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Actualité

Montre-nous ton Visage ! Benoit XVI, le Pape du Visage du Christ !

Publiée le 04-11-2011

 

Emission sur Radio Notre-Dame ce 4 novembre 2011

photos du Saint-Père Benoit XVI à Turin, en prière, devant le Saint-Suaire, devant le Visage du Christ. Ce Visage qui nous guérit.

Benoit XVI est le Pape du Visage du Christ.

Benoit XVI (28.8.2011) :   "En ce temps d'absence de Dieu, quand la terre des âmes est aride et les personnes ne savent pas encore d'où provient l'eau vive, nous demandons au Seigneur qu'Il se montre. Nous voulons lui demander de montrer à ceux qui cherchent l'eau vive ailleurs, que cette eau, c'est Lui-même, et qu'Il ne permet pas que la vie des hommes, leur soif de ce qui est grand, de plénitude, se noie et s'étouffe dans ce qui est transitoire.

     Nous voulons Lui demander, en particulier pour les jeunes, que la soif de Lui devienne vivante en eux et qu'ils reconnaissent où se trouve la réponse.

     Et nous, qui avons pu Le connaître dès notre jeunesse, nous pouvons demander pardon, car nous portons trop peu la lumière de son visage aux hommes, car nous manifestons trop peu la certitude qu'«Il est, Il est présent, et Il est la grande réalité, pleine, que nous attendons tous».  

Le Visage de Dieu, dans l'enseignement de Benoit XVI

30 mai 2005 – Aux Evêques d'Italie
Vous placez à juste titre à la base de tout la contemplation de Jésus Christ et, en Lui, du vrai visage de Dieu le Père, le rapport vivant et quotidien avec Lui. En effet, c'est là que se trouve l'âme et la force secrète de l'Eglise, la source efficace de notre apostolat. C'est surtout dans le mystère de l'Eucharistie que nous-mêmes, nos prêtres et tous nos fidèles pouvons vivre en plénitude ce rapport avec le Christ: dans ce mystère, il devient tangible parmi nous, se donne toujours à nouveau, devient nôtre afin que nous devenions siens et apprenions son amour. …
…En contemplant le visage du Christ, et dans le Christ le visage du Père, la Très Sainte Vierge nous précède, nous soutient et nous accompagne. L'amour et la dévotion pour la Mère du Seigneur, … sont un héritage précieux que nous devons toujours cultiver et une grande ressource également en vue de l'évangélisation. Chers frères, sur ces bases, nous pouvons vraiment proposer à nous-mêmes et à nos fidèles la vocation à la sainteté, comme "haut degré de la vie chrétienne ordinaire", selon l'heureuse expression de Jean-Paul II dans Novo millennio ineunte (n. 37): l'Esprit Saint vient en effet en nous, par le Christ et le Père, précisément pour nous introduire dans le mystère de la vie et de l'amour de Dieu, au-delà de toute force et de toute attente humaine.


7 août 2005 – Angelus
Qui, mieux que Marie, peut nous enseigner à adorer le Christ? Qu'Elle aide en particulier les nouvelles générations à reconnaître dans le Christ le véritable visage de Dieu, à l'adorer, à l'aimer et à le servir avec un dévouement total.


18 août 2005 – JMJ Cologne - Discours d'accueil des jeunes
Vous êtes venus, vous faisant pèlerins à la suite des Mages. En suivant leurs traces, vous voulez découvrir Jésus. Vous avez accepté de vous mettre en route, pour venir, vous aussi, contempler personnellement, et en même temps de manière communautaire, le visage de Dieu qui se révèle dans l'Enfant de la crèche. Comme vous, je me suis mis, moi aussi, en route, pour venir, avec vous, m'agenouiller devant la blanche hostie consacrée, dans laquelle les yeux de la foi reconnaissent la présence réelle du Sauveur du monde. "Nous sommes venus l'adorer" (Mt 2, 2).

Chers jeunes, le bonheur que vous cherchez, le bonheur auquel vous avez le droit de goûter a un nom, un visage: celui de Jésus de Nazareth, caché dans l'Eucharistie. Lui seul donne la plénitude de vie à l'humanité! Avec Marie, donnez votre "oui" à ce Dieu qui se propose de se donner à vous. Je vous redis aujourd'hui ce que j'ai dit au début de mon pontificat: "Celui qui laisse entrer le Christ dans sa vie ne perd rien, rien, absolument rien de ce qui rend la vie libre, belle et grande. Non! Ce n'est qu'avec cette amitié que s'ouvrent en grand les portes de la vie. Ce n'est qu'avec cette amitié qu'on déverrouille réellement les grandes potentialités de la condition humaine. Ce n'est qu'avec cette amitié que nous faisons l'expérience de ce qui est beau et de ce qui libère". Soyez-en vraiment convaincus: le Christ n'enlève rien de ce qu'il y a de beau et de grand en vous, mais il mène tout à sa perfection, pour la gloire de Dieu, pour le bonheur des hommes, pour le salut du monde.

20 août 2005 – JMJ Cologne - Veillée avec les jeunes
Ceux qui parlent de Dieu sont nombreux; au nom de Dieu on prêche aussi la haine et on exerce la violence. Il est donc important de découvrir le vrai visage de Dieu. Les Mages d'Orient l'ont trouvé quand ils se sont prosternés devant l'Enfant de Bethléem. "Celui qui m'a vu a vu le Père", disait Jésus à Philippe (Jn 14, 9). En Jésus Christ, qui, pour nous, a permis que son cœur soit transpercé, en Lui, est manifesté le vrai visage de Dieu. Nous le suivrons avec la grande foule de ceux qui nous ont précédés. Alors, nous cheminerons sur le juste chemin.
"En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui" (Mt 2, 11). Chers amis, il ne s'agit pas d'une histoire lointaine, survenue il y a très longtemps. Il s'agit d'une présence. Ici, dans la sainte hostie, Il est devant nous et au milieu de nous. Comme en ce temps-là, il se voile mystérieusement dans un silence sacré et, comme en ce temps-là, se dévoile précisément le vrai visage de Dieu. Il s'est fait pour nous le grain de blé tombé en terre, qui meurt et qui porte du fruit jusqu'à la fin du monde (cf. Jn 12, 24). Il est présent comme en ce temps-là à Bethléem. Il nous invite au pèlerinage intérieur qui s'appelle adoration. Mettons-nous maintenant en route pour ce pèlerinage et demandons-lui de nous guider.

4 décembre 2005 – Angelus
Que Marie nous aide à reconnaître dans le visage de l'Enfant de Bethléem, conçu dans son sein virginal, le divin Rédempteur venu dans le monde pour nous révéler le visage authentique de Dieu.

