Benoît XVI de A à Z

A la suite de Jésus

1 - Nous, les hommes, nous vivons aliénés, dans les eaux salées de la souffrance et de la mort; dans un océan d'obscurité, sans lumière. Le filet de l'Évangile nous tire hors des eaux de la mort et nous introduit dans la splendeur de la lumière de Dieu, dans la vraie vie. Il en va ainsi - dans la mission de pêcheur d'hommes, à la suite du Christ, il faut tirer les hommes hors de l'océan salé de toutes les aliénations vers la terre de la vie, vers la lumière de Dieu. Il en va ainsi: nous existons pour montrer Dieu aux hommes. Seulement là où on voit Dieu commence véritablement la vie. Seulement lorsque nous rencontrons dans le Christ le Dieu vivant, nous connaissons ce qu'est la vie. Nous ne sommes pas le produit accidentel et dépourvu de sens de l'évolution. Chacun de nous est le fruit d'une pensée de Dieu. Chacun de nous est voulu, chacun est aimé, chacun est nécessaire. Il n'y a rien de plus beau que d'être rejoints, surpris par l'Évangile, par le Christ. Il n'y a rien de plus beau que de le connaître et de communiquer aux autres l'amitié avec lui. La tâche du pasteur, du pêcheur d'hommes, peut souvent apparaître pénible. Mais elle est belle et grande, parce qu'en définitive elle est un service rendu à la joie, à la joie de Dieu qui veut faire son entrée dans le monde. - Homélie Intronisation 24.4.2005


2 - L'Esprit Saint est la force à travers laquelle le Christ nous fait ressentir sa proximité. Mais la première lecture dit également une deuxième parole: vous serez mes témoins. Le Christ ressuscité a besoin de témoins qui l'ont rencontré, d'hommes qui l'ont connu intimement à travers la force de l'Esprit Saint. D'hommes qui l'ayant, pour ainsi dire, touché du doigt, peuvent en témoigner. C'est ainsi que l'Eglise, la famille du Christ, a grandi de «Jérusalem... jusqu'aux extrémités de la terre», comme le dit la lecture. C'est à travers les témoins que l'Eglise a été construite — à commencer par Pierre et par Paul, et par les Douze, jusqu'à tous les hommes et toutes les femmes qui, comblés du Christ, ont rallumé et rallumeront au cours des siècles de manière toujours nouvelle la flamme de la foi. Chaque chrétien, à sa façon, peut et doit être le témoin du Seigneur ressuscité. Quand nous lisons les noms des saints nous pouvons voir combien de fois ils ont été — et continuent à être — tout d'abord des hommes simples, des hommes dont émanait — et émane — une lumière resplendissante capable de conduire au Christ. - Homélie Saint Jean de Latran 7.5.2005


3 - «Annoncer l'Evangile en effet n'est pas pour moi un titre de gloire; c'est une nécessité qui m'incombe. Oui malheur à moi si je n'annonçais pas l'Evangile!... Oui, libre à l'égard de tous, je me suis fait l'esclave de tous, afin de gagner le plus grand nombre... Je me suis fait tout à tous, afin d'en sauver à tout prix quelques-uns» (1 Co 9, 16, 22). Ces paroles qui sont l'autoportrait de l'apôtre nous donnent également le portrait de chaque prêtre. …. Il est décisif, comme vous le savez bien, que la proximité et l'attention envers tous ait toujours lieu au nom du Christ et vise constamment à conduire à Lui. - Aux prêtres romains à Saint Jean de Latran 13.5.2005


4 - Dans les récits de la Résurrection, on trouve un trait commun et essentiel; les anges disent: le Seigneur «vous précède en Galilée; c'est là que vous le verrez» (Mt 28, 7). En considérant cela de plus près, nous pouvons dire que cette action de «précéder» de Jésus implique une double direction. La première est - comme nous l'avons entendu - la Galilée. En Israël, la Galilée était considérée comme la porte vers le monde des païens. Et, de fait, c'est précisément en Galilée, sur le mont, que les disciples voient Jésus, le Seigneur, qui leur dit: «Allez... de toutes les nations faites des disciples» (Mt 28, 19). L'autre direction de l'action de «précéder» de la part du Ressuscité, apparaît dans l'Evangile de saint Jean, dans les paroles de Jésus à Madeleine: «Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père» (Jn 20, 17). Jésus nous précède auprès du Père, monte à la hauteur de Dieu et nous invite à le suivre. Ces deux directions du chemin du Ressuscité ne sont pas en contradiction, mais indiquent ensemble la voie de la «sequela» du Christ. Le véritable objectif de notre chemin est la communion avec Dieu - Dieu lui-même est la maison aux nombreuses demeures (cf. Jn 14, 2ss.). Mais nous ne pouvons monter dans cette demeure qu'en allant «vers la Galilée» - en allant sur les routes du monde, en apportant l'Evangile à toutes les nations, en apportant le don de son amour aux hommes de tous les temps. C'est pourquoi le chemin des apôtres s'est étendu jusqu'aux «extrémités de la terre» (cf. Ac 1, 6ss); ainsi, saint Pierre et saint Paul sont allés jusqu'à Rome, une ville qui était alors le centre du monde connu, véritable «caput mundi». - Homélie Corpus Domini, Rome 26.5.2005


5 - Selon l'heureuse intuition du bien-aimé pape Jean-Paul II, la Journée mondiale de la Jeunesse constitue une rencontre privilégiée avec le Christ, dans la solide conscience que Lui seul offre aux êtres humains la plénitude de vie, de joie et d'amour. Chaque chrétien est appelé à entrer dans une communion profonde avec le Seigneur crucifié et ressuscité, à l'adorer dans la prière, dans la méditation, et surtout dans la pieuse participation à l'Eucharistie, au moins le dimanche, petite « Pâque hebdomadaire ». On devient de cette façon ses véritables disciples, prêts à annoncer et à témoigner à tout moment de la beauté et de la force rénovatrice de l'Evangile. - Angelus 31.7.2005


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