Pourquoi Jésus est-il considéré comme limite à notre liberté ? Pourquoi donc vouloir l'éliminer de notre vie ? - Benoit XVI - décembre 2012

     Dieu et sa Parole – Jésus, la Parole vivante de Dieu – sont des « signes et provoquent la décision. L’opposition de l’homme à Dieu imprègne toute l’histoire. Jésus se révèle comme le signe véritable de Dieu, en prenant sur lui, en attirant à lui l’opposition à Dieu jusqu’à l’opposition de la Croix.
     Ici, on ne parle pas du passé. Nous savons tous à quel point le Christ aujourd’hui est signe d’une contradiction qui, en dernière analyse, vise Dieu lui-même. Toujours de nouveau, Dieu lui-même est considéré comme la limite de note liberté, une liberté à éliminer afin que l’homme puisse être totalement lui-même. Dieu, avec sa vérité, s’oppose au mensonge multiple de l’homme, à son égoïsme et à son orgueil.
     Dieu est amour. Mais l’amour peut aussi être haï, quand il exige que l’on sorte de soi-même pour aller au-delà de soi. L’amour n’est pas une sensation romantique de bien-être. La rédemption n’est pas wellness, un bain d’auto-complaisance, mais une libération de l’être compressé dans son propre moi. Cette libération a pour prix la souffrance de la Croix. La prophétie sur la lumière et la parole de la Croix vont de pair. – pages 121-122

     Ce qui dans la grande perspective de la foi est une étoile d’espérance, dans la perspective de la vie quotidienne est, dans un premier temps, seulement une cause d’ennui, un motif de préoccupation et de peur. En effet : Dieu dérange notre confortable quotidien. La royauté de Jésus et sa Passion vont ensemble. Pages 146-147

Benoit XVI, in L’Enfance de Jésus – Ed Flammarion 2012