 


2006

1er janvier 2006 – Message pour la Journée Mondiale de la Paix
À tout bien considérer, le nihilisme et le fondamentalisme ont un rapport erroné à la vérité: les nihilistes nient l'existence de toute vérité, les fondamentalistes ont la prétention de pouvoir l'imposer par la force. Tout en ayant des origines différentes et tout en étant des manifestations qui s'inscrivent dans des contextes culturels divers, le nihilisme et le fondamentalisme ont en commun un dangereux mépris pour l'homme et pour sa vie, et, en dernière analyse, pour Dieu lui-même. En effet, à la base de cette tragique issue commune il y a, en définitive, l'altération de la pleine vérité de Dieu: le nihilisme en nie l'existence et la présence providentielle dans l'histoire; le fondamentalisme fanatique en défigure le visage aimant et miséricordieux, Lui substituant des idoles faites à son image.

8 janvier 2006 – Homélie Messe Baptêmes – Chapelle Sixtine
Le visage de Dieu, le contenu de cette culture de la vie, le contenu de notre grand « oui », s'exprime dans les dix commandements, qui ne sont pas un ensemble d'interdits, de « non », mais qui représentent en réalité une grande vision de vie. Ils sont un « oui » à un Dieu qui donne sens à l'existence (les trois premiers commandements); « oui » à la famille (quatrième commandement); « oui » à la vie (cinquième commandement); « oui » à l'amour responsable (sixième commandement); « oui » à la solidarité, à la responsabilité sociale, à la justice (septième commandement); « oui » à la vérité (huitième commandement); « oui » au respect de l'autre et de ce qui lui est propre (neuvième et dixième commandements). Telle est la philosophie de la vie, telle est la culture de la vie, qui devient concrète, praticable et belle dans la communion avec le Christ, le Dieu vivant, qui marche avec nous dans la compagnie de ses amis, dans la grande famille de l'Eglise. Le Baptême est don de vie. C'est un « oui » au défi de vivre vraiment la vie, en disant « non » à l'attachement de la mort qui se présente sous le masque de la vie; et c'est un « oui » au grand don de la vraie vie qui est présente dans le visage du Christ, qui se donne à nous dans le Baptême, puis dans l'Eucharistie.

 

Message Carême 2006
Les exemples des saints et les multiples expériences missionnaires qui caractérisent l'histoire de l'Église constituent des indications précieuses sur le meilleur moyen de soutenir le développement. Aujourd'hui encore, au temps de l'interdépendance globale, on peut constater qu'aucun projet économique, social ou politique ne remplace le don de soi à autrui, dans lequel s'exprime la charité. Celui qui agit selon cette logique évangélique vit la foi comme amitié avec le Dieu incarné et, comme Lui, se charge des besoins matériels et spirituels du prochain. Il le regarde comme un mystère incommensurable, digne d'une attention et d'un soin infinis. Il sait que celui qui ne donne pas Dieu donne trop peu, comme le disait la bienheureuse Teresa de Calcutta : «La première pauvreté des peuples est de ne pas connaître le Christ». Pour cela il faut faire découvrir Dieu dans le visage miséricordieux du Christ : hors de cette perspective, une civilisation ne se construit pas sur des bases solides.

 

2 mars 2006 – Avec les prêtres du Diocèse de Rome
Choisir Dieu, donc: tel est l'essentiel. Un monde vide de Dieu, un monde qui a oublié Dieu, perd la vie et tombe dans une culture de la mort. Choisir la vie, faire le choix de la vie, signifie donc avant tout choisir l'option-relation avec Dieu. Mais ici, naît aussitôt la question: avec quel Dieu? Ici, à nouveau, l'Evangile nous vient en aide: avec ce Dieu qui nous a montré son visage dans le Christ, avec le Dieu qui a vaincu la haine sur la Croix, c'est-à-dire dans l'amour jusqu'à la fin. Ainsi, en choisissant ce Dieu, nous choisissons la vie. ..

Aider à faire un véritable choix pour la vie, renouveler la relation avec Dieu comme la relation qui nous donne la vie et nous indique la voie vers la vie. Et ainsi, aimer à nouveau le Christ qui, de l'Etre le plus inconnu auquel nous n'arrivions pas et qui demeurait énigmatique, est devenu un Dieu connu, un Dieu au visage humain, un Dieu qui est amour.

L'option chrétienne est, au fond, très simple: il s'agit de l'option du "oui" à la vie. Mais ce "oui" ne se réalise qu'avec un Dieu qui n'est pas inconnu, avec un Dieu au visage humain. Il se réalise en suivant ce Dieu dans la communion de l'amour.

6 avril 2006 - Rencontre avec les jeunes du diocèse de Rome, Place Saint Pierre
Connaître Dieu, reconnaître que Dieu est présent dans ma vie, et que Dieu joue un rôle. Si nous reconnaissons que Dieu est présent, que notre liberté est une liberté partagée avec les autres et qu'il doit donc y avoir un paramètre commun pour construire une réalité commune, cela soulève la question : quel Dieu ? Il existe en effet tant de fausses images de Dieu, d'un Dieu violent, etc.
Il nous faut reconnaître le Dieu qui nous a montré son Visage en Jésus, qui a souffert pour nous, qui nous a aimés jusqu'à la mort et ainsi, a vaincu la violence. Il faut rendre présent, avant tout dans notre "propre vie", le Dieu vivant, le Dieu qui n'est pas un inconnu, un Dieu inventé, un Dieu uniquement pensant, mais un Dieu qui s'est montré, qui s'est révélé, et qui a révélé son Visage. Ce n'est qu'ainsi que notre vie devient véritable, authentiquement humaine et ainsi également, les critères du véritable humanisme deviennent présents dans la société.

 

29 juin 2006 - Homélie de la Messe Sts Pierre et Paul
« Toi donc, quand tu seras revenu » (Lc 22.32) - cette parole est à la foi une prophétie et une promesse. Elle prophétise la faiblesse de Simon qui, devant une servante et un serviteur, niera connaître Jésus. A travers cette chute, Pierre - et avec lui chacun de ses successeurs - doit apprendre que sa propre force ne suffit pas à elle seule à édifier et à guider l'Eglise du Seigneur. Personne n'y réussit seul. Pour autant que Pierre semble capable et bon - dès le premier instant de l'épreuve, il échoue. « Toi donc, quand tu seras revenu » - le Seigneur, qui prédit sa chute, lui promet également la conversion: « Le Seigneur, se retournant, fixa son regard sur Pierre... » (Lc 22, 61). Le regard de Jésus réalise la transformation et devient le salut de Pierre: Lui, « sortant dehors [...] pleura amèrement » (22, 62). Nous voulons implorer sans cesse à nouveau ce regard sauveur de Jésus : pour tous ceux qui, dans l'Eglise, ont une responsabilité; pour tous ceux qui souffrent des confusions de notre temps; pour les grands et les petits: Seigneur, regarde-nous sans cesse et relève-nous de toutes nos chutes et prends-nous entre tes mains bienveillantes.

 

1er septembre 2006 – Sanctuaire de la Sainte Face de Manopello
J'adresse une salutation particulière aux jeunes et aux enfants qui font leur Première Communion. Merci de votre enthousiasme, de votre foi. Nous tous, …, « nous cherchons le Visage du Seigneur ». …. Essayons ensemble de toujours mieux connaître le visage du Seigneur et du visage du Seigneur puisons cette force d'amour et de paix qui nous montre aussi le chemin de notre vie..

