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Mgr Laffitte : « Il faut savoir prendre des positions courageuses, même si elles sont minoritaires »

Publiée le 10-07-2011

Membre de la Communauté de l'Emmanuel et docteur en théologie morale, Mgr Jean Laffitte est secrétaire du Conseil pontifical pour la famille depuis octobre 2009. Il a accepté de recevoir les Nouvelles de France au Vatican pour répondre aux interrogations que suscitent, chez beaucoup, les positions de l'Eglise sur la famille.

Le Pape parle de la famille comme un « point non négociable », qu'est-ce que cela signifie ?

C'est un point non négociable car c'est la conception même du mariage et de la famille d'être conforme à la loi naturelle. Le mariage est une réponse à l'aspiration d'un homme et d'une femme de vivre ensemble toute leur vie pour fonder un foyer, de plus c'est un sacrement car il fait partie du dessin de Dieu.

 

On remarque que beaucoup de personnes souhaitent la vie familiale stable mais ils sont de moins en moins nombreux à y parvenir. Pourquoi ?

Peu de gens ont identifié en eux ce désir. En réalité, ils ont souvent un désir vague d'avoir des enfants ou de connaître le grand amour. Aujourd'hui, l'homme a une image de l'amour individualiste et romantique centrée sur la satisfaction personnelle. Fonder une famille signifie une union commune des parents qui recherchent le bien commun de la famille, ouverte à l'accueil des enfants. Peu de personnes, en dehors de l'Eglise, pensent à l'amour en ces termes, admis pourtant par tous il y a quelques dizaines d'années.

Quelle est la position de l'Eglise sur le regroupement familial ?

Le regroupement familial est aussi lié à l'immigration, pas exclusivement à la famille. Il s'agit de l'aspiration de membres d'une même famille, qui a été séparée par les circonstances, de se regrouper. C'est une aspiration naturelle mais dont on ne peut pas discuter de façon autonome dans la mesure où il s'inscrit aussi dans une autre problématique, celle de l'immigration.

Une proposition de loi visant à légaliser le « mariage homosexuel » en France a été rejetée par l'Assemblée nationale le 14 juin dernier. Ce type de proposition de loi est-il une bonne ou une mauvaise nouvelle pour la famille ?

Il ne peut exister de mariage homosexuel à proprement parler dans la mesure où le mariage est l'union d'un homme et d'une femme et non de deux hommes entre eux ou deux femmes entre elles. Il s'agit donc d'un abus de langage. Certains essaient de mettre les unions homosexuelles sur le même plan que les unions conjugales. Il s'agit d'une atteinte à la famille dans la mesure où cette dernière présente en elle-même une utilité sociale qui participe naturellement au bien commun de la société. La famille assume des tâches que les pouvoirs publics sont dispensés d'assurer, je pense à l'éducation ou aux soins des personnes âgées. Les unions homosexuelles ne remplissent aucune de ces tâches. De plus, elles sont par nature instables. Il faut savoir que 80% des « couples » homosexuels se séparent avant 4 années de vie commune. Ces unions ne sont pas en mesure d'accueillir des enfants, étant par nature infécondes. Quant à l'adoption des enfants par des homosexuels, cela pose des difficultés dans la mesure où un enfant a besoin de l'amour d'un père et d'une mère pour se structurer humainement et affectivement.

Les catholiques peuvent-ils soutenir les hommes politiques qui votent ce type de loi ?

Jamais un candidat ne correspond à 100% à ce que l'on voudrait, certains correspondent moins mal que d'autres… Toutefois on ne peut pas appuyer un député qui vote une loi qui ruine la société, même si le député ne se réduit pas à ce vote. Il faut savoir prendre des positions courageuses, même si elles sont minoritaires. Cependant, on doit considérer les hommes politiques dans leur ensemble et non sur un seul vote.

Que vous inspire le référendum ayant légalisé le divorce à Malte ?

L'Eglise, à Malte comme ailleurs, a fait connaître sa réserve sur ce type de projet de loi. Partout où le divorce se généralise, il y a une affaiblissement du mariage qui entraîne une perte des liens sociaux, c'est toute la question des divorce par consentement mutuel. Le mariage est indissoluble par nature, ce que le sacrement vient renforcer. Le divorce est incompatible avec la loi de l'Eglise. Dans l'Evangile de saint Matthieu, Jésus dit d'ailleurs aux pharisiens : « c'est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; mais dès l'origine il n'en fut pas ainsi. »

source : Nouvelles de France, 6 juillet 2011

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