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Aucune femme n'avorte par plaisir ; la souffrance est immense

Publiée le 05-04-2011

Amparo Medina, 45 ans, femme énergique, avait commencé sa « vie active » comme militante au sein du Mouvement de la gauche révolutionnaire en Equateur. Elle allait dans les quartiers pauvres de sa ville pour apprendre le sport aux jeunes désœuvrés. Pleine d'idéal, elle voulait changer le monde. Elle a fini catholique. Et lutte maintenant pour la fin de l'avortement – et la contraception.

 

Amparo Medina avait commencé sur une tout autre voie. Après des études de pédagogie sociale, elle avait étudié le « leadership » en Israël et travaillé au sein d'organisations internationales comme l'Organisation des Etats Américains, l'UNICEF et l'ONU, sur le thème de la santé sexuelle et reproductive. Elle s'aventura dans les zones sauvages de la forêt amazonienne pour aider les populations à défendre leur terre, si nécessaire par la force, organisa des crèches dans la brousse pour que les femmes puissent aller au travail, leur enseignait même à rendre coup pour coup lorsque leurs maris les frappaient. Bien sûr elle militait pour l'avortement.

Au point qu'elle fut prise par l'armée équatorienne et frappée quasiment à mort : guérie, elle se jeta avec une volonté renouvelée dans des groupes révolutionnaires opérant dans son pays, au Chili et en Colombie. Avant d'être reprise et, dit-elle, torturée pendant sept jours par les militaires.

Puis vint la conversion.

Elle fut le fruit d'un choc. Amparo accompagnait une amie très proche qui était tombée enceinte à la suite d'une relation extra-conjugale. Elle en était à sa neuvième semaine de gestation.

« Je me rappelle la salle, la peur et la douleur qui transparaissaient sur le visage de mon amie, le bruit de l'aspirateur et moi, moi qui lui disais de ne pas avoir peur, de continuer, de songer que l'opération était simple et qu'elle lui ferait du bien », raconte la jeune femme, toujours hantée par la scène.

Car elle se sent coupable, jusqu'à aujourd'hui : du coup elle a fondé une association pour aider les pères et les mères à surmonter la dépression post-abortive.

« J'ai compris qu'aucune femme n'avorte par plaisir ; la souffrance est immense et elle laisse des traces qu'on n'effacera jamais. »


Amparo Medina estime que la réponse ne passe pas par les préservatifs mais par un juste enseignement de la sexualité, ses risques et surtout les responsabilités qu'elle comporte. Les contraceptifs ne sont pour elle qu'un moyen de plus pour enrichir les multinationales. Parole d'une femme qui connaît les réalités des couches pauvres de la société de l'intérieur.

Un autre événement providentiel allait entraîner sa conversion. Participant à la lutte armée des indigènes, elle s'est trouvée un beau jour face à la milice. Une balle siffle, éraflant sa joue gauche. Elle tombe, inconsciente. « C'est là que j'ai eu la vision d'une jeune fille de 16 ou 17 ans qui disait qu'elle m'aimait. Je suis sûre que c'était la Vierge Marie. » Amparo est devenue catholique. Et elle dit aujourd'hui : « Je ne suis qu'une pièce dans un engrenage qui me dépasse de beaucoup. »

leblogdejeannesmits.- 4.4.2011

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