Lorsque je priais tout à l'heure, je pensais aux deux premiers Apôtres, qui, sur l'invitation de Jean-Baptiste, suivirent Jésus près du Jourdain - comme nous le lisons au début de l'Evangile de Jean (cf. Jn 1, 35-37). L'évangéliste rapporte que Jésus se tourna vers eux et leur demanda: « Que cherchez-vous ? Ils lui répondirent: « Rabbi, où demeures-tu ? ». Il dit alors : « Venez et voyez » (cf. Jn 1, 38-39). Ce même jour, les deux disciples qui Le suivirent vécurent une expérience inoubliable, qui les amena à affirmer : « Nous avons trouvé le Messie » (Jn 1, 41). Celui que, quelques heures auparavant, ils considéraient comme un simple « rabbi », avait acquis une identité bien précise, celle du Christ attendu depuis des siècles. Mais, en réalité, que de route ces disciples avaient encore devant eux ! Ils ne pouvaient pas même imaginer combien le mystère de Jésus de Nazareth pouvait être profond ; combien sa « face » pouvait se révéler insondable, impénétrable. Si bien que, après avoir vécu trois ans ensemble, Philippe, l'un d'eux, s'entendra dire au cours de la Dernière Cène: « Voilà si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ? ». Et ensuite, ces paroles qui expriment toute la nouveauté de la révélation de Jésus: « Qui m'a vu a vu le Père » (Jn 14, 9).

« Qui m'a vu a vu le Père ». Oui, chers frères et sœurs, pour « voir Dieu », il faut connaître le Christ et se laisser façonner par son Esprit qui guide les croyants « à la vérité tout entière » (cf. Jn 16, 13). Celui qui rencontre Jésus, qui se laisse attirer par Lui et qui est disposé à le suivre jusqu'au sacrifice de sa vie, fait personnellement l'expérience, comme Lui l'a faite sur la croix, que seul le « grain de blé » qui tombe en terre et meurt porte « beaucoup de fruit » (cf. Jn 12, 24). Telle est la voie du Christ, la voie de l'amour total qui vainc la mort: celui qui la parcourt et « hait sa vie en ce monde la conservera en vie éternelle » (Jn 12, 25). C'est-à-dire qu'il vit déjà en Dieu sur cette terre, attiré et transformé par la splendeur de sa face. Telle est l'expérience des vrais amis de Dieu, les saints, qui ont reconnu et aimé chez leurs frères, en particulier les pauvres et les indigents, la face de ce Dieu longuement contemplée avec amour dans la prière. Ils constituent pour nous des exemples encourageants à imiter; ils nous assurent que si nous parcourons fidèlement cette voie, la voie de l'amour, nous aussi - comme le chante le Psalmiste - nous nous rassasierons de la présence de Dieu (cf. Ps 16 [17], 15).

« Jesu... quam bonus te quaerentibus ! - Comme tu es bon Jésus, pour celui qui te cherche ! »: …. C'est un hymne qui …fait penser au Psaume 23 [24]: « Voici le peuple de ceux qui le cherchent ! Voici Jacob qui recherche ta face ! » (v. 6). Mais quel est le « peuple » qui cherche la face du Seigneur, quel peuple est digne de « gravir la montagne du Seigneur », de se « tenir dans son lieu saint »? Le Psalmiste explique: ce sont ceux qui ont « des mains innocentes et un cœur pur », qui ne prononcent pas de mensonges, qui ne font pas de faux serments au détriment de leur prochain (cf. vv. 3-4). Pour entrer en communion avec le Christ et contempler Sa face, pour reconnaître la face du Seigneur dans celle de nos frères dans les événements de chaque jour, il faut donc « des mains innocentes et des cœurs purs ». Des mains innocentes, c'est-à-dire des existences illuminées par la vérité de l'amour qui vainc l'indifférence, le doute, le mensonge et l'égoïsme ; des cœurs purs sont nécessaires, des cœurs ravis par la beauté divine,…des cœurs qui portent le visage du Christ imprimé en eux…

Chers prêtres, si la sainteté de sa Face reste imprimée en vous, pasteurs du troupeau du Christ, n'ayez crainte, les fidèles confiés à vos soins seront eux aussi gagnés par elle et transformés. Et vous, séminaristes, qui vous préparez à être des guides responsables du peuple chrétien, ne vous laissez attirer par rien d'autre que par Jésus et par le désir de servir son Eglise. Je voudrais vous en dire tout autant, religieux et religieuses, pour que chacune de vos activités soit un reflet visible de la bonté et de la miséricorde divine. « C'est ta face, Seigneur, que je cherche »: rechercher la face de Jésus doit être l'aspiration de nous tous qui sommes chrétiens; nous sommes en effet « le peuple » qui, à cette époque, recherche la face du Seigneur, la face du « Dieu de Jacob ». Si nous persévérons dans la recherche de la face du Seigneur, au terme de notre pèlerinage terrestre, ce sera Lui, Jésus, notre joie éternelle, notre récompense et notre gloire pour toujours

 

 

9 octobre 2006 – Aux Evêques du Canada-Occidental en Visite Ad Limina
La perte du sens du péché, … : Cette priorité pastorale reflète l'espérance ardente que les fidèles fassent l'expérience de l'amour infini de Dieu comme un appel à renforcer leur unité ecclésiale et à surmonter la division et la fragmentation qui, si souvent, blessent les familles et les communautés d'aujourd'hui. De ce point de vue, la responsabilité de l'Evêque d'indiquer la présence destructrice du péché est déjà envisagée comme un service d'espérance: elle renforce les croyants afin qu'ils évitent le mal et choisissent la perfection de l'amour et la plénitude de la vie chrétienne. Je désire donc louer votre promotion du sacrement de la Pénitence. Tandis que ce sacrement est souvent considéré avec indifférence, ce qu'il produit est précisément la plénitude de la guérison à laquelle nous aspirons. Une appréciation renouvelée de ce Sacrement confirmera que le temps passé au confessionnal sépare le mal du bien, fait renaître la vie après la mort et révèle à nouveau le visage miséricordieux du Père.

 

 

14 octobre 2006 – Aux groupes de prière et œuvrent de Padre Pio
Le binôme prière et charité, Dieu et notre prochain. L'Evangile ne permet pas d'échappatoire: celui qui s'adresse au Dieu de Jésus Christ est poussé à servir ses frères, et vice-versa celui qui se consacre aux pauvres y découvre le mystérieux visage de Dieu.


19 octobre 2006 – Discours au Congrès de l'Eglise Italienne, à Verona
Je voudrais souligner comment… doit …apparaître ce grand «oui» qu'en Jésus Christ Dieu a dit à l'homme et à sa vie, à l'amour humain, à notre liberté et à notre intelligence ; comment la foi dans le Dieu au visage humain apporte la joie dans le monde.

