nous donne la certitude que Dieu ne permettrait pas le mal s'il ne faisait pas sortir le bien du mal lui-même. Cela, Dieu l'a déjà merveilleusement accompli dans la mort et la résurrection du Christ. En effet, du mal moral le plus grand, la mort de son Fils, il a tiré les plus grands biens, la glorification du Christ et notre rédemption.

Le ciel et la terre

59. Que Dieu a-t-il créé?

325-327

La Sainte Écriture dit : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre » (Gn 1,1). Dans sa profession de foi, l'Église proclame que Dieu est le créateur de toutes les choses visibles et invisibles, de tous les êtres spirituels et matériels, c'est-à-dire les anges et le monde visible, et tout particulièrement l'homme.

60. Qui sont les anges?

328-333
350-351

Les anges sont des créatures purement spirituelles, incorporelles, invisibles et immortelles; ce sont des êtres personnels, doués d'intelligence et de volonté. Contemplant sans cesse Dieu face à face, ils le glorifient; ils le servent et sont ses messagers pour l'accomplissement de la mission de salut de tous les hommes.

61. Comment les anges sont-ils présents à la vie de l'Église?

334-336
352

L'Église s'unit aux anges pour adorer Dieu; elle invoque leur assistance et, dans sa liturgie, elle célèbre la mémoire de certains d'entre eux.

« Chaque fidèle a à ses côtés un ange comme protecteur et pasteur pour le conduire à la vie » (saint Basile le grand).

62. Qu'enseigne la Sainte Écriture au sujet de la création du monde visible?

337-344

À travers le récit des « sept jours » de la création, la Sainte Écriture nous fait connaître la valeur de la création et sa finalité qui est la louange de Dieu et le service de l'homme. Toute chose doit son existence à Dieu, de qui elle reçoit sa bonté et sa perfection, ses lois et sa place dans l'univers.

63. Quelle est la place de l'homme dans la création?

343-344
353

L'homme est le sommet de la création visible, car il est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu.

64. Quel type de liens existe-t-il entre les réalités créées?

342
354

Entre les créatures, il existe une interdépendance et une hiérarchie voulues par Dieu. En même temps, il existe une unité et une solidarité entre les créatures, car toutes ont le même créateur, toutes sont aimées de lui et sont ordonnées à sa gloire. Respecter les lois inscrites dans la création et les rapports découlant de la nature des choses constitue donc un principe de sagesse et un fondement de la morale.

65. Quelle relation y a-t-il entre l'oeuvre de la création et celle de la rédemption?

345-349

L'oeuvre de la création culmine dans l'oeuvre, plus grande encore, de la rédemption. En effet, cette dernière est le point de départ de la nouvelle création, dans laquelle tout retrouvera son sens plénier et son achèvement.

L'homme

66. En quel sens l'homme est-il créé à « l'image de Dieu »?

355-357

L'homme est créé à l'image de Dieu en ce sens qu'il est capable de connaître et d'aimer librement s

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