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Depuis quelques jours, la France a pris conscience que la troisième guerre mondiale, pouvait aussi se dérouler sur son territoire

Publiée le 18-11-2015

Dom Jean Pateau, Père abbé de Fontgombault, rappelle, à l'occasion des attentats perpétrés à Pairs, les paroles de saint Jean-Paul lors de la messe d’intronisation de son pontificat le 22 octobre 1978. 

Depuis quelques jours, la France a pris conscience que la troisième guerre mondiale, évoquée à plusieurs reprises par le pape François, pouvait aussi se dérouler sur son territoire. Cette guerre est-elle nouvelle ?

Depuis longtemps une guerre silencieuse est livrée à travers l’oubli des pauvres et des faibles, dans le sein maternel contre l’enfant à naître, dans la chambre d’hôpital contre le vieillard… Alors qu’on lui remettait le prix Nobel de la paix à Oslo le 10 décembre 1979, Mère Teresa disait : « Le plus grand destructeur de la paix, aujourd’hui, est le crime commis contre l’innocent enfant à naître. Si une mère peut tuer son propre enfant, dans son propre sein, qu’est-ce qui nous empêche, à vous et à moi, de nous entre-tuer les uns les autres ? »

Depuis des décennies, des chrétiens sont persécutés pour leur foi dans les pays du Moyen-Orient… et parfois ailleurs… L’homme est habituellement sacrifié aux intérêts économiques, et lui-même s’immole sur l’autel de la quête de son propre plaisir. Si l’homme, si sa vie, si sa religion, ne sont plus respectés, qui nous empêchera de nous entre-tuer ? Non, la guerre n’est pas nouvelle.

Comment ne pas mentionner aussi le combat qui se livre dans le cœur de tout homme entre le bien qu’il sait devoir faire, la vérité qu’il discerne, le beau qu’il admire, et le mal, le mensonge qui le tentent, le laid qui l’avilit ?

Pour le chrétien, pour l’homme, l’état de guerre n’est pas nouveau. Il prend seulement aujourd’hui un nouveau visage plus concret, plus palpable, plus immédiat.

Comment réagir ? En témoin de Jésus Christ, unique Sauveur de l’homme.

En ces temps, le chrétien se souvient de Jésus pleurant son ami Lazare. Aussi, pleure-t-il avec celui qui pleure. Il porte dans sa prière les familles décimées, les vies brisées. Cette vie, cette famille, peut être celle qui habite sur le même palier, celle de la maison voisine, ce pourrait être aussi la sienne. Aussi, il se prépare. La mort imprévue remet en face de la recommandation du Seigneur : « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure » (Mt 25,13).

Le chrétien n’oublie pas non plus dans sa prière les forces de l’ordre, les militaires particulièrement exposés et mis à l’épreuve physiquement et psychologiquement durant de longues périodes. Il prie aussi pour que les hommes politiques, agissent en vue du bien authentique de ceux qu’ils gouvernent, et préfèrent le bien commun des pays, de l’homme et la quête d’une paix durable, aux profits personnels et aux intérêts économiques.

Dans l’adversité, au milieu des loups, le Christ recommande à ses disciples de se montrer « prudents comme des serpents et simples comme des colombes » (Mt 10,16). Fuyant la tentation de l’irénisme inconscient ou du repli stérile, le chrétien, face à la réalité de la guerre, retourne aux piliers de sa foi que sont la miséricorde et la vérité.

L’Année de la Miséricorde, qui s’ouvrira le 8 décembre prochain, sera l’occasion de mettre en pratique l’invitation du pape François : « Redécouvrons les œuvres de miséricorde corporelles  : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Et n’oublions pas les œuvres de miséricorde spirituelles  : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts »(Bulle d’indiction du jubilé, Misericordiae Vultus n.15).

En ces jours, le chrétien puisera dans deux trésors que Jésus lui a légués : la prière pour les ennemis et la béatitude des persécutés à qui le Christ promet le Royaume. Loin de se laisser aller à la peur, le disciple du Christ trouvera le calme dans la proximité de Dieu et redoublera de charité.

Dans la nuit de la guerre, brille toujours la vertu chrétienne par excellence qu’est l’espérance. Il n’est pas de nuit si profonde qu’elle ne laisse place à au moins une étoile déjà levée. La guerre, l’état d’urgence, invitent l’homme, nous invitent peut-être aussi, à demander : où est notre secours ? quel est notre Sauveur ?

Les paroles prononcées par Jean-Paul II, il y a bientôt quarante ans, prennent une actualité saisissante. Qui les écoutera ? Leur refus implicite ne serait-il pas à l’origine de la situation du monde d’aujourd’hui, et dans leur acceptation, ne pourrait-il pas trouver le salut ?

« N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! À sa puissance salvatrice ouvrez les frontières des États, les systèmes économiques et politiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation, du développement. N’ayez pas peur ! Le Christ sait “ce qu’il y a dans l’homme” ! Et lui seul le sait !

Aujourd’hui, si souvent l’homme ignore ce qu’il porte au-dedans de lui, dans les profondeurs de son esprit et de son cœur. Si souvent il est incertain du sens de sa vie sur cette terre. Il est envahi par le doute qui se transforme en désespoir. Permettez donc — je vous prie, je vous implore avec humilité et confiance — permettez au Christ de parler à l’homme. Lui seul a les paroles de vie, oui, de vie éternelle ! » (saint Jean-Paul II, homélie de la messe d’intronisation, 22 octobre 1978).

Alors que la vallée de larmes se fait plus profonde, Marie baisse ses yeux miséricordieux sur la terre. Elle prie « pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort ».Ayons confiance en elle, et demandons-lui d’intercéder pour nous et pour tous les hommes !

 

 

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