 

21 octobre 2006 – Discours à l'Université Pontificale du Latran
Le croyant sait que ce Dieu a un visage et qu'une fois pour toute, avec Jésus Christ, il s'est fait proche de chaque homme

 

 

 


3 novembre 2006 – A l'Université Pontificale Grégorienne
L'effort de l'étude et de l'enseignement, pour posséder un sens en relation avec le Royaume de Dieu, doit être soutenu par les vertus théologales. En effet, l'objet direct de la science théologique, dans ses diverses spécificités, est Dieu lui-même, qui s'est révélé en Jésus Christ, Dieu avec un visage humain.

 

7 novembre 2006 – Homélie de la Messe avec les Evêques de Suisse- Chapelle Redemptoris Mater, au Vatican
Précisément à notre époque, nous connaissons très bien le "non" prononcé par ceux qui ont été invités en premier. En effet, les chrétiens d'Occident, c'est-à-dire les nouveaux "premiers invités", se dérobent aujourd'hui en grand nombre, ils n'ont pas le temps d'aller vers le Seigneur. Nous connaissons bien les Eglises qui se vident toujours plus, les séminaires qui continuent de se vider, les maisons religieuses qui se vident toujours plus ; nous connaissons toutes les formes sous lesquelles se présente ce "non, j'ai d'autres choses importantes à faire". Et cela nous fait peur et nous bouleverse d'être témoins de ces invités qui s'excusent et se dérobent, et qui en réalité, devraient comprendre la grandeur de l'invitation et devraient se presser dans cette direction. Mais que devons-nous faire.

Nous devons avant tout nous poser une question : pourquoi cela a-t-il précisément lieu ? Dans sa parabole, le Seigneur cite deux raisons : la possession et les relations humaines, qui absorbent tellement les personnes qu'elles considèrent qu'elles n'ont plus besoin de rien d'autre pour remplir totalement leur temps et donc leur existence intérieure. Saint Grégoire le Grand, dans sa présentation de ce texte, a tenté d'aller plus loin et s'est demandé: mais comment est-il possible qu'un homme dise "non" à ce qu'il y a de plus grand; qu'il n'ait pas de temps pour ce qui est plus important, qui contient en soi sa propre existence ? Et il répond : En réalité, les hommes n'ont jamais fait l'expérience de Dieu ; ils n'ont jamais "goûté" à Dieu, ils n'ont jamais ressenti combien il est délicieux d'être "touché" par Dieu ! Il leur manque ce "contact" et, à travers cela, le "goût de Dieu". Ce n'est que si, pour ainsi dire, nous le goûtons que nous venons alors au banquet. Saint Grégoire cite le Psaume, … : goûtez et dégustez, et voyez ; goûtez, et alors, vous verrez et vous serez illuminés ! Notre devoir est d'aider les personnes à pouvoir goûter, afin qu'elles puissent sentir à nouveau le goût de Dieu. Dans une autre homélie, saint Grégoire le Grand a approfondi plus encore la même question, et s'est demandé : Comment se fait-il que l'homme ne veuille pas même "goûter" Dieu ? Et il répond : lorsque l'homme est occupé entièrement par son monde, par les choses matérielles, par ce qu'il peut faire, par tout ce qu'il peut réaliser pour connaître le succès, par tout ce qu'il peut produire ou comprendre, alors, sa capacité de perception à l'égard de Dieu s'affaiblit, l'organe qui perçoit Dieu dépérit, devient incapable de percevoir et insensible. Il ne perçoit plus le Divin, car l'organe correspondant en lui s'est desséché, il ne n'est plus développé. Lorsqu'il utilise trop les autres organes, ceux empiriques, alors, il peut advenir que précisément le sens de Dieu s'affaiblisse ; que cet organe meure ; et que l'homme, comme le dit saint Grégoire, ne perçoive plus le regard de Dieu, le fait d'être regardé par Lui - cette chose précieuse qu'est son regard qui se pose sur moi !

Je pense que saint Grégoire le grand a décrit exactement la situation de notre époque - en effet, il s'agissait d'une époque très semblable à la nôtre. Et la question se pose encore : que devons-nous faire ? Je pense que la première chose est …: "Ayez en vous les mêmes sentiments qui sont dans Jésus Christ ! - Touto phroneite en hymin ho kai en Christo Iesou". Apprenez à penser comme a pensé le Christ, apprenez à penser avec Lui ! Et cette façon de penser n'est pas seulement celle de l'esprit, mais également une pensée du cœur. Nous apprenons les sentiments de Jésus Christ lorsque nous apprenons à penser avec Lui et donc, lorsque nous apprenons à penser également à son échec et à sa façon de traverser l'échec, à l'accroissement de son amour dans l'échec. Si nous entrons dans ses sentiments, si nous commençons à nous exercer à penser comme Lui et avec Lui, alors se réveille en nous la joie à l'égard de Dieu, la certitude qu'Il est de toute façon le plus fort ; oui, nous pouvons le dire, l'amour pour Lui se réveille en nous. Nous ressentons combien il est beau qu'Il soit là et que nous puissions Le connaître - que nous le connaissions dans le Visage de Jésus Christ, qui a souffert pour nous. Je pense que c'est la première chose : que nous entrions nous-mêmes dans un contact vivant avec Dieu, avec le Seigneur Jésus, le Dieu vivant ; que se renforce en nous l'organe qui perçoit Dieu; que nous portions en nous la perception de son "goût exquis". Cela encourage également notre action ; car nous aussi, nous courons un risque : on peut faire beaucoup, tant de choses, dans le domaine ecclésial, tout pour Dieu... et ce faisant, se tenir totalement à l'écart, sans jamais rencontrer Dieu. L'engagement se substitue à la foi, mais ensuite, se vide de l'intérieur. Je pense donc que nous devrions nous engager surtout dans l'écoute du Seigneur, dans la prière, dans la participation intime aux sacrements, dans l'apprentissage des sentiments de Dieu sur le visage et dans les souffrances des hommes, pour être ainsi contaminés par sa joie, par son zèle, par son amour, et pour regarder avec Lui, et à partir de Lui, le monde. Si nous réussissons à faire cela, alors même au milieu de tant de "non", nous trouverons à nouveau les hommes qui L'attendent et qui sont souvent peut-être insolites - la parabole le dit clairement - mais qui sont tout de même appelés à entrer dans sa salle.

Une fois de plus, en d'autres termes: il s'agit de la place centrale de Dieu, et précisément non pas d'un dieu quelconque, mais du Dieu qui a le visage de Jésus Christ. Cela est important aujourd'hui. Il y a tant de problèmes que l'on pourrait énumérer mais qui - tous - ne peuvent être résolus si Dieu n'est pas placé au centre, si Dieu ne devient pas à nouveau visible dans le monde, s'il ne devient pas déterminant dans notre vie et s'il n'entre pas également à travers nous de façon déterminante dans le monde. C'est en cela, je pense, que se décide aujourd'hui le destin du monde dans cette situation dramatique : si Dieu - le Dieu de Jésus Christ - existe et est reconnu comme tel, ou s'il disparaît. Nous faisons en sorte qu'il soit présent. Que devrions-nous faire ? En ultime analyse ? Nous nous adressons à Lui ! Nous célébrons cette Messe votive de l'Esprit Saint, en L'invoquant : … afin qu'il irrigue, réchauffe, redresse, afin qu'il nous entoure de la force de sa flamme sacrée et qu'il renouvelle la terre.

