Divers

Le grand héritage de Pie XII, par le P. Peter Gumpel, postulateur



Dans les colonnes de Fides

ROME, Mercredi 6 juin 2007 (ZENIT.org) - Le postulateur de la cause de béatification de Pie XII, le P. Peter Gumpel, évoque aujourd'hui « le grand héritage de Pie XII », dans les colonnes de l'agence vaticane Fides (http://www.fides.org).

« Le pape Pie XII a eu un rôle historiquement important dans la préparation du Concile Vatican II et a encouragé l'Eglise à s'ouvrir aux questions qui assaillissent le plus la vie de l'homme moderne » dit à l'agence Fides le P. Gumpel, jésuite, entrevu à l'occasion de la présentation du libre d'Andrea Tornelli « Pie XII. Eugenio Pacelli un homme sur le trône de Dieu » (Milan 2007 pp.661).

« Si l'on regarde le corpus de la production doctrinale de Pie XII, ses encycliques et autres documents rédigés par lui, on s'aperçoit que le pape est intervenu sur des questions très actuelles à l'époque, concernant les domaines moral, liturgique, des études bibliques et de la vie de l'homme » poursuit le P. Gumpel. « Avant d'intervenir sur une question, Pie XII l'étudiait et n'hésitait pas à faire appel aux savants sur ce domaine ».

« On ne se rend pas compte d'autre part du rôle que Pie XII a eu dans la préparation du Concile Vatican II » ajoute le Jésuite. « Le Concile ne naît pas à l'improviste, mais arrive après une longue préparation effectuée pendant le pontificat de Pie XII. Il se rendait compte de la nécessité d'un nouveau concile, mais il s'était décidé à laisser à son successeur la tâche de le convoquer. Ceci pour les motifs suivants. Le premier est que Pie XII se rendait compte que le Concile durerait des années. Il ne pouvait convoquer le concile tout de suite après la seconde guerre mondiale quand l'Europe et plusieurs autres parties du monde sortaient péniblement de ses conséquences. Les évêques devaient donc rester dans leurs diocèses avec le peuple de Dieu pour surmonter les difficultés. Le second motif vient du fait qu'on voulait réunir la documentation et effectuer des études préliminaires et cela demandait du temps. Enfin, après 1954, alors qu'il était tombé malade, Pie XII ne se sentait pas en mesure de mener cet évènement important ».

« La présence de Pie XII dans les travaux du Concile est indéniable » souligne le P. Gumpel. « Si l'on regarde les notes des discussions des pères conciliaires son nom est cité dans au moins 1.500 interventions. Dans les notes des documents conciliaires Pie XII est cité plus de 200 fois. C'est la citation la plus récurrente, exception faite des Saintes Ecritures ».

Au plan humain, le P. Gumpel qui a connu personnellement Pie XII, affirme que « ce n'est pas du tout vrai que c'était une personne froide et distante. Je peux témoigner que Pie XII était une personne aimable, cordiale, et même humble. Je me souviens qu'il m'accompagnait personnellement à la porte, moi qui n'étais qu'un simple jésuite. Récemment ont été publiées les lettres que Pie XII échangeait avec son frère François, où transparaît toute son humanité. C'est grâce à ces lettres entre autre que nous pouvons supprimer un autre mythe, celui qui affirmait qu'entre Pie XII et son prédécesseur Pie XI il y avait une incompréhension. Alors que c'est Pie XI qui l'a voulu comme secrétaire d'état de son pontificat ! Le futur pape ne voulait même pas devenir cardinal parce qu'il voulait s'occuper de la pastorale de son diocèse. Mais Pie XI avait compris qu'il deviendrait son successeur et voulait le préparer à cette tâche. C'est ainsi que non seulement il l'a nommé secrétaire d'Etat mais il l'a impliqué dans une série de voyages dans le monde entier. Il lui disait « je veux que tu connaisses le monde et que le monde te connaisse ». Entre Pie XI et le futur Pie XII il existait une compensation de caractère : si le premier était plus impulsif, le second était plus réfléchi. Ensemble ils ont créé une équipe qui a travaillé remarquablement ».

« Enfin il ne faut pas oublier la grande attention de Pie XII envers les plus pauvres. Au moins 100.000 romains recevaient grâce à lui un repas chaud pendant la guerre. Il a donné à l'Eglise et aux pauvres son important patrimoine familial », a conclu le P. Gumpel.

Sommaire documents

t>