10 décembre 2006 – Homélie consécration de l'église paroissiale Sainte Marie Etoile de l'Evangélisation
La profession de foi de Pierre est le fondement inébranlable de l'Eglise. Avec Pierre nous disons à Jésus: "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant". La Parole de Dieu n'est pas seulement parole. En Jésus Christ celle-ci est présente parmi nous comme Personne. Tel est le but le plus profond de l'existence de cet édifice saint: l'église existe car en elle nous rencontrons le Christ, le Fils du Dieu vivant. Dieu a un visage. Dieu a un nom. Dans le Christ, Dieu s'est fait chair et se donne à nous dans le mystère de la Très Sainte Eucharistie. La Parole est chair. Elle se donne à nous sous les apparences du pain et devient ainsi véritablement le Pain dont nous vivons. Nous les hommes, nous vivons de la Vérité. Cette Vérité est Personne: celle-ci nous parle et nous lui parlons. L'église est le lieu de rencontre avec le Fils du Dieu vivant et, ainsi, elle est le lieu de rencontre entre nous. Telle est la joie que Dieu nous donne: Il s'est fait l'un de nous, que nous pouvons presque toucher et qui vit avec nous. La joie de Dieu est réellement notre force

14 décembre 2006 - Au nouvel Ambassadeur du Lésotho
Dans les visages des personnes malades et mourantes, les chrétiens reconnaissent le visage du Christ, et c'est lui que nous servons lorsque nous apportons notre aide et notre réconfort aux personnes qui souffrent (cf. Mt 25, 31-40).

 

2007

1er janvier 2007 - Homélie de la Messe
Demandons à Marie, Mère de Dieu, de nous aider à accueillir son Fils et, en Lui, la paix véritable. Demandons-lui d'éclairer nos yeux, pour que nous sachions reconnaître le Visage du Christ dans le visage de toute personne humaine, cœur de la paix!

 


1er janvier 2007 - Angelus
La communauté chrétienne, qui ces derniers jours est demeurée en adoration devant la crèche, tourne aujourd'hui son regard avec un amour particulier vers la Vierge Marie. Elle s'identifie à Elle tandis qu'elle contemple l'Enfant nouveau-né, emmailloté dans ses langes et déposé dans la mangeoire. Comme Marie, l'Eglise demeure elle aussi en silence, pour percevoir et garder en son cœur les échos intérieurs du Verbe fait chair et ne pas perdre la chaleur divine et humaine qui rayonne de sa présence. Il est la Bénédiction de Dieu ! L'Eglise, comme la Vierge, ne fait rien de plus que de montrer à tous Jésus, le Sauveur, et elle reflète sur chacun la lumière de son Visage, splendeur de bonté et de vérité.


3 janvier 2007 – Audience Générale
L'Apôtre bien-aimé du Seigneur souligne que des fils, « nous le sommes » (1 Jn 3, 1) : nous ne sommes pas seulement des créatures, mais nous sommes des fils ; de cette manière, Dieu est proche de nous ; de cette manière il nous attire à lui au moment de son incarnation, en se faisant l'un de nous. Nous appartenons donc vraiment à la famille qui a Dieu comme Père, car Jésus, le Fils unique, est venu planter sa tente parmi nous, la tente de sa chair, pour rassembler toutes les nations en une unique famille, la famille de Dieu, appartenant réellement à l'Etre divin, unis en un seul peuple, une seule famille. Il est venu pour nous révéler le véritable visage du Père. Et si, à présent, nous utilisons la Parole de Dieu, il ne s'agit plus d'une réalité connue seulement de loin. Nous connaissons le visage de Dieu : c'est celui du Fils, venu pour rendre les réalités célestes plus proches de nous, de la terre


6 janvier 2007 - Homélie Messe Epiphanie
Nous voyons toujours davantage que nous ne pouvons pas promouvoir seuls la justice et la paix, si ne se manifeste pas à nous la lumière d'un Dieu qui nous montre son visage, qui nous apparaît dans la mangeoire de Bethléem, qui nous apparaît sur la Croix.

 

 

11 février 2007 - Au terme de la Messe en l'honneur de Notre-Dame de Lourdes
Sur le visage de chaque être humain, encore davantage s'il est éprouvé et défiguré par la maladie, brille le visage du Christ, qui a dit: "Chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait" (Mt 25, 40).

4 mars 2007 - Angelus
En ce 2e dimanche de Carême, l'évangéliste Luc souligne que Jésus est monté sur la montagne « pour prier » (9,28) avec les apôtres Pierre, Jacques et Jean, et que « pendant qu'il priait » (9,29), survint le mystère lumineux de sa transfiguration. Pour les trois apôtres, monter sur la montagne a ainsi signifié être enveloppés par la prière de Jésus, qui se retirait souvent pour prier, spécialement à l'aube et après le crépuscule, et parfois toute la nuit. Mais c'est seulement cette fois-là, sur la montagne, qu'il a voulu manifester à ses amis la lumière intérieure qui l'emplissait lorsqu'il priait : son visage - lit-on dans l'Evangile - s'éclaira et ses vêtements laissèrent transparaître la splendeur de la Personne divine du Verbe incarné (cf. Lc 9,29).

 

25 mars 2007 - Angelus
L'Annonciation, racontée au début de l'Evangile de saint Luc, est un événement humble, caché - personne ne l'a vu, personne ne l'a connu, sauf Marie - mais en même temps décisif pour l'histoire de l'humanité. Lorsque la Vierge prononça son « oui » à l'annonce de l'Ange, Jésus fut conçu et avec Lui commença la nouvelle ère de l'histoire, qui serait ensuite scellée par la Pâque comme « Alliance nouvelle et éternelle ». En réalité, le « oui » de Marie est le reflet parfait de celui du Christ lui-même lorsqu'il entra dans le monde, comme affirme la Lettre aux Hébreux en interprétant le Psaume 39 : « Alors j'ai dit : Voici, je viens, car c'est de moi qu'il est question dans le rouleau du livre, pour faire, ô Dieu, ta volonté » (He 10, 7). L'obéissance du fils se reflète dans l'obéissance de sa Mère et ainsi, grâce à la rencontre de ces deux « oui », Dieu a pu prendre un visage d'homme. C'est la raison pour laquelle l'Annonciation est également une fête christologique, parce qu'elle célèbre un mystère central du Christ : son Incarnation.


1er avril 2007 – Homélie Messe des Rameaux – XXIIème JMJ
La procession du Dimanche des Rameaux, est tout d'abord un joyeux témoignage que nous rendons à Jésus Christ, dans lequel le Visage de Dieu nous a été rendu visible et grâce auquel le cœur de Dieu nous est ouvert à tous….

1er avril 2007 – Homélie Messe des Rameaux – XXIIème JMJ
Le Psaume 24 (23)interprète la montée intérieure dont la montée extérieure est l'image et il nous explique ainsi encore une fois ce que signifie monter avec le Christ. "Qui peut gravir la montagne du Seigneur ?", demande le Psaume, qui indique deux conditions essentielles. Ceux qui montent et qui veulent vraiment atteindre les hauteurs, arriver jusqu'au véritable sommet, doivent être des personnes qui s'interrogent sur Dieu. Des personnes qui scrutent autour d'elles pour chercher Dieu, pour chercher son Visage. Chers jeunes amis - comme cela est important précisément aujourd'hui: ne pas se laisser entraîner ici et là dans la vie; ne pas se contenter de ce que tout le monde pense, dit et fait. Scruter Dieu et chercher Dieu. Ne pas laisser que la question sur Dieu se dissolve dans nos âmes. Le désir de ce qui est le plus grand. Le désir de Le connaître - son Visage...
L'autre condition très concrète pour la montée est la suivante: celui qui "a les mains innocentes et le cœur pur" peut se tenir dans le lieu saint. Des mains innocentes - ce sont des mains qui ne sont pas utilisées pour des actes de violence. Ce sont des mains qui ne se sont pas salies par la corruption, les pots-de-vin. Un cœur pur - quand le cœur est-il pur? Un cœur est pur lors qu'il ne fait pas semblant, lorsqu'il ne se tache pas avec le mensonge et l'hypocrisie. C'est un cœur qui reste transparent comme l'eau d'une source, car il ne connait pas la duplicité. Un cœur est pur lorsqu'il ne se laisse pas troubler par l'ivresse du plaisir; c'est un cœur dont l'amour est véritable et pas seulement la passion d'un moment. Des mains innocentes et un cœur pur: si nous marchons avec Jésus, nous montons et nous trouvons les purifications qui nous conduisent vraiment à cette hauteur à laquelle l'homme est destiné: l'amitié avec Dieu lui-même.
Le Psaume 24 [23] qui parle de la montée se termine par une liturgie d'entrée devant la porte du temple: "Portes, levez vos frontons, levez-les, portes éternelles: qu'il entre le roi de gloire". Dans l'ancienne liturgie du Dimanche des Rameaux, le prêtre, parvenu devant l'église, frappait puissamment avec un bras de la croix de la procession à la porte encore fermée, qui s'ouvrait alors. C'était une belle image du mystère de Jésus lui-même qui, avec le bois de sa croix, avec la force de son amour qui se donne, a frappé du côté du monde à la porte de Dieu; du côté d'un monde qui ne réussissait pas à trouver un accès à Dieu. Avec la croix, Jésus a ouvert toute grande la porte de Dieu, la porte entre Dieu et les hommes. A présent, celle-ci est ouverte. Mais de l'autre côté également, le Seigneur frappe avec sa croix: il frappe aux portes du monde, aux portes de nos cœurs, qui si souvent et en si grand nombre sont fermées pour Dieu. Et il nous parle plus ou moins ainsi: si les preuves que Dieu te donne de son existence dans la création ne réussissent pas à t'ouvrir à Lui; si la parole de l'Ecriture et le message de l'Eglise te laissent indifférent - alors regarde-moi, regarde le Dieu qui pour toi a souffert, qui souffre personnellement avec toi - vois que je souffre par amour pour toi ouvre-toi à moi, ton Seigneur et ton Dieu.
Tel est l'appel, qu'en cette heure, nous laissons pénétrer dans notre cœur. Que le Seigneur nous aide à ouvrir la porte de notre cœur, la porte du monde, afin que Lui, le Dieu vivant, puisse à travers son Fils arriver dans notre temps, atteindre notre vie.

22 avril 207 – Homélie Messe à Pavie
Dans son livre "Les Confessions", Augustin a illustré de façon touchante le chemin de sa conversion, qui, avec le Baptême qui lui a été administré par l'Evêque Ambroise dans la Cathédrale de Milan, avait atteint son but. Celui qui lit Les Confessions, peut partager le chemin qu'Augustin, dans une longue lutte intérieure, dut parcourir pour recevoir finalement sur les fonts baptismaux, dans la nuit de Pâques 387, le Sacrement qui marqua le grand tournant de sa vie. En suivant attentivement le cours de la vie de saint Augustin, on peut voir que la conversion ne fut pas seulement un événement d'un moment unique, mais précisément un chemin. Et l'on peut voir que ce chemin ne s'est pas arrêté sur les fonts baptismaux. Comme avant le Baptême, de même après celui-ci, la vie d'Augustin est demeurée, bien que de façon diverse, un chemin de conversion - jusque dans la dernière étape de sa maladie, lorsqu'il fit accrocher sur les murs les Psaumes pénitentiels pour qu'il les ait toujours sous les yeux; lorsqu'il s'exclut lui-même du sacrement de l'Eucharistie pour reparcourir encore une fois la voie de la pénitence et recevoir le salut des mains du Christ comme don des miséricordes de Dieu. Ainsi, nous pouvons à juste titre parler des "conversions" d'Augustin qui, de fait, ont été une unique grande conversion dans la recherche du Visage du Christ, puis dans le chemin parcouru avec Lui.


22 avril 2007 – Rencontre à l'Université de Pavie
Saint Augustin était un homme animé par un inlassable désir de trouver la vérité, de trouver ce qu'est la vie, de savoir comment vivre, de connaître l'homme. Et c'est précisément à cause de sa passion pour l'homme qu'il a cherché Dieu, parce c'est uniquement dans la lumière de Dieu que la grandeur de l'homme également, la beauté de l'aventure d'être un homme peut pleinement apparaître. Ce Dieu lui apparaissait au début très lointain. Puis il l'a trouvé: ce Dieu grand, inaccessible, s'est fait proche, est devenu l'un de nous. Le grand Dieu est notre Dieu, c'est un Dieu à visage humain. Ainsi la foi dans le Christ n'a pas mis fin à sa philosophie, à son audace intellectuelle, mais au contraire, elle l'a poussé encore davantage à explorer les profondeurs de l'être humain et à aider les autres à bien vivre, à trouver la vie, l'art de vivre. C'est cela qu'était pour lui la philosophie: savoir vivre, avec toute la raison, avec toute la profondeur de notre pensée, de notre volonté, et se laisser guider sur le chemin de la vérité, qui est un chemin de courage, d'humilité, de purification permanente. La foi dans le Christ a apporté son achèvement à toute la recherche d'Augustin. Un achèvement, toutefois, au sens où il est resté toujours en chemin. Plus encore, il nous dit: même dans l'éternité notre recherche ne sera pas finie, ce sera une aventure éternelle que de découvrir de nouvelles grandeurs, de nouvelles beautés. Il a interprété la parole du Psaume "Cherchez toujours son visage" et il a dit: cela vaut pour l'éternité; et la beauté de l'éternité est qu'elle n'est pas une réalité statique, mais un progrès immense dans l'immense beauté de Dieu. Ainsi pouvait-il trouver Dieu comme la raison fondatrice, mais également comme l'amour qui nous embrasse, nous guide et donne sens à l'histoire et à notre vie personnelle.

10 mai 2007 – Avec les jeunes, au Brésil
Vous, les jeunes, vous n'êtes pas seulement l'avenir de l'Eglise et de l'humanité, comme s'il s'agissait d'une sorte de fuite du présent. Au contraire: vous êtes le présent jeune de l'Eglise et de l'humanité. Vous êtes son visage jeune. L'Eglise a besoin de vous, en tant que jeunes, pour manifester au monde le visage de Jésus Christ, qui se dessine dans la communauté chrétienne. Sans ce visage jeune, l'Eglise se présenterait défigurée.

11 mai 2007 – Homélie Messe Canonisation de Frère Antonio de Sant'Anna Galvão, au Brésil.
Nous rendons grâce à Dieu le Père, à Dieu le Fils, à Dieu l'Esprit Saint, dont nous parviennent, par l'intercession de la Vierge Marie, toutes les bénédictions du ciel; dont nous parvient ce don qui, avec la foi, est la plus grande grâce qui puisse être accordée à une créature: le désir ferme d'atteindre la plénitude de la charité, dans la conviction que la sainteté non seulement est possible, mais également nécessaire à chacun dans son propre état de vie, pour révéler au monde le véritable visage du Christ, notre ami!


13 mai 2007 – Homélie Messe inauguration Vème Conf. Générale de l'épiscopat Latino-Américain – Aparecida – Brésil
L'Esprit accompagne l'Eglise sur le long chemin qui s'étend entre la première et la seconde venue du Christ: "Je m'en vais et je reviendrai vers vous" (Jn 14, 28), dit Jésus aux Apôtres. Entre l'"aller" et le "retour" du Christ, il y a son Corps; il y a deux mille ans qui se sont déjà écoulés; l'Eglise est allée en pèlerinage en diffusant parmi les croyants la vie du Christ à travers les Sacrements et en semant dans ces terres la bonne semence de l'Evangile, qui a parfois rendu trente, parfois soixante et parfois cent pour un. Temps de l'Eglise, Temps de l'Esprit: c'est Lui le Maître qui forme les disciples; il leur fait aimer Jésus; il les éduque à l'écoute de sa Parole, à la contemplation de son Visage; il les conforme à son Humanité bienheureuse, pauvre en esprit, affligée, douce, affamée de justice, miséricordieuse, au cœur pur, artisan de paix, persécutée pour la justice (cf. Mt 5, 3-10).

 

7 juin 2007 – Homélie Messe Corpus Domini
Nous marchons sur les routes du monde en sachant qu'Il est à nos côtés, soutenus par l'espérance de pouvoir un jour le voir à visage découvert dans la rencontre définitive.

11 juin 2007, au congrès annuel du Diocèse de Rome, Basilique Saint Jean de Latran
Dès le début, les disciples ont reconnu en Jésus ressuscité celui qui est notre frère en humanité, mais qui ne fait également qu'un en Dieu; celui qui, à travers sa venue dans le monde et dans toute sa vie, sa mort et sa résurrection, nous a apporté Dieu, a rendu de façon nouvelle et unique Dieu présent dans le monde, celui donc qui donne une signification et une espérance à notre vie: en lui, en effet, nous rencontrons le véritable visage de Dieu, ce dont nous avons réellement besoin pour vivre.


17 juin 2007, avec les jeunes, à Assise ; à l'occasion du 8ème centenaire de la conversion de Saint François.
Un aspect qui impressionnait les contemporains de François était également son ambition, sa soif de gloire et d'aventure. Ce fut cela qui le conduisit sur les champs de bataille, avant d'être fait prisonnier pendant un an à Pérouse. La même soif de gloire, une fois libre, devait le conduire dans les Pouilles, dans une nouvelle expédition militaire, mais précisément dans cette circonstance, à Spolète, le Seigneur se présenta à son cœur, le poussa à revenir sur ses pas et à se placer sérieusement à l'écoute de sa Parole. Il est intéressant de noter que le Seigneur a su prendre François dans le sens qui était le sien, celui du désir de s'affirmer, pour lui montrer la voie d'une ambition sainte, projetée sur l'infini: "Qui peut t'être plus utile, le patron ou le serviteur?" (3 Comp 2, 6: FF 1401), fut la question qu'il entendit résonner dans son cœur. C'est-à-dire: pourquoi te contenter d'être dépendant des hommes, lorsqu'il y a un Dieu qui est prêt à t'accueillir dans sa maison, à son service royal ?

La grâce commençait donc à former François. Il devint toujours plus capable de fixer son regard sur le visage du Christ et d'écouter sa voix. Ce fut à ce moment-là que le Crucifié de saint Damien lui adressa la parole, en l'appelant à une mission audacieuse: "Va François, répare ma maison qui, comme tu le vois, tombe en ruine" (2 Cel I, 6, 10: FF 593). En m'arrêtant ce matin à Saint-Damien, puis dans la Basilique Sainte-Claire, où l'on conserve le Crucifix original qui parla à saint François, j'ai fixé moi aussi mon regard dans les yeux du Christ. C'est l'image du Christ Crucifié-Ressuscité, vie de l'Eglise, qui parle également en nous si nous sommes attentifs, tout comme il y a deux mille ans, il parla à ses apôtres, et il y a huit cents ans, il parla à François. L'Eglise vit continuellement de cette rencontre.

 

30 juin 2007 – Audience aux nouveaux Archevêques, à leurs familles et amis
Ces nouveaux pasteurs métropolitains, en recevant ce symbole pontifical, ressentent le devoir de promouvoir des liens étroits de communion avec le Successeur de Pierre et entre les diocèses suffragants, pour que resplendisse la figure du Christ.

24 juillet 2007 – Avec les prêtres du diocèse de Belluno
Il n'existe plus de monde uniforme. En particulier en Occident, où sont présents tous les autres continents, toutes les autres religions, les autres façons de vivre la vie humaine. Nous vivons une rencontre permanente, qui ressemble peut-être à l'Eglise antique, où existait la même situation. Les chrétiens représentaient une très petite minorité, un grain de sénevé qui commençait à croître, entouré par des religions et des conditions de vie très différentes. Nous devons donc réapprendre ce que les chrétiens des premières générations ont vécu. Saint Pierre, dans sa première Lettre, au troisième chapitre, a dit: "Vous devez toujours être prêts à rendre compte de l'espérance qui est en vous". Il a ainsi formulé pour l'homme normal de l'époque, pour le chrétien normal, la nécessité de conjuguer annonce et dialogue. Il n'a pas dit formellement: "Annoncez à chacun l'Evangile". Il a dit: "Vous devez être capables, prêts à rendre compte de l'espérance qui est en vous". Il me semble que cela est la synthèse nécessaire entre dialogue et annonce. Le premier point est qu'en nous-mêmes doit toujours être présente la raison de notre espérance. Nous devons être des personnes qui vivent la foi et qui pensent la foi, qui la connaissent intérieurement. Ainsi, en nous-mêmes, la foi devient raison, devient raisonnable. La méditation de l'Evangile, et donc l'annonce, l'homélie, la catéchèse, pour rendre les personnes capables de penser la foi, constituent déjà des éléments fondamentaux de cette combinaison entre dialogue et annonce. Nous devons nous-mêmes penser la foi, vivre la foi et, en tant que prêtres, trouver différentes façons de la rendre présente, de manière à ce que nos catholiques chrétiens puissent avoir la conviction, la promptitude et la capacité de rendre compte de leur foi. Cette annonce, que la foi transmet dans la conscience d'aujourd'hui, doit revêtir de multiples formes. Sans aucun doute, les homélies et les catéchèses en sont deux formes principales, mais il y a ensuite tant d'autres façons de se rencontrer - séminaires de la foi, mouvements laïcs, etc. - où l'on parle de la foi et où l'on apprend la foi. Tout cela nous rend tout d'abord capables de vivre réellement en étant le prochain des non-chrétiens - en majorité, ce sont ici des chrétiens orthodoxes, des protestants, mais également des fidèles d'autres religions, musulmans et autres. Le premier point est de vivre avec eux, en reconnaissant en eux le prochain, notre prochain. Vivre donc à la première personne l'amour du prochain comme expression de notre foi. Je pense que cela constitue déjà un témoignage très fort et également une forme d'annonce: vivre réellement avec ces autres personnes l'amour du prochain, reconnaître en ceux-ci, en eux, notre prochain, de sorte qu'ils puissent voir: cet "amour du prochain" est pour moi. Si tout cela a lieu, nous pourrons plus facilement présenter la source de notre comportement, c'est-à-dire le fait que l'amour du prochain est l'expression de notre foi. Ainsi, dans le dialogue, on ne peut pas immédiatement passer aux grands mystères de la foi, bien que les musulmans aient déjà une certaine connaissance du Christ, qui nie sa divinité, mais qui reconnaît en Lui au moins un grand prophète. Ils éprouvent de l'amour pour la Vierge. Il existe donc des éléments communs dans la foi, qui constituent des points de départ pour le dialogue. Un élément pratique et réalisable, nécessaire, est surtout de rechercher l'entente fondamentale sur les valeurs de la vie. Ici aussi, nous possédons un trésor commun, car elles proviennent de la religion d'Abraham, réinterprétée, revécue de manières qui sont à étudier, auxquelles nous devons enfin répondre. Mais la grande expérience substantielle, celle des Dix Commandements, est présente et cela me semble un point à approfondir. Passer aux grands mystères me semble un niveau difficile, qui ne se réalise pas dans les grandes rencontres. La semence doit peut-être entrer dans les coeurs, de sorte que la réponse de la foi à travers des dialogues plus spécifiques puisse mûrir ici et là. Mais ce que nous pouvons et devons faire est de rechercher le consensus sur des valeurs fondamentales, exprimées dans les Dix Commandements, résumées dans l'amour du prochain et dans l'amour de Dieu, et ainsi interprétables dans les divers domaines de la vie. Nous nous trouvons tous au moins sur un chemin commun vers le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu qui est finalement le Dieu au visage humain, le Dieu présent en Jésus Christ. Mais si ce dernier pas est plutôt à accomplir lors de rencontres intimes, personnelles ou en petits groupes, le chemin vers ce Dieu, dont proviennent ces valeurs qui rendent possible la vie commune, me paraît également réalisable lors de rencontres plus importantes. Il me semble donc que se réalise ici une forme d'annonce humble, patiente, qui attend, mais qui rend également déjà concrète notre vie selon la conscience illuminée par Dieu.

1er septembre 2007 – Rencontre avec 500 000 jeunes au sanctuaire marial de lorette.
Prions le Seigneur afin qu'il nous aide à comprendre sa présence, à être emplis de sa Révélation, de sa joie, à nous aider l'un l'autre dans la compagnie de la foi pour aller de l'avant, et trouver toujours davantage avec le Christ le vrai visage de Dieu et ainsi la vie véritable.

7 septembre 2007 – Avec les journalises, dans l'avion vers l'Autriche
Je voudrais dire merci à tous ceux qui ont souffert au cours des dernières années. Je suis d'autant plus reconnaissant à tous - laïcs, religieux et prêtres - qui, dans toutes ces difficultés, sont restés fidèles à l'Eglise, au témoignage de Jésus, et qui, dans l'Eglise des pécheurs, ont toutefois reconnu le Visage du Christ

8 septembre 2007 – Homélie Messe au Sanctuaire Marial de Mariazell
Nous avons besoin de Dieu, de ce Dieu qui nous a montré son visage et ouvert son cœur: Jésus Christ.
"Montre-nous Jésus!". Nous prions ainsi aujourd'hui de tout notre cœur; nous prions ainsi également en d'autres moments, intérieurement à la recherche du Visage du Rédempteur. "Montre-nous Jésus!". Marie répond, en nous le présentant tout d'abord comme un enfant. Dieu s'est fait petit pour nous. Dieu ne vient pas avec la force extérieure, mais il vient dans l'impuissance de son amour, qui constitue sa force. Il se donne entre nos mains. Il nous demande notre amour. Il nous invite à devenir nous aussi petits, à descendre de nos trônes élevés et à apprendre à être des enfants devant Dieu. Il nous offre le "Toi". Il nous demande d'avoir confiance en Lui et d'apprendre ainsi à vivre dans la vérité et dans l'amour. L'Enfant Jésus nous rappelle naturellement aussi tous les enfants du monde, à travers lesquels il veut venir à notre rencontre. Les enfants qui vivent dans la pauvreté; qui sont exploités comme soldats; qui n'ont jamais pu faire l'expérience de l'amour de leurs parents; les enfants malades et qui souffrent, mais aussi ceux qui sont joyeux et sains. L'Europe est devenue pauvre en enfants: nous voulons tout pour nous-mêmes, et peut-être n'avons-nous pas tellement confiance en l'avenir. Mais la terre ne sera privée d'avenir que lorsque s'éteindront les forces du cœur humain et de la raison illuminée par le cœur - quand le visage de Dieu ne resplendira plus sur la terre. Là où se trouve Dieu, là se trouve l'avenir.


16 septembre 2007 - Angélus
C'est beau de penser que dans le monde entier, partout où la communauté chrétienne se rassemble pour célébrer l'Eucharistie du dimanche, résonne en ce jour cette Bonne Nouvelle de vérité et de salut : Dieu est Amour miséricordieux. L'évangéliste Luc a réuni dans ce chapitre trois paraboles sur la Miséricorde divine : les deux plus brèves, qu'il possède en commun avec Matthieu et Marc, sont celles de la brebis perdue et de la pièce de monnaie perdue ; la troisième, plus longue, plus développée et propre à lui seul, est la célèbre parabole du Père miséricordieux, dite habituellement du « fils prodigue ». Dans ce passage de l'Evangile, on a presque l'impression d'entendre la voix de Jésus qui nous révèle le Visage de son Père et de notre Père. Au fond, c'est pour cela qu'Il est venu dans le monde : pour nous parler du Père ; pour nous le faire connaître, à nous, enfants égarés, et ressusciter en nos cœurs la joie de lui appartenir, l'espérance d'être pardonnés et de retrouver notre pleine dignité, le désir d'habiter pour toujours dans sa maison, qui est également notre maison.